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- - - - Eugène Warmenbol, Luc Delvaux, Jean-Marcel Humbert De l’Egypte à l’Orient : dans les meubles de pharaon L’égyptomanie d’un roi de Siam
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Reporticle : 179 Version : 1 Rédaction : 13/06/2016 Publication : 04/07/2016

Introduction

Fig. 1 – Le médailler réalisé dans l’atelier de Jacobs-Desmalter pour Dominique Vivant Denon (1809-1819) (HUMBERT 1989, p. 129).
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Fig. 1 – Le médailler réalisé dans l’atelier de Jacobs-Desmalter pour Dominique Vivant Denon (1809-1819).

Nous avons déjà consacré un reporticle au meuble égyptisant portant le nom de Rama V, roi du Siam, mais il s’agit désormais d’y revenir, puisque nous avons quelques corrections essentielles à apporter, grâce, entre autres, à l’identification de l’ébéniste par notre collègue et ami Jean-Marcel Humbert. Une version « papier » du présent reporticle a été publié dans la revue Art&Fact, et plus exactement dans le volume 33 de 2014, aux pages 74-86.

Nous prendrons prétexte, ici comme là, de cette nouvelle étude du meuble en question, pour rassembler un choix de meubles « égyptomaniaques », ou néo-égyptiens, autant d’œuvres inspirées par l’Egypte ancienne, souvent dans le genre du pastiche, sans relation avec les modèles pharaoniques (1), ou même antiques. Le mobilier « égyptomaniaque », ou néo-égyptien reste, à ce jour, fort peu étudié, aux expressions du style « Retour d’Egypte » près (2). Un meuble bien connu, souvent reproduit, magnifique, est le médailler en acajou rehaussé d’argent réalisé dans l’atelier de Jacob-Desmalter pour Dominique Vivant Denon entre 1809 et 1819  (3)  ; un autre, souvent reproduit aussi, est la bibliothèque conçue pour le rangement de la Description de l’Egypte par Edme-François Jomard et réalisée par Charles Morel entre 1813 et 1836  (4).

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    Une vitrine néo-égyptienne

    Fig. 3 – Vitrine « à l’égyptienne » réalisée pour le roi de Siam (1907). Vue de ? (d’après Bonham’s 2008, n° 16).
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    Fig. 3 – Vitrine « à l’égyptienne » réalisée pour le roi de Siam (1907).

    La vitrine « à l ‘égyptienne » que nous examinons, toujours conservée à la Galerie Victor Werner à Anvers (Antwerpen) (5), est exceptionnelle à plus d’un égard. Elle porte, en effet, non seulement la mention de l’ébéniste ou de l’atelier de production, ainsi que de la date de fabrication, mais également, le nom du commanditaire, qui plus est, une tête couronnée.

    Toutes ces informations sont livrées en hiéroglyphes égyptiens, dont la translittération s’est avérée déterminante pour l’étude du meuble, stylistiquement assez proche du « Napoléon III », et jusqu’à présent daté systématiquement de cette période. Il date, en fait, comme nous le verrons, de l’année de la cession du Congo à la Belgique par Léopold II : 1907. Il a toutefois été conçu bien avant cette date (voir plus loin).

    Fig. 4 – Vitrine « à l ‘égyptienne » réalisée pour le roi de Siam (1907). Vue de face (Collection Arthus, courtesy Galerie Victor Werner.).
    Photo Benoît MeeusClose
    Fig. 4 – Vitrine « à l ‘égyptienne » réalisée pour le roi de Siam (1907).
    Fig. 5 – Détail du côté droit de la vitrine « siamoise », avec les inscriptions (Collection Arthus, courtesy Galerie Victor Werner.).
    Photo Benoît MeeusClose
    Fig. 5 – Détail du côté droit de la vitrine « siamoise », avec les inscriptions.
    Fig. 6 – Détail du flanc latéral droit (inférieur) de la vitrine « siamoise » (Collection Arthus, courtesy Galerie Victor Werner.).
    Photo Benoît MeeusClose
    Fig. 6 – Détail du flanc latéral droit (inférieur) de la vitrine « siamoise ».

    La vitrine est haute de 226 cm, large de 176 cm et profonde de 66 cm. Il s’agit d’une réalisation en bois fruitier ébénisé et laqué, doré par endroits, avec des appliques en bronze doré, ainsi que des incrustations d’ivoire (?), en partie colorées. Le dos est laqué rouge, dans un style très « extrême-oriental ».

    Le corps central présente deux portes vitrées, dont le joint est caché par un tore, les deux plaques de serrure prenant la forme d’un serpent dressé sur une fleur de lotus. La base est soutenue par cinq pieds imitant des chapiteaux lotiformes, chacun coiffé d’un protomé d’ibis ailé. Les pieds reposent sur des longrines qui ont la forme de celles des traîneaux pharaoniques. Le sommet affecte la forme d’une corniche à gorge, timbrée d’un vautour aux ailes éployées. Deux colonnettes émergeant d’une base quadrangulaire ornée de hiéroglyphes et aboutissant à un chapiteau formé de quatre visages de la déesse Hathor sistrophore encadrent le corps central, sans rien vraiment soutenir. Sur la colonnette apparaissent, en symétrie, des sistres à arceau dans le segment du bas, des images d’une déesse à couronne de plumes dans le segment suivant, ainsi que des serpents aux corps enroulés autour de la colonnette dans le dernier segment. Un deuxième toit surplombe l’ensemble, séparé du premier par huit figures de faucons, affectant lui aussi la forme d’une corniche à gorge. Elle est timbrée cette fois du disque solaire ailé, à l’astre flanqué de serpents dressés, animal que l’on retrouve formant une frise continue fermant la composition. Les flancs présentent chacun, dans la moitié inférieure, une excroissance, au-devant de laquelle se dessine une colonne de hiéroglyphes et au côté de laquelle se trouve appliquée une tête en profil, alors qu’un sphinx en ronde-bosse repose sur le plat. Le décor latéral se retrouve sur la moitié supérieure, avec d’autres têtes, également tournées vers l’avant du meuble et semblant, à nouveau, émerger d’une composition végétale, tandis qu’un vautour serrant le signe de l’éternité vient meubler l’espace restant.

    Le meuble constitue, à n’en pas douter, un chef-d’œuvre dans le genre, particulièrement florissant au tournant du XIXe au XXe siècle.

    Il a été acquis à Bangkok (!) par l’antiquaire italien auquel Victor Werner l’a racheté. Cela paraîtra moins insolite au terme de notre étude.

    La source

    Fig. 7 – La niche du mammisi de Dendérah, dessinée par Émile Prisse d’Avennes (PRISSE D’AVENNES 1858-1878, Architecture, 53e pl.).
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    Fig. 7 – La niche du mammisi de Dendérah, dessinée par Émile Prisse d’Avennes.

    L’ébéniste, qui, forcément, n’était pas égyptologue, s’est servi de sources littéraires, identifiables pour ce qui est des images, mais non pour ce qui est des textes. La forme générale du meuble est empruntée, sans le moindre doute, à la 53e planche de la partie « Architecture » de l’Atlas de l’Art égyptien d’Emile Prisse d’Avennes paru planche par planche de 1858 à 1878. Le dessin reproduit la niche du mammisi (« Maison des Naissances ») de Dendérah, qui date de l’époque gréco-romaine (6).

    Fig. 9 – Détail de la tête de profil (la reine Tiyi) sur le flanc latéral gauche (supérieur) de la vitrine « siamoise » (Collection Arthus, courtesy Galerie Victor Werner.).
    Photo Benoît MeeusClose
    Fig. 9 – Détail de la tête de profil (la reine Tiyi) sur le flanc latéral gauche (supérieur) de la vitrine « siamoise ».
    Fig. 8 – Profils « pharaoniques » divers, dessinés par Émile Prisse d’Avennes (PRISSE D’AVENNES 1858-1878, Sculpture, 38e pl.).
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    Fig. 8 – Profils « pharaoniques » divers, dessinés par Émile Prisse d’Avennes.

    Que l’ébéniste ait bien utilisé cette source-là se trouve confirmé par l’identification des têtes en profil qui ornent les faces latérales du meuble. À gauche, en bas, il s’agit d’une tête du pharaon Amenhotep III, « croquée » par Emile Prisse d’Avennes dans la tombe thébaine de Khaemhat, illustrée par lui à la 38e planche de la partie « Sculpture » de son Atlas. À gauche, en haut, nous voyons le profil de la reine Tiyi, épouse du précédent, représenté dans la même tombe, mais aussi sur la même planche de son Atlas. Et nous retrouvons Emile Prisse d’Avennes et la même planche de l’Atlas sur la droite, puisqu’en bas comme en haut nous y voyons le profil du roi Taharqa en dieu Amon (ce qui explique les cornes de bélier), tel que représenté sur la colonnade qu’il a fait ériger à Karnak. La tête en haut, comme les deux têtes de gauche, est en métal, celle qui est en bas, par contre, est en bois. Il fait peu de doute qu’elle vînt remplacer la tête de Taousert, reine de la 19e dynastie, et modèle de la Taousert du Roman de la Momie de Théophile Gautier, « croquée » dans son tombeau de la Vallée des Rois, une reine qui complète le quatuor rassemblé sur la planche de Prisse d’Avennes, comme elle complétait sans doute, à l’origine, le quatuor rassemblé sur l’armoire.

    Les deux volumes de l’Atlas de l’Art égyptien, richement illustrés de lithographies en couleurs claires, ont connu un succès sans précédent chez les artistes et décorateurs, sans doute aussi parce qu’ils étaient autrement accessibles, financièrement, que les volumes de la Description de l’Egypte publiés sous l’égide d’Edme-François Jomard, ou des Denkmäler aus Ägypten und Äthiopien, publiés sous la direction de Richard Lepsius. Nous les retrouvons mis en œuvre, entre autres, par le peintre-décorateur Henri Verbuecken à l’occasion de sa restauration en 1901 du Pavillon des Eléphants du Jardin zoologique d’Anvers, pavillon qui affecte la forme d’un temple égyptien  (7)...

    La date

    Fig. 10 – Détail du côté gauche de la vitrine « siamoise », avec les inscriptions (Collection Arthus, courtesy Galerie Victor Werner.).
    Photo Benoît MeeusClose
    Fig. 10 – Détail du côté gauche de la vitrine « siamoise », avec les inscriptions.

    La date de fabrication constitue l’élément essentiel, autour duquel s’organise la suite de l’étude. Elle se lit sans difficulté dans le bas de la « grande » inscription sur la gauche : « 1907 », avec un signe pour le millier, neuf pour les centaines, et sept pour les unités.

    L’auteur et le lieu de fabrication

    Fig. 11 – Le sarcophage de Giuseppe Parvis au Cimetero monumentale de Turin (www.lacittadelmorti.com/it/node/59).
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    Fig. 11 – Le sarcophage de Giuseppe Parvis au Cimetero monumentale de Turin.

    C’est la signature de l’ébéniste qui ouvre la « grande » inscription sur la gauche (fig. 10). Il s’agit de Giuseppe Parvis, qui signe son œuvre sous le nom de « Joseph » Parvis  (8), dont nous avons pris le nom de famille, lors de notre étude précédente, pour le nom de la ville de … Beyrouth  (9). Il est d’ailleurs suivi des signes O 49 et X 1 (de la liste de Gardiner) qui, normalement, « déterminent » un nom de ville  (10), qui doivent renvoyer, d’une manière ou d’une autre que nous n’avons saisie, et ne saisissons d’ailleurs toujours pas, à la ville (ou une des villes) où Giuseppe Parvis exerçait ses activités.

    Giuseppe Parvis  (11) était Italien, né à Breme (Lombardie), non loin d’Alessandria et de Turin, en 1831, décédé au Caire ou à Turinen 1909  (12). La tombe au Cimetero monumentale de Turin, notons-le, réutilise un sarcophage en granite rouge de l’Ancien Empire (13).

    Fig. 12 – Le magasin de Giuseppe Parvis au Caire, après 1905 (on reconnaît entre autres, au centre, des copies de meubles découverts dans la tombe de Youya et Toyou (KV 46), mise au jour en février 1905 par James Quibell) (Archives Roberto Parvis, www.archmuseum.org/Gallery).
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    Fig. 12 – Le magasin de Giuseppe Parvis au Caire, après 1905.
    Fig. 13 – « La Camera egiziana de Giuseppe Parvis » à l’Exposition de Turin, en 1884 (L’Esposizione Italiana del 1884 in Torino Illustrata, Milan, Editions Sonzogno,1884, p. 272).
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    Fig. 13 – « La Camera egiziana de Giuseppe Parvis » à l’Exposition de Turin, en 1884.

    Il passe pour avoir été « un des plus brillants élèves » de l’Academia Albertina di Belle Arti de Turin (Piémont). Il arriva au Caire en 1859, et créa très tôt, dès le début des années 1860, des meubles arabisants et antiquisants, souvent réalisés à partir d’éléments anciens. Surtout, il avait le génie du commerce, et créa au Caire une espèce de bazar/grand magasin où se côtoyaient du mobilier égyptisant à l’antique et du mobilier arabo-islamique, qu’il devait faire fabriquer en Egypte, au Liban  (14) ou dans un autre pays proche, ce qui explique leur caractère occasionnellement un peu rustique (quitte à faire venir les bronzes de France ou d’Italie).

    Giuseppe Parvis connaît rapidement une renommée internationale, grâce aux Expositions Universelles ou Internationales de Paris en 1867, de Philadelphie en 1876, de Milan en 1881 et de Turin en 1884, où, d’ailleurs, une armoire parfaitement identique à la nôtre a été exposée (15).

    Il devient notamment fournisseur attitré des khédives, dont il décorera les palais (et plus particulièrement celui d’Abdine). Comme « fournisseur de la cour », il deviendra rapidement incontournable au Caire, mais est aussi largement représenté ailleurs. Il est, entre autres, l’auteur des meubles, clairement de la même « série » que le nôtre, du salon à l’égyptienne de Schloss Schneeberg (Grad Sneznik, en Slovénie), datés de 1906, qui portent des cartouches « deren Zeichen als ‘Pirwis’ oder ‘Paruis’ gelesen werden können »  (16).

    Fig. 14 – Coffret du Salon égyptien de Schloss Schneeberg. Il s’agit d’une variante du coffret visible sur la droite de la figure précédente (HAMERNIK 2000, Abb. 2).
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    Fig. 14 – Coffret du Salon égyptien de Schloss Schneeberg.

    Un autre meuble semblable au nôtre, avec notamment les mêmes appliques métalliques (têtes d’ibis ailés, têtes de sistres hathoriques), sans aucun doute des ateliers de Giuseppe Parvis, était en vente chez Philippe Farley à New York en 1991. Il l’attribuait, erronément mais significativement, à « Charles Morel, ca. 1840 » (voir plus haut). Les cartouches à la base de quatre colonnettes soutenant le toit de cette armoire ne contiennent pas de textes hiéroglyphiques, mais des motifs décoratifs, « couronnés » par un serpent dressé, « sortant » d’une fleur de lotus (le motif des plaques de serrure de l’armoire étudiée)  (17). Un bureau de la même série, avec toujours les mêmes types d’appliques, mais apparemment sortant, au moins en partie d’autres moules, était en vente chez Olivier d’Ythurbide & Associé à Saint-Ouen en 2014. Les quelques hiéroglyphes sur le meuble et, de manière encore plus flagrante, dans les scènes, sont purement décoratifs. Les deux caissons du bureau sont en effet ornés de scènes pharaoniques, comme celle d’un Ramsès décochant sa flèche depuis le char qui l’entraîne, scènes dont nous n’avons pu retracer la source  (18). Globalement, la finition est beaucoup moins bonne que celle des deux meubles précédents. Une autre pièce (une console), toujours non signée, mais attribuable au même atelier, n’est pas un travail en bois laqué ébénisé et or, comme les précédents, mais en acajou incrusté d’ivoire et d’ébène. Les appliques métalliques reproduisant les têtes de sistres hathoriques utilisées à Dendérah comme chapiteau de colonne ne laissent aucun doute quant à l’identité de l’atelier Parvis.

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      Le commanditaire

      Le nom du commanditaire occupe la « grande » inscription sur la droite (fig. 5).

      Nous avons pensé, dans un premier temps, qu’il s’agissait d’un certain « Parmentier », que nous identifiions, en fonction de ce qui suit, à Henri Parmentier (1871-1949). Architecte de formation, il débarque en Indochine en novembre 1900, comme pensionnaire de l’Ecole Française d’Extrême-Orient, qui vient d’être créée. Il devient chef du Service archéologique de l’EFEO en 1904 et organise dès cette année une mission à Angkor, avec H. Dufour et Ch. Carpeaux  (19). Angkor restera la grande œuvre de cet homme qui fera de l’Indochine sa seconde patrie. Les autres signes dans le cartouche, par ailleurs, composent le nom, ou plutôt le titre, « Maha Chulalongkorn », porté, entre autres, par le roi Rama V du Siam, qui règne de 1868 jusqu’à sa mort en 1910.

      Fig. 19 – Le roi Chulalongkorn (Rama V), en costume traditionnel, lors de son second couronnement en 1873 (Wikimedia).
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      Fig. 19 – Le roi Chulalongkorn (Rama V), en costume traditionnel, lors de son second couronnement en 1873.

      Il nous était toutefois difficile de comprendre pourquoi Henri Parmentier aurait tenu à associer son nom à celui d’un roi du Siam, d’autant que la France et le Siam de Rama V ont mené une guerre en 1893, qui a mené à la cession du Laos à la France. Nous savions cependant que Rama V « restitue » justement en (mars) 1907 les provinces de Battambang et d’Angkor au Cambodge, c’est-à-dire, à ce moment-là, à l’Indochine française, geste qui permettra à la France de l’accueillir à bras ouverts dès la même année (voir plus loin).

      Le nom de « Parmentier », en sus, figure, sans bonne raison, dans le cartouche qui englobe le nom de « Maha Chulalongkorn ». La solution réside dans la titulature complète du roi Rama V : Phra Bat Somdet Phra Poraminthra Maha Chulalongkorn Phra Chunla Chom Klao Chao Yu Hua. Il fallait lire « Poraminthra » et non « Parmentier » !

      Hors cartouche, le nom du roi est suivi du signe hiéroglyphique (le signe A9 de la liste de Gardiner) représentant un personnage accroupi, un couffin sur la tête, qui peut désigner l’architecte, en l’occurrence, ici, l’architecte de sa nation, dont le nom suit : « Siam », la Thaïlande d’aujourd’hui (voir aussi plus loin).

      Les « petites » inscriptions

      Les deux « petites » inscriptions doivent vraisemblablement se lire l’une à la suite de l’autre, celle de droite d’abord (fig. 10), celle de gauche ensuite (fig. 5). Le premier signe (l’œil D4 de la liste de Gardiner) nous précise apparemment qu’il s’agit, dans cette inscription, du lieu de manufacture (avec le deuxième et le troisième, le M 17 et le N 35, le signe dit « made by… », en quelque sorte). Suivrait, à nouveau, le nom de Parvis, auquel il manque le signe D 21 (qui se lit « r »), pour lequel il y a toutefois la place, tandis que le Z 7 est remplacé par le V 4 (avec, vraisemblablement, une même valeur « v ») et le S 29 par le O 34 (avec, vraisemblablement, une même valeur « s »)  (20). Les signes côté gauche sont le G 17 et M1 de la liste de Gardiner, évoqués plus haut, cette fois suivis des signes O 49 et X 1, l’ensemble se référant sans doute (voir plus haut) à un des lieux d’activité de l’atelier.

      Comme les « petites » inscriptions se lisent manifestement à la suite l’une de l’autre, la droite avant la gauche, nous pensons qu’il en est probablement de même pour les « grandes » inscriptions, qui s’ouvriraient donc, noblesse oblige, avec le nom de Chulalongkorn. Nous proposons pour les unes une lecture « Fabriqué par Parvis » et « dans la Ville (du Caire ?) », pour les autres « Phra Poraminthra Maha Chulalongkorn, l’architecte du Siam », et « Joseph (soit Giuseppe) Parvis (dans) la Ville (du Caire ?) (en) 1907 ». Les « petites inscriptions » sont manifestement génériques, les « grandes » évidemment spécifiques.

      Circonstances

      Fig. 20 – La statue équestre « à l’occidentale » du roi Chulalongkorn (Rama V), réalisée à Paris, et érigée à Bangkok en 1908 (Wikimedia).
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      Fig. 20 – La statue équestre « à l’occidentale » du roi Chulalongkorn (Rama V), réalisée à Paris, et érigée à Bangkok en 1908.

      Le roi Chulalongkorn, ou Rama V, a profondément rénové la Thaïlande  (21). Il est considéré, à juste titre comme le fondateur de l’Etat moderne ; il fait l’objet, actuellement encore, d’un véritable culte  (22). Il est le premier souverain de ce qu’on appelait alors le Siam à voyager en Europe. Deux voyages, le premier, officiel, en 1897, le second, officieux, en 1907, le mènent en Europe. Lors de ce dernier voyage, qui le voit visiter aussi l’Allemagne et la Scandinavie, il revient quatre fois à Paris, de juin à septembre. Malgré qu’il s’agissait d’un voyage privé, nous sommes relativement bien renseignés sur son quotidien, du fait d’une correspondance suivie avec sa fille, la princesse Niphanoppadon, publiée sous le titre de Klain ban (« Loin des siens »)  (23). Nous apprenons ainsi que, lors de son premier passage, il visite l’atelier du médailleur français Henri-Auguste Patey, chargé de l’exécution de médailles à l’image de Rama V, et celui des frères Susse, fondeurs de la statue équestre réalisée pour Bangkok par les sculpteurs français Georges –Ernest Saulo et Clovis-Edmond Masson. Il visitera aussi, à deux reprises, le Grand Palais, ainsi que les grands… magasins. Rien d’étonnant donc à ce qu’il retourne en Thaïlande avec des meubles dans ses bagages, quoique le choix de meubles dans le style égyptien puisse paraître pour le moins insolite.

      Fig. 21 – La visite du roi Chulalongkorn du Siam au Vice-Roi Abbas II Hilmi d’Égypte en 1897. Nous ne savons si la photo a été prise au Caire ou à Alexandrie.
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      Fig. 21 – La visite du roi Chulalongkorn du Siam au Vice-Roi Abbas II Hilmi d’Égypte en 1897.

      Une photo de 1897 du roi du Siam Chulalongkorn reçu (à Alexandrie ?, au Caire ?) par le vice-roi Abbas II Hilmi doit être mentionnée ici. Elle ne nous révèle vraisemblablement rien d’autre que son passage obligé par le Canal de Suez pour aller d’Asie en Europe  (24), mais sans doute aussi son passage souhaité par Le Caire ou Alexandrie, où il a sans doute fait également les grands magasins, dont celui de l’inévitable Parvis. Nous n’excluons pas que le bureau mentionné plus haut, qui a également été acquis en Thaïlande, ait constitué un ensemble avec la vitrine, mais il nous semble plausible qu’il s’agisse d’une imitation locale (siamoise donc)  (25)  !

      Henri Parmentier quitte l’Indochine début juillet 1907, pour raisons de santé, et y revient début janvier 1908. À ce moment, plus exactement de mai à octobre 1907, se tient au Bois de Vincennes à Paris l’Exposition coloniale, qui présentait entre autres un « village indochinois », peuplé d’indigènes, à la manière de l’époque  (26). Il ne fait pas le moindre doute qu’Henri Parmentier y ait représenté l’Ecole Française d’Extrême-Orient, et qu’il n’était pas revenu de Saigon seulement pour se refaire une santé. Nous ignorons si le roi Chulalongkorn visite l’Exposition coloniale, mais cela semble peu probable ; nous ignorons si Henri Parmentier l’a rencontré, mais cela semble encore moins probable.

      Appréciation

      Fig. 22 – Le « Palais hindou » réalisé à Héliopolis pour le Baron Edouard Empain (1907-1908) (Wikimedia).
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      Fig. 22 – Le « Palais hindou » réalisé à Héliopolis pour le Baron Edouard Empain (1907-1908).

      Il ne manque pas de particuliers qui se font faire une bibliothèque (la référence est à celle d’Alexandrie, bien sûr), ou une autre pièce avec des meubles « à l’égyptienne », mais nous n’en connaissons pas d’autres exemples fabriqués pour un client d’Extrême-Orient que celui que nous étudions ici.

      Nous ferons volontiers la comparaison ici avec le « Palais hindou » construit en 1907-1908 pour Edouard Empain, l’industriel belge, dans la banlieue du Caire. Cet édifice, totalement incongru sous le soleil d’Egypte, est inspiré des monuments de Khajurâho et Fatehpur Sikri  (27). « D’un Orient à l’autre » est l’expression consacrée…

      Quoi de plus exotique, en plus, d’avoir sur ces meubles le nom d’un souverain du Siam. La reine Victoria était mentionnée en hiéroglyphes sur les architraves de l’Egyptian Court de Crystal Palace, à Londres, en 1854, celui du roi Léopold Ier sur ceux du temple égyptien d’Anvers, évoqué plus haut, en 1856  (28). L’égyptomanie est bien un phénomène universel !

      Le meuble « égyptomaniaque » ou néo-égyptien connaîtra un dernier (?) bouquet durant les « années Toutankhamon », avec la manufacture en grand nombre  (29) de meubles « pharaoniques » en Egypte-même (Madrasa Craft School). Il s’agit parfois de copies conformes, ou presque, mais souvent d’interprétations plus libres. L’Egypte ne maintiendra que très brièvement ce niveau de qualité, le temps du « pharaonisme »  (30) du règne de Fouad Ier…

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        Bibliographie

        ANCHALISANGKAS 2006 = ANCHALISANGKAS, Vasina, La société française de la Belle Epoque d’après le roi Chulalongkorn dans « Klai Ban », Bangkok, 2006 (Mémoire d’Etudes Françaises. Diplôme de Maîtrise, Université Silpakorn).

        BANCEL et alii 2004 = BANCEL, Nicolas, BLANCHARD, Pascal, BOËTSCH, Gilles, DEROO, Éric & LEMAIRE, Sandrine (dir.), Zoos humains. Au temps des exhibitions humaines, Paris, 2004.

        BLANCHARD & DEROO 2004 = BLANCHARD, Pascal & DEROO, Éric, Le Paris Asie. 150 ans de présence de la Chine, de l’Indochine, du Japon dans la Capitale, Paris, 2004.

        Bonham’s 2008 = Bonham’s. The Egyptian Revival Sale. Wednesday 23 January 2008 at 11am. New Bond Street, London, London, 2008.

        BRUWIER 1995 = BRUWIER, Marie-Cécile, D’un siège l’autre. Litière, trône et fauteuil pharaoniques du Nouvel Empire égyptien au Roman de la Momie, dans DOYEN, Florence, Le Roman de la Momie. Les amours d’une princesse égyptienne, Namur, 1995, pp. 71-78.

        BRUWIER 2012 = BRUWIER, Marie-Cécile, Du Hainaut à Héliopolis. Raoul Warocqué et Edouard Empain, industriels, collectionneurs et mécènes, dans Égyptomanies 2012, pp. 76-85.

        CONNER 1983 = CONNER, Patrick (éd.), The Inspiration of Egypt. Its Influence on British Artists, Travellers and Designers, 1700-1900, Brighton, 1983.

        CURL 1982 = CURL, James S. The Egyptan Revival. An introductory study of a recurring theme in the history of taste, London, 1982.

        CURL 1994 = CURL, James S., Egyptomania. The Egyptian Revival: a Recurring Theme in the History of Taste, Manchester, 1994 (nouvelle édition, revue et augmentée, de l’ouvrage de 1982).

        CURTO 1994 = CURTO, Silvio, Il sarcofago egizio « Parvis » nel Cimetero monumentale di Torino, dans Bolletino della Società Piemontese di Archaeologia e Belle-Arti, N.S., XLVI, 1994, p. 19 et sqq.

        CURTO 1996 = CURTO, Silvio, Un hommage de Turin aux frères Champollion, dans Comptes-Rendus des Séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 140/3, 1996, pp. 943-956.

        DARTIGUES & SINGARAVÉLOU 2012 = DARTIGUES, Laurent & SINGARAVÉLOU, Pierre, PARMENTIER Henri (Paris, 1871-Phnom Penh, 1949), dans POUILLON, François (éd.), Dictionnaire des orientalistes de langue française. Nouvelle édition revue et augmentée, Paris, 2012, p. 783.

        Egyptomania 1994 = Egyptomania. L’Égypte dans l’art occidental, 1730-1930, Paris, 1994.

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        Sotheby’s 2004 = Sotheby’s. Paul De Grande Restoration Project for the Theresiana Cloisters, Bruges, Belgium. Bruges, Sunday, 9 May 2004, London, 2004.

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        THOMAS 1991 = THOMAS, Michael. M., Antiques : Egyptian Revival Furniture. Cosmopolitan Designs Inspired by Ancient Motifs, dans Architectural Digest, November 1991, pp. 192-197.

        VELDEMAN 2010 = VELDEMAN, Marc, Egyptomanie weerspiegeld in een vitrinekast, dans Collect Arts Antiques Auctions, 414, 2010, pp. 44-47.

        VERNOIT 1997 = VERNOIT, Stephen, Occidentalism: Islamic Art in the 19th Century, New York (Nasser D. Khalili Collection of Islamic Art, 23), 1997.

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        Victor Werner 2013 = (DUMON, Machteld), Victor Werner, Antwerpen, 2013.

        WARMENBOL 1996 = WARMENBOL, Eugène, Le sphinx réfléchi ou les sources de l’égyptomanie au XIXe siècle, dans HUMBERT, Jean-Marcel (dir.), L’Égyptomanie à l’épreuve de l’archéologie. Actes du colloque international au musée du Louvre par le Service culturel les 8 et 9 avril 1994, Paris/Bruxelles, 1996.

        WARMENBOL 1997 = WARMENBOL, Eugène, Les Indes au Caire, dans Nouvelles du Patrimoine, 72, p. 21.

        WARMENBOL 2010 = WARMENBOL, Eugène, D’un Orient à l’autre, ou l’Egypte en Extrême-Orient. A propos d’une armoire égyptisante, sur http://www.koregos.org" target="_blank">http://www.koregos.org

        WARMENBOL 2012 = WARMENBOL, Eugène, Le lotus et l’oignon. Égyptologie et égyptomanie au XIXe siècle, Bruxelles, 2012.

        WARMENBOL 2013 = WARMENBOL, Eugène, L’égyptomanie et l’égyptologie en Belgique. Quand passion deviendrait raison, dans Bulletin de la Classe des Lettres et des Sciences Morales et Politiques. Académie royale de Belgique, 6ème Série, t. XXIV, pp. 153-182.

        WARMENBOL & DELVAUX 1988 = WARMENBOL, Eugène & DELVAUX, Luc, Oud-Egyptische teksten uit de tijd van Farao Leopold I van Opper- en Neder-België, dans M & L. Monumenten en Landschappen, 7/2, pp. 63-68.

        WARMENBOL & MACLOT 1988 = WARMENBOL, Eugène & MACLOT, Petra, Tempel en stal in één: de Egyptische tempel in de Antwerpse zoo in kunsthistorisch en historisch perspectief, dans M & L. Monumenten en Landschappen, 7/2, pp. 24-35.

        WARMENBOL & WASSEIGE 1990 = WARMENBOL, Eugène & WASSEIGE, Manoëlle, A la recherche de l’Egypte perdue : l’égyptomanie en Belgique au XIXe siècle, dans Art&Fact, 9, 1990, pp. 105-112.

        WARMENBOL & WASSEIGE 2006 = WARMENBOL, Eugène & WASSEIGE, Manoëlle, Le Pavillon de l’Égypte à l’Exposition internationale de Liège en 1930, dans WARMENBOL, Eugène (dir.), La Caravane du Caire. L’Égypte sur d’autres rives, Louvain-la-Neuve, 2006, pp. 145-164.

        Notes

        NuméroNote
        1A propos de ceux-ci, on consultera, par exemple KILLEN 1980 et 1994. Voir aussi BRUWIER 1995.
        2Pour un aperçu : HUMBERT 1989, pp. 96-195 (un chapitre consacré au mobilier et, surtout, aux arts mineurs). Voir aussi CONNER 1983, passim, CURL 1982 et 1994, passim. A propos du style « Retour d’Egypte », dernièrement : HUMBERT 2008.
        3HUMBERT 1989, p. 129. Egyptomania, 1994, n° 107.
        4HUMBERT 1989, p. 136. Egyptomania 1994, n° 151.
        5Illustrée dans Egyptomanies 2012, p. 36. Voir aussi Victor Werner 2013, pp. 56-58, ainsi que VELDEMAN 2010 et WARMENBOL 2010. Elle apparaît pour la première fois dans Bonham’s 2008, n° 16. Nous devons cette référence à notre collègue et ami Jean-Marcel Humbert (Paris).
        6On consultera la réédition récente : RAVEN 1997. Pour une très belle mise en œuvre de l’Atlas d’Emile Prisse d’Avennes, voir REISBERGER 2000.
        7MACLOT & WARMENBOL 1985 ; WARMENBOL & MACLOT 1988 ; WARMENBOL 2012, pp. 241-272.
        8Avec le signe Z 7 de GARDINER 1957.
        9Voir VELDEMAN 2010 et … écouter WARMENBOL 2010. Les deux graphies de Parvis sur l’armoire sont différentes. Que nous prenions la première pour une transcription de « Beyrouth » est lié, entre autres, au fait que nous avions mépris le signe S 29 (« s »), qui est à l’envers, pour le signe U 33 (« ti »). Nous prenions l’autre pour une transcription de « Paris »,alors même qu’il y manque le signe D 21 (« r »), pour lequel il y a néanmoins la place (voir plus loin).
        10Ce que les égyptologues appellent un « déterminatif » désigne un signe suggérant le « champ sémantique » du mot « déterminé ».
        11A propos de Parvis, on verra, pour l’instant, VERNOIT 1997, pp. 238-239, ou encore, avec une photo de Giuseppe Parvis datée de 1901, le site http://www.egyptedantan.com/personnalites/personnalites7.html" target="_blank">http://www.egyptedantan.com/personnalites/personnalites7.html
        12D’après sa tombe au Cimetero monumentale de Turin. Voir CURTO 1994 (ainsi que CURTO 1996, p. 946). La plupart des sources donnent 1832 comme date de naissance et ne connaissent pas la date de décès. L’exception qui confirme la règle est LOZAR 2014.
        14Le signe M 1 est le déterminatif des noms d’arbres. Y a-t-il ici une référence aux cèdres du Liban ?
        15 La Camera Egiziana de Giuseppe Parvis, dans L’Esposizione Italiana del 1884 in Torino Illustrata, Milan, 1884, p. 272.
        16HAMERNIK 2000. Voir aussi LOZAR 2014, où ils sont correctement attribués.
        17THOMAS 1991. Nous devons cette référence à notre collègue et ami Alfred Willis (Hampton, Virginia). Un ensemble comme Sotheby’s 2004, n° 454, apparemment proche, est en fait manifestement plus tardif.
        18Il ne s’agit pas de PRISSE D’AVENNES 1858-1878 ni d’une autre source « traditionnelle ».
        19Notices nécrologiques : MARCHAL 1949 ; MALLERET 1952. Voir aussi DARTIGUES & SINGARAVÉLOU 2012.
        20Nous ne voyons qu’une explication à ces variantes : les deux inscriptions ne sont pas contemporaines ! Il est clair que les « longues inscriptions » sur les côtés ont été rajoutées lors de l’acquisition du meuble.
        21 GALLAND 1998, passim ; PELEGGI 2002, passim.
        22 STENGS 2009.
        23ANCHALISANGKAS 2006, p. 5 et p. 50. Voir aussi PELEGGI 2002, pp. 104-110.
        24 Consulter aussi NANA 2006 (non vidi). La photo se trouve sur le net : thailand.prd.go.th/ebook/imprint/page4.php. Abbas Hilmi est médaillé de l’Ordre de Chula Chom Klao en 1897 et de l’Ordre de la Maison royale de Chakri en 1908.
        25Notons pour l’anecdote que Rama V fut l’enfant éduqué par Anna Leonowens, célèbre en Occident par le film The King and I (1956), (et ses remakes, tel Anna and the King (1999).
        26 BANCEL et alii 2004 ; BLANCHARD & DEROO 2004.
        27WARMENBOL 1997. Dernièrement : BRUWIER 2012.
        28 FRIEMERT 1984, ill. 126, 130, 140, 149 et 153 ; WARMENBOL & DELVAUX 1988.
        29Photo très parlante dans WAGENVOORT 1928, entre les pp. 40-41. Exemples dans Egyptomania 1994, nos. 346 et 347. Voir aussi HUMBERT 1989, pp. 138 et 145.
        30WARMENBOL & WASSEIGE 2006.