‘Monogram’ (1955-1959), l’œuvre iconique de Robert Rauschenberg est exposée en Grande-Bretagne pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle à l’occasion de la rétrospective que la Tate Modern consacre actuellement à l’artiste.

‘Monogram’ est caractéristique des fameux ‘Combines’ de l’artiste. Ces œuvres hybrides entre peinture et sculpture développées par Rauschenberg dans les années 1950 furent souvent considérées comme étant probablement ses œuvres les plus abouties. Réalisées alors que l’artiste avait à peine une trentaine d’années, elles marquèrent une transition très nette avec les expressionnistes abstraits tels que Barnett Newman et Mark Rothko qui dominaient le monde de l’art américain à cette époque.

L’œuvre, un assemblage de différents matériaux dont un bouc empaillé, un pneu, une balle de tennis et un talon de chaussure, illustre parfaitement le défi audacieux lancé par Rauschenberg.

Le bouc empaillé fut acheté par Rauschenberg dans un magasin d’ameublement de seconde main pour $15. Tout comme de nombreux autres ‘Combines’, l’œuvre évolua au cours des années, passant d’une installation verticale à l’origine à la position horizontale que nous connaissons aujourd’hui. Le pneu fut ajouté pour que, selon les mots de Rauschenberg, les deux “vivent heureux pour toujours” sur la toile. Le titre de l’œuvre vient de l’union entre le bouc et le pneu, qui rappelait à l’artiste les entrelacs d’un monogramme.

Cette œuvre, qui n’a pas été vue à Londres depuis 1964, est très fragile et ne voyage que très rarement. C’est grâce au prêt généreux du Moderna Museet de Stockholm, où le bouc a récemment bénéficié d’un traitement de conservation et d’un examen aux rayons X en préparation du voyage, que l’œuvre est présente à la Tate Modern. Après Londres, l’exposition voyagera à New York (MoMA) et à San Francisco (SFMoMA).

‘Monogram’ est la pièce maitresse de la salle consacrée aux ‘Combines’ de Rauschenberg, tous présents grâce à de nombreux prêts internationaux. ‘Bed’ (1955), par exemple vient des collections du MoMA. Cette œuvre phare est le résultat de l’assemblage du supposé oreiller de Rauschenberg et d’une couette offerte à l’artiste par Dorothea Bockburne et tendue comme une toile couverte de dessins abstraits crayonnés et de peinture.

Selon Achim Borchardt-Hume, Directeur des Expositions à la Tate Modern: « Rauschenberg considérait l’expérience de l’art inséparable de l’expérience de la vie et travaillait donc avec toutes sortes de matériaux – textiles, boîtes en carton, pièces automobiles, radios et même animaux empaillés. Rauschenberg a explosé le mythe de l’artiste travaillant isolé dans son atelier et s’est amusé à créer des connexions entre les éléments du quotidien et les stratégies traditionnellement associées au ‘grand art’.»

Lieu : Musée de la Photographie
11 avenue Paul Pastur, 6032 Charleroi
Dates : Jusqu’au 22 mai 2016
Horaires : Accessible du mardi au dimanche de 10 à 18h00
Lien : www.museephoto.be