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L'orientalisme
Dossiers

Introduction

L'orientalisme est un phénomène global. Littérature, architecture, musique, peinture et toutes les disciplines que l'homme s'est forgées se sont un jour tournées vers l'Orient. Qu'y avait-il à voir ? Comment l'Autre fut-il perçu ? Qu'en resta-t-il en dernier ressort ? Autant de questions auxquelles ce premier numéro de Koregos tentera de répondre.
L'orientalisme est un phénomène global qu’une Revue et encyclopédie multimédia se devait d’aborder par le biais du texte, de l’image et du son. Toutefois, le cadre de cette revue électronique ne peut - dans un premier temps - viser à couvrir l’ensemble du champ sémantique de l’orientalisme. De nombreuses études ont été entreprises dans le domaine littéraire, pictural ou architectural ; on trouvera ici d’utiles compléments sur des sujets et des périodes historiques jusqu’ici peu exploités. En outre, peu de recherches se sont intéressées à la question musicale, c’est l’objet principal de ce dossier où l’orientalisme et l’exotisme dans la musique des XIXe, XXe et XXIe siècles sont abordés aux travers les œuvres de Félicien David, Charles de Bériot, Henry Vieuxtemps, Léon Jongen, Jean-Pierre Deleuze.

Le lecteur trouvera donc dans notre dossier thématique « orientalisme », les neuf reporticles suivants que l’avenir proche enrichira :

Balade aux sources de l’orientalisme romantique. Roland VAN DER HOEVEN (1988).
Le XIXe siècle hérite d’une tradition séculaire d’orientalisme. L’épopée napoléonienne pose en de nouveaux termes la définition de l’Occident et de son pendant l’Orient. Une approche lexicographique s’imposait pour ce siècle des dictionnaires. En écho, la reformulation de l’iconographie orientaliste structurera le langage plastique occidental. Se nourrissant du retour à l’Antique et à ses ruines, l’artiste voyageur du XIXe siècle découvrira avec des yeux neufs un Orient tout à la fois rêvé, révélé et nié dans sa contemporanéité.

Quand l’Oriental devient un barbare. A propos d’un cratère attique. Natacha MASSAR (2010).
Natacha Massar, conservatrice des Antiquités grecques aux Musées royaux d’Art et d’Histoire (MRAH), illustre la thématique du «Barbare» par l’iconographie. Un vase attique à figure rouge conservé au MRAH reprend la représentation «type» du guerrier oriental dont l’équipement et l’habillement diffèrent en tous points de ceux d’un hoplite grec. Ce vase reprend, en plus, quelques thèmes iconographiques conçus dans le monde oriental antique, dont l’un des plus célèbres : le griffon.

Les croisades, un affrontement fertile. Le Pas Saladin. Gilles DOCQUIER (2010).
Depuis l’Antiquité, l’Occident cherche son identité. La confrontation à l’oriental, à la fois autre et si proche, a été l’un des fondements essentiels de cette quête. Avec les Croisades, cette confrontation idéologique est aussi militaire et religieuse. Au milieu du XIIIe siècle, l’occident produira nombre de récits épiques de la troisième et quatrième croisades où se mêlent la récente actualité des combats en Terre sainte et les références à l’Antiquité. Le Pas Saladin synthétise ainsi à la fois le récit des Thermopyles et la prise de Jaffa par Richard Cœur de Lion. Ce récit chevaleresque connaîtra de nombreuses illustrations en tapisseries et orfèvreries. Gilles Docquier, conservateur au Musée de Mariemont, commente ici un magnifique coffre en bois sculpté reprenant les moments saillants de cette geste. Il détaille également un curieux «pantocrator» byzantin arrivé dans la Collégiale Saints-Pierre-et-Paul de Chimay après le sac de Constantinople lors de la quatrième croisade.

L’exotisme dans la musique de Charles de Bériot (1802-1870) et Henry Vieuxtemps (1820-1881). Albert Vander Linden (1971).
Outre les indispensables éléments biographiques de ces deux compositeurs alors tombés dans l’oubli, Albert Vander Linden propose ici une approche originale de la couleur locale dans la musique romantique qu’elle soit de chambre ou virtuose.

Entre enchantements et désenchantements. A propos des représentations de La flûte enchantée de Mozart à Bruxelles (la Monnaie 1880-1913). Roland VAN DER HOEVEN (2007)
Au XIXe siècle, Mozart n’est inconnu mais méconnu : seul son Don Juan s’est maintenu sans interruption au répertoire des scènes européennes. Bruxelles redécouvrira le maître de Vienne timidement d’abord par une reprise des Noces de Figaro (1862) et surtout par la reprise de La flûte enchantée (1879) dont l’orientalisme s’inscrivait dans l’air du temps.

D’un Orient à l’autre, ou l’Egypte en Extrême-Orient. A propos d’une armoire egyptisante. Eugène WARMENBOL (2010)
L’égyptomanie trouve ses origines dès l’Antiquité, lorsque l’empire romain se paraît à l’égyptienne et que les julio-claudiens se muaient en pharaons. Cette fascination de l’Egypte traversa les siècles et prit une ampleur toute particulière avec la campagne d’Egypte de Bonaparte. Plus d’un siècle plus tard, une curieuse armoire «à l‘égyptienne» fut commandée par Henri Parmentier (1871-1949), architecte, pensionnaire de l’Ecole Française d’Extrême-Orient, qui la ramena en Indochine. On vit ainsi des hiéroglyphes reconstitués orner un intérieur extrême-oriental. Eugène Warmenbol, passionné d’égyptomanie, commente ce curieux meuble et en détaille les sources.

Les opéras français orientalistes : de Félicien David à Henry Rabaud. Roland Van der Hoeven (1988).
Un inventaire non exhaustif de l’importante production orientaliste sur les scènes lyriques françaises du XIXe siècle. Outre des éléments historiques et contextuels, l’auteur analyse quelques «topiques» musicaux qui feront florès dans l’évocation sonore de l’Orient.

L'exotisme en musique. Léon JONGEN (1954)
Musicien voyageur, Léon Jongen, qui succéda à son frère à la tête du Conservatoire de Bruxelles, laisse un important catalogue où les pièces symphoniques, aux accents (extrême-) orientalisants, tiennent une place majeure. Il nous propose ici une balade musicale, ravivant ses souvenirs de voyage et pimentée de jugements de valeur «esthétique» qu’on imaginerait mal pouvoir tenir en ce début XXIe siècle.

Quatre Haïku, évocations poétiques. Jean-Pierre DELEUZE (2010).
Le compositeur Jean-Pierre Deleuze présente ses Quatre Haiku pour orgue (2004) interprétés (extraits) par Jean-Philippe Merckaert aux grandes orgues de la cathédrale Saint Michel de Bruxelles.

Reporticles

Expert
Roland Van der Hoeven Entre enchantements et désenchantements A propos des représentations de La flûte enchantée de Mozart à la Monnaie 1880-1913
Amateur
Gilles Docquier Les croisades, un affrontement fertile Le Pas Saladin, une épopée medievale
Amateur
Expert
Eugène Warmenbol D'un orient à l'autre, ou L'Egypte en Extreme-orient Un parfait exemple d'égyptomanie : une armoire de 1907
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