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Louise Bourgeois. Structures de l’existence : les Cellules
News
25 May 2016
Le Musée Guggenheim Bilbao présente « Louise Bourgeois. Structures de l’existence : les Cellules », ample représentation d’un ensemble d’œuvres à la fois novateur et sophistiqué que Louise Bourgeois (1911-2010), figure majeure de la sculpture du XXe siècle, a développé au cours de deux décennies de sa carrière. Avec cette manifestation, organisée par le Haus der Kunst de Munich en collaboration avec le Musée Guggenheim Bilbao, le public pourra découvrir et expérimenter 28 espaces architecturaux chargés d’émotions qui isolent le monde intérieur de l’extérieur pour constituer dans chaque cas un microcosme particulier. L’exposition de Bilbao a été rendue possible grâce au mécénat de la Fondation BBVA.
Le langage et les innovations formelles de Louise Bourgeois, de même que sa façon de s’appuyer sur la psychanalyse et le féminisme, ses environnements suggestifs et ses mises en scène théâtrales, sont aujourd’hui bien installés dans le panorama de l’art contemporain. Une excellente illustration de son univers nous est donnée par les « Cellules », série entreprise par Bourgeois en 1986 avec « La Tanière articulée » (Articulated Lair) et qui se compose d’environ 60 pièces uniques.
A l’occasion de cette présentation, les « Cellules » numérotées de I à VI ont été rassemblées pour la première fois depuis 1991, date à laquelle elles furent réunies originellement au Carnegie International de Pittsburgh. Le terme « cellule » a surgi au cours même des préparatifs de cette exposition au Carnegie. Pour Bourgeois, le terme anglais « cell » possède diverses connotations, puisqu’il renvoie autant à la cellule biologique d’un organisme vivant qu’à la cellule individuelle d’une prison ou d’un monastère.
Trois ans plus tard, en 1994, l’artiste crée sa première sculpture en forme d’araignée. Bien qu’âgée de plus de 80 ans à l’époque, Louise Bourgeois parvient à renouveler encore ses méthodes de travail et à se lancer dans des formats plus imposants grâce à l’acquisition, en 1980, de son premier grand atelier. Jusque-là elle travaillait chez elle, dans sa maison de Chelsea, où la largeur des espaces, d’à peine quatre mètres, déterminait la taille de ses sculptures. Son nouvel atelier de Brooklyn va ouvrir la voie à d’autres dimensions.
L’atelier offre aussi à Bourgeois la possibilité d’aborder une grande variété de nouveaux matériaux. Des objets ramassés dans son quartier ou tirés de sa vie privée sont incorporés aux « Cellules », comme les étagères en acier de la manufacture textile qu’était auparavant l’atelier (« Tanière articulée », 1986) ou un réservoir d’eau pris sur son toit (« Liquides précieux (Precious Liquids) », 1992). Lorsque finalement elle devra laisser l’atelier de Brooklyn en 2005, elle conservera son escalier en colimaçon, que nous retrouverons dans la dernière œuvre de cette série, à savoir « Cellule (« La dernière montée »), « Cell » (« The last climb »), 2008).
La série des « Cellules » s’articule autour du désir contradictoire de se souvenir et d’oublier. « Tu dois raconter ton histoire, et tu dois l’oublier. Tu oublies et tu pardonnes. C’est libérateur », a ainsi déclaré Bourgeois. C’est pourquoi dans les « Cellules » abondent les références aux personnes et aux expériences du passé. Les aiguilles, les fils et les navettes qu’elle incorpore aux œuvres renvoient à l’enfance de l’artiste et au métier de ses parents, puisque sa mère était restauratrice de tapisseries de prix. Les « Cellules » parlent également d’abandon, de trahison et de perte, sentiments probablement liés aux fortes tensions qui régnaient dans la famille Bourgeois. D’un côté, le père de Louise trompait sa mère avec la nounou, Sadie, qui vécut avec eux pendant presque une décennie. Et de l’autre, dans une inversion de rôles habituelle, Louise dut soigner sa mère, tombée gravement malade, qui avait demandé à Louise de l’aider à cacher à son mari l’aggravation de son état. Louise se retrouva ainsi prise dans une trame d’émotions antagonistes : admiration et solidarité, rage et impuissance.
Bourgeois a elle-même fait le rapprochement entre son œuvre et ses traumatismes personnels. En 1982, elle élabore un texte autobiographique illustré pour « Artforum » autour des expériences traumatiques de son enfance. A cette même période, le Museum of Modern Art de New York rend hommage à l’artiste, déjà âgée de 70 ans, avec une rétrospective, la première jamais consacrée par ce musée à une femme.
En tant que nouvelle catégorie de sculpture, les « Cellules » de Louise Bourgeois se situent dans un lieu indéterminé entre la muséographie, la mise en scène, la création d’atmosphères et l’installation ; il s’agit d’une entité sculpturale qui, à cette échelle et à ce niveau formel, n’a pas d’équivalent dans l’histoire de l’art. (Julienne Lorz)
Le langage et les innovations formelles de Louise Bourgeois, de même que sa façon de s’appuyer sur la psychanalyse et le féminisme, ses environnements suggestifs et ses mises en scène théâtrales, sont aujourd’hui bien installés dans le panorama de l’art contemporain. Une excellente illustration de son univers nous est donnée par les « Cellules », série entreprise par Bourgeois en 1986 avec « La Tanière articulée » (Articulated Lair) et qui se compose d’environ 60 pièces uniques.
A l’occasion de cette présentation, les « Cellules » numérotées de I à VI ont été rassemblées pour la première fois depuis 1991, date à laquelle elles furent réunies originellement au Carnegie International de Pittsburgh. Le terme « cellule » a surgi au cours même des préparatifs de cette exposition au Carnegie. Pour Bourgeois, le terme anglais « cell » possède diverses connotations, puisqu’il renvoie autant à la cellule biologique d’un organisme vivant qu’à la cellule individuelle d’une prison ou d’un monastère.
Trois ans plus tard, en 1994, l’artiste crée sa première sculpture en forme d’araignée. Bien qu’âgée de plus de 80 ans à l’époque, Louise Bourgeois parvient à renouveler encore ses méthodes de travail et à se lancer dans des formats plus imposants grâce à l’acquisition, en 1980, de son premier grand atelier. Jusque-là elle travaillait chez elle, dans sa maison de Chelsea, où la largeur des espaces, d’à peine quatre mètres, déterminait la taille de ses sculptures. Son nouvel atelier de Brooklyn va ouvrir la voie à d’autres dimensions.
L’atelier offre aussi à Bourgeois la possibilité d’aborder une grande variété de nouveaux matériaux. Des objets ramassés dans son quartier ou tirés de sa vie privée sont incorporés aux « Cellules », comme les étagères en acier de la manufacture textile qu’était auparavant l’atelier (« Tanière articulée », 1986) ou un réservoir d’eau pris sur son toit (« Liquides précieux (Precious Liquids) », 1992). Lorsque finalement elle devra laisser l’atelier de Brooklyn en 2005, elle conservera son escalier en colimaçon, que nous retrouverons dans la dernière œuvre de cette série, à savoir « Cellule (« La dernière montée »), « Cell » (« The last climb »), 2008).
La série des « Cellules » s’articule autour du désir contradictoire de se souvenir et d’oublier. « Tu dois raconter ton histoire, et tu dois l’oublier. Tu oublies et tu pardonnes. C’est libérateur », a ainsi déclaré Bourgeois. C’est pourquoi dans les « Cellules » abondent les références aux personnes et aux expériences du passé. Les aiguilles, les fils et les navettes qu’elle incorpore aux œuvres renvoient à l’enfance de l’artiste et au métier de ses parents, puisque sa mère était restauratrice de tapisseries de prix. Les « Cellules » parlent également d’abandon, de trahison et de perte, sentiments probablement liés aux fortes tensions qui régnaient dans la famille Bourgeois. D’un côté, le père de Louise trompait sa mère avec la nounou, Sadie, qui vécut avec eux pendant presque une décennie. Et de l’autre, dans une inversion de rôles habituelle, Louise dut soigner sa mère, tombée gravement malade, qui avait demandé à Louise de l’aider à cacher à son mari l’aggravation de son état. Louise se retrouva ainsi prise dans une trame d’émotions antagonistes : admiration et solidarité, rage et impuissance.
Bourgeois a elle-même fait le rapprochement entre son œuvre et ses traumatismes personnels. En 1982, elle élabore un texte autobiographique illustré pour « Artforum » autour des expériences traumatiques de son enfance. A cette même période, le Museum of Modern Art de New York rend hommage à l’artiste, déjà âgée de 70 ans, avec une rétrospective, la première jamais consacrée par ce musée à une femme.
En tant que nouvelle catégorie de sculpture, les « Cellules » de Louise Bourgeois se situent dans un lieu indéterminé entre la muséographie, la mise en scène, la création d’atmosphères et l’installation ; il s’agit d’une entité sculpturale qui, à cette échelle et à ce niveau formel, n’a pas d’équivalent dans l’histoire de l’art. (Julienne Lorz)
Informations pratiques
Lieu : Musée de la Photographie
11 avenue Paul Pastur, 6032 Charleroi
Dates : Jusqu’au 22 mai 2016
Horaires : Accessible du mardi au dimanche de 10 à 18h00
Lien : www.museephoto.be
11 avenue Paul Pastur, 6032 Charleroi
Dates : Jusqu’au 22 mai 2016
Horaires : Accessible du mardi au dimanche de 10 à 18h00
Lien : www.museephoto.be
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