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Photographie - Epoque contemporaine - Belgique - Histoire de l'art Julie Waseige Un autre monde, une façon d'écrire La poésie journalistique selon Marcel Broodthaers
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Reporticle : 72 Version : 1 Rédaction : 24/09/2013 Publication : 22/10/2013
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NuméroNote
1Il est d’usage de considérer 1964 comme le début de la carrière artistique de Broodthaers, quand celui-ci emplâtre les invendus de son recueil de poèmes Pense-Bête et expose le tout comme un objet à l’occasion de sa première manifestation personnelle à la Galerie Saint-Laurent de Bruxelles.
2Si le lecteur souhaite découvrir la majorité des articles écrits et illustrés par Broodthaers, il se tournera vers le catalogue Marcel Broodthaers, Texte et photos, Photographische Sammlung/sk Stiftung Kultur, Cologne, 4 juillet – 14 septembre 2003.
3Inaugurée en 1953, elle était située au quatrième étage du Palais des Beaux-Arts et accueillait les expositions les plus avant-gardistes.
4À cette époque, Broodthaers travaille au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles comme guide d’expositions et présentateur des séances d’Exploration du Monde, il est introduit dans ce comité par l’intermédiaire de Claude Vermeylen, juriste et animateur de la Galerie Aujourd’hui, ayant montré un vif intérêt pour cette nouvelle tendance émergente en Belgique et étant fasciné par les possibilités que pouvait offrir l’appareil photographique.
5Après leur collaboration au sein du comité de sélection de l’exposition susmentionnée, les deux hommes se retrouvent autour de Statues de Bruxelles, recueil qui rassemble photographies de Coulommier et poèmes de Broodthaers et qui place image et texte à égalité parfaite, « les idées et les sentiments se rejoignant à un niveau supérieur », pour reprendre les mots d'un entretien accordé par Coulommier à l'auteur. Entretien avec Julien Coulommier, 11 octobre 2011. Voir Broodthaers (Marcel) et Coulommier (Julien), Statues de Bruxelles, Bruxelles, Les Amis du Musée d’Ixelles, 1987. L’année suivante, les rôles s’inversent dans un article intitulé "Een filmfestival tegen wil en dank, met een kleine kijk-kiekjes reportage van Marcel Broodthaers" (in Foto, universeel tijdschrift voor fotografie, n°7, juillet 1958, pp.248-252) : Broodthaers tient l’appareil photo et Coulommier la plume. En octobre 1958, Coulommier est invité à exposer ses photographies à la Galerie Aujourd’hui. À cette occasion, Broodthaers écrit le texte du carton d’invitation et rédige « À propos de Julien Coulommier », feuillet distribué au visiteur. Il donne également des titres à certaines photographies de ce dernier. Voir Marcel Broodthaers, Texte et photos, op.cit., pp. 28-29. En 1959, Le Jardin de la prison, publié dans la revue Edda. Cahiers internationaux de documentation sur la poésie et l’art d’avant-garde (Bruxelles, n°2, mars 1959), constitue leur dernière collaboration. Il s’agit d’une photographie de Coulommier sur base de laquelle Broodthaers a écrit un poème du même nom.
6On estime à environ deux-cents le nombre de ses productions littéraires publiées entre 1945 et 1975, tous types confondus. Laoureux (Denis), « Broodthaers et le moule des mots », in Laoureux (Denis) (dir.), Ecriture et art contemporain, Textyles n°40, Bruxelles, Le Cri, 2011, pp.33-34. Comme l’explique très justement Michael Oppitz, lorsque Broodthaers envoie ses lettres ouvertes ou ses cartons d’invitation en tant qu’administrateur ou directeur de son Musée d’Art Moderne, Département des Aigles, il utilise cette couverture pour « produire des textes littéraires sans être découvert ». Ceci rejoint sa démarche journalistique examinée ici. Propos de Michael Oppitz dans « Trente ans plus tard, une conversation entre Benjamin Buchloh et Michael Oppitz », in Dockx (Nico) et Sidiropoulos (Helena), Projet pour un livre. Projet pour un film, Anvers, RA, 2009, p.116.
7Le journaliste et le photojournaliste ont des personnalités différentes. Broodthaers cumule ces deux fonctions lui permettant d’établir des liens entre les informations offertes par le texte et celles livrées par l’image.
8 Propos de Marcel Broodthaers dans une lettre de 1962 adressée à « Barbara », cités dans Marcel Broodthaers, Texte et photos, op.cit., p. 394.
9Broodthaers (Marcel), « Les Confessions du siècle », in Le Patriote illustré, Bruxelles, n°50, 15 décembre 1957.
10Il a également pris des photographies des événements culturels organisés lors du Festival Mondial 58. Voir à ce sujet le catalogue Marcel Broodthaers, Texte et Photos, op.cit., p. 74-87.
11En témoignent les photographies reprises dans le catalogue Ibid.
12Dalemans (René), 100 ans d’arts plastiques en Belgique d’hier à aujourd’hui, Bruxelles, Artis-Historia, 1990, p. 77.
13Hennebert (Diane), L’Expo 58, Bruxelles, AAM Editions, 2004, p. 4.
14Il fut rédacteur en chef au Charivari entre 1848 et 1852, journal satirique français fondé par Charles Philipon. Notons que Delord a suivi le canevas du texte préparé par Grandville et que nous pouvons donc considérer ce dernier comme l’auteur du texte.
15J.J. Grandville, Un autre monde, Namur, Musée Félicien Rops, 25 juin – 11 septembre 2011, p.49.
16Julien Coulommier explique que quand Dotremont et Vandercam ont tourné ce film, ce dernier a demandé à Broodthaers de trouver des dessins de Grandville. Broodthaers aurait pris cette tâche très au sérieux en investiguant partout, notamment à la Bibliothèque royale de Belgique.
17En témoigne par exemple le passage introductif : « Dimanche, le vent est lugubre, noir. J’ai été faire un tour, un tour en automne. Il pleut. J’ai marché dans les rues pour tenter de perdre ma fatigue. J’ai marché plus vite, j’ai couru. Je suis revenu fatigué. Pourquoi faut-il que j’écrive encore ? Des mots galopent dans mon esprit, leur course désordonnée me fatigue d’une manière différente. Mon stylo glisse entre les doigts. Leur peau n’est plus la même qu’auparavant. J’en ferais un drame. », in Broodthaers (Marcel), « Les Confessions du siècle », op.cit.
18Sans doute Broodthaers fait-il ici référence au film de Dotremont, Kessels et Vandercam pour lequel il aurait collaboré et qui est réalisé la même année.
19Nous utilisons à dessein cet anachronisme.
20Ceci fait probablement référence à l’expérience de Broodthaers qui fit un voyage en ballon un an plus tôt. A cette occasion il écrivit un article « Le ballon, ce n’est pas fait pour se tuer » (in Germinal, Bruxelles, n°412, 29 septembre 1957). Cet article est illustré par des photographies prises par Broodthaers dont un cliché du ballon qui n’est pas sans présenter de fortes analogies avec la photographie de l’Atomium reproduite dans « Un autre monde ».
21Grandville Jean-Jacques et Delord (Taxile), Un autre monde : transformations, visions, incarnations, ascensions, locomotions, explorations, pérégrinations, excursions, stations…, Paris, H. Fournier, 1844, p. 141.
22Telle est la réponse de Broodthaers à la question « Quelles sont les choses que vous souhaitez le plus ? » posée par Magritte en 1946 dans Le Savoir vivre. Voir Le Savoir vivre, Bruxelles, Le Miroir infidèle, 1946.