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La Flandre et la mer. De Pieter l’Ancien à Jan Brueghel de Velours
News

20 April 2015

Pieter Bruegel l’Ancien, attribué à, Bataille navale dans le golfe de Naples, Huile sur bois, Rome, Palazzo Doria-Pamphilj
Photo Galleria Doria Pamphilj, Rome, Italy, Giraudon/Bridgeman ImagesClose
Le musée départemental de Flandre à Cassel présente une exposition consacrée à la représentation de la mer dans l’art flamand des XVIe et XVIIe siècles. Si la marine est considérée comme une spécialité de la peinture hollandaise, l’exposition rappelle que ce sont les artistes flamands qui en sont les véritables inventeurs. En effet, c’est à Pieter Bruegel l’Ancien que l’on doit les premières scènes en pleine mer. A cette occasion et pour la première fois sera exposé en dehors du territoire italien un des chefs-d’œuvre de Pieter Bruegel l’Ancien, « Vue sur la baie de Naples », de la galerie Pamphilj de Rome ! L’exposition présente environ quatre-vingt peintures, dessins et gravures ainsi que trois maquettes de bateaux provenant à la fois des musées européens et américains. Elle se déploiera sur les deux étages du musée et présentera cinq sections.

Préambule : La Flandre, un territoire tourné vers la mer

La Flandre, dès le XVe siècle est une puissance économique dont l’activité est liée à la mer. La corrélation ou non entre la réalité économique et les sujets peints est source de plusieurs développements dans l’exposition. Si les scènes de marchés avec des étals de poisson sont largement développées dans les natures mortes flamandes de la fin du XVIe siècle, les autres activités portuaires comme la construction navale par exemple ne semblent pas retenir l’attention des peintres. La représentation des ports, quant à elle, est dépendante de la situation géographique et des angles de vue possibles à partir de la côte. Anvers et son port ont été souvent représentés car la rive de l’Escaut permettait d’embrasser dans un seul panorama la cité scaldienne. Par la suite, quand les peintres notamment hollandais oseront s’embarquer sur les navires, ils porteront un regard sur le port depuis la mer.

Section 1 : La Marine, la naissance d’un genre

A partir du milieu du XVIe siècle, la représentation de la mer, jusqu’alors reléguée à l’arrière-plan des tableaux, s’affranchit du sujet religieux ou historique pour devenir un genre à part entière. Pieter Bruegel l’Ancien ouvre la voie avec sa série des Vaisseaux de mer, dix gravures qui sera complétée par le « Combat naval dans le détroit de Messine », une autre estampe d’après Pieter Bruegel l’Ancien et gravée par Frans Huys. Au centre de ce petit cabinet d’estampes sera présentée la maquette d’une caraque, navire visible dans les œuvres de Bruegel et caractéristique de la flotte italienne. Pour la première fois la « Vue de la baie de Naples » de Pieter Bruegel l’Ancien sera mise en regard avec deux autres œuvres fondamentales d’Henri met de Bles, dont l’une, « Tempête en mer avec le Sacrifice de Jonas » du Musée Capodimonte de Naples, était autrefois attribuée au maître.

Section 2 : les batailles navales

Au XVIe et au XVIIe siècles, l’Europe est agitée par de nombreux conflits dont certains se développent au large des côtes. Même si dans un premier temps, les batailles navales ne sont pas déterminantes dans l’issue du combat et de la guerre, elles frappent les esprits par la puissance et la fragilité des navires qui sous le feu des canons sombrent rapidement dans le tourment des flots. Le peintre joue à la fois sur le mouvement, sur les ciels tourmentés, sur la dimension dramatique de l’événement sans se positionner néanmoins comme un chroniqueur. La représentation des navires et des batailles navales sert de moyen pour asseoir l’autorité des villes ou des Etats. Ainsi la bataille de Lépante en 1571 qui incarne deux visions du monde, chrétienne et musulmane, est l’une des plus représentées par les peintres flamands au XVIIe siècle.

Section 3 : Les tempêtes

La tempête a dès le XVIe siècle intéressé les peintres flamands qui l’associent à des épisodes bibliques comme Jonas et la baleine, la Chute d’Icare ou encore l’Arche de Noé. Dans un style maniériste, vers les années 1598-1600, Paul Bril alors installé à Roma accentue la dimension théâtrale de cette iconographie avec un Jonas jeté dans la gueule d’une baleine monstrueuse. Avec une extrême habilité, il parvient à combiner la puissance de sa palette aux ondulations vibrantes de la lumière méditerranéenne, tout cela pour accentuer la portée dramatique.

Section 4 : Le port, une vision idéalisée

L’influence d’un peintre français, qui a réalisé une grande partie de sa carrière en Italie, Claude Gellée (1600-1682) est décisive en Europe durant le XVIIe siècle : il met en place un nouveau type de représentation des ports, idéalisés, recomposés en amenant un goût pour des coloris clairs, lumineux ou pour l’utilisation d’éléments architecturaux antiques.

Section 5 : Vers une spécialisation hollandaise

Au XVIIe siècle, âge d’or par excellence de la peinture hollandaise, les peintres hollandais font de la marine un de leurs sujets de prédilection. Elle correspond parfaitement à la société bourgeoise qui ose braver les mers et développer le commerce maritime. De confession protestante, les Pays-Bas étendent leur territoire en le gagnant peu à peu sur la mer, et parviennent en 1648 à s’affranchir de la tutelle espagnole et à devenir indépendants. Plusieurs des premiers peintres de marine considérés comme hollandais sont originaires de Flandre, comme Jean Porcellis, Adam Willaert ou Aerts Anthonisz. Ce sont eux qui introduisent le goût pour les marines et influencent dans un premier temps le style hollandais. Ainsi les œuvres d’Adam Willaert sont dans la lignée chromatique des marines de Jan Brueghel de Velours. Mais très vite, les peintres hollandais imposent leur signature : ils abaissent l’horizon pour octroyer au ciel trois quarts de la composition. Un nouveau monde s’offre à eux. Ils abandonnent la côte pour affronter le grand large dans des tonalités froides qui invitent à la poésie.

Informations pratiques

Lieu : Musée du Louvre (Hall Napoléon)
75058 Paris
Dates : Accessible du 2 avril au 29 juin 2015
Horaires : Tous les jours, sauf le mardi, du 9 à 18h00
Nocturne le mercredi et le vendredi jusqu’à 21h45
Lien : www.louvre.fr

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