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Art en général - - - - Jacqueline Leclercq-Marx La Sirène dans la pensée et dans l'art de l'Antiquité et du Moyen Age Du mythe païen au symbole chrétien
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Reporticle : 100 Version : 1 Rédaction : 09/11/1997 Publication : 02/10/2014
Notes

Notes

NuméroNote
1A. CHASTEL, « Le mythe de Saturne dans la Renaissance italienne », Phoebus, 1,3-4, 1946, p. 125.
2E. FARAL, « La queue de poisson des Sirènes », Romania, 74, 1953, p. 433-506.
3Denise JALABERT, « De l'art oriental antique à l'art roman. Recherches sur la faune et la flore romanes. II. Les Sirènes », Bulletin monumental, 95, 1936, p. 433-471.
4E. FARAL, op. cit., p. 505.
5Ibid.
6R. TROUSSON, Thèmes et mythes. Questions de méthode, Bruxelles, Éditions de l'U.L.B., 1981 (Arguments et Documents), p. 89.
7Réf. supra, n. 6.
8Notamment J. LE GOFF, « Culture ecclésiastique et culture folklorique au Moyen Âge : saint Marcel de Paris et le dragon », Ricerche storiche ed economiche in memoria di Corrado Barbagallo (éd. L. DE ROSA), Naples, E.S.L, 1970, t. II, p. 51-90, repris dans Pour un autre Moyen Âge. Temps, travail et culture en Occident, Paris, Gallimard, 1977 (Bibliothèque des Histoires), p. 236-279.
9H. DORRIE, Die schöne Galatea, Munich, Francke Verlag, 1968; Y.F.A. GIRAUD, La fable de Daphné ; essai sur un type de métamorphose végétale dans la littérature et les arts jusqu'à la fin du XVIIe siècle, Genève, Droz, 1969; J.W. EINHORN, Spiritalis Unicornis. Das Einhorn als Bedeutungstrager in Literatur und Kunst des Mittelalters, Munich, W. Fink Verlag, 1976 (Münstersche Mittelalter-Schriften, 13) ; Chiara SETTIS-FRUGONI, Historia Alexandri elevati per griphos ad aerem. Origine, iconografia e fortuna di un tema, Rome, Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, 1973 (Studi storici, fasc. 80-82).
10Hélène TOUBERT, « Iconographie et histoire de la spiritualité médiévale », Revue d'histoire de la spiritualité, 50, 1974, p. 265-84; M. MESLIN, « Pour une théorie du symbolisme religieux », Mélanges d'histoire des religions offerts à H.-Ch. Puech, Paris, P.U.F., 1974, p. 617-624.
11Titre des Actes du colloque international de Chantilly (13-15 octobre 1982), Paris, « Les Belles Lettres », 1984 (Centre de recherches de l'Université de Paris X), et de celui de Spolète (avril 1993) : Testa e immagine nell'Alto Medioevo, Spolète, Centro italiano di Studi sull' Alto Medioevo, 1994 (Settimane di Studio, XLI). Nous pensons aussi aux ouvrages de F. PICKERING, Literatur und darstellende Kunst im Mittelalter, E. Schmidt Verlag, Berlin, 1966 (Grundlagen der Germanistik, 4) et de Hella FRÜHMORGEN-VOSS, Text und Illustration im Mittelalter. Aufsätze zu den Wechselbeziehungen zwischen Literatur und bildender Kunst (intr. N.H. OTT), Munich, Beck, 1975 (Münchener Texte und Untersuchungen zur deutschen Literatur des Mittelalters, 50) : voir notamment l'intéressante introduction consacrée aux travaux antérieurs (« Zur Forschungsituation », p. IX-XVII)... sans oublier les essais classiques et fondamentaux d'E. PANOFSKY et de MEYER SHAPIRO.
12 Les travaux moins connus mais concernant très précisément cette problématique au Moyen Âge ne contiennent pas beaucoup plus d'allusions aux Sirènes, comme le prouvent C. MEYER, «Der griechische Mythus in den Kunstwerken des Mittelalters », Repertorium für Kunstwissenschaft, 12, 1889, p. 235-240; F. VON BEZOLD, Das Fortleben der antiken Götter im mittelalterlichen Humanismus, Bonn-Leipzig, 1922; Alma FREY-SALLMAN, Aus dem Nachleben antiker Götter-Gestalten, Leipzig, Dieterich, 1931; H. WENTZEL, « Antiken-Imitationen des XI. und XIII. Jahrhunderts», Zeitschrift für Kunstwissenschaft, 9, 1955, p. 29-72; K. HEITMANN, « Typen der Deformierung antiker Mythen im Mittelalter », Romanistisches Jahrbuch, 14, 1963; Simone SCHULTZ, « Les survivances mythologiques dans la sculpture romane en France », L'Information d'histoire de l'art, 8, 1, 1963, p.43-47.
13B. ROY, « En marge du monde connu : les races de monstres », Aspects de la marginalité au Moyen Âge (dir. G.-H. ALLARD), Montréal, Les Éditions de l'Aurore, 1975 (Explorations, 1), p. 71-80; Cl. LECOUTEUX, Les monstres dans la littérature allemande du Moyen Âge, Göppingen, Kümmerle Verlag, 1982 (Göppinger Arbeiten zur Germanistik, 330).
14Seul J. VOISENET a récemment formulé des hypothèses nouvelles qui vont dans le sens de nos propres conclusions, dans Bestiaire chrétien. L'imagerie animale des auteurs du Haut Moyen Âge (Ve-Xle s.), Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 1994 (Tempus). Voir infra.
15R. BULTOT, La doctrine du mépris du monde en Occident de saint Ambroise à Innocent III, Louvain, Nauwelaerts, 1963-64.
16Allusion à une intervention de C. HEITZ lors de la discussion suivant la communication de Chiara FRUGONI, « L'iconographie de la femme au cours des Xe-XIIIe siècles », au colloque international : La femme dans les civilisations des Xe-XIIe siècles; v. Cahiers decivilisation médiévale, 20, 2-3 (avril-sept. 1977), p. 188.
17G. BACHELARD, L'Eau et les Rêves. Essai sur l'imagination de la matière, Paris, Corti, 1942; du même : La Terre et les Rêveries de la Volonté, Paris, Corti, 1948 ; du même : L'Air et les Songes. Essai sur l'Imagination du mouvement, Paris, Corti, 1943; M. ELIADE, Traité d'histoire des religions, Paris, Payot, 1974 (Payothèque).
18G. DURAND, Les structures anthropologiques de l'imaginaire. Introduction à l'arché-typologie générale, Paris, P.U.F., 1960.
19J. BALTRUšAÏTIS, La stylistique ornementale dans la sculpture romane, Paris, Leroux, 1931.
20La présente étude a été effectuée sur base de quatre cents textes antiques et médiévaux, et d'un millier d'œuvres représentant ou susceptibles de représenter des Sirènes, en majorité médiévales. Les textes et les œuvres cités ont été sélectionnés eu égard à leur intérêt relatif. Pour ce qui est de l'iconographie de cet ouvrage, elle comporte des illustrations intégrées au texte (en abrégé Ill.) et des figures regroupées dans le supplément illustré (en abrégé Fig.).
21Sur les Sirènes dans l'Antiquité, – études générales –, voir principalement la monographie très bien documentée de G. WEICKER, Der Seelenvogel in der alten Literatur und Kunst. Eine mythologisch archäologische Untersuchung, Leipzig, Teubner, 1902, même si son équation de base: Sirène = âme du mort est contestable, du moins dans la généralisation qu'il en a faite. Voir aussi l'article Seirenen du même, dans N.H. ROSCHER, Ausführliches Lexikon der griechischen und romischen Mythologie, Leipzig, t. IV, 1910-15, col. 601-639 ainsi que celui de F. ZWICKER, art. Sirenen, dans Real-Encyclopädie der klassischen Altertumwissenschaft, t. III A, 1, V Halbband (1927), col. 288-308. Parmi les études récentes, se référer à Hildegund GROPENGIESSER, « Sänger und Sirenen. Versuch einer Deutung », Archäologischer Anzeiger, 4, 1977, p. 582-610 (illustration abondante et bibliographie à jour, not. dans le domaine de l'iconographie). Voir en outre les articles de H. SICHTERMANN dans l'Enciclopedia dell'arte antica, classica e orientale, t. VII, 1966, p. 340-344 (Vi Sirena frontale (pittore della), Sirene, Sirene (pittore delle), Sirene con barba a punta (pittore delle); Ch. PICARD, « Néréides et Sirènes. Observations sur le folklore hellénique de la mer », Annales de l'École des hautes études de Gand. Études d'archéologie grecque, Gand, École des Hautes Études, t. II, 1938, p. 127-153; K. MARÓT, « The Sirens », Acta Ethnographica Academiae Scientiarum Hungaricae, Budapest, Académie hongroise des Sciences, t. VII, 1958, p. 1-59 (partim) et du même auteur, le chapitre intitulé « Die Sirenen », dans Die Anfänge der Griechischen Literatur : Vorfragen, Budapest, Académie hongroise des Sciences, 1960, p. 106-211; J.R.T. POLLARD, Seers, Shrines and Sirens. The Greek religious Revolution in the sixth Century B.e., Londres, Allen and Unwin, 1965 (Unwin University Books, 21.), p. 137-145 ; The distaff Side. Representing the Female in Homer 's Odyssey (éd. Beth COHEN), New-York-Oxford, Oxford University Press, 1995; éventuellement P. ROSSI, « Sirènes antiques. Poésie-Philosophie-Iconographie », Bulletin de l'Association G. Budé, 29 (déc. 1970), p. 463-481. Sur l'iconographie des Sirènes antiques, v. aussi Jenifer NEILS, « Les femmes fatales : Skylla and the Sirens in Greek Art », The distaff Side, p. 175-184.; sur l'étymologie du mot « Sirène », consulter not. P. CHANTRAINE, Dictionnaire étymologique de la langue grecque. Histoire des mots, Paris, Klincksieck, 1968, t. IV, p. 993-994. Complément bibliographique – études plus particulièrement consacrées aux Sirènes homériques et aux Sirènes funéraires, v. infra, passim.
22L'aventure des Sirènes est encore rappelée brièvement par Ulysse, de retour à Ithaque (Od., XXIII, 326).
23Schol. Apoll. Rhod., 1, 23-25a, que la recension « parisienne » attribue à Hérodore (p. 8 WENDEL). Toutefois il semble plutôt que la rédaction de cette scholie soit une invention de grammairien tirée d'Apollonios. Discussion et état de la question dans Apoll. Rhod., Arg. (éd. et comm. F. VIAN, tr. F. VIAN et E. DELAGE, C.U.F., III, 1981, p. 40 n° 3). En tout état de cause, aucun texte dont l'ancienneté soit irrécusable – pas même Pind., Pyth., 4, 177, où Orphée est uniquement appelé « Père des chants» – ne justifie de cette manière la présence d'Orphée sur le navire Argo. Quant à la célèbre métope du Trésor des Sicyoniens à Delphes (c. 570. Musée de Delphes), où l'on reconnaît sans hésitation Orphée jouant de la lyre sur la nef Argo, il n'y figure pas de Sirènes – ce que semble avoir oublié J.RT. POLLARD, « Muses and Sirens », The Classical Review, N.S., 2, 2 (juin 1952), p. 61 lorsqu'il conclut : The story of his (Orpheus') victory over the Sirens may be older (than Ulysse's victory over them), as he is included among the Argonauts in a Delphic relief and by Pindar (Pyth., 4, 177). Par ailleurs Hildegund GROPENGIESSER, Sanger und Sirenen, p. 605 sq., qui croit pouvoir reconnaître ce héros sur un lécythe de c. 580 (Heidelberg, Antikenmus. des Arch. Inst., inv. n°68/1; figs 1,2,28 dans son article) où est représenté un harpiste entre deux Sirènes, convainc peu car la scène apparaît isolée de tout contexte précis.
24Apoll. Rhod., Arg., 4,891-919 (éd. F. VIAN et tr. F. VIAN et E. DELAGE, p. 108-110).
25Ps. Orph., Arg., 1264-1290 (éd. et tr. G. DOTTIN, Paris, « Les Belles Lettres », 1930, p. 50-51).
26Strab., Geogr., 1,2,10 (éd. et tr. Germaine AUJAC, C.U.F., 1969, p. 97). Sur le problème général de l'adaptation du périple des Argonautes au voyage d'Ulysse dans Homère, et sur les liens entre les deux cycles de légendes, v. K. MEULI, Odyssee und Argonautika. Untersuchungen zur griechischen Sagengeschichte und zum Epos, Berlin Weidmann, 1921; O. JESSEN, art. Argonautai, dans RE., t. II, 1, III Halbband (1895), col. 770 sq., et K. SEELIGER, art. Argonautensage, dans ROSCHER, t. I, 1884- 86, col. 535.
27G. GERMAIN, Genèse de l'Odyssée. Le Fantastique et le Sacré, Paris, P.U.P., 1954, p. 633. Ce commentaire perd toutefois de sa pertinence quand on sait que le suicide des Sirènes, après le passage d'Ulysse, était peut-être déjà attesté dans l'art archaïque (v. infra, p. 14).
28V. infra, passim.
29Toutes les citations proviennent d'Hom., Od. (éd. et tr. V. BÉRARD, C.U.F., II, 1924, p. 112-113 et p. 118-119). Sur la qualification de la voix et des chants des Sirènes, v. M. KAIMIO, « Characterizations of Sound in early Greek Literature », Commentationes Humanarum Litterarum, Helsinki, 53, 1977, p. 44, 51, 55, 57-58.
30M. HALBWACHS, « La représentation de l'âme chez les Grecs. Le double corporel et le double spirituel », Revue de métaphysique et de morale, 37, 4, 1930, p. 501.
31G. GERMAIN, Genèse de l'Odyssée, p. 332-333 et R. DION, « Où placer, dans l'espace odysséen, le séjour de Circé et le lieu de la Nekyia? », Revue archéologique, 2 (juill.-sept. 1961), p. 17-19 qui reprend les conclusions de G. GERMAIN en soulignant leur importance.
32Seul toutefois, un commentaire tardif fait état de cette interprétation : Schol. Apoll. Rhod., 1, 916 (p.77 WENDEL).
33Marie DELCOURT, Œdipe ou la légende du conquérant, Liège, Fac. de Philosophie et Lettres – Genève, Droz, 1944 (Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège, fasc. CIV), p. 148.
34Not. Hom., Od., XI, 539 (p. 105 V. BÉRARD). Comme le remarque A. MOTTE, Prairies et jardins de la Grèce antique. De la religion à la philosophie, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 1973 (Mémoires de la Classe des Lettres. 2e série, t. LXI, fasc. 5), p. 252 n. 48, certains exégètes proposèrent de corriger « pré de l'asphodèle » en « champ de cendres » par référence sans doute au λειμών des Sirènes.
35Pour G. GERMAIN, Genèse de l'Odyssée, p. 382, l'épisode des Sirènes est resté « à l'état d'esquisse » parce qu'« une fois de plus, l'aède paraît transposer (...) une pensée bien antérieure à lui, sans doute d'origine étrangère, et dont on peut se demander, à voir comme il y insiste peu, s'il en a bien saisi toute la valeur » (p. 390).
36Schol. Apoll. Rhod., 4,892 (p. 298. 7 WENDEL) = Hes., Cat., 27 (éd. R. MERKELBACH et M.L. WEST p. 19). Notons que d'après J. SCHWARTZ, Pseudo-Hesiodeia, p. 498, le Catalogue des femmes, un des poèmes du Corpus Hésiodique, n'acheva sa croissance qu'entre 506 et 476 av. J.-C. et que s'il « n'est pas douteux qu'Hésiode parla des Sirènes (…), il n'y a pas de motifs précis pour admettre que ce fut à propos des Argonautes … » (p. 156). Sur la généalogie des Sirènes en général, v. F. ZWICKER, art. Sirenen, dans R.E., t. III A , 1, V Halbband (1927), col. 294-295.
37Soph.,fr. 861 (éd. AC. PEARSON, The Fragments of Sophocles, Cambridge, University Press, 1917, t. m, p. 66 n°861) rapporté par Plut., Quaest. conv., 14, 6 qui prête les paroles à Ulysse. Pour A.C. PEARSON, p. 66 : no doubt Sophocles followed as closely as might be in the footsteps of Homer.
38Eur., Hel., 167 (éd. et tr. H. GRÉGOIRE et L. MÉRIDIER, Paris, C.U.F., I, 1950, p. 56). Dans ce cas toutefois, les Sirènes apparaissent dans un autre contexte : elles sont invoquées comme puissances chthoniennes, consolatrices des vivants et des morts. Sur les Sirènes chthoniennes, v. infra, p. 19 sq. Marie DELCOURT, Oedipe ou la légende du conquérant, p. 108 rappelle que « dans les légendes archaïques, [les monstres] naissaient certainement de la Terre elle-même ».
39Liban., Progymn., I α’ (éd. R. FOERSTER, B.T., 1963, p. 33 - réimp. anast. éd. 1915 -); Lucian., Salt., 50 (éd. AM. HARMON, Loeb, 5, 1936, p. 258-59); Eustath., Hom. Od., 12, 47 (éd. J.G. STALLBAUM, Hildesheim, Olms, 1960 (réimp. anast. éd. Leipzig, 1825), p. 5, 1709, 39). Cette tradition s'est peut-être formée sur celle qui faisait naître les Érinyes du sang d'Ouranos et de la Terre (Gaïa).
40Marie DELCOURT, Oedipe ou la légende du conquérant, p. 108.
41Timée serait à l'origine de cette tradition à laquelle se rattachent notamment Apoll. Rhod., Arg., 4, 895 (éd. F. VIAN, tr. F. VIAN et E. DELAGE, t. J p. 109) et Lykophr., Alex., 713 (éd. L. MASCIALINO, p. 33).
42Attribution tardive dont les premières mentions remontent seulement à Servius. Not. Serv., In Verg. Aen., 5, 864 (éd. A.F. STOCKER et AH. TRAVIS, Harvard Univ. Press, 1965 (Special Publications of the American Philological Association, I, 3), t. m, p. 589).
43A.C. PEARSON, The Fragments of Sophocles, p. 66 ajoute cet exemple à la liste des trinités de jeunes filles provenant de groupes de deux, dressée par Jane Ellen HARRISON, Prolegomena to the Study of Greek Religion, Cambridge, Univ. Press, 1908, p. 286-291. Notons que la critique alexandrine ne retiendra que deux noms: 'Aγλαoφημη et Θελξιεπειαia.
44La schol. Apoll. Rhod., 4, 892 (WENDEL p. 298) fait remonter à Hes., Cat., 27 (éd. R. MERKELBACH et M.L. WEST, p. 19) les noms Θελξιoπη, Moλπη, ‘Aγλαoφωνoς.
45Schol. Lykophr., Alex., 732 = Tim., fr. 98 (éd. F. JACOBY, Die Fragmente der griechischen Historiker, Leyde, Brill, 1950, t. IIIb' p. 629 n°98). Notons qu'Alcm., fr. 30 (éd. D.L. PAGE, Poetae melici graeci, Oxford, Clarendon Press, 1962, p. 43) avait déjà utilisé λιγεια comme adjectif (« α λιγεια Σειρην »).
46V. infra, n. 54.
47Voir l'ancienne mise au point de Strab., Geogr., 1, 2, 12-13 (éd. et tr. Germaine AUJAC, p. 100-101) et actuellement F. ZWICKER, art. Sirenen, dans RE., t. III A. 1, V Halbband (1927), col. 296 et PHILIPP, art. Sirenianus mons, ibid., col. 308 et H: RIEMANN, art. Poseidonia, dans RE., t. XXII, XLIII Halbband (1953), col. 1235-1237. V. aussi, sur le culte des Sirènes, en Italie méridionale et plus particulièrement au Silaris, J. BÉRARD, « Les origines historiques et légendaires de Posidonia à la lumière des récentes découvertes archéologiques », Mélanges d'archéologie et d'histoire, 57, 1, 1940, p. 24.
48Schol. Apoll. Rhod., 4,892 (p. 298.7 WENDEL) = Hes., Cat., 27 (éd. R MERKELBACH et M.L. WEST, p. 19) ; Apoll. Rhod., Arg., 4, 892 (éd. et tr. F. VIAN et E. DELAGE, p. 108); Schol. Od., 12, 39 [V.H.Q.T.] (éd. W. DINDORF, Scholia graeca in Homeri Odysseam ex codicibus aucta et emendata, Oxford, typogr. Acad., 1855, t. I, p. 531).
49Ps. Orph., Arg., 1284 (éd. et tr. G. DOTTIN, p. 50).
50V. infra, p. 11.
51Eur., Hel., 167 (éd. et tr. H. GRÉGOIRE et L. MÉRIDIER, p. 56); Apoll. Rhod., Arg., 4, 898-899 (éd. F. VIAN, tr. F. VIAN et E. DELAGE, t. I, p. 109).
52Sur cette évolution, v. G. WEICKER, art. Seirenen, dans ROSCHER, t. IV, 1910-1915, col. 614. Sur l'interprétation évhémériste des Sirènes, v. infra, p. 33 sq. K. MARÓT, The Sirens, a soutenu, après quelques autres, que les Sirènes étaient des jeunes femmes sans tératologie dans le chef d'Homère. Sans exclure cette possibilité, nous ne pouvons adopter cette théorie en l'absence d'éléments suffisamment probants. Sur quelques représentations relativement récentes de Sirènes sans tératologie dans l'art grec et étrusque, v. infra, p. 12.
53γυναιχες dans schol. Od., 12, 39 [B.] (éd. G. DINDORF, p. 531) ; χoυραι dans Ps. Orph., Arg., 1268-1269 (éd. et tr. G. DOTTIN, p. 50) ; oρνιθες dans schol. Od., 12, 39 [B] (éd. G. DINDORF, p. 531) ; volucres dans Stat., Silv., 5, 3, 82 (éd. H. FRÈRE, tr. H.J. IZAAC, C.U.F., II,1944, p. 195) et Ps. Lact. Plac., Narr. fab., 9 (éd. A. VAN STAVEREN, Leyde, 1742, p. 823).
54Ps. Orph., Arg., 1286 (éd. et tr. G. DOTTIN, p. 50); Serv., In Verg. Aen., 5, 864 (éd. A.F. STOCKER et A.H. TRAVIS, p. 589).
55G. WEICKER, art. Seirenen, dans ROSCHER, t. IV, 1910-15, col. 615-616.
56Apoll. Rhod., Arg., 4, 896 sq. (éd. F. VIAN, tr. E. DELAGE, p. 109).
57Hygin., Fab., 141 (éd. H.I. ROSE, Leyde, A.W. SYTHOFF, 1963, p. 103) et Ovid., Met., 5, 552 sq. (éd. et tr. G. LAFAYE, C.U.F., 1928, p. 143).
58Schol. Od., 12,39 [H.Q.T. et V.] (éd. G. DINDORF, p. 531). Un curieux roman d'époque hellénistique, dont on a conservé des fragments – l'histoire d'amour de Metiochos –, fait écho à cette tradition. Parthénopè, dédaignant les avances du jeune homme, était montrée fuyant en Campanie, et métamorphosée par Aphrodite en signe de courroux. V. à ce sujet J. ILBERG, art. Parthenopè, dans ROSCHER, t. III, 1, 1897-1902, col. 1654-1655.
59M. HORKHEIMER et Th. W. ADORNO, La dialectique de la raison ; fragments philosophiques (tr. E. KAUFHOLZ), Paris, Gallimard, 1974 (Bibliothèque des idées), p. 71-72.
60V. infra, p. 19 sq.
61Schol. Od., 12, 168 [QV] (éd. G. DINDORF, p. 543).
62 Chez Pind., fr. 94b 1. 13 (éd. B. SNELL et H. MAEHLER, B.T., II, 1975, p. 89). À noter que chez Apoll. Rhod., Arg., 4, 891 et 910, un « vent modéré » (891) identifié plus loin comme le Zéphir (910) soufflait dans les parages de l'île aux Sirènes.
63Nombreuses références dans F. ZWICKER, art. Sirenen, dans RE., t. III A, 1, V Halbband (1927), col. 293 et dans G. WEICKER, art. Seirenen, dans ROSCHER, t. IV, 1910-15, col. 614-615. La parenté consonantique (voire étymologique, comme le suppose F. SOLMSEN, v. P. CHANTRAINE, Dictionnaire étymol., p. 994) entre Σειρην et le groupe de mots dérivés de Σειριoς , Sirius, la canicule, dut aussi favoriser l'hypothèse d'une mort par dessèchement. Ce type de mort était particulièrement indiqué – faut-il dire – pour les victimes des Sirènes, démons « méridiens », manifestant leur pouvoir au moment le plus chaud de la journée. Sur les Sirènes comme démons méridiens, v. infra, p. 24.
64Lykophr., Alex., 654 (éd. MASCIALINO, p. 30).
65Sans doute, les victimes des Sirènes oubliaient-elles le boire et le manger à la façon des mélomanes dont Platon a immortalisé la métamorphose en cigales : Plat., Phaedr., 259 C (éd. Cl. MORESCHINI, tr. P. VICAIRE, C.V.F., IV, 3, 1985, p. 57). Cette mort par consomption et par dessèchement, sous le coup d'un enchantement, semble avoir été aussi celle des victimes des χηληδoνες (« les charmeuses »). Allusions conjointes aux Sirènes et aux χηληδoνες dans Athen., Deipn., 7, 290 et Eustath., Hom. Od., 12, 167 (p. 167 et p. 52 Bérard) à propos d'un passage de Pindare (W.J. SLATER, Lexicon to Pindar, Berlin, de Gruyter, 1969, p. 278, s. v° χηληδων (η)).
66M. HORKHEIMER et T,h. W. ADORNO, La dialectique de la raison, p. 73.
67Références dans F. ZWICKER, art. Sirenen, dans RE., t. III A, 1, V Halbband (1927), col. 295-296.
68Not. Lykophr., Alex., 714 sq. (éd. MASCIALINO, p. 33); Hygin., Fab., 125 (fatum fuit) (éd. H.I. Rose, p. 91) …
69Not. Schol. Od., 12,39 [H.Q.T.] (éd. G. DINDORF, t. I, p. 531) : « on raconte que, quand Ulysse leur échappa, furieuses, elles se jetèrent à la mer » ; Eustath., Hom. Od., 12, 167 (éd. STALLBAUM, p. 5, 1709, 40); Serv., In Verg. Aen., 5, 864 (éd. A.F. STOCKER et A.H. TRAVIS, t. III, p. 589).
70ApolIod., Bibl., 7, 19 (v. J.G. FRAZER, Loeb, II, 1921, p. 293).
71Parthénopè avait sa tombe à l'intérieur du Golfe de Cumes ; Leucosia laissa son nom à un îlot situé un peu plus au sud de Posidonia. Ligeia, enfin, avait sa sépulture plus au sud encore, sur la même côte, à Terina. Références dans F. ZWICKER, art. Sirenen, dans RE., t. III A, 1, V Halbband (1927) col. 296 ; GUNNING, art. Leucosia, dans RE., t. XII, 2, XXIV Halbband (1925), CQI. 2153 ; W. KROLL, art. Ligeia, dans RE., t. XIII, 1, XXV Halbband (1926), col. 523 ; K. ZIEGLER, art. Parthenopè, dans R.E., t. XVIII, 4, XXXVI Halbband (1949), col. 1934-36. Voir également RM, PETERSON, The Cults of Campania, Rome, American Academy, 1919 (Papers and monographs of the American Academy in Rome, 1), p. 10-15 ; 174-181 ; 302-306 , et G. WEICKER, art. Seirenen, dans ROSCHER, t. IV, 1910-15, col. 605-607.
72Schol. Lykophr. Alex., 732 = Tim., fr. 98 (éd. F. JACOBY, Die Fragmente der griechischen Historiker, t. IIIb, p. 629).
73R.M. PETERSON, The Cults of Campania, p. 174-181 et J.ILBERG, art. Parthenopè, dans ROSCHER, t. III, 1, 1897-1902, col. 1653- 1655.
74Ps. Orph., Arg., 1290 (éd. G. DOTTIN, p. 51).
75 D'après Steph. Byz., Ethn., s. v° α960;τερα (éd. A. MEINEKE, Graz, Akademische Druck – und Verlagsanstalt, 1958 (réimp. anast. éd. de Berlin, 1849), p. 107, le suicide des Sirènes – vaincues par les Muses au cours d'une joute musicale – aurait également provoqué leur métamorphose en rochers. Cet épisode a sans doute dû être aussi imaginé pour expliquer un toponyme : « devenues blanches [les Sirènes] se jetèrent à la mer. D'où [vient que] (...) les îles voisines (d'α960;τερα) [se nomment] Λευχαι ».
76Aryballe corinthien (c.590). Bâle, Antikenmuseum (inv. n° BS 425). Repr. dans K. SCHEFOLD, Götter und Heldensagen der Griechen... Fig. 360, p. 268 ; aryballe corinthien (575-550). Boston, Museum of Fine Arts (inv. n° 01.81.00). Repr. et comm. dans H. BULLE, « Odysseus und die Sirenen », Strena Helbigiana, Leipzig, Teubner, 1900, p. 31-37. Pour cet auteur (p. 34-35), le personnage féminin à la droite des Sirènes représenterait leur mère, Chthôn – interprétation adoptée aussi par H. PAYNE, Necrocorinthia. A study of Corinthian Art in the archaïc Period, Oxford, Clarendon Press, 1931, p. 139. Pour K. SCHEFOLD, Myth and Legend in early Greek Art (tr. A. HICKS), Londres, Thames and Hudson, 1966, p. 96, il s'agirait plutôt de Circé ; quant à Odette TOUCHEFEU-MEYNIER, Thèmes odysséens dans l'art antique, p. 147, elle y voit sans doute à tort, une troisième Sirène.
77Cette opinion est exprimée par K. SCHEFOLD dans Götter und Heldensagen der Griechen, p. 268 et dans « Texte et image à l'époque archaïque grecque », Texte et Image. Actes du Colloque international de Chantilly (13-15 oct. 1982), Paris, « Les Belles Lettres », 1984, p. 48.
78Bol à reliefs (dernier quart du IIIe siècle av. J.-C.) trouvé en 1947 dans les fouilles de l'Agora d'Athènes. Athènes, Agora (inv. n° P. 18.640). V. Homer A. THOMPSON, « The Excavation of the Athenian Agora. Twelfth season : 1947 », Hesperia, 17, 3, 1948, p. 160-161. Lampe romaine (Ier ou IIe siècle apr. J.-C.). Un exemplaire se trouve à Canterbury (Royal Museum) et l'autre à Cracovie, Musée national, collec. Czartoryski (inv. n° XI-11). La lampe de Cracovie est plus soignée que l'autre : elle est sans doute, pour cette raison, une première empreinte faite à partir du même moule. C'est la conclusion à laquelle arrive Maria Ludwika BERNHARD dans « Odysseusz i Syreny », Prace Archeologiczne, Zeszyt 16, Studia z Archeologii Sródziemnomorskiej, Z. 2, 1974 (Nakladem Uniwersytetu Jagielloñskiego), p. 55-61.
79Bol à reliefs provenant de Thèbes, peut-être du Cabirion (130 av. J.-C.). Paris, Louvre (inv. n° C.A.263). V. Odette TOUCHEFEU-MEYNIER, Thèmes odysséens, p. 155 n°262 et pl. XXIV 4-5.
80Ibid., p. 171-175 et Bianca CANDIDA, « Ulisse e le Sirene. Contributo alla definizione di quattro officine volterrane », Atti della Academia nazionale dei Lincei, Classe di Scienze morali storiche e filologiche, Rome, 26, 1971, p. 199-236. (= Catalogue des urnes et essai d'explication de la vogue du thème d'Ulysse et des Sirènes dans les ateliers de Volterra). Nombreuses reproductions.
81Pour Homer A. THOMPSON, The Excavation of the Athenian Agora, p. 161, cette représentation n'est qu'une fantastic contamination ofthe story of Skylla and Charybdis with that of Sirens, opinion qu'il désavoua dans une certaine mesure en 1969, dans une lettre adressée à P. Rossi qui en cite le contenu p. 481 de son article cité supra p. 1, n. 1 : « Le bateau avec Ulysse attaché au mât appartient évidemment aux Sirènes, mais aucune Sirène n'apparaît » (sous entendu : ce sont des tritons...). Cependant « ces deux créatures hybrides sont typologiquement clairement dérivées de Scylla, quoique les têtes de chien aient presque ou peut-être totalement disparu ». Odette TOUCHEFEU-MEYNIER, « De quand date la Sirène-poisson? », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, déc. 1962, p. 452 explique par ailleurs la métamorphose de manière plus nuancée en liant l'ornithomorphisme des Sirènes homériques à leur aspect funéraire et partant, leur transformation, à l'atténuation de cette « valeur originelle », ajouté à l'influence du folklore marin (Scylla-tritons) caractéristique des nὀstoi. Cette hypothèse ingénieuse mais sans doute un peu courte s'accompagne par ailleurs d'une confusion regrettable : celle entre un médaillon contorniate et « une monnaie de la ville de Parthénopè » sur laquelle l'auteur croit reconnaître une Sirène émergeant des flots, et qui n'est autre que le symbole de la source ou du cours d'eau qui arrose la ville, ou encore de la mer qui en baigne les rivages (cf. not. la Tychè au triton du Musée national romain – Ill. 30 p. 49). Cette interprétation erronée sert malencontreusement de base à des commentaires – dès lors dénués de fondement – sur l'influence des légendes apparentées comme celle du suicide des Sirènes, sur leur métamorphose.
82Selon F. COURBY, Les vases grecs à reliefs, Paris, de Boccard, 1922 (Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, fasc. 125), p. 306 n°31.
83Odette TOUCHEFEU-MEYNIER, Thèmes odysséens, p. 184 n. 64. Par ailleurs A. PIGANIOL, Recherches sur les jeux romains : notes d'archéologie et d'histoire religieuse, Strasbourg, 1923 (Publications de la Faculté des Lettres de l'Université de Strasbourg, 13), p. 42.
84Évolution quasi linéaire (mais avec des exceptions...) esquissée par Odette TOUCHEFEU-MEYNIER, Thèmes odysséens, p. 180-181 et Bianca CANDIDA, Tradizione figurativa, p. 249-250.
85Les Sirènes ne portent pas d'instruments de musique sur les deux plus anciennes représentations figurées (les aryballes corinthiens) de leur entrevue avec Ulysse ; par contre elles en jouent sur une oenochoé à figures noires de c. 520 (réf. infra, n. 73), de même que dans la majorité des représentations grecques et romaines. Sur les urnes étrusques, les trois Sirènes portent des instruments de musique : syrinx polycalame, aulos et lyre.
86Cratère de Paestum provenant de la fabrique de Python (340-320 av. J.-C.). Berlin, Antikensammlung (inv. n°4532). Réf. complètes et Fig. dans Odette TOUCHEFEU-MEYNIER, Thèmes odysséens, p. 151 n°251, pl. XXIV1.
87F. ZWICKER, art. Sirenen, dans R.E., t. III A, 1, V Halbband (1927), col. 297 et infra, p. 33 sq.
88Stamnos attique à figures rouges, trouvé à Vulci (c. 460). Londres. British Museum (inv. n°E. 440). Voir not. Hommes et Dieux de la Grèce antique, Europalia 1982, Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, p. 119 n°63 (et Fig.).
89Oenochoé attique à figures noires (c. 520). Collec. G. Callimanopulos à New York. Lecture de l'inscription suggérée par Odette TOUCHEFEU-MEYNIER, Thèmes odysséens, p. 148 n. 247 (figs 3-4 pl. XXIII).
90En fait, nous ne connaissons aucune représentation de « prairie fleurie » sur les céramiques les plus anciennes : soit les Sirènes sont représentées en vol, soit elles perchent sur des rochers.
91La première, toujours en place, date de la fin du Ier siècle ou du début du IIe siècle apr. J.-C. L'autre, du Ier siècle apr. J.-C. (3e style) est conservée au British Museum. V. Odette TOUCHEFEU-MEYNIER, Thèmes odysséens, respectivement p. 162 n. 287 et 288 (avec bibliog.).
92Fragment d'urne. Volterra, Museo etrusco Guarnacci (inv. n°464). Ibid., p. 173 n°321. Reproduction dans E. BRUNN, I rilievi delle urne etrusche, t. I, pl. XCIV, 8.
93Odette TOUCHEFEU-MEYNIER, Thèmes odysséens, p. 150. L'auteur fait également état des opinions divergentes concernant cette interprétation.
94Fragments de vase peint, provenant de Naucratis. Londres, Brit. Mus. (inv. n°B 103/19). V. ibid., p. 145 n°244, pl. XXIII, 1. K. SCHEFOLD, Texte et image, p. 48 donne par ailleurs l'impression d'interpréter le vol en piqué de la Sirène de l'aryballe corinthien de Bâle, comme un acte suicidaire – ce qu'il est le seul à faire.
95R. TROUSSON, Thèmes et mythes. Questions de méthode, Bruxelles, Éditions de l'Université de Bruxelles, 1981 (Arguments et Documents), p. 20.
96G. WEICKER, Der Seelenvogel in der alten Literatur und Kunst, dont le titre même exprime l'importance que l'auteur attache à cette hypothèse ; Jane Ellen HARRISON, Prolegomena to the Study of Greek Religion, p. 197 ; Marie DELCOURT, Oedipe ou la légende du conquérant, p. 110 sq. ; J. POLLARD, Birds in Greek Life and Myth, Londres, Thames and Hudson, 1977 (Aspects of Greek and Roman Life), § « Soul Birds », p. 188-191, E.R. GOODENOUGH, Jewish Symbols in the Greco-Roman Period, Washington, Pantheon Books, 1958 (Bollingen Series, 37), t. VIII, p. 33.
97Martin P. NILSSON, Geschichte der griechischen Religion, Münich, Beek, 1974 (Handbuch der Altertumswissenschaft, V, 2, 1), p. 182.
98Ibid., p. 183 : Martin P. NILSSON y cite l'unique représentation qui, d'après lui, pourrait illustrer avec quelque vraisemblance, cette croyance : sur un cratère attique à figures rouges (Londres, Brit. Mus., inv. n°E. 477, c. 450), Procris semble exhaler en mourant un oiseau à tête humaine (Ill. 9). V. BEAZLEY, Attic red Fig. Vas. Paint., 390.11. Voir aussi infra, n. 101.
99E. BUSCHOR, Die Musen des Jenseits, Munich, F. Bruckmann, 1944, et K. MARÓT, The Sirens.
100L'article de K. MARÓT, The Sirens, vaut plus par la critique souvent pertinente qu'il y fait des travaux de ses prédecesseurs que par ses propres conclusions.
101Hypothèse reprise à Martin P. NILSSON, Geschichte der Griechischen Religion, p. 212 que suit également K. FITTSCHEN, Untersuchungen zum Beginn..., p. 199 n. 942 qui explique avoir exclu les griffons, les Sirènes et les sphinx de son étude da sie über den Zeitpunkt des Beginnes der Sagenbilder keine sichere Auskunft geben können. Gleichwohl sind sie hervorragende Beispiele für das Phänomen, dass zunächst «sagen-neutrale Gestalten » der Kunst (und der Religion) später mit Wesen der Heldensage gleichgesetzt werden und zur Illustrierung von Sagenszenen verwendet werden.
102P. GILBERT, « Symbolismes de l'oiseau à tête humaine », Académie royale de Belgique. Bulletin de la Classe des Beaux-Arts, 5e série, t. LVII, 1975, p. 132.V. aussi infra p. 42, n. 12 et 13.
103V. supra, n. 85.
104Jane Ellen HARRISON, Prolegomena to the Study of Greek Religion, p. 207 au sujet de démons ailés du type Sirènes-oiseaux : for the present it is best to regard the bird-women and winged sprites as both of the order of Keres, as yet unspecialized in function et p. 199 : the Sirens belong to the same order of bogey beings as the Sphinx and the Harpy (...). In the Harpy-form the ravening snatching nature is emphazed and developed, in the Sphinx the mantic power of all uncanny beings, in the Siren the seduction of song.
105Ibid., p. 176 sq. où l'auteur, dans un paragraphe consacré aux harpyes, met en évidence leur étroite parenté avec les Sirènes et les Gorgones. Voir aussi, avec les réserves qui s'imposent pour l'interprétation, G. WEICKER, art. Seirenen, dans ROSCHER, t. IV. 1910-15, col. 608.
106Londres, Brit. Mus. (inv. n°B 287, c.500-480); décoration sculptée due à des artistes grecs venus s.d. d'Ionie. Actuellement, on s'accorde à identifier les femmes-oiseaux de la frise à des Sirènes, comme le fait not. P. DEMARGNE, Fouilles de Xanthos, t. II : Les piliers funéraires, Paris, Klincksieck, 1958 (Institut français d'archéologie d'Istanbul), p. 131 et Fig.
107Marie DELCOURT, Oedipe ou la légende du conquérant, p. 140 au sujet de la sphinx : ... « ses relations avec l'outre-tombe expliquent ses ailes, sa qualité de musicienne, sa science, son insatiabilité ». Autre allusion à la valeur funéraire et magique de la musique : F. ZWICKER, art. Sirenen, dans R.E., t. III A, 1, V Halbband (1927), col. 294, et A. DELATTE, « La musique au tombeau dans l'Antiquité », Revue archéologique, 21 (janv.-juin 1913), p. 331.
108V. supra, p. 15-17.
109E. KUNZE, « Sirenen », Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts. Athenische Abteilung, 57, 1932, p. 124-141, et Doro LEVI, « Gleanings from Crete », American Journal of Archaeology, 493 (juil.-sept. 1945), p. 280-293 ; G. WEICKER, Der Seelenvogel, p. 107 sq., figs 38-39 et p. 145 sq., figs 69-70.
110Hydrie attique à figures noires. Paris, Louvre (inv. n°E 869, c. 550). Sur une coupe contemporaine (Boston, Museum of Fine Arts, (inv. n°61.1073), les oiseaux à tête humaine sont également désignés par une inscription : « SEREN ». Réf. et bibliog. dans Hildegund GROPENGIESSER, Sänger und Sirenen, p. 591 n. 33 et figs 11 et 12.
111Outre l'ouvrage de base d'E. BUSCHOR, Die Musen des Jenseits (nombreuses illustrations), v. not. sur les Sirènes funéraires en général, Donna C. KURTZ et J. BOARDMAN, Greek burial Customs, Londres, Thames and Hudson, 1971, p. 134-135, 163, 233, 238, 240, 305. Lire aussi l'excellente synthèse (nombreuses références et illustrations) de Hildegund GROPENGIESSER, Sänger und Sirenen, p. 590-598.
112Voir not. R.A. HIGGINS, Greek Terracottas, Londres, Methuen and Co., 1967 (Methuen’s Handbooks of Archaeology), p. 32, 36, 42, 150 et pl. 14 Fig. A. Les Sirènes en terre cuite d'Ionie et de Grèce orientale (Samos-Rhodes) portent souvent des boutons de fleurs de lotus à l'inverse des Sirènes du continent (Corinthe – Béotie en particulier) qui portent plutôt le calathos. Lotus et calathos sont des caractéristiques des puissances chthoniennes et même héroïsées dans le cas de celles qui portent une couronne ou une branche de lotus. Commentaire et iconographie dans G. WEICKER, art. Seirenen, dans ROSCHER, t. IV, 1910-15, col. 628 sq.
113Fr. MUTHMANN, Der Granatapfel. Symbol des Lebens in der alten Welt, Fribourg, Office du livre, 1982 (Schriften der Abegg – Stiftung Bern, 6), p. 56 Fig. 42, comm. p. 57.
114L'Héraïon d'Argos, de Coronée en Béotie, l'ancien Heraïon de Délos ... Réf. v. infra, n. 100.
115C'est ainsi qu'il semblerait qu'on puisse interpréter le geste des mal nommées « harpyes » du monument de Xanthos (v. supra, p. 18 n. 90, et Ill. 13), ainsi que celui des Sirènes en terre cuite d'époque hellénistique conservées, l'une à Berlin, Antikensammlung Cinv. n°T.C. 8299), l'autre à Leyde, Rijksmuseum van Oudheden (inv. n°K. 1983/5.1). Sur la Sirène de Leyde, voir l'article de Paula G. LEYENAAR-PLAISIER, « Une sirène en terre cuite au Musée national des Antiquités à Leyde », De Oudheidkundige Mededelingen, 65, 1984-85, p. 31-35 qui y voit un élément de décor de vase plastique à destination funéraire plutôt qu'une offrande isolée.
116Sur les Sirènes, attributs d'Héra et de Dionysos, comme divinités chthoniennes, voir G. WEICKER, art. Seirenen, dans ROSCHER, t. IV, 1910-15, col. 610. Quelquefois une femme-oiseau accompagne aussi Athéna sur les œuvres les plus anciennes et incidemment, à l'époque impériale. Mais il ne s'agit pas là d'une Sirène. L'oiseau anthropomorphe représenterait plutôt la déesse elle- même à un stade de son évolution intermédiaire entre la chouette et la forme tout à fait humaine. À ce sujet, v. A.B. COOK, Zeus. A Study in ancient Religion, Cambridge, The University Press, 1940, t. III1, p. 776-836. À voir évent., le curieux article de Fr. DIRLMEIER, Die Vogelgestalt Homerischer Götter, Heidelberg, Winter, 1967 (Sitzungsberichte der Heidelberger Akademie der Wissenschaften. Philosophisch – historische Klasse, fasc. 2).
117Parmi les représentations les plus anciennes et les plus intéressantes, retenons surtout le gable d'une tombe de Xanthos (Londres, Brit. Mus., inv. n°B 289, c. 480), sur lequel la Sirène, ailes éployées, somme une colonne aniconique (Ill. 15), ainsi que le lécythe à fond blanc (Londres, Brit. Mus., inv. n°B 651, c. 500) où est peint une Sirène en train de jouer de la lyre sur un pilier surmonté d'une large plinthe qui figure le tombeau (Ill. 16). Reproduc. dans E. BUSCHOR, Die Musen des Jenseits, respect. p. 58 Fig. 45, et p. 59 Fig. 46. À la suite de G. WEICKER, A. DELATTE, « La musique au tombeau dans l'Antiquité », Revue archéologique, 4e série, 21 (janv.-juin 1913), p. 326 et p. 329 interprète la Sirène du lécythe comme une âme siégeant sur les lieux mêmes où repose le corps. Son hypothèse se base sur une étude comparative de scènes funéraires où le défunt est représenté jouant lui-même de la lyre à proximité de sa propre tombe. L'aspect particulièrement « vivant » de la Sirène, le regard interrogateur et craintif des chiens qui se tournent vers leurs maîtres placés de part et d'autre de la scène, semblent confirmer cette supposition. Peut-être est-on ici en présence d'une des rares images où la Sirène peut être identifiée comme une âme incarnée.
118Voir not. un pinax (Boston, Museum of Fine Arts, inv. n°27.146) et un phormiskos à figures noires (Bologne, Museo civico, inv. Coll. Palagi 1438-G.2). Sur ce dernier, v. Odette TOUCHEFEU-MEYNIER, « Un nouveau phormiskos à figures noires », Revue archéologique, 1972, 1, p. 93-102.
119Voir not. l'étonnante coupe laconienne (Paris, Louvre, inv. n°E 667, c. 565, œuvre du peintre de Naucratis) reproduite dans C.M. STIBBE, Lakonische Vasenmaler des sechsten lahrhunderts v. Chr., Amsterdam-Londres, North Holland, 1972 (Studies in ancient Civilization, N.S., 1), t. I, p. 70-71 (commentaire) et t. II, pl. VI, figs 1-2-3. Évocation de la coupe dans l'étude d'ensemble de Rhea N. THONGES-STRlNGARlS, « Das Griechische Totenmahl », Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts. Athenische Abteilung, 80, 1965, p. 8.
120Voir supra, p. 7 et n. 30 ; p. 9 et 10 et n. 54-56.
121Voir supra, p. 7-8.
122Soph., fr. 861 (éd. A.C. PEARSON (notes add. Sir R.C. JEBB and W.C. HEADLAM), The Fragments of Sophocles, Cambridge, Univ. Press, 1917, t. III, p. 66) et Eur., Hel., 1, 167-178 (éd. et tr. H. GRÉGOIRE et L. MÉRIDIER, C.U.F., I, 1950, p. 56-57).
123Repr. dans A. CONZE, Die attischen Grabreliefs, Berlin, G. Reimer, t. III, 1, 1906, pls 288, 353, 355-356, 375, et pl. 311 (Sirène peinte sur stèle); H. DIEPOLDER, Die Attischen Grabreliefs des V. und IV. Jahrhunderts v. Chr., Berlin, H. Keller, 1931, pl. 36, 2... Compléments bibliographiques dans Margarete BIEBER, The Sculpture of the Hellenistic Age, New York, Columbia University Press, 1955 p. 29 qui voit par ailleurs – à tort selon nous –, une évolution dans le type iconographique des Sirènes tombales : The Sirens, in the first half of the fourth century, play lyres and have serene expressions ; in about the middle of the century they begin to express mourning, and in the second half they have abandoned the music and tear their long hair in passionate distress. V. aussi D.C. KURTZ et J. BOARDMAN, Greek burial Customs, Londres, Thames and Hudson, 1971 (Aspects of Greek and Roman Life), p. 134-135, 163, 233, 238, 240, 305.
124V. not. une statue provenant du Serapeion de Memphis (340-330 av. J.-C.) conservée au Musée national d'Athènes (inv. n°2583).
125Anthol. Pal., 7, 491 (éd. P. WALZ, tr. E. DES PLACES, M. DUMITRESCU, H. LEMAITRE, G. SOURY, Paris, C.U.F., V, 1941, p. 65).
126M. ELIADE, Traité d'histoire des religions, Paris, Payot, 1974 (Payothèque), p. 25.
127C'est à O. CRUSIUS, « Die Epiphanie der Sirene », Philologus, 50, 1891, p. 93-107 que l'on doit la première étude fondamentale sur les Sirènes comme « démons de midi ». Voir ensuite K. LATTE, « Die Sirenen », Festschrift zur Feier des zweihundertjährigen Bestehens der Akademie der Wissenschaften in Göttingen, Berlin, 1951, p. 67-74. D'après cet auteur, ce serait bien à une Sirène de type « démon méridien » que l'on aurait affaire sur un vase attique de c. 540-520 (Ill. 23), conservé au Museo Archeologico Nazionale de Naples (inv. n°81138). R. CAILLOIS, « Les démons de midi », Revue de l'histoire des religions, 1937, 116, 1, p. 54-67 et p. 74-77 ; 117,2, p. 150-156 et p. 162-173, F. BROMMER, « Kopf über Kopf », Antike und Abendland, 4, 1954, p. 42-44.
128Relief dont la trace s'était déjà perdue à l'époque où G. Weicker rédigea son Seelenvogel mais qu'il put voir auparavant dans la collection W. FROHNER à Paris. Notre Ill. 24 reproduit un dessin très fidèlement exécuté d'après l'original, selon G. WEICKER, Seelenvogel, p. 181 et p. 74.
129STAHLIN, art. Lamia, dans R.E., t. XII, XXIII Halbband (1924), col. 544-546. Sur la parenté des Sirènes et des lamies, voir la littérature consacrée aux démons méridiens, citée supra n. 111. V. aussi infra II n. 67.
130A. DELATTE, Études sur la littérature pythagoricienne, Paris, Champion, 1915 (Bibliothèque de l'École des Hautes Études. Sciences historiques et philosophiques, 217), p. 259 : « On appelle αχoυσματα un ensemble de doctrines et de préceptes d'une secte traditionaliste de l'ancien pythagorisme (...) très précieux pour la reconstitution de la philosophie et de la morale des anciens pythagoriciens », et p. 307 : « La conservation de la forme dialoguée doit être considérée comme une survivance d'un enseignement oral primitif qui procédait par questions et par réponses (...) dans un but didactique » et p. 308 : « Les doctrines acousmatiques nous apparaissent comme un mélange de recherches scientifiques et de croyances populaires et mystiques, de morale élevée et de grossières superstitions. Il semble qu'Aristote parle des Acousmatiques comme de ses contemporains ; cependant on peut croire qu'ils existaient déjà au Ve siècle au plus tard, sans quoi nous serions mieux renseignés sur leurs origines. Leur science comme leur religion et leur morale présentent un caractère archaïque très accentué qui semble en reporter la formation même au VIe siècle ».
131Iambl., V. P., 18,22 (éd. L. DEUBNER, B.T., 1975, p. 47). Sur l'attribution à Aristote ou à son école, v. A. DELATTE, Études sur la littérature pythagoricienne, p. 273. Sur l'antiquité de la matière des άχύσματα, voir note précédente.
132Définition donnée par P.M. SCHUHL, Essai sur la formation de la pensée grecque. Introduction historique à une étude de la philosophie platonicienne, Paris, P.U.F., 1949 (Bibliothèque de Philosophie contemporaine), p. 263. Sur la notion de tetractys, v. surtout A. DELATTE, Étude sur la littérature pythagoricienne, p. 249 sq. ; P. BOYANCÉ, « Sur les oracles de la Pythie », Revue des Études anciennes, 4e série, 40, 1938, p. 309-316 ; le même, « Note sur la tetractys », L'Antiquité classique, 202, 1951, p. 421-425 ; le même, Le culte des Muses chez les philosophes grecs. Études d'histoire et de philosophie religieuses, Paris, de Boccard, 1937 (Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, 141), p. 100 sq.
133E. MOUTSOPOULOS, La musique dans l'œuvre de Platon, Paris, P.U.F., 1959 (Bibliothèque de Philosophie contemporaine), p. 378.
134Dans son article « Sur les oracles de la Pythie », P. BOYANCÉ tenta de relier davantage la formule symbolique précitée « aux réalités cultuelles de Delphes ». Pour lui, les Sirènes auraient représenté plus précisément les « Muses » delphiques qui, par leur fonction musicale, favorisaient le mélange (χρασις) ou l'harmonie des facteurs déterminant l' « enthousiasme » de la Pythie. Cet auteur reste fidèle dans ses travaux ultérieurs, à cette hypothèse séduisante mais difficile à étayer. P. KUCHARSKI, Étude sur la doctrine pythagoricienne de la tétrade, Paris, « Les Belles Lettres », 1952, p. 75-77 en fait la critique nuancée.
135Sur la notion d'harmonie des sphères dans la pensée grecque, voir E. MOUTSOPOULOS, La musique dans l'œuvre de Platon, p. 375-85 et les notes afférentes à ces pages. Sur les implications religieuses de cette notion dans l'ancien pythagorisme, v. surtout les travaux de A. DELATTE et de P. BOYANCÉ.
136A. DELATTE, Étude sur la littérature pythagoricienne, p. 291 à propos de Iambl., V. P., 65.
137Plat., Rep., 10,617 a-d. (éd. É. CHAMBRY, C.U.F., VII, 2, 1934).
138P.M. SCHUHL, « Autour du fuseau d'Anankè », Études sur la fabulation platonicienne, Paris, P.U.P., 1947 (Bibliothèque de philosophie contemporaine), p. 83-88.
139P.M. SCHUHL, Essai sur la formation de la pensée grecque, p. 374.
140A. DELATTE, Études sur la littérature pythagoricienne, p. 260 et p. 276 : « Il est intéressant de noter que dans cet αχουσμα, l'harmonie des sphères n'est pas rapportée, suivant l'explication scientifique imaginée par les pythagoriciens astronomes, au mouvement naturellement sonore des sphères, mais qu'elle est attribuée au chant merveilleux des Sirènes placées sur chaque sphère. Cette conception plus religieuse, qui dérive sans doute, comme le mythe de Platon, d'un récit de vision, paraît antérieure à l'interprétation savante de l'astronomie pythagoricienne ».
141Not. chez Porph., Vit. Pyth., 31 ; Plut., Quaest. conv., 9, 14, 6 ; Procl., In Remp., 2, p. 237 KROLL ; Macr., Somm., 2, 3, 1 ; Mart. Cap., Nupt., 1, 11. V. P. BOYANCÉ, « Les Muses et l'harmonie des sphères », Mélanges dédiés à la mémoire de Félix Grat, Paris, Madame Pecqueur-Grat, 1946, t. I, p. 3-16. E. MOUTSOPOULOS, La musique dans l'œuvre de Platon, p. 379 explique la succession des Muses de façon encore différente. Sur le rapport Sirènes-Muses-harmonie des sphères, v. aussi l'ouvrage de base de Fr. CUMONT, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, Paris, Geuthner, 1942 (Bibliothèque archéologique et historique, 35), p. 147-149 et p. 325-334.
142Xénocrate, Cléarque le péripatéticien.
143Numénius, Albinus, Gaius, Maxime de Nicée, Harpocration, Euclide, Porphyre, Proclus et même Clément d'Alexandrie.
144P. BOYANCÉ, Études sur le «Songe de Scipion ». Essai d'histoire et de psychologie religieuses, Paris, de Boccard, 1936 (Bibliothèque des Universités du Midi, 20), p. 106.
145Ibid., p. 44-45. P. BOYANCÉ rejette par ailleurs l'hypothèse souvent admise de l'influence de Posidonius.
146P. BOYANCÉ, Les Muses et l'harmonie des sphères, p. 3 : « L'harmonie des sphères telle qu'on la découvre dans La République et dans le Timée semble avoir surtout une signification cosmologique. Elle est un système de l'univers, destiné à rendre compte de l'ordre qui règne en lui et qui se manifeste dans la régularité des mouvements célestes. Mais elle n'est pas dénuée de valeur religieuse, et il est probable que dans ses origines pythagoriciennes, celle-ci était encore plus nettement apparente. »
147Diog. Laert., 8, 31 (Alex. Polyhistor) et Lydus, De ostentis, 21, gardent le souvenir de telles conceptions. Références citées d'après A. DELATTE, Étude sur la littérature pythagoricienne, p. 263.
148Plut., Quaest. conv., 9, 14, 6, 745 D et F (éd. C. HUBERT, B.T., Plut. Mor., IV, 1971, p. 328 ; tr. U. BETOLAUD, Paris, Hachette, 1870, t. III, p. 490).
149Iambl., V.P., 18, 82 (éd. L. DEUBNER, B.T., 1975, p. 47).
150Sur cette question, v. l'ouvrage précité de Fr. CUMONT ainsi que Lux Perpetua, Paris, Geuthner, 1949, p. 142-188. V. aussi l'excellente synthèse de L. ROUGIER, La religion astrale des Pythagoriciens, Paris, P.U.F., 1959 (Mythes et Religions, 37).
151Cette légende fut utilisée par Proclus dans son Commentaire de La République (éd. W. KROLL, B.T., II, p. 239; tr. et notes de A.J. FESTUGIÈRE, Paris, Vrin, t. III, 1970, p. 195 : « Il est commun à toutes ces races de Sirènes de produire un accord de l'ordre du corporel alors que les Muses donnent en présent surtout l'accord intellectif, c'est pourquoi elles sont dites l'emporter sur les Sirènes et se couronner des plumes de Sirènes ». Elle viendrait d'un toupet de plumes porté par les Muses sur quelques représentations alexandrines. Ce toupet était identifié comme l'insigne de victoire des Muses sur les Sirènes. Sur le texte le plus explicite : Steph. Byz., Ethn., s. v. ‘’Aπτερα (éd. A. MEINEKE, p. 107). Voir not. le sarcophage (New York, The Metropolitan Museum of Art, Rogers Fund 1910, inv. n°10.104) où se trouve représentée la joute musicale (Ill. 25).
152Voir infra, p. 31.
153Plat., Crat., 403 C (éd. et tr. L. MÉRIDIER, C.U.F., Plat., Oper. omn., V, 2, 1931, p. 81).
154Procl., In Crat., 403 C (éd. G. PASQUALI, B.T., 1908, p. 88) et Procl., In Remp., 617 (éd. KROLL, B.T., II, 1901, p. 239 ; tr. A.J. FESTUGIÈRE, t. m, p. 195). Hermias, In Phaedr., 259 a (éd. P. COUVREUR, Paris, 1901 (Bibliothèque de l'École des Hautes Études, 133), p. 214), fait également allusion aux Sirènes de la Génération. Il précise en outre que pour les exégètes néo-platoniciens d'Homère, cette théorie s'intégrait à la doctrine du retour de l'âme « à sa patrie, c'est-à-dire l'intelligible ». Sur la musique des Sirènes, voir aussi Aristide Quintilien, Mus., 2, 19 (éd. R.P. WINNINGTON-INGRAM, B.T., 1963, p. 90 ; tr. AJ. FESTUGIÈRE dans « L'Âme et la Musique, d'après Aristide Quintilien », Transactions and Proceedings of the American Philological Association, 85, 1954, p. 59-60).
155Cie., Fin., 5, 49 (éd. J. MARTHA, C.U.P., II, 1930, p. 139-140).
156G. AUDISIO, Ulysse ou l'Intelligence, Paris, Gallimard, 1945 (Les Essais), p. 135. L. ROUGIER, La religion astrale des Pythagoriciens, p. 67 : (Dans la religion classique des Olympiens) « L'ύβρις, la démesure, le péché impardonnable qui perd les orgueilleux, consiste pour les humains à vouloir s'égaler aux dieux ».
157G. GERMAIN, Genèse de l'Odyssée, p. 384-386.
158F. CUMONT, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, p. 330 précise néanmoins avec pertinence qu'« il ne faut pas voir dans la seconde classe un indice d'une vieille conception des Sirènes comme déesses éveillant la vie (G. WEICKER, art. Seirenen, dans ROSCHER, t. IV, 1910-1915, col. 614, 40. Les Sirènes marines de l'Odyssée sont genesiourgoὶ, parce que, pour les néo-platoniciens, l'âme qui descend sur la terre pour s'incorporer, s'épaissit d'abord en absorbant les vapeurs de l'atmosphère et que par suite, Poséidon, divinité des eaux, favorise la génération ».
159Procl., In Remp., 617b (éd. KROLL, B.T., II, p. 238 ; tr. AJ. FESTUGIÈRE, t. m, p. 194). F. CUMONT, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, p. 329 : « Proclus (...) affirme – sans doute d'après une vieille tradition – que les Sirènes sont les âmes (Ψυχαι) de ces sphères et leur impriment leur mouvement. Elles gardaient ainsi dans leur nouvelle fonction leur caractère primitif, qui d'individuel était devenu cosmique... ».
160V. infra, p. 31-32.
161Les sarcophages sont habituellement datés du IIIe siècle apr. J.-C. Leur décor est païen, sujet sur lequel s'accordent tous ceux qui les ont étudiés à l'exception de Mgr WILPERT, I sarcofagi cristiani antichi, Rome, Cité du Vatican, Pontificio Istituto di Archeologia cristiana, t. I, 1936 (Monumenti dell'antichità cristiana publicati per cura dei Pontificio Istituto di Archeologia cristiana), p. 14-16 qui les a christianisés sans raison valable. Description minutieuse et reproduction des reliefs dans Th. KLAUSER, « Das Sirenenabenteuer des Odysseus – ein Motiv der christlichen Grabkunst ? », Jahrbuch für Antike und Christentum, 6, 1963, p. 71-100. Bon historique des controverses dans P. COURCELLE, « Quelques symboles funéraires du néo-platonisme latin. 2. Ulysse et les Sirènes », Revue des Études anciennes, 46, 1944, p. 73-93, not. p. 73-80.
162Sur ce motif et sur sa valeur symbolique, v. W. LAMEERE, « Un symbole pythagoricien dans l'art funéraire de Rome », Bulletin de correspondance hellénique, 63, 1939, p. 43-85.
163Th. KLAUZER, Das Sirenenabenteuer des Odysseus.
164H.-I. MARROU, MOYΣIKOΣ’ANHP. Étude sur les scènes de la vie intellectuelle figurant sur les monuments funéraires romains, Grenoble, Impr. Allier, 1938 (Bibliothèque de l'Institut français de Naples, 4), p. 252-253 ; catal. des sarcophages, p. 172-177.
165F. CUMONT, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, p. 327-332 ; P. COURCELLE, Ulysse et les Sirènes.
166V. supra p. 27, n. 132.
167F. CUMONT, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, p. 332.
168P. COURCELLE, Ulysse et les Sirènes, p. 82.
169Th. KLAUZER, Das Sirenenabenteuer des Odysseus, p. 91-92.
170L. ROUGIER, LA religion astrale des Pythagoriciens, p. 72.
171P. BOYANCÉ, Le culte des Muses chez les philosophes grecs, not. p. 103-104.
172J. PÉPIN, Mythe et allégorie. Les origines grecques et les contestations judéo-chrétiennes, Paris, Aubier, 1958 (Philosophie de l'Esprit), p. 93 : « Il est logique et traditionnel de penser que c'est le souci de défendre Homère et ses dieux contre leurs détracteurs qui a engendré l'allégorie mais les données chronologiques sur cette période sont si floues qu'il est difficile de rien affirmer ». Bibliographie générale sur l'histoire grecque de l'allégorie homérique, ibid., p. 92 ; sur l'évolution de l'exégèse homérique dans le cadre plus général d'une histoire de l'exégèse allégorique dans l'Antiquité, ibid., p. 93-214 et L. BRISSON, Introduction à la philosophie. 1. Sauver les mythes, Paris, Vrin, 1996 (Essai d'art et de philosophie). Sur l'exégèse homérique en particulier, v. F. BUFFIÈRE, Les mythes d'Homère, Paris, « Les Belles Lettres », 1956 (Collection d'études anciennes). Sur l'exégèse allégorique et sur la mythographie antiques voir not. Paule DEMATS, Fabula ; trois études de mythographie antique et médiévale, Genèse, Droz, 1973 (Publications romanes et françaises, 122), p. 1-60.
173Homère continua à être critiqué par certains philosophes. L'exemple de Platon est à la fois le plus connu et le plus représentatif : on sait en effet qu'il n'aimait ni l'aède ni ceux qui, par le biais de l'exégèse allégorique, faisaient de lui un maître à penser. Sur « La réaction platonicienne », voir J. PÉPIN, Mythe et Allégorie, p. 112-121.
174Sur Ulysse, héros pythagoricien, voir M. DETIENNE, Homère, Hésiode et Pythagore. Poésie et philosophie dans le pythagorisme ancien, Bruxelles, Latomus, 1962 (Latomus, 57), p. 52-60. H. THESLEFF, auteur d'un compte-rendu critique de cet ouvrage dans Gnomon, 356, 1963, p. 560-562 met toutefois en doute l'antiquité de cette conception (p. 561) : The pythagorean character of Odysseus (D. 52-60) appears questionable even in the light of 4th century speculations.
175Sur les différentes interprétations que les exégètes donnèrent du personnage d'Ulysse, voir not. F. BUFFlÈRE, Les mythes d'Homère, § 8 « Un idéal d'humanité : Ulysse », p. 365 sq. et W.B. STANFORD, The Ulysse's Theme. A Study in the Adaptibility of a traditional Hero, Oxford, Basil Blackwell, 1968.
176M. DETIENNE, Homère, Hésiode et Pythagore, p. 79 à propos de [Plut.], Vita Hom., 147.
177F. BUFFIÈRE, Les mythes d'Homère, p. 394.
178Hermias, In Phaedr., 259, A (éd. P. COUVREUR, Paris, 1901 (Bibliothèque de l'École des Hautes Études, 133), p. 214).
179P. BOYANCÉ, Les Muses et l'harmonie des sphères, p. 4.
180M. DETIENNE, Homère, Hésiode et Pythagore, p. 59.
181Le compte-rendu de H. THESLEFF déjà cité (note 158) met bien cette difficulté en évidence. Il conclut ainsi, p. 152 : Septicism towards early Pythagorean allegory (...) seems still fully justified, et ensuite : Thus although the reader may not feel convinced by Detiennes' suggestion that the early Pythagorean, apart from mystic άcoὐsmata (and sὐmbola) had developed a tradition of interpreting selected passages from Homer and Hesiod in various special ways appropriate to their beliefs ...
182Porph., Vit. Pyth., 39 (éd. A. NAUCK, B.T., 1963, p. 37).
183M. DETIENNE, Homère, Hésiode et Pythagore, p. 59 à propos de Clem., Strom., 1, 48, 6 (éd. Cl. MONDÉSERT, S.C., 30, 1951, p. 84 : « Pythagore nous engage à goûter les Muses plus que les Sirènes, il nous apprend à pratiquer les formes de la sagesse sans jouissance sensible, et dénonce la méthode du charme comme trompeuse »).
184P.M. SCHUHL, Essai sur la formation de la pensée grecque, p. 263.
185Demoph., Similit., 23 (éd. F. MULLACH, Fragmenta philosophorum graecorum, Paris, Didot, 1860, t. l, p. 486 n°23). Le même précepte figure, attribué à Socrate, dans Stob., Eci., 5, 30 (éd. C. WACHSMUTH et O. HENSE, Berlin, Weidmann, III, 1894, p. 265). Nous donnons à ce texte une valeur eschatologique à l'instar de P. COURCELLE, Ulysse et les Sirènes, p. 76 mais contrairement à M. DETIENNE, Homère, Hésiode et Pythagore, p. 59 qui n'y voit qu'une exhortation morale.
186Voir supra, n. 158.
187F. BUFFIÈRE, Les mythes d'Homère, p. 372-374 et plus généralement sur l'exégèse cynique d'Homère, J. PÉPIN, Mythe et allégorie, p. 105-111.
188F. BUFFIÈRE, Les mythes d'Homère, p. 374-377 et plus généralement sur l'exégèse stoïcienne d'Homère, J. PÉPIN, Mythe et allégorie, p. 125-131.
189F. BUFFIÈRE, Les mythes d'Homère, p. 375.
190Sen., Dial., 2, 2. Cité et traduit par F. BUFFIÈRE, op. cit., p. 376 n. 39.
191Pour Heracl., All. Hom., 72 (éd. F. BUFFIÈRE, C.U.F., 1962, p. 94, 8 sq.), le breuvage de Circé symbolise la coupe de la volupté ; pour Quint., Inst., 5, 8,1 (éd. et tr. J. COUSIN, C.U.F., III, 1976, p. 121), les victimes du chant des Sirènes « ont préféré la volupté à leur salut ». V. aussi les réf. citées en n. 208.
192Sen., Ad Lucil., 4, 31, 1 (éd. F. PRÉCHAC, tr. H. NOBLOT, C.U.F., I, 1945, p. 137).
193F. BUFFIÈRE, Les mythes d'Homère, p. 377.
194Hor., Epist., 1, 2 (éd. et tr. Fr. VILLENEUVE, C.U.F., 1934, p. 11). Voir aussi l'allusion et le commentaire d'Eustath., Hom. Od., 12, 200 (194-200 Bérard) (éd. STALLBAUM p. 3, 1707, 40) qui s'inspire sans doute d'anciennes scholies.
195Max. Tyr., Diss., 39, 3 (éd. H. HOBEIN, B.T., 1910, p. 455 et tr. II. COMBES-DOUNOUS, Paris, 1802, t. II, p. 249). Il n'est sans doute pas inutile de rappeler, comme le fait A. MOTTE, Prairies et jardins de la Grèce antique, p. 159, que les Sirènes homériques siégeaient elles-même à la croisée de deux routes, l'une menant aux Planctes, l'autre vers Charybde et Scylla.
196AchIll. Tat., Leucippe et Clitophon, 1, 8 (éd. E. VILBORG, Stockholm-Goteborg-Uppsala, Acta Universitatis Gothoburgensis, 1962 (Studia graeca et latina Gothoburgensis, 15), p. 9).
197Sur « Sirène » comme nom d'hétaïre dans la Comédie attique, voir note 187 ; Anthol. Pal., 5, 161, 6 (éd. P. WALTZ - J. GUILLON, C.U.F., II, 1928, p. 75 – poème attribué à Hédylos ou à Asclépiade, IIIe siècle av. J.-C.) : « Vous et vos bateaux, fuyez ces corsaires d'Aphrodite : elles sont plus funestes que les Sirènes » ; Dio Chrys., Orat., 32, 47 (éd. et tr. J.W. COROON et H. Lamar CROSBY, Loeb, nI, 1951, p. 216-217) ; Dio Chrys., Orat., 33, 35 (ibid,. p. 304-305) ; Luc., Salt., 3-4 (éd. et tr. A.M. HARMON, Loeb, V, 1936, p. 214-215) ; Liban., Orat., 1, 22 (éd. J. MARTIN, tr. P. PETIT, C.U.F., I, 1979, p. 105).
198C'est pourquoi, comme le note Paule DEMATS, Fabula, p. 10, le nom d'« allégorisme réaliste » que J. PÉPIN, Mythe et allégorie, p. 146-152 lui donne, est impropre. Sur l'exégèse historique d'Homère, voir not. F. BUFFIÈRE, Les mythes d'Homère, p. 228 sq. et J. PÉPIN, op. cit., p. 146-152.
199P. COURCELLE, « Sirènes. et appâts. 1. Les Sirènes-courtisanes », Connais-toi toi-même. De Socrate à saint Bernard, Paris, 1975, Études augustiniennes, t. III, p. 416.
200Sur celui-ci, ses prédécesseurs et ses disciples, voir J. PÉPIN, Mythe et Allégorie, p. 146-152.
201P. COURCELLE, « L'interprétation évhémériste des Sirènes-courtisanes jusqu'au XIIe siècle », Gesellschaft. Kultur. Literatur... Beiträge L. WALLACH (éd. K. BOSL), Stuttgart, Hiersemann, 1975, p. 33.
202Ps.-Heracl., Apist., 16 cité et commenté par F. Buffière, Les mythes d'Homère, p. 237.
203Épicharme, Nicophon et Théopompe intitulèrent une de leurs pièces « Sirènes » par référence, semble-t-il, aux courtisanes qui y étaient évoquées. Le fragment conservé de Théopompe confirme cette hypothèse. Références respectivement dans G. KAIBEL, Comicorum graecorum fragmenta, Berlin, Weidmann, t. I, 1, 1899, p. 113, fr. 123 ; Th. KOCK, Comicorum atticorum fragmenta, Leipzig, Teubner, t. I, 1880, p. 777, fr. 12, et p. 746, fr. 50. Voir aussi l'utilisation du mot « Sirène » par Anaxilas, ibid., t. II, 1884, p. 270, fr. 22 : « Des hommes qui aimèrent jamais une courtisane, qui pourrait indiquer race pire que la leur ? (...) Personne, elles dépassent absolument tous les maux ». Suit une liste de courtisanes, comparées aux figures de la mythologie ; parmi elles: « Théanô, cette Sirène, n'est-elle pas déplumée? [Elle a] le regard et la voix d'une femme, mais les jambes d'un coq ».
204Sur Palaephatos, grammairien alexandrin du IIe siècle av. J.-C. (à moins qu'il n'ait été réellement auditeur d'Aristote dans sa jeunesse, comme on le prétend parfois), voir J. PÉPIN, Mythe et allégorie, p. 149-150. Il faut toutefois savoir, comme le note Paule DEMATS, Fabula, p. 35 que « Sous le nom de Palaephatos on désigne plusieurs auteurs dont les Histoires incroyables ont été compilées à basse époque et qui pratiquaient un évhémérisme dégradé ».
205Eus., Chrono (éd. R. HELM, G.S.C., 47, 1956, p. 62b, 24).
206Ps.-Heracl., Apist., 14 (éd. N. FESTA, B.T., 1902, p. 78).
207Eustath., Hom. Od., 12,47 (éd. STALLBAUM, p. 5, 1709, 30).
208Serv., In Verg. Aen., 5, 864 (éd. A.F. STOCKER et A.H. TRAVIS, t. III, 1965, p. 589). V. évent. J.W. JONES jr, « Allegorical Interpretation in Servius », The Classical Journal, 56, 5 (fév. 1961), p. 217-226. Classifications intéressantes suivant les types d'allégories utilisées dans l'Énéide...
209V. infra, p. 69-70.
210 Paule DEMATS, Fabula, p. 13.
211Schol. Od., 12, 39 [B] (éd. G. DINDORF, t. I, p. 531).
212Suid., Lex., s.v° Σειρηνες (éd. A. ADLER, Leipzig, Teubner, t. IV, 1935 (Lexicographi graeci recogniti et apparati critico instructi, 1), p. 346, 24 sq.).
213Eustath., Hom. Od., 12, 47 (éd. STALLBAUM, p. 5, 1709,30).
214Plin., Nat., 10, 136 (éd. et tr. E. DE SAINT-DENIS, C.U.F., 1961, p. 75).
215Ael., Anim., 17, 22 (éd. et tr. A.F. SCHOLFIELD, Loeb, I, 1958, p. 306-307).
216Epic., fr. 163-164 (éd. H. USENER, Leipzig, Teubner, 1887, p. 150), d'après l'interprétation qu'en donne P. BOYANCÉ, « Lucrèce et la Poésie », Revue des Études anciennes, 49, 1947, p. 90, ou W.S. ANDERSON, « Horace's Siren (Serm., 2.3.14), Classical Philology, 66 Ganv. 1961), p. 105-108 après D. WITTENBACH, Animadvertiones in Plutarchi opera « MoraZia », Leipzig, t. I, 1820, p. 120-122. Cité d'après W.S. ANDERSON, op. cit., p. 108 n°4 : D. Wyttenbach (...) commenting on De Poet. aud., 15D regards the connection between Epicurus' precept and the episode of Odysseus and the Sirens as a fact. This passage in Plutarch and those already cited in Dio and Cicero seem to confirm Wyttenbach.
217Plut., De aud. poet., 1, 15 (éd. W.R. PATON, I. WEGEHAUPT, H. GARTNER, B.T., Plut. Mor., I, 1974, p. 30). V. l'intr., la tr. angl. et le comm. de L. J.R. HEIRMAN, Leyde, Faculté des Lettres de l'Université de Leyde, 1972, p. 44 et p. 101. V. aussi le commentaire de F. BUFFIÈRE, Les mythes d'Homère, p. 384-385.
218Eustath., Hom. Od., 12, 193 (195-196 Bérard), éd. STALLBAUM, 1709, 20 ; tr. libre de F. BUFFIÈRE, ibid., p. 383.
219Hor., Serm., 2. 3. 14-15 (éd. et tr. Fr. VILLENEUVE, C.U.F., I, 1946, p. 153). V. aussi l'article de W.S. ANDERSON, cité supra n. 200 : l'auteur voit dans l'expression d'Horace, une parodie de l'assertion d'Épicure évoquée également en note 200. Dans ce cas : « Horace's Siren becomes a symbol of his whole poetic approach in this Satire and book » (p. 107). (...) And, while this approach emerges as a whole in 1-16, much of it is implied in the parody of Epicurus' statement, the change from an equivalent of paideia to desidia. As we ponder the irony of Damasippus' remark, we can, I believe, see that Horace's Siren is neither« education » nor indolence but a new and effective appeal to our moral intelligence (p. 108).
220Hermias, In Phaedr., 259 A (éd. P. COUVREUR, p. 214).
221Schol. Od., 39 [B] (éd. G. DINDORF, t. I, p. 531) ; tr. de F. BUFFIÈRE, Les mythes d'Homère, p. 380.
222Réf., ibid.
223M. DETIENNE, Homère, Hésiode et Pythagore, p. 90. Il semblerait effectivement que ce soit dans ces milieux que s'opéra la mutation psychologique qui entraîna la substitution des vertus morales aux qualités guerrières et aristocratiques. Cette évolution s'inscrivait en fait « dans la logique d'une théorie suivant laquelle un être divin résidait dans l'homme, la psyché démonique. Elle offrait (...) à ce titre des possibilités inédites d'ascension humaine, car par une mélèté appropriée, on pouvait devenir démon ». (ibid.).
224Outre les références de textes déjà cités supra, mentionnons encore : Dio Chrys., Orat., 33, 41 (éd. et tr. J.W. COHOON et H. Lamar CROSBY, p. 310-313); Max. Tyr., Diss., 22, 2 (éd. H. HOBEIN, B.T., 1910, p. 268 ; tr. II. COMBES-DOUNOUS, t. II, 1802, p. 99) ; Max. Tyr., Diss., 30, 2 (ibid., p. 352-353 ; tr. J.I. COMBES-DOUNOUS, t. I, p. 5); Arist. Quint., Mus., 2, 19 (éd. R.P. WINNINGTON-lNGRAM, B.T., 1963, p. 90 ; tr. A.J. FESTUGIÈRE, « L'Âme et la Musique, d'après Aristide Quintilien », Transactions and Proceedings of the American Philological Association, 85, 1954, p. 59-60).
225Anthol. lat., 494 a (ln Sirenas) (éd. F. BUECHELER-A. RIESE, B.T., 1906, p. 51-52).
226Alcm., fr. 30 (éd. D.L. PAGE, Poetae melici graeci, Oxford, Clarendon Press, 1962, p. 43).
227Voir supra, p. 26 et n. 125.
228F. BUFFIÈRE, Les mythes homériques, p. 382.
229luI., Orat., 3, 52 (éd. et tr. J. BIDEZ, C.U.F., I, 1, 1932, p. 120).
230Anthol. Pal., 14, 102 (éd. et tr. F. BUFFIÈRE, C.U.F., XII, 1970, p. 82).
231Paus., 1, 21, 1-2 (Attique) (éd. Maria Helena ROCHA-PEREIRA, B.T., I, 1977, p. 264-65 ; tr. Marguerite YON, Paris, Maspero, 1972, p. 107).
232Jamblique dans Iul., Orat., 7, 737 C (éd. et tr. M.G. ROCHEFORT, C.U.F., II, 1, 1963, p. 87) ; Ariston dans Diog. Laert., Vit., 7,160 (éd. RD. HICKS, Loeb, Vita, II, 1925, p. 262-263 ; Épicure dans Diog. Laert., Vit., 10, 9 (ibid. p. 536-537); Bacchylide « babillarde Sirène » (λαλε Σειρην) dans Anthol. Pal., 9, 184 (éd. P. WALTZ, tr. G. SaURY, C.U.F., 1957, p. 73); Valerius Cato « Sirène latine » (Latina Siren) dans Bibac., Carm. (éd. W. MOREL, Fragmenta poetarum latinorum, B.T., 1963, p. 83) – v. aussi, pour l'interprétation, R SCARCIA, Latina Siren – ; Ménandre « Sirène de théâtre » (Σειρηνα θεατρων) dans G. KAIBEL, Epigrammata graeca ex lapidibus conlecta, Berlin, Reimer, 1878, p. 490 n°1085b.
233Antoine dans Plut., Marius, 44, 6 (éd. R FLACELIÈRE, C.U.F., Vita, VI, 1971, p. 152); Eustathe dans Eunap., Vit. Saph., 465 (éd. W. CAVE WRIGHT, Loeb, 1922, p. 392-393) ; Isocrate dans Philostr., Vit. Soph., 1, 17, 1 (éd. W. CAVE WRIGHT, Laeb, 1961, p. 50-51).
234Sur les Sirènes des tombes, voir supra, p. 22.
235Philod., Rhet., 2, 145 (éd. S. SUDHAUS, B.T., II, 1896, p. 145).
236Petron., Sat., 5, 127 (éd. et tr. A. ERNOUT, C.U.F., 1922, p. 4).
237Ovid., Met., 5, 555 (éd. et tr. G. LAFAYE, C.U.F., I, 1928, p. 143). Commentaires sur les dactae sirenes dans E. KAISER, Odyssee-Szenen als topoi, p. 119.
238Carm. lat. epigr. (éd. E. ENGSTRÖM, Göteborg, 1912, p. 68) et encore Heliod., Aeth., 1, 23, 2 (éd. RM. RATTENBURY, T.W. LUMB et J. MAILLON, C.U.F., II, 1938, p. 35).
239Simon., fr. 102 P (éd. D.L. PAGE, Poetae melici graeci, Oxford, Clarendon Press, 1962, p. 307). Comm. dans C.M. BOWRA, Greek lyric Poetr)'. From Alcman ta Simonides, Oxford, Clarendon Press, 1961 (2' éd. rev.), p. 322-323.
240Aeschin., Orat., 3, 228 (éd. V. MARTIN-G. DE BUDÉ, C.U.F., II, 1928, p. 107).
241Eur., Andr., 936 (éd. et tr. L. MÉRIDIER, C.U.F., II, 1927, p. 147).
242Apul., Met., 5, 12 (éd. D.S. ROBERTSON; tr. P. VALETTE, C.U.F., II, 1940, p. 52).
243Sen., Ad Lucil., 4, 2 (éd. F. PRÉCHAC, tr. H. NOBLOT, C.U.F., I, 1945, p. 137).
244Sen., Ad Lucil., 19-20, 12 (éd. F. PRÉCHAC, tr. H. NOBLOT, C.U.F., V, 1964, p. 94).
245Réf. et comm. dans E. KAISER, Odyssee-Szenen als topoi, p. 132.
246Plat., Symp., 216 a (éd. et tr. L. ROBIN, C.U.F., IV, 2, 1929, p. 79).
247Iuv., Sat., 9, 150 (éd. et tr. P. DE LABRIOLLE et Fr. VILLENEUVE, C.U.F., 1921, p. 121).
248Plat., Phaedr., 259 B (éd. Cl. MORESCHINI, tr. P. VICAIRE, p. 57).
249Hegesip., Adelph., 1 (éd. Th. KOCK, Comicorum atticorum fragmenta, t. III, 1888, p. 312 ; tr. A. HUBERT, Morceaux extraits du Banquet des Savans (sic) d'Athénée, Paris, Hachette, 1828, p. 129).
250Plut., Quaest. conv., 7, 7, 1, 710 E (éd. C. HUBERT, B.T., Plut., Mor., IV, 1971, p. 243 ; tr. U. BETOLAUD, t. III, 1870, p. 403).
251Eustath., Hom. Od., 12, 173 (48-49 Bérard) (éd. STALLBAUM, 1708,40 ; tr. F. BUFFIÈRE, Les mythes d'Homère, p. 383).
252Initiation biblique. Introduction à l'étude des Saintes Écritures (dir. A. ROBERT et A. TRICOT), Paris, Desclée et Cie, 1959, p. 402.
253J. KOENIG, L'herméneutique analogique du judaïsme antique d'après les témoins textuels d'Isaïe, Leyde, Brill, 1982, p. 39-40.
254J. BONSIRVEN, Le judaïsme palestinien au temps de Jésus-Christ. Sa théologie, Paris, Beauchesne et fils, 1934 (Bibliothèque de théologie historique), t. I. Théologie dogmatique, p. 38.
255H.A. REDPATH, « Mythological Terms in the LXX », The American Journal of Theology, 91, 1905, p. 34-45.
256H. KAUPEL, « Sirenen in der Septuaginta », Biblische Zeitschrift, 23, 2, 1935, p. 158-165. Sur les sirènes dans la Bible en général, voir aussi M. COHEN, « Sur la définition et le nom des Sirènes », Verzameling van opstellen ... J. Schrijnen, Nimègue-Utrecht, Dekker & Van de Vegt, 1929, p. 229-235.
257Lexicon in veteris testamenti libros (éd. L. KOEHLER et W. BAUMGARTNER), Leyde, Brill, 1958, p. 1034.
258Ibid., p. 389.
259L'occurence ancienne de ces termes semble avoir échappé à H. KAUPEL, Sirenen in der Septuaginta, p. 160 qui explique partiellement le recours à ςειρηn par l'absence en grec de termes usuels pour désigner « chacal » et « autruche ».
260H.J. SCHOEPS, Ausfrühchristlicher Zeit. Religiongeschichtliche Untersuchungen, Tübingen, Mohr, 1950, p. 96. Citant par ailleurs A. ERMAN, H. KAUPEL, Sirenen in der Septuaginta p. 161 n. 4 fait encore état de l'hypothèse suivante : Für die Übersetzung von « Schakale » durch « Sirenen » konnte die Schakalsgestalt des örtlichen Totengottes in Ägypten mitbestimmend gewesen sein, da der Schakal nachtlich am Würstenrand, wo die Gräber liegen, umherhuscht.
261 H.J. SCHOEPS, Aus frühchristlicher Zeit, p. 95.
262Lexicon in veteris testamenti libros, p. 1034.
263La lamie avec laquelle la Sirène était souvent confondue (voir supra, p. 24) était le pendant grec de la Lilith sémitique. Sur Lilith, voir not. R. PATAI, The Hebrew Goddess, New York, Ktav, 1967, p. 207-245 ; H.J. SCHOEPS, Aus frühchristlicher Zeit, p. 92-95 (bibliographie).
264Lilith était figurée soit comme une femme-oiseau (ou simplement ailée) soit comme un sphinx ailé sur les plus anciens monuments (R. PATAI, The Hebrew Goddess, p. 208). La première forme a prévalu ensuite.
265Apoc. Bar., 10, 8 (éd. et tr. P. BOGAERT, S.C., 144, 1969, p. 468). Comm., S.C., 145, p. 28-29.
266J.B. FREY, « L'angélologie juive au temps de Jésus-Christ », Revue des Sciences philosophiques et théologiques, 5, 1911, p. 104.
267Ibid. (références précises).
268Babylone : Es., 13, 21 et Hierem., 50, 39 ; Edom : Es., 34, 13 ; Samarie et Jérusalem : Mich., 1, 8.
269Orac. Syb., 5, 456-457 (éd. et tr. A. KURFESS, Munich, Heimeran, 1951 (Tusculum Bücherei), p. 144-145.
270Réf. supra, n. 14.
271Constatation de P. BOGAERT, op. cit., p. 28.
272Hen., 96,2 (tr. Fr. MARTIN et al., Paris, Letouzey et Ané, 1975 (réimp. anast. éd. 1906), p. 252.
273Ibid., p. 252, note au paragraphe 2.
274Hen., 19,2. Ibid., p. 53. La note 7 précise : « (...) L'éthiopien a lu ως ειρηνας au lieu de εις σειρηνας » et traduit « comme des pacifiques ».
275Voir références dans E. HATCH et H.A. REDPATH, A Concordance to the Septuagint and the others Greek Versions of the Old Testament, Graz, Akademische Druck und Verlagsanstalt, 1954 (réimp. anast. éd. Oxford, 1897), t. II, c. 1262.
276Eus., In Es., 13, 21-22 (éd. J. ZIEGLER, G.C.S., 9, 1975, p. 100) et Procop. Gaz., In Es., 13, 21-22 (P.G., 87, 2, 1860, col. 2.089 A).
277Basil., In Es., 13, 21 (P.G., 30, 1888 (Dubia), col. 600 D ; Cyr., In Es., 13,21-22 (P.G., 70, 1859, col. 364 D) ; Theod., In Es., 13,21 (éd. et tr. J. GUINOT, S.C., 295, 1982, p. 81).
278Ibid.
279Tert., Adv. Marc., 3, 5 (éd. et tr. E. EVANS, Oxford, Clarendon Press, 1972, p. 180-181).
280Ambr., Fid., 3, 1, 4 (éd. O. FALLER, C.S.E.L., 78, 1962, p. 109).
281Ambr., In Luc., 4, 2 (éd. et tr. Dom G. TISSOT, S.C., 45 b, 1971, p. 150).
282Ambr., Explan. Psalm., 43, 75 (éd. M. PETSCHENIG, C.S.E.L., 64, 1919, p 315).
283Éd. Dom P. SABATIER, Reims, 1743.
284Hier., In Es., 43, 20 (éd. M. ADRIAEN, C.C.S.L., 73a, 1963, p. 493).
285Voir not. P. ANTIN, « Les Sirènes et Ulysse dans l'œuvre de saint Jérôme », Recueil sur saint Jérôme, Bruxelles, Latomus, 1968, p. 59-70 (Latamus, 95).
286Hier., In Es., 13, 22 (éd. M. ADRIAEN, C.C.S.L., 73, 1963, p. 235).
287Hier., In Es., 13, 21-22. Ibid., p. 166.
288Hier. In Es., 14, 1. Ibid., p. 236.
289Eucher., Instr., 2, 9 (éd. C. WOTKE, C.S.E.L., 31, 1, 1894, p. 155), Isid., Etym., 12, 4, 29 (réf. infra, n. 161) ; Ps. Walahfr., Glass. in Es., 13, 22 (P.L., 113, 1879, col. 1253 A). Sur la survivance de cette tradition au XIe et au XIIe siècles, v. infra IV, n. 2.
290Sur la datation du Physiologus, v. plus particulièrement Ursula TREU, « Zur Datierung des Physiologus », Zeitschriftfür die neutestamentliche Wissenschaft und die Kunde der älteren Kirchen, 57, 1966, p. 101-104 et R. RIEDINGER, « Der Physiologos und Klemens von Alexandreia », Byzantinische Zeitschrijt, 66, 1973, p. 273-307 qui place la rédaction de l'ouvrage entre 185/195 et 202. Bonne synthèse concernant les sources, le contenu, les différentes rédactions et traductions du Physiologus dans B.E. PERRY, art. Physiologus, dans R.E., t. XX, 1, XXXIX Halbband (1941), col. 1074-1129 et N. HENKEL, Studien zum Physiologus im Mittelalter, Tübingen, Niemeyer, 1976 (Hermaea, 38) qui donne un récent état de la question ainsi qu'une bibliographie très fournie.
291La première rédaction du Physiologus grec (Rédaction 1) comprend cinq sous-groupes qui ont été successivement édités par D. OFFERMANNS, Der Physiologus nach den Handschriften G und M, Meisenheim am Glan, Hain, 1966 (Beiträge zur klassischen Philologie, 22) et D. KAIMAKIS, Der Physiologus nach des ersten Redaktion, Meisenheim am Glan, Hain, 1974 (Beitrage zur klassischen Philologie, 63). Les versions étudiées par ces auteurs émanent directement du prototype. La seconde et la troisième rédactions (la Rédaction II dite « la Byzantine» et la Rédaction III dite la « Pseudo-Basilide ») ont été publiées par E. SBORDONE (Milan, Société Dante Alighieri, 1936) ; B.E. PERRY les date respectivement de la fin du Xe siècle et du XIIe siècle dans le compte-rendu de l'édition de F. Sbordone, paru dans l'American Journal of Philology, 58, 4, 1937, p. 488-496.
292Dans Lykophr., Alex., 670, Sirènes et centaures étaient déjà, rappelons-le, évoqués conjointement, de même que chez d'autres auteurs de l'époque hellénistique cités par W.H. ROSCHER, art. Kentauren dans ROSCHER, t. III, 1, 1890-94, col. 1044-1045.
293D. OFFERMANNS, Der Physiologus nach den Handschriften G und M, p. 58.
294D. KAIMAKIS, Der Physiologus nach der ersten Redaktion, p. 43.
295Hier., ln Gal., 3, 1 (P.L., 26, 1845, col. 347 A) : Sirenae et onocentauri in Isaia.
296Le Physiologus latin comporte plusieurs versions. Les deux plus anciennes ont été appelées Y et C par F.J. CARMODY. (C=X pour F. SBORDONE). L'édition qu'il a donnée de la version Y (University of California Publications in Classical Philology, 12, 1941, p. 113-114) est basée sur les manuscrits Clm. 19417, Clm. 14388 (IXe s.) et Berne lat. 611 (VIIIe s.). P. SBORDONE a retrouvé depuis la même version dans les manuscrits Wolfenbüttel Gud. 131 (act. 4435), St-Gall 230 et Paris, B.N., n. acq. lat. 455. La version C a été éditée par Ch. CAHIER, Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature, Paris, t. II, 1851 et par Ch. VON STEIGER, dans O. HOMBURGER et Ch. VON STEIGER, Physiologus Bernensis, Bâle, Alkuin Verlag, 1964, sur base du Berne lat. 318 (IXe s.) et du Wolfenbüttel, Cod. Gud. lat. 148 (fin IXe s.). La version B a été éditée par P.J. CARMODY (Paris, Droz, 1939) d'après une vingtaine de manuscrits. Cette version a eu une grande influence : c'est d'elle que dérivent les principales versions latines en Angleterre et en France. Sur la version B interpolée d'Isidore (= version B-Is), v. infra IV, n. 4. Sur le Physiologus Theobaldi et les Dicta Chrysostomi que l'on peut encore considérer comme deux versions latines principales, bien que tardives (déb. XIe s.), v. infra IV, respect. n. 3 et n. 5. Voir aussi, sur l'ensemble des questions concernant le Physiologus et ses versions et traductions, les comptes rendus – mises au point d'H. SILVESTRE dans la Revue d'histoire ecclésiastique, 58, 2, 1963, p. 720-722, et 74, 1, 1979, p. 143-144.
297 Éd. F.J. CARMODY, p. 25.
298Éd. F.J. CARMODY, p. 113.
299Éd. Ch. VON STEIGER, p. 80 ; éd. Ch. CAHIER, p. 173.
300À moins que l'auteur de la version latine du Physiologus ait utilisé l'Hexaemeron ! Discussion dans N. HENKEL, Studien zum Physiologus im Mittelalter, p. 21-22.
301Ibid., p. 21. D'une manière générale, on assigne en fait la première traduction latine au IVe siècle ou au Ve siècle, époque où l'on procéda en tout cas à l'élaboration des versions éthiopienne, syriaque et arménienne. En tout état de cause, les plus anciens manuscrits latins actuellement existants datent du VIIIe siècle.
302Réf. infra IV, n. 10.
303Sur ce chapiteau du milieu du XIIe s., conservé au Musée Alfred Bono de Chelles (Seine) (inv. n°75.1.2), V. Danielle V. JOHNSON, « Sculptures du XIIe siècle provenant de l'abbaye royale de Chelles », Bulletin monumental, 153, 1, 1995, p. 29-30 et 32, et figs 9 et 10, p. 30.
304Eus., In Es., 43, 20 (éd. J. ZIEGLER, p. 281). Voir aussi, dans un tout autre contexte, le célèbre passage de Hier., Vita S. Pauli, 1, 8 (P.L., 23, 1845, col. 23) évoquant la rencontre de saint Antoine et du Faune: « Presqu'aussitôt, il aperçoit dans un vallon rocheux un tout petit homme, nez crochu, front cornu, pieds de chèvre (...). Il (Antoine) lui demanda qui il était et reçut de lui cette réponse : « Je suis mortel et l'un de ces habitants du désert que les païens diversement abusés adorent sous le nom de Faunes, de Satyres et d'Incubes. Je m'acquitte de la mission que m'ont confiée les miens. Nous te supplions de prier pour nous ton dieu qui est aussi le nôtre, qui est venu, nous le savons, pour le salut du monde, et dont le nom s'est répandu par toute la terre » (tr. P. de LABRIOLLE, Paris, Librairie Bloud et Cie, 1907, p. 22).
305Suet., Tib., 70 (éd. et tr. H. AILLOUD, C.U.F., 1932, t. 2, p. 54).
306Relief funéraire (Karlsruhe, inv. n°C. 30) du IIe s. V. Odette TOUCHEFEU-MEYNIER, Thèmes odysséens, p. 164 n°291. Deux scènes représentant Ulysse et les Sirènes et Œdipe et la Sphinx y figurent côte à côte. Fragments de coupe provenant, l'un, d'Arles (Marseille, inv. n°1668), l'autre de Trèves, v. G. WEICKER, Der Seelenvogel, respectivement p. 208 et p. 207 Fig. 103. Terres sigillées, v. F. OSWALD, Index of Figure-types on terra sigillata, pl. XLI, figs 860-863. Il existe par contre plusieurs représentations isolées de femmes-poissons (ills 34 et 35). Mais celles-ci doivent être interprétées comme des tritones. Sur l'influence probable de ce type de figures sur la métamorphose ultérieure de la Sirène-oiseau en Sirène-poisson, voir infra III, p. 77.
307Odette TOUCHEFEU-MEYNIER, Thèmes odysséens, p. 156-171.
308G. WEICKER, Der Seelenvogel, p. 201-208.
309Ibid., p. 206.
310Iconographie et symbolisme, voir supra p. 29 et Ill. 26.
311Nombreuses références et descriptions dans F. CUMONT, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, p. 325 sq. Sur le symbolisme de ces scènes, voir supra p. 27 et n. 135.
312G. WEICKER, Der Seelenvogel in der alten Literatur und Kunst, p. 207, Fig. 103.
313Notamment Athen., Deipn., 1,24 (éd. et tr. AM. DESROUSSEAUX avec Ch. ASTRUC, C.U.F., 1956, p. 32); Porph., Quaest. Hom., 12, 26 ; 149 ; 184 (éd. H. SCHRADER, Leipzig, 1890, p. 110 et p. 112); Ps. Orph., Arg., 1268-1290 (éd. et tr. G. DOTTIN, C.U.F., 1930, p. 50-51); Anthol. lat., n°494 et n°637 (éd. F. BUECHELER-A. RIESE, B.T., 1906, respect. p. 51-52 et p. 103-104); [Dict. Cret.] Ephem. belli Troiani, 6, 5 (éd. W. EISENHUT, 1973, p. 124); Donat, Aen., 5, 865 (éd. H. GEORG, B.T., 1969, p. 528); Amm. Marc., Res gest., 29, 2, 14 (éd. W. SEYFARTH, B.T., 1978, p. 107); Claudian., Rapt. Pros., 3, 254-258 et Laus Serenae, 22-23 (éd. M. PLATNAUER, Loeb, II, 1922, respect. p. 362-365 et p. 240-241)... La joute musicale entre Muses et Sirènes est par ailleurs évoquée par le pseudo-Julien, l'auteur anonyme des Lettres à Jamblique (éd. J. BIDEZ-F. CUMONT, Paris, 1922, p. 250, n°186); Steph. Byz., Ethn., S.v° επτερα (éd. A MEINEKE, p. 107); Auson., Griph. tern. num., 20-23 (éd. S. PRETE, B.T., 1978, p. 158).
314Dion. Per., 360 (éd. K. MÜLLER, dans Geogr. gr. min., Paris, Didot, 1861, t. II, p. 124-125); Solin., Polyhistor, (éd. Th. MOMMSEN, Berlin, Weidmann, 1958 (reimp. anast. éd. 1895); Mart. Cap., Nupt., 6, 645 (éd. A DICK, addend. J. PRÉAUX, B.T., 1969, p. 317); Priscian., Perieg., 351-353 (éd. P. VAN DE WOESTIJNE, Bruges, De Tempel, 1953 (Rijksuniversiteit te Gent. Werken uitgegeven door de Faculteit van de wijsbegeerte en letteren, 116de afl.), p. 57).
315Au VIe siècle, Stéphane de Byzance évoquait encore le culte « fervent au plus haut point » de Parthénopè (réf. n. 62, s. v° Σερηνoυσαι); Priscien le mentionnait aussi, du moins dans sa traduction de Denys le Périégète (réf. n. 63).
316Sen., Berc. Get., 189-190 (éd. et tr. L. HERRMANN, C.U.F., 1926, p. 141). Dans cette évocation, notons-le, les Sirènes de type homérique apparaissent comme des Sirènes pleureuses – à l'instar des Sirènes funéraires. Sénèque a manifestement confondu (volontairement ?) les deux notions.
317V. supra, p. 37 et notes 218 et 219.
318De manière significative, Apul., Met., 5, 11 et 5, 12 (éd. D.S. ROBERTSON, tr. P. VALETTE, C.U.F., II, 1940, p. 51-52) compare successivement les sœurs de Psyché à des lamies et à des Sirènes. Notons que Philostr., V. Ap. T., 4, 25 (éd. EC. CONYBEARE, Loeb, 1926, p. 406 ; tr. P. GRIMAL, dans Romans grecs et latins, Paris, Gallimard, 1958 (Bibliothèque de la Pléiade, 134) p. 1158-1159), parlait des empuses, « ces êtres que le vulgaire appelle des lamies ou des goules » comme suit : « Elles sont amoureuses et désirent les plaisirs de l'amour mais surtout la chair des humains, et elles séduisent, en leur procurant des jouissances amoureuses ceux dont elles veulent se repaître ». On retrouve dans cette évocation le caractère érotique et vampirique prêté habituellement aux Sirènes.
319Réf. et développements, v. supra, p. 27.
320Theon Smyrn., Expos. rer. math. (=Fab. Plat.) (éd. E. HILLER, B.T., 1878, p. 146).
321Réf. et développements, v. supra, p. 27-28, not. n. 138 et n. 142.
322Philon, Quaest. in Gen., 3, 3 (tr. angl. de la version arménienne faite sur l'original grec, R. MARCUS, Loeb, 1953, p. 181).
323H. SAVON, Saint Ambroise devant l'exégèse de Philon le Juif, Paris, Études Augustiniennes, t. I, 1977, p. 168. Voir en fait tout le chapitre VI (p. 162-168) consacré à la musique des sphères. L'auteur y rappelle les origines antiques du thème et étudie les modalités de son passage dans la littérature patristique et particulièrement chez Ambroise.
324Tr. F. BUFFIÈRE, Les mythes d'Homère, p. 480.
325Ms. Paris, B.N. gr. 177 (éd. W. KROLL, Berlin, Weidmann, 1926).
326Sur les premières versions (sources, influences, formes) du Bios grec d'Alexandre, voir surtout R. MERKELBACH, Die Quellen des griechischen Alexanderromans (2e éd. rev. et augm. par J. TRUMPF), Munich, Beek, 1977 (Zetemata, 9).
327Vers. syr. (tr. angl. E.A. Wallis BUDGE, Amsterdam, APA-Philo Press, 1976 (éd. orig. Cambridge, 1889), p. 101); vers. arro. (tr. angl. A.M. WOLOHOJIAN, New York, Columbia University Press, 1969 (Records of Civilization Sources and Studies 82), p. 116).
328G. MILLET, « L'Ascension d'Alexandre », Syria, 4, 1923, p. 105.
329Chiara SETTIS-FRUGONI, Historia Alexandri elevati per griphos ad aerem. Origine, iconografia e fortuna di un tema, Roma, Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, 1973 (Studi storici, 80-82), p. 24.
330Peut-être l'épisode était-il même déjà inclus dans l'une des rédactions du Roman anche se per noi la più antica testimonienza dell'inclusione di questo episodio nella trama deI Bios greco di Alessandro resta la traduzione di pretre Leone (ibid., p. 15). Sur les recueils de lettres attribuées à Alexandre, circulant parallèlement au Bios, voir surtout R. MERKELBACH, (éd. rev. par J. TRUMPF), Die Quellen des griechischen Alexanderromans, Münich, Beek, 1977.
331Ainsi dans la 5e Rédaction grecque, la Rédaction Y (éd. du Livre II : H. ENGELMANN, Meisenheim am Glan, Hain, 1963 (Beiträge zur klassischen Philologie, 12), p. 315). L'ascension d'Alexandre est figurée sur la corbeille d'un chapiteau roman de la cathédrale de Bitonto (ill. 111). Des « Sirènes-oiseaux » figurent aux quatre angles. Il s'agit là de la plus ancienne représentation conjointe d'Alexandre et les Sirènes. V. infra IV, p. 168-169.
332Chiara SETTIS-FRUGONI, Historia Alexandri, p. 117 sq.
333Ibid., p. 130 (v. en fait les p. 121-131).
334Ch. PICARD, compte-rendu de A. PARROT, Ziggourats et Tour de Babel, Paris, 1950, dans Revue archéologique, 45, 1955, p. 224.
335Leo (2e version latine) (éd. F. PFISTER, Heidelberg, Winter, 1913 (Sammlung Mittellateinischer Texte, 6), p. 126).
336Not. Max. Tyr., Philos., 22, 5 (éd. H. HOBEIN, B.T., 1910, p. 273).
337V. supra I, p. 33 sq.
338Mart., Epigr., 3, 64 (éd. et tr. H.J. IZAAC, C.U.F., 1930, p. 103).
339Anthol. lat., 494 a (éd. F. BUECHELER-A. RIESE, B.T., 1906, p. 52-53).
340Boeth., Phil., I, 11 (éd. L. BIELER, C.C.S.L., 94, 1, 1957, p. 3).
341P. COURCELLE, La Consolation de philosophie dans la tradition littéraire ; antécédents et postérité de Boèce, Paris, Études augustiniennes, 1967, p. 52-54 (textes cités en notes). V. aussi infra IV, p. 114 et n. 127-128.
342Supra I, p. 26 sq.
343Réf. supra, p. 37.
344H. DE LUBAC, Histoire et Esprit. L'intelligence de l'Écriture d'après Origène, Paris, Aubier-Montaigne, 1950 (Théologie. Études publiées sous la direction de la Faculté S.J. de Lyon-Fourvière, 16), p. 161. Le présent paragraphe s'inspire fortement des pages 160-161.
345Sur l'influence générale de l'hellénisme sur l'allégorisme chrétien, v. surtout E. HATCH, The Influence of Greek Ideas and Usages upon the Christian Church (3e éd.), Londres, Williams and Norgate, 1891 (The Hibbert Lectures 1888), § 3, p. 50-85 : « Greek and Christian Exegesis » ; G. BARDY, art. « Hellénisme », dans Dictionnaire de la Bible, supplt 3, 1938, col. 1482. Sur l'allégorie chrétienne d'Homère, voir plus particulièrement n. 141.
346V. J. PÉPIN, Mythe et Allégorie, p. 260-261 (présentation générale de la problématique et bibliog.) et toute la troisième partie, pour les études de cas.
347H. DE LUBAC, Histoire et Esprit, p. 178 : « Avec Origène, nous avons parlé d'un « triple sens » de l'Écriture. En combinant ses textes, on pourrait dire « quadruple sens ». Sur l'interprétaton allégorique de la Bible, voir aussi H. DE LUBAC, « Typologie et allégorisme », Recherches de science religieuse, 34, 1947, p. 180-226 et éventuellement T. TODOROV, Symbolisme et interprétation, Paris, Seuil, 1978 (Seuil-Poétique), p. 91-124. H. DE LUBAC, Exégèse médiévale. Les quatre sens de l'Écriture, Paris, Aubier, 1959 (Études publiées sous la direction de la Faculté de Théologie S.J. de Lyon-Fourvière, 41, 42 et 59) concerne davantage le Moyen Âge.
348Ambr., Explan. Psalm., 43, 75 (éd. M. PETSCHENIG, C.S.E.L., 64, 1919, p. 315).
349Sur la manière dont on se représentait les Sirènes à cette époque, v. infra, p. 65 sq.
350V. supra, p. 41 sq.
351Cette continuité est bien mise en évidence dans H. RAHNER, Griechische Mythen in christlicher Deutung. Gesammelte Aufsätze, Zürich, Rhein-Verlag, 1945, p. 444-466 (« Die Versuchung der Sirenen »); E. KAISER, « Odyssee-Szenen als Topoi », Museum Helveticum, 21, 2, 1964, p. 109-136 ; P. COURCELLE, Connais-toi toi-même, de Socrate à saint Augustin, Paris, Etudes augustiniennes, 1975, II, p. 415-429.
352Ibid. et supra, p. 33 et n. 188.
353V. supra, p. 32.
354Sur cette mutation symbolique, voir surtout H. RAHNER, « Antenna Crucis ». 1. « Odysseus am Mastbaum », réf. n. 106.
355Clem., Protr., 12,         118, 4         (éd. et         tr. Cl. MONDÉSERT et A . PLASSART, S.C., 2b, 1949, p. 187-188). Commentaire dans Nicole ZEEGERS-VANDER VORST, Les citations des poètes grecs chez les apologistes chrétiens du Ile siècle, Louvain, Université de Louvain, 1972 (Recueil de Travaux d'Histoire et de Philologie, 4e série, fasc. 47), p. 278-279.
356Hippol., Philos., 7, 13 (éd. P. WENDLAND, G.C.S., 26, 1916, p. 190); Paul. Nol., Epist. 2 3 , 3 0 (éd. G. de HARTEL, C.S.E.L. , 28, 1, 1894, p. 186-187); Max. Taur., Serm. 37, 1-2 (éd. A. MUTZENBECHER, C.C., 23, 1962, p. 145-146). Commentaire dans A. MUTZENBECHER, « Bestimmung der echten Sermones des Maximus Taurinensis », Sacris Erudiri, 12, 1961, p. 215.
357Sur ces notions, voir surtout la suite de trois articles de H. RAHNER, « Antenna Crucis. I. Odysseus am Mastbaum », Zeitschrift für katholische Theologie, 65, 3, 1941, p. 123-152 (essentiel dans son ensemble pour le présent chapitre); II, « Das Meer der Welt », ibid., 66, 2-3, 1942, p. 89-118; III « Das Schiff aus Holz », ibid., 66, 4, 1942, p. 196-227.
358Cette opinion se trouve toutefois exclusivement exprimée par des auteurs latins, not. Ambr., Explan. Psalm., 43, 75 (réf. n. 97); Hier., Epist. 117, 6 (éd. et tr. J. LABOURT, C.U.F., VI, 1958, p. 82); Max. Taur., Serm. 37, 1 (réf. n. 105); Sidon., Epist. 9, 6, 2 – usage métaphorique – (éd. et tr. A. LOYEN, C.U.F., III, 1970, p. 141); Cassiod., Var., 2, 40 (éd. Th. MOMMSEN, dans M.G.H., Auet. Antiq., t. XII, 1894, p. 71); Vita Dalmatii (éd. B. KRUSCH, dans M.G.H., Script. rer. Merov., t. III, 1896, p. 548)... Sur l'utilisation allégorique de naufragium, comme naufrage de la foi, de la vertu... chez les Pères, v. les réf. citées en n. 106 et celles données par W. ERDT, Christentum und heidnisch-antike Bildung bei Paulin von Nola mit Kommentar und Übersetzung des 16. Briefes, Meisenheim am Glan, Hain, 1976 (Beiträge zur klassischen Philologie, 82), p. 198.
359V. supra, p. 9.
360Syn. Cyr., Epist. 146 (P.G., 66, 1864, col. 1541 B; tr. très libre de F. LAPATZ, Paris, 1870, p. 73).
361V. supra, p. 31.
362Res., erg., 373 sq., dans Clem., Protr., 12, 118 (réf. n. 104).
363Leander, Reg., 1 (éd. Angel. C. VEGA, Escorial, 1948 (Scriptores ecclesiastici hispano-latini veteris et medii aevi ; fasc. 16-17), p. 100-101).
364Ioh. Chrys., Sacerd., 3, 9 (éd. et tr. A.M. MALINGREY, S.C., 272, 1980, p. 160-163).
365Ibid. p. 161 n. 3 : « L'addition των σειρηννων après τερατυoνται donnée par les ms. G H K est évidemment une glose qui ne doit pas être comptée au nombre très restreint des allusions mythologiques éparses dans l'œuvre de Jean ».
366H.-I. MARROU, Histoire de l'éducation dans l'Antiquité, Paris, Seuil, 1948 (Esprit), p. 412. V. aussi le chapitre « Paidéia grecque et éducation chrétienne » dans A.J. FESTUGIÈRE, Antioche païenne et chrétienne. Libanius, Chrysostome et les moines de Syrie, Paris, E. de Boccard, 1959 (Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, fasc. 194), p. 210-240.
367Sur le rôle des citations païennes dans l'apologétique, leurs sources, leur fréquence, voir surtout Nicole ZEEGERS-VANDER VORST, Les citations des poètes grecs.
368Ibid., p. 279.
369Sur Tertullien et ses rapports avec la culture païenne, v. J.-C. FREDOUILLE, Tertullien et la conversion de la culture antique, Paris, Études Augustiniennes, 1972.
370Tert., Apol., 7, 5 (éd. et tr. J.P. WALTZING et A. SEVERYNS, C.U.F., 1929, p. 17).
371Nicole ZEEGERS-VANDER VORST, Les citations des poètes grecs, p. 28.
372Basil., Ad adolesc. (éd. et tr. F. BOULENGER, C.U.F., 1935. Les citations proviennent de l'introduction, p. 16).
373Ibid., p. 22. Cette même idée se retrouve également chez Minucius Felix, Grégoire de Nazianze et même Basile (ibid., n. 1).
374P. COURCELLE, Les Lettres grecques en Occident. De Macrobe à Cassiodore, Paris, de Boccard, 1948 (Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, fasc. 159), p. 168 et ibid., p. 169-170 : « Le désir de découvrir une harmonie entre la philosophie régnante et la religion nouvelle est alors général chez les chrétiens d'Occident, sauf chez les ascètes qui rejettent a priori toute la culture profane ».
375Ibid., p. 176.
376Hier., Epist. 70 (éd. et tr. J. LABOURT, C.U.F., III, 1953, p. 209-215 (not. p. 210-211).
377Hier., Epist. 21 (éd. et tr. J. LABOURT, C.U.F., I, 1949, p. 93-94).
378Ibid., p. 93.
379J. DANIÉLOU, Message évangélique et culture hellénistique aux IIe et IIIe siècles, Paris, Desclée et Cie, 1961 (Bibliothèque de Théologie. Histoire des doctrines chrétiennes avant Nicée, 2), p. 92 à propos de Clem., Strom., 6, 11, 89, 1 (éd. O. STÂHLlN et L. FRUCHTEL, G.C.S., 52, 1960, p. 476).
380J. DANIÉLOU, Message évangélique, p. 91 à propos de Clem., Strom. 10, 48, 6 (éd. et tr. Cl. MONDÉSERT, S.C., 30, 1951, p. 84).
381Cohortatio ad Graecos (éd. Th. OTTO, Iena (Corpus apologetarum christianorum saec. II, 2), t. II, p. 116-119.
382V. supra, p. 35. Commentaire spécifique dans L. ALFONSI, « Traces du jeune Aristote dans la Cohortatio ad Gentiles », Vigiliae christianae, 2, 1948, p. 65-88 (partie. p. 85-88).
383Method., Résurr., 1, 28 (éd. G.N. BONWETSCH, G.S.C., 27, 1917, p. 256-257), v. V. BUCHHEIT, « Homer bei Methodios von Olympos », Rheinisches Museum for Philologie, n.s. 99, 1956, p. 17-36 (sur les allusions aux Sirènes, voir not. p. 17-24); Cyr., ln Es., 43, 20 (P.G., 70, 1859, col. 908 D); Theod., ln Es., 43, 20 (éd. J. GUINOT, S.C., 295, II, 1982, p. 462-463); Procop., In Es., 43, 20 (P.G., 87, 2, 1860, col. 2396); Hier., Epist. 21 (réf. n. 126) et In Os., prol., 2 (réf. n. 134); Aug., Beat. Vit., 2, 4 (éd. W.M. GREEN, C.C.S.L., 29, 1970, p. 67). Commentaire de J. DOIGNON dans « Le symbolisme des sirènes dans les premiers dialogues de saint Augustin », La mythologie. Clef de lecture du monde classique (éd. P.M. MARTIN et Ch.M. TERNES), Paris, Picard, 1986 (Caesarodunum XXI bis), p. 133-1120. V. aussi Paul. NoL, Epist. 16, 7 (éd. G.de HARTEL, C.S.E.L., 28, 1, 1894, p. 121). Commentaire dans W.ERDT, Christentum, p. 124-125 et p. 180-199.
384Ibid. Transcription d'après la tr. de L. GUERIN, Paris, 1703, p. 231-232.
385Hier., In Os., prol. 2 (éd. M. ADRlAEN, C.C.S.L., 76, 1969, p. 55).
386H.-I. MARROU, Histoire de l'Éducation dans l'Antiquité, p. 423.
387Ibid.
388Ibid., p. 424.
389Orig., In Hierem., 4, 3 (fr. 95) (éd. E. KLOSTERMANN, G.C.S., 3, 1901, p. 269).
390Hippol., Philos., 7, 13 (réf. n. 105).
391Respectivement Hier. In Hierem., 3, 1 (éd. S. REITER, C.C.S.L., 74, 1960, p. 119) et In Mich., 1, 1, 6/9 (éd. M. ADRIAEN, C.C.S.L., 76, 1969, p. 429).
392Sur l'allégorie chrétienne d'Homère, voir surtout G. GLOCKMANN, Homer in der frühchristlichen Literatur bis Justinus, Berlin, Akademie-Verlag, 1968 (Deutsche Akademie der Wissenschaften zu Berlin. Texte und Untersuchungen zur Geschichte der altchristlichen Literatur, 105); le chapitre « Homère chez les Pères de l'Église » dans J. DANIÉLOU, Message évangélique, p. 73- 101 ; W. HOERMANN, « Zur Hellenisierung des Christentums », Saeculum, 4, 1953, p. 274-287 (surtout p. 276-278) ; v. aussi l'article de V. BUCHHEIT cité supra, n. 132.
393Nicole ZEEGERS-VANDER VORST, Les citations des poètes grecs, p. 314.
394Ibid., p. 323.
395Method., Antex. (éd. G.N. BONWETSCH, G.S.C., 27, 1917, p. 145-147).
396J. DANIÉLOU, Message évangélique, p. 98.
397Respectivement Paul. Nol., Epist. 23, 30 et Max. Taur., Serm. 37,2 (réf. n. 105).
398Déjà dans l'Oralio ad Graecos, 1 (éd. Th. OTTO, Berlin, t. II, 1879 (Corpus apologetarum christianorum saec. lI), p. 5-6 : « le fils de Laërte (…) manquait d'utile sagesse, la navigation près des Sirènes l'a montré, lorsqu'il ne sut pas boucher ses oreilles de sagesse ».
399P. COURCELLE, Connais-toi toi-même, p. 422.
400Syn. Cyr., Epist. 139 (P.G., 66, 1864, col. 1529 A). Il est vrai que l'évêque de Ptolemaïs fut élevé dans le paganisme et que sa religion ne fut jamais en fait qu'un spiritualisme élevé teinté de christianisme. Aristénète, Epist., 1, 1 (éd. O. MAZAL, B.T., 1971, p.3).
401Cyr., In Es., 13, 21-22 et 34, 11-15 (respectivement P.G., 70, 1859, col. 364 D et col. 748 A).
402Réf. v. supra, n. 39 et 40.
403Dans la Rédaction I, le chapitre consacré aux hérissons suit celui consacré aux Sirènes et aux onocentaures dans douze manuscrits sur treize. (Seule exception : le Smyrneus B. 8, du XIe siècle, détruit).
404On ignore, nous l'avons vu, si le Physiologus fut écrit par un seul auteur. Quoi qu'il en soit, nous reprenons ici le nom qui le désigne habituellement dans le texte : « le Physiologue ».
405V.J. SElTZ, « Antecedents and Significations of the Term διψυχoι , Journal ofBiblical Literature, 66, 1947, p. 211-219. V. aussi J. DANIÉLOU, Message évangélique, p. 120.
406Éd. D. KAIMAKIS, p. 42a (groupe a et s).
407Ibid., p. 42b (groupe W et O).
408Éd. F.J. CARMODY, p. 114.
409Éd. Ch. VON STEIGER, p. 80; éd. Ch. CAHIER, p. 175.
410Éd. F.J. CARMODY, p. 26.
411Hier., In Es., 13, 21-22 (réf. v. supra, n. 35).
412Isid., Etym., 11,3,31 (éd. W.M. LINDSAY, Oxford, Clarendon Press t. II, 1911 (Scriptorum classicorum Bibliotheca Oxoniensis). Sur Isidore et son temps, voir surtout J. FONTAINE, Isidore de Séville et la culture classique dans l'Espagne wisigothique, Paris, Études augustiniennes, 1959; H.J. DIESNER, Isidor von Sevilla und seine Zeit, Stuttgart, 1973 (Arbeiten sur Theologie, 52)...
413Fulg., Myth., 2, 8 (éd. R. HELM, B.T., 1898, p. 48-49). C'est toutefois le mythographe Héraclite, Apist. (éd. N. FESTA, dans Mythographi graeci, B.T., III, 2, 1902, p. 78) qui semble avoir utilisé le premier ce type d'interprétation : « On disait qu'elles avaient des jambes d'oiseaux parce qu'elles s'éloignaient rapidement de ceux qui avaient perdu leurs biens (à cause d'elles) » !
414Respectivement Physiologus grec, Rédaction l (éd. D. KAIMAKIs, p. 43a (groupe AIΡEΔφρ) et p. 42a (groupe a et s); Physiologus latin, version B (éd. FJ. CARMODY, p. 25). Plin., Nat., 10, 136 (éd. et tr. E. DE SAINT-DENIS, C.U.F., 1961, p. 75), est sans doute à l'origine de cette dernière croyance : « ... Dinon (...) affirme qu'elles (les Sirènes) existent dans l'Inde et qu'elles charment les hommes par leurs chants, pour les déchirer, lorsque le sommeil les accable ».
415Version B (éd. EJ. CARMODY, p. 25-26).
416Lucian., Salt., 3 (tr. A.M. HARMON, Loeb, V, 1936, p. 214).
417Sur la pompa diaboli dans son rapport avec la pompa circi et les associations symboliques nées de ce rapport dans la littérature patristique (idôlatrie, tromperie, luxure), voir l'intéressant article de J.H. WASZINK, « Pompa diaboli », Vigiliae christianae, 1, 1947, p. 13-41. L'éclat trompeur du théâtre, traduit parfois par pompa (ibid., p. 36), s'exprime particulièrement bien par le symbole de la Sirène.
418Ce bas-relief est encastré dans un mur de l'église moderne de Massasco en Ligurie. Réf. et bibliographie, v. infra IV, n. 267.
419Le texte a été scindé de manière que chaque mot ou groupe de mots soit placé très exactement sous les trois animaux. Cette volonté délibérée de lier texte et image en une composition commune est confirmée par l'étude des figures qui, effectivement, peuvent être considérées comme l'illustration plastique de l'exhortation morale (v. infra, p. 158 sq.).
420Greg. In Ev. (P.L., 76, 1849, col. 1096).
421Clem. Rom., Ad Corinth., 23, 2 (éd. et tr. Anne JAUBERT, S.C., 167, 1971, p. 140-141). Autre allusion aux dὶyucoi, dans Ad Corinth., 11, 2 (ibid., p. 118-119 et n. 2 p. 118).
422Ioh. Chrys., Sacerd., 3, 9, 10-20. V. supra n. 113.
423J. DANIÉLOU, Message évangélique, p. 127.
424V. supra, n. 49.
425Notamment Cyr., In Es., 13,21-22 (P.G., 70, 1859, col. 364 D) et In Es., 34, 11-15 (col. 748 A); Procop. Gaz., In Es., 13,21-22 (P.G., 87,2, 1860, col. 2090 A); Iul. Hal, In lob, 30, 29 (éd. D. VON HAGEDORN, Berlin, de Gruyter, 1973 (Patristische Texte und Studien, 14), p. 186); Tert., Adv. Marc., 3, 5 (éd. et tr. E. EVANS, Oxford, Clarendon Press, 1972, p. 180-181).
426Ce bas-relief a été trouvé à Heracleiopolis Magna (Ahnas); il est conservé à l'Ikonen-Museum de Recklinghausen (inv. n°508). Commentaire dans Kl. WESSEL, L'art copte. L'art antique de la Basse-époque en Égypte (tr. M. EEMANS), Bruxelles, Meddens, 1964, p. 161. À noter que l'authenticité de ce bas-relief a été mise en doute comme me le rappelle aimablement le Dr Eva Haustein-Bartsch, conservateur de l'lkonen-Museum. Jusqu'à preuve du contraire, nous continuons néanmoins à le considérer comme authentique. Il existe d'autres exemples de divinités païennes dotées d'une croix dans l'art copte, ainsi une divinité à nimbe crucifère reproduite dans P. DU BOURGUET, L'art copte, Paris, Albin Michel, 1968 (L'art dans le monde), p. 83, Fig. 15.
427Si l'on se place d'un point de vue stylistique, notons que le modelé et l'expression des Sirènes sont assez sommaires bien que les écailles des queues soient tracées avec insistance. Malgré toute la maladresse de l'exécution, cette composition ne manque pas de charme grâce aux courbes divergentes des queues et des rameaux. La souplesse de ces formes atténue la rigoureuse symétrie de la composition.
428C'est du moins ce que prétend El DOLGER, « Beitrage zur Geschichte des Kreuzzeichens », Jahrbuch für Antike und Christentum, 6, 1963, p. 34 (n. 138 et 139). À cet égard, il rejette l'interprétation que J. TAMBORNINO avait donnée d'un texte assez ambigu d'Origène (ln Exod. hom., 6,8) qui témoignait, selon lui, de l'existence de cette pratique (J. TAMBORNINO, De anti- quorum daemonismo, Giessen, Töpelmann, 1909 (Religionsgeschichtliche Versuche und Vorarbeiten VII, 3), p. 105. Les petites croix portées par les Sirènes coptes – dont F.J. DÖLGER ignorait l'existence – apportent un nouvel élément au dossier.
429V. infra, p. 158 sq.
430A.A. BARB, « Antaura, the Mermaid and the Devil's Grand Mother », Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, 29, 1966, p. 1-23. L'auteur évoque par ailleurs la curieuse fresque de Baouît où la diablesse Alabasdria, exorcisée par saint Sissinios est accompagnée de sa fille Antaura who looks exacly as nowadays we picture a pretty mermaid (p. 7) et d'un centaure. La ressemblance entre ces démones et les Sirènes avait déjà été relevée par W. DEONNA, « La Sirène, femme-poisson », Revue archéologique, 28, 1927, p. 24-25.
431V. infra, p. 75-77.
432Paris, B.N., lat. 12048, fol. 1 v° (c. 790).
433Notre allégation tient évidemment de la boutade: en effet les Pères auraient très bien pu tirer parti des connotations négatives attribuées aux instruments de musique utilisés par les femmes de mauvaise vie (la flûte et la cithare, principalement), pour accentuer encore l'antiféminisme de leurs propos... Les clercs du Moyen Âge ne se priveront pas de le faire (v. infra, p. 109 n. 85). Sur la symbolique des instruments à l'époque des Pères, et sur la manière dont la musique instrumentale était appréciée par eux, voir not. Solange CORBIN, L'Église à la conquête de sa musique, Paris, NRF Gallimard, 1960, p. 47-50, 97, 197... et sa bibliographie; v. aussi R. HAMMERSTEIN, Die Musik der Engel. Untersuchungen zur Musikanschauung des Mittelalters, Berne. Munich, Francke, 1962, p. 100-115 (Commentaires de passages très significatifs de Jean Chrysostome, de Basile...).
434Karol., 3, 23 (éd. H. BASTGEN, dans M.G.H., Leges sectio III. Concil. II (suppl. Libri carolini), 1924, p. 151-152).
435Hraban., Univ., 22, 7 (P.L., 111, 1852, col. 197 D - 198 A). Sur cette œuvre, v. Élisabeth HEYSE, Hrabanus Maurus' Enzyklopädie « De rerum naturis ». Untersuchungen zu den Quellen und zur Methode der Kompilation, Munich, 1969 (Münchener Beiträge zur Mediävistik und Renaissance-Forschung, IV). Sur la survie d'Isidore du VIIe au IXe siècles, v. Aug. Ed. ANSPACH, « Das Fortleben Isidors im VII. bis IX. Jahrhundert », Miscellanea Isidoriana. Homenaje a S. Isidoro de Sevilla en el XIII centenario de su muerte, Rome, Typis pontif. univers. Gregor., 1936, p. 322-356. Voir aussi p. 28-31 (bibliog. concernant l'utilisation de ses œuvres au Moyen Âge).
436Remig., Boëth. (éd. E.T. SILK, Saeculi noni auctoris in Boetii Consolationem philosophiae commentarius, Rome, 1935 (Papers and Monographs of the American Academy in Rome, 9), p. 317-318 (append.). V. aussi P. COURCELLE, « La culture antique de Remi d'Auxerre », Latomus, 7, 3-4 GuIll.-déc. 1948), p. 247-254.
437Une glose remontant au moins au IXe ou au Xe siècle les présente en tout cas comme telles : Serenes monstra maritima, parti[m] fer[a]e, partim virgines. V. G. GOETZ, Corpus glossariorum latinorum, Amsterdam, Hakkert, t. V, 1965 (éd. orig. Leipzig, Teubner, 1888-1923), p. 513.
438Isid., Etym., 11, 3, 31 (réf. supra II, n. 161).
439Ps. Fredeg., Chron., 2, 9 (éd. B. KRUSCH, M.G.H., Script. rer. merov. II, 1888, p. 47).
440Myth. I Vat., 42 et 183 et Myth. II Vat. 123 (éd. P. KULCSÁR, C.C.S.L., 91e, 1987, respect. p. 20, 72 et p. 189-190). Voir Kathleen O. ELLIOTT et J.P. ELDER, « A critical Edition of the Vatican Mythographers », Transactions of the American Philological Association, 78, 1947, p. 189-203.
441Paris, Louvre (inv. n°OA 9064). Areobindus fut consul à Constantinople en 506. Le revers du diptyque fut travaillé en France, à Tours peut-être, dans la 1ère moitié du IXe siècle. V. W.F. VOLBACH, Elfenbeinarbeiten des Spätantiken und des frühen Mittelalters, Mayence, Verlag des Römisch-Germanischen Zentralmuseums, 1952 (Römisch-Germanisches Zentralmuseum zu Mainz. Katalog 7), p. 26, n°12 et pl. 61 Fig. 12.
442À noter qu'Augustin., Civ. Dei, 16, 8 considérait les hommes monstrueux (sciapodes, cyclopes...) comme des descendants d'Adam. À cet égard, la disposition qu'a adoptée le sculpteur du diptyque pourrait donner l'impression que les Sirènes et les centaures appartiennent aussi à son lignage. Cela n'est pourtant pas évident : d'une part les théories d'Augustin sur ce point étaient loin d'être partagées par tous à l'époque ; d'autre part, les Sirènes et les centaures n'appartiennent pas aux races humaines monstrueuses, celles-ci étant traditionnellement conçues sans tératologie. Il faut plutôt ranger ces cas-limites parmi les animaux fabuleux, les « monstres » authentiques. Sur la distinction hommes/animaux monstrueux, voir not. J. Block FRIEDMAN, The monstruous Races in medieval Art and Thought, Cambridge Mass., Harvard Univ. Press, 1981, p. 1-2 ; éventuellement aussi Anne CAZENAVE, « Hommes et animaux dans le Moyen Âge chrétien », Hommes et bêtes. Entretiens sur le racisme (dir. L. POLIAKOV), Paris, Mouton, 1975 (Le Savoir historique, 11), p. 161-165. À noter toutefois que des monstres comme Grendel et sa mère dans le Beowulf, sont considérés comme descendants d'Adam (voir à cet égard C. DONAHUE, « Grendel and the clana Caïn », The Journal of Celtic Studies, 1, 2, 1950 et d'une manière plus générale sur ces deux êtres, les références notées en infra n. 77, surtout l'article de J.R.R. TOLKIEN not., aux p. 41-43 ; v. aussi les synthèses de B. Roy, « En marge du monde connu : les races de monstres », Aspects de la marginalité au Moyen Âge, . Montréal, Les éditions de l'Aurore, 1975 (Institut d'études médiévales), p. 71-80 et de Cl. LECOUTEUX, Les monstres dans la pensée médiévale européenne. Essai de présentation, Paris, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, 1993 (Cultures et civilisations médiévales, X).
443Réf. infra n. 57.
444Kassel, Landesbibl., 2° ms. phys. et hist. nat. 10, fol. 38 v° (Fulda? Xe s.). Repr. de la miniature dans Das erste Jahrtausend Kultur und Kunst im werdenden Abendland an Rhein und Ruhr (dir. V.H. ELBERN), Düsseldorf, L. Schwann, 1962, Fig. 261. Voir par ailleurs le centaure portant la centaurée peint dans le ms. Oxford, Bodl. Lib. Ashmole 1462 (anglo-normand, XIIIe s.) reproduit dans Ch. SINGER, « The Herbal in Antiquity and its transmission to later Ages », The Journal of Hellenic Studies, 47, 1927, pl. IX. Sur Chiron médecin, connaisseur des vertus des simples, v. L. VON SYBEL, art. Cheiron, dans ROSCHER, t. I, 1, 1884-1890, col. 888-892. V. aussi Jacqueline LECLERCQ(-MARX), « De l'art antique à l'art médiéval. À propos des sources du Bestiaire carolingien et de ses survivances à l'époque romane », Gazette des Beaux-Arts, 113 (févr. 1989), p. 61-66.
445Intellectuels et artistes dans l'Europe carolingienne (IXe-XIe siècles), Auxerre, Musée d'Art et d'Histoire, 1990, p. 251, d'après H. CLAUSSEN, Kloster Corvey, Munich, 1985 (Grosse Baudenkmiiler).
446Bruxelles, B.R. 10066-77, fol. 146 v° (Région mosane? Région de Reims ou de Laon? 2e 1/2 du Xe s.). Ce recueil composite contient, outre le Physiologus (fol. 140 r°-156 v°) plusieurs textes d'époques diverses parmi lesquels se trouve une Psychomachie de Prudence (fol. 112 r°-139 r°) appartenant aussi au noyau primitif. Parmi la bibliographie citée par A. VON EUW dans le catalogue de l'exposition Rhin-Meuse. Art et Civilisation 800-1400, Cologne-Bruxelles, 1972, p. 225, retenons not. J. STIENNON, « Les manuscrits à peintures de l'ancienne bibliothèque de l'abbaye Saint-Laurent de Liège », Saint-Laurent de Liège, église, abbaye et hôpital militaire. Mille ans d'histoire (éd. et intr. Rita LEJEUNE), Liège, 1968, p. 138-139. V. en outre H. SILVESTRE, « A propos du Bruxellensis 10066-77 et de son noyau primitif », Miscellanea codicologica Fr. MASAI, Gand, 1969, t. I, Story-Scientia, (Les publications de Scriptorium, 8), p. 131-156 qui s'attache à étayer l'hypothèse proposée jadis par Fr. MASAI, qui situait l'origine du manuscrit dans la région de Reims ou de Laon. Brève étude iconographique dans Jacqueline LECLERCQ-KADANER(-MARX), « B.R. 10074. Physiologus de naturis animalium et bestiarum », Annales. Fédération des Cercles d'Archéologie et d'Histoire de Belgique. Congrès de Huy 18-22 août 1976, XLIVe session, t. III, 1978, p. 790-798.
447La version du Physiologus contenue dans le manuscrit s'apparente en partie à la version B, en partie à la version Y. V. le tableau de concordance, et les intéressantes remarques de H. SILVESTRE, dans l'article cité dans la note précédente (spec. p. 140-143). Édition sommaire du texte par Ch. CAHIER dans Ch CAHIER et A. MARTIN, Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature, Paris, Vve Poussielgue-Rusand, t. II, 1851, p. 107-230 ; t. III, 1853, p. 203-285 ; t. IV, 1856, p. 57-70. Le passage consacré aux Sirènes et aux centaures se trouve t. II, p. 173-175.
448En fait, l'iconographie de chaque dessin est originale: aux côtés des animaux ou des pierres décrits dans le Physiologus, l'artiste a systématiquement figuré les interprétations allégoriques que leurs mœurs ou leur nature suggèrent. Ainsi les concordances sym- boliques réservées d'ordinaire au texte sont ici traduites graphiquement. Le B.R. 10066-77 est l'unique Physiologus latin qui nous soit parvenu, à présenter un tel caractère. Seul le ms. Smyrne B.8 (aujourd'hui détruit), du XIe siècle, renfermait aussi des allé- gories picturales. Mais l'illustration de ces manuscrits ne révèle aucune origine commune, les textes respectifs appartenant par ailleurs à des versions tout à fait différentes du Physiologus.
449Entre les deux hommes figure le mot potestas, l'enjeu sans doute de leurs manœuvres.
450Sur le Sagittaire au lièvre dans les représentations du Zodiaque, v. W.H. ROSCHER, art. Kentauren, dans ROSCHER, t. II, 1, col. 1057 ainsi que Jacqueline LECLERCQ(-MARX), De l'art antique à l'art médiéval, p. 61-66.
451Respectivement Phot., Lex., s.v° Σερηνας (éd. S.A. NABER, Amsterdam, Hakkert, 1965 (réimp. anast. éd. 1864-65), t. II, p. 149) et Suid., Lex., s.v° Σερηνας (éd. A. ADLER, p. 346, 17) qui reproduit mot à mot le libellé de Photios et le complète.
452Etym. Magn., s.v° 'Aπτερα, Πτερoεντα (éd. corrigée de E SYLBURG par J.A.G. WEIGEL et F.Ch. DÜRRÜ, Leipizig, 1816, p. 121 et p. 694).
453A. XYNGOPOULOS, πηλινoν βυμιατηρoν 'Aρχαιoλoγιχη 'Eφημερις , 1930, p. 127-140 dénie toutefois ce nom aux femmes/hommes-oiseaux qui ornent quelques bas-reliefs byzantins dont les plus anciens remontent au Xe siècle. D'après cet auteur, il ne s'agirait pas de « Sirènes » à proprement parler mais de simples « oiseaux à tête humaine » qui auraient été copiés originellement d'après des œuvres musulmanes évoquant le paradis d'Allah. Cette hypothèse assez convaincante, se fonde sur des critères stylistiques et chronologiques. Toutefois, en l'absence d'éléments probants, il nous semble préférable de continuer à appeler ces femmes-oiseaux byzantines, « Sirènes ». Sur l'une d'elles, sculptée sur un bas-relief du Xe siècle (Athènes, Musée byzantin), v. Ch. DELVOYE, l'Art byzantin, Paris, Arthaud, 1967 (Art et Paysages, 27), Fig. 152 « Lutte contre un dragon en présence d'une Sirène ».
454Paris, B.N. grec 923, fol. 143 v° (Rome, IXe siècle). Bibliog. et repr. dans May VIEILLARD-TROÏEKOUROFF, « Sirènes-poissons carolingiennes », Cahiers archéologiques, 19, 1969, p. 78 n. 48 et Fig. 15.
455Éd. Fr. PFISTER, dans Beiträge zur klassischen Philologie 61, Meisenheim am Glan, Hain, 1976, p. 380-393, édition récente qu'appelait de ses vœux E PORCIA, « Note per una rilettura del Liber monstrorum ». Università di Bari, Annali della Facolta di Lettere e Filisofia, 15, 1972, p. 317-338. Traduction italienne (d'après l'éd. de M. HAUPT) et commentaires stimulants de C. BOLOGNA, Milan, Bompiani, 1977.
456Fr. BRUNHÖLZL, Histoire de la littérature au Moyen Âge (tr. H. ROCHAIS ; compI. bibliog. J.-P. BOUHOT), Turnhout, Brepols, 1990, t. I, 1, p. 148. Notice entière et bibliog., p. 148-150 et p. 274.
457M. MANITIUS, Geschichte der lateinischen Literatur des Mittelalters, Munich, Beek, t. I, 1911 (Handbuch der Klassischen Altertumwissenschaft IX, 2, 1), p. 114-118.
458Ann KNOCK, « The Liber monstrorum : an unpublished Manuscript and some Reconsiderations », Scriptorium, 32, 1978, t. 1, p. 19-28 : ... on the question of provenance, the new facts here adduced do not lead to any indisputable conclusions, but the picture revealed by the localisation of the manuscripts shows a manuscript tradition operating largely in Benedictine monasteries in Eastern France and modern Switzerland and South-west Germany. This lends support to either the Frankish theory or the Irish (several Irish foundations, like St Gallen, became Benedictine as the Irish influence faded), but gives no further encouragement to the theory of Anglo-Saxon origin favoured by the majority of scholars in the past. Until more is known about the sources, statements of the provenance of the Liber monstrorum must remain largely hypothetical. (p. 28).
459Voir surtout E. FARAL, La queue de poisson des Sirènes, p. 447-452 qui complète sur ce sujet M. MANITIUS et M. HAUPT.
460Texte latin p. 381 de l'éd. Fr. PFISTER.
461Éd. W. BOER (1953) reprise intégralement dans Beiträge zur klassischen Philologie 50, Meisenheim am Glan, Hain, 1973, p. 116a et p. 118a.
462Sur cette influence précise, v. not. E. FARAL, La queue de poisson des Sirènes, p. 494-495.
463Ibid., p. 495. Vers 1240, en tout cas, Barthélemy l'Anglais, De genuin. rerum cael. (réf. infra IV, n. 2) confondait complètement les Sirènes et les femmes aquatiques de la Lettre d'Alexandre à Aristote. Il citait d'ailleurs expressément l'Histoire d'Alexandre le Grand comme source de la dernière partie de sa notice sur les Sirènes : (...) Haec dulcedine cantus facit dormire navigantes, quos cum viderit consopitos, ad navem accedit, et quam poterit repere secum ducit, et, perferens ipsam ad locum siccum, primum secum coire cogit ; quod si noluerit vel non poterit, illum perimit et ejus carnes devorat et transglutit. De talibus monstris legitur in Historia Alexandri Magni.
464Karol. 3, 23 (réf. supra, n. 1). Radbert., Epist. 6 (éd. E. DUEMMLER, dans M.G.H., Epist. VI. Epistulae karolini aevi, 4, 1925, p. 139) : les allusions à Scylla et aux Sirènes sont proches l'une de l'autre. Chez Dungal Scott., Epist. 6 (éd. E. DUEMMLER, dans M.G.H., Epist. IV. Epistulae karolini aevi, 2, 1895, p. 581) et dans des vers anonymes (éd. E. DUEMMLER, dans M.G.H., Epist. VI. Epistulae karolini aevi, 4, 1925, p. 182) écrits vers 870 pour être placés à l'entrée d'un réfectoire, elles se suivent. Cette association se trouvait déjà chez Jérôme, In Es., 13, 11-22 et chez Isidore, Etym., 11, 3, 32.
465E. FARAL, La queue de poisson des Sirènes, p. 476-478.
466B. TEYSSÈDRE, Le Sacramentaire de Gellone et la figure humaine dans les manuscrits francs du VIIIe siècle. De l'enluminure à l'illustration, Toulouse, E. Privat, 1959 (Visions méridionales), p. 59-60.
467May VIEILLARD-TROÏEKOUROFF, Sirènes-poissons carolingiennes, p. 62.
468V. supra I, n. 65.
469May VIEILLARD-TROÏEKOUROFF, Sirènes-poissons carolingiennes, p. 61. P. FRANCASTEL, « Sculpture gallo-romaine et sculpture romane », Revue archéologique, 22, 1944, p. 134-149 et Marie DURAND-LEFÈBVRE, Art gallo-romain et sculpture romane. Recherche sur les formes, Paris, Laurens, 1937 ont sommairement évoqué tous deux l'influence des tritones gallo-romaines sur les Sirènes-poissons romanes en négligeant – et c'est regrettable – les intermédiaires carolingiens.
470Ce bas-relief, provient du cimetière de l'abbaye Saint-Victor à Marseille. É. ESPÉRANDIEU (supplém. R. LANTIER), Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine, Paris, Imprimerie nationale, t. I, 1907, n° 65.
471É. ESPÉRANDIEU, op. cit., t. III, 1910, n° 1866.
472Ce trophée naval commémore peut-être la victoire d'Actium. En tout cas, il date du début du règne d'Auguste. Les reliefs, très mutilés, permettent néanmoins de voir qu'un aigle surmonte la tritone. V. G. PICARD, « Sur la composition et la date des trophées de Saint-Bertrand-de-Comminges », Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres, janv.-fév. 1942, p. 11.
473Type de figures fréquentes surtout dans la 2e moitié du IIe siècle apr. J.-C. Voir not. F. OSWALD, Index of Figure-types on terra sigillata. Samiam Ware, Londres, The Gregg Press Limited, 1964 (éd. orig. 1936-1937), pl. II, figs 15 (La Graufesenque), 23A et 23B (La Madeleine), 21 et 19 (Lezoux). Les trois premiers exemples renvoient à des triton(e)s à une queue, les deux derniers à des tritones bifides. Figures d'anguipèdes sur la même planche, not. figs 24 et 30. Voir aussi J.A. STANFIELD et Grace SIMPSON, Central Gaulish Potters, London, University of Durham, 1958, pls 63, 69, 101, 102, 109, 111, 125, 127, 138, 147, 148, 149, 152... (tritons bifides).
474F. BENOÎT, « La victoire sur la mort et le symbolisme funéraire de l'anguipède », Latomus, 8, 3-4 (juil.-déc. 1949), p. 263, démontre que l'anguipède assumait parfois une fonction psychopompe... à l'égal des Sirènes antiques. Argumentation développée dans un cadre plus général chez le même, Les mythes de l'outre-tombe. Le cavalier à l'anguipède et l'écuyère Epona, Bruxelles, éd. Latomus, 1950 (Collection Latomus, 3). Voir aussi, not. pour la bibliographie W. MÜLLER, Die Jupitergigantensäulen und ihre Verwandten, Meisenheim am Glan, Hain, 1975 (Beiträge zur klassischen Philologie, 66).
475Réf. v. infra, p. 82 et n. 57.
476Sirenes. Sunt serpentes cristati et alati velut alii pisces marini in specie muliebri, v. Gloss. in Es., 13, 22 (P.L., 113, 1852, col. 1253 A).
477Les œuvres mentionnées dans cette liste ont déjà été réunies et décrites par May VIEILLARD-TROÏEKOUROFF, Sirènes-poissons carolingiennes, p. 68-69, à l'exception du Psautier d'Utrecht. D'une manière générale, nous avons adopté la chronologie et la localisation proposées par J. PORCHER dans J. HUBERT, J. PORCHER, W.F. VOLBACH, L'Empire carolingien, Paris, Gallimard-NRF, 1968 (L'Univers des Formes).
478V. not. J. PORCHER, « Les manuscrits à peinture », dans J. HUBERT, J. PORCHER, W.F. VOLBACH, L'Europe des invasions, Paris, Gallimard-NRF, 1967 (L'Univers des Formes), p. 188 sq. Voir aussi les deux volumes consacrés l'un au texte, l'autre aux tables et aux indices dans la collection Corpus Christianorum (Ser. lat. t. CLIX et CLIXA), parus en 1981. Les Sirènes de ce manuscrit ont inspiré à B. TEYSSÈDRE un chapitre intitulé Mulier formosa supeme dans son ouvrage cité supra n. 33. Ce titre est toutefois maladroit, la formule ayant été appliquée par Horace (Hor., Ars, 1, 4) à une sorte de chimère, comme le début du texte le laisse entendre.
479J. DESHUSSES, auteur de l'introduction du deuxième volume consacré au manuscrit (réf. supra, n. 45 = t. CLIXA) refuserait d'y reconnaître la Vierge, bien qu'une inscription l'identifie formellement : « À cette page est représenté un curieux personnage, revêtu d'un vêtement à douze cases pouvant évoquer l'ephod du prêtre lévitique : il porte un encensoir. À côté de lui, la légende Sancta Maria laisse rêveur » (p. XII).
480Martin de Braga, Corr., 10 (éd. C.W. BARLOW, New Haven, Yale Univ. Press, 1950 (Papers and Monographs of the American Academy in Rome, XII), p. 188) préconise en effet le signe de croix contre leurs maléfices ainsi que ceux des « neptunes », « nymphes » et « dianes ».
481The Book of Kells. With a Study ofthe Manuscript by Françoise HENRY, Londres, Thames and Hudson, 1974. D'après l'auteur, il n'y aurait pas de rapport entre le texte et l'illustration des fols 201 r° et 213 r° (p. 175). Lire avec intérêt le chapitre intitulé « The Repertoire of Ornament », p. 205-210. Pour E. RYNNE, « Drolleries in the Book of Kells », The Book of Kells. Proceedings of a conference at Trinity College Dublin. 6-9 sept. 1992 (éd. F. O'MAHONY), Cambridge, Scolar Press, 1994, p. 318-319, les Sirènes doivent être uniquement considérées comme des « drôleries ».
482V. Abbé V. LEROQUAIS, Les psautiers manuscrits des bibliothèques publiques de France, Mâcon, Protat Frères, t. II, 1941, p. 112-113.
483May VIEILLARD-TROÏEKOUROFF, Sirènes-poissons carolingiennes, p. 70.
484Der Stuttgarter Bilderpsalter. Bibl. Fol. 23, Stuttgart, E. Schreiber, 1965. t. 1. Fac simile ; t. II. Untersuchungen (J. ESCHWEILER, B. FISCHER, H.J. FREDE, Florentine MÜTHERICH), p. 122, 126, 129 et p. 105. Voir en outre le chapitre intitulé « Die Stellung der Bilder in der frührnittelalterlichen Psalterillustration », p. 151-222 dans lequel Florentine MÜTHERICH aborde le problème des sources iconographiques.
485Sur cet attribut étranger à l'iconographie antique, v. Suzy DUFRENNE, Les illustrations du Psautier d'Utrecht, p. 80 (réf. infra, n.54).
486May VIEILLARD-TROÏEKOUROFF, Sirènes-poissons carolingiennes, p. 72 n. 38 in fine.
487Suzy DUFRENNE, Les illustrations du Psautier d'Utrecht. Sources et apport carolingien, Paris, Éd. Ophrys, 1978 (Association des publications près les Universités de Strasbourg, fasc. 161), p. 75 n. 39.
488E.T. DEWALD, The Illustrations of the Utrecht Psalter, Princeton Univ. Press, s.d. (Illuminated Manuscripts of the Middle Ages), p. 45. Sur l'iconographie des personnifications des eaux dans ce psautier et dans d'autres manuscrits carolingiens, v. aussi Suzy DUFRENNE, Les illustrations du Psautier d'Utrecht, p. 75-76.
489Attribut traditionnel de Téthys.
490O. HOMBURGER et Ch. VON STEIGER, Physiologus Bernensis. Voll – Faksimile – Ausgabe des Codex Bongarsianus der Burger-bibliothek Bern, Bâle, Alkuin Verlag, 1964 (avec commentaires et transcription du texte latin et traduc. anglaise). Étude stylis- tique dans Helen WOODRUFF, « The Physiologus of Bern. A Survival of Alexandrin style in a 9th Century Manuscript », The Art Bulletin, 12, 1930, p. 226-253 et dans D. TSELOS, « A Greco-Italian School of Illuminators and Fresco Painters. Its Relations to the principal Reims Manuscripts and to the Greek Frescoes in Rome and Castelseprio », The Art Bulletin, 38, 1956, p. 5-13. Ces auteurs mettent bien en évidence les influences hellénistiques et byzantines décelables dans les miniatures.
491Sur cet attribut, aux mains des centaures et des Sirènes, v. supra, p. 72 et n. 11.
492Notons encore, en ce qui concerne les manuscrits, une petite femme-poisson sans poitrine ni bras (mais aux longs cheveux) au fol. 2 r° du Beatus de Gérone (Cath. de Gérone, ms. 7, San Salvador de Tabara, 975), à moins que la « Sirène » ne soit une adjonction postérieure...). Nous avons également remarqué deux ichtyocentaures, fort proches morphologiquement des tritons au fol. 6 v° de l'Évangéliaire de Loisel et au fol. 15 v° de l'Évangéliaire de Gandersheim (milieu du IXe siècle) : ils portent également un rameau d'une main!
493May VIEILLARD-TROÏEKOUROFF, Sirènes-poissons carolingiennes, p. 77 et n. 43-46.
494D.A. MACKENZIE, « A Celtic God on a Scottish sculptured Stone », Proceedings. Society of Antiquaries of Scotland, 63, 1929, p. 196-213 (l'interprétation de R. ALLEN est rappelée p. 196). V. aussi S. CRUDEN, The early Christian and Pictish Monuments of Scotland, Edimburg, 1957, p. 19.
495Anne Ross, Pagan Celtic Britain. Studies in Iconography and Tradition, Londres, Routledge and Kegan, 1967, p. 244 sq. et Mirandé. GREEN, Celtic Goddesses. Warriors, Virgins and Mothers, Londres, British Museum, 1995, not. p. 40 sq. et p. 70 sq. Sur leur rapport avec l'eau, v. A. Ross, op. cit., p. 219-244, 247 et 268. Réf. et bibl. dans T.P. CROSS, Motif Index of early Irish Literature, Bloomington (Ind.), Indiana Univ., 1952 (Indiana Univ. Public. Folklore Series, 7), rubrique A 132.6.2 (« Goddess in form of bird »).
496Un autel de niveau souterrain de ce temple porte en effet cette inscription. V. Anne Ross, Pagan Celtic Britain, p. 223.
497Ibid., p. 223. Cormac est un écrivain irlandais du IXe s.
498R.S. LOOMIS, « Morgain la Fée and the Celtic Goddesses », Speculum, 20, 2 (avril 1945), p. 192.
499G. GOETZ, Corpus glossariorum latinorum, t. V, p. 150, ligne 26 et p. 245 ligne 5.
500Greg., Mor., 29 : (...) lamia etenim humanum habere dicitur faciem, sed corpus bestiale.
501Réf. et bibl. dans J. VOISENET, Bestiaire chrétien, p. 287.
502« (...) très jolie (est) la jeune fille qui vient sur les vagues de grandes mers » dit même Cú Chulainn à son propos. Cité par Chr. J. GUYONVARC'H, Le Cycle mythologique irlandais, dans Le Patrimoine littéraire européen, t. III. Racines celtiques et germaniques, Bruxelles, De Boeck Univ., 1992, p. 194.
503Le voyage de Mael Duin fut sans doute composé, dans sa forme actuelle, dans la 1ère moitié du XIe siècle mais le fond utilisé est beaucoup plus ancien. Passage de l'île enchantée, p. 493 de l'éd. de W. STOKES, « The Voyage of Mael Duin », Revue celtique, 9, 1888. Les oiseaux doués de voix représentaient les âmes des défunts, selon une croyance propre au folklore irlandais : Navigatio Sancti Brendani (éd. C. SELMER), Notre Dame (Indiana), Philipp Moore, 1959 (Publications in mediaeval Studies. The University of Notre Dame, 16), p. 86.
504W. STOKES, The Voyage of Mael Duin, p. XXIV. V. aussi infra, n. 73.
505Notons que dans la version haut-allemande de la Navigation de saint Brendan, v. 661-666 (éd. C. SCHRODER, Erlangen, Besold, 1871, p. 65) les Sirènes sont évoquées nommément dans un contexte qui rappelle celui de l'Odyssée :
Darnâch vûren sie vurbaz,
dô hôrtensie ein merwunder daz,
was ein Sîrên genennet :
wer des stimme irkennet
der mûz, vor vreuden slâfen durch nôt. 665
von dem kumt mancher in den tôt.
506Dans le cas de l'Imram Mael Duin, les parallèles avec l'Odyssée sont même qualifiés, par W. STOKES, de rather hazy and indirect et uniquement mis en rapport avec les épisodes du Cyclope et des Phéaciens (p. XXIV n. 17).
507Réf. et bibliog. dans T.P. CROSS, Motif Index of early Irish Literature, rub. B 53.0.1 (« Siren in mermaid form ») et B. 81 à B. 81.11 (« Mermaid »).
508Tr. littéraire P.W. JOYCE, Old Celtic Romances, Dublin, Gill and Macmillan, 1879, p. 101 ; Th.M. CHOTZEN, « Emain Ablach-Insula Avallonis – Île d'Avalon », Études celtiques, 42, 1948, p. 272 remarque en outre que « Liban paraît avoir été, pour les Irlandais, un nom caractéristique pour les fées aquatiques ».
509Sur la forme même du nom « Muirgen » et ses implications, voir le compte-rendu de J. MARX, La légende arthurienne et le Graal, Paris, P.U.F., 1952 par J. VENDRYES, Études celtiques, 62, 1953-54, p. 365.
510Beowulf, v. 1519 (éd. P. OLIVERO, tr. C. MONNET, Turin, Società editrice internazionale, 1940, p. 102-103). J.R.R. TOLKIEN, « Beowulf : The Monsters and the Critics », Proceedings of the British Academy, 22, 1936, p. 245-295, fait à son sujet d'intéressantes remarques. Il réunit not. p. 44 tous les noms qui lui sont attribués dans le poème : She is wif (woman), ides (lady), aglaecwif (monster-woman) ; and rising to the inhuman : merewif (sea-woman), brimwylf (seawolf), grundwyrgen (bottom-monstress). Il ne faut toutefois pas perdre de vue que la mère de Grendel habite un étang, un lac non la mer. Voir aussi Nora K. CHADWICK, « The Monsters in Beowulf », The Anglo-Saxons (dir. P. CLEMOES), Londres, 1959, p. 171-203. C'est R.E. KASKE, Beowulfand the Book of Enoch, p. 428 qui a le premier mis en relation la mère de Grendel et les Sirènes en attirant notamment l'attention sur des particularités communes de leur ascendance et en renvoyant aux gloses germaniques du latin sirena: This whole pattern, implicitly associating Grendel's mother with the daughters-of-men-turned-Sirens in the Book of Enoch, finds a touch of lexical support within Beowulf itself, in the description of her as merewif (1519) ; though this compound seems to occur nowhere else in the corpus of Old English, the partial parallel meremen or meremenen (litterally «sea-maid ») appears in several Old English glosses as the definition of Sirena. And in terms of poetic emphasis, the identification of Grendel and his mother as giant and Siren respectively seems favored by the poet's introduction of Grendel as ruler of the moors and fens (...) and of his mother as defender of the waters (...).
511Beowulf [de] M. HEYNE et L. SCHÜCKlNG (dir. Else VON SCHAUBERT), Paderborn, F. Schöningh, 1953 (17e éd.) (Bibliothek der ältesten deutschen Literatur Denkmäler, 3), t. III, p. 150.
512J. BOSWORTH, T. Northcote TOLLER, A. CAMPBELL, An Anglo-saxon Dictionary based on the Manuscript Collections of J.Bosworth, Oxford, Univ. Press, 1972 (réimp. anast. éd. 1882-1921), p. 636.
513Die Althochdeutschen Glossen (éd. E. VON STEINMEYER et E. SIEVERS), Berlin, Weidmann, 1879, t. I, p. 602, 619, t. IV, p. 97, 160, 230, 261... À ce sujet, V. aussi E. MOGK, art. « Meerweiber », dans Reallexikon der germanischen Alterhemskunde (dir. J. Hoops), Strasbourg, Trübner, t. III, 1915-16, p. 205-206, et J. GRIMM, Deutsche Mythologie, Berlin, Dümmler, t. l, 1875, p. 360-361.
514Éd. E. VON STEINMEYER, dans Die kleineren althochdeutschen Sprachdenkmäler, Berlin, Weidmann, 1916, p. 127. Éd. reprise par Fr. MAURER dans Der altdeutsche Physiologus. Die Millstätter Reimfassung und die Wiener Prosa (nebst dem lateinischen Text und dem althochdeutschen Physiologus), Tübingen, Niemeyer, 1967 (Altdeutsche Textbibliothek, 67). Le passage des deux autres versions, consacré aux Sirènes et aux onocentaures se trouve p. 16-17. Sur les versions haut-allemandes du Physiologus, v. surtout N. HENKEL, Studien zum Physiologus im Mittelalter, p. 59-96. Il est toutefois intéressant de savoir que dans le cas de la littérature allemande, le déterminant « mer » qui entre dans la composition des mots merimenni/merminne, n'implique pas nécessairement une relation avec l'éléments aquatique. Selon Cl. LECOUTEUX, Les monstres dans la littérature allemande du Moyen Âge, t. n, p. 110, « mer » sert aussi bien à désigner « un être hybride, au sens propre une ondine, qu'une fée au sens figuré, hybride parce qu'elle appartient à deux univers différents, notre monde et celui des êtres supérieurs ».
515Vita Galli, 2, 11-12 (éd. E. DUEMMLER, M.G.H., Poet. n. Poetae latini aevi karolini, 2, 1884, p. 435-437). Réf. à plusieurs textes moyens-allemands où cette fois, il est nommément question de Sirènes dans N. HENKEL, Studien zum Physiologus im Mittelalter, p. 174. La question de l'influence des cultures du Nord, et particulièrement de la culture irlandaise sur l'élaboration du concept de la Sirène – poisson dans le Haut Moyen Âge est approfondie dans Jacqueline LECLERCQ-MARX, « Du démon ambivalent à l'héroïne compatissante : la Sirène médiévale entre monde antique, celtique et germanique », Ollodagos, 11, 1998, p. 59-72.
516J. VOISENET, Bestiaire chrétien, p. 298 et 299 arrive, par des voies quelque peu différentes, à des conclusions proches des nôtres : (la nouvelle Sirène) « a dû trouver dans cet espace "nordique" un terreau favorable à son éclosion et elle a bénéficié d'une tradition autochtone qui a pu s'exprimer, essentiellement dans l'iconographie, grâce à la fin de la "répression" cléricale du merveilleux au moment de la Renaissance carolingienne. Celle-ci aurait finalement favorisé la résurgence d'un substrat proprement occidental et permis une affirmation, "récupérée" par le christianisme, de la sensibilité "barbare" sur la sensibilité latine (...) ». Pour cet auteur également, il faudrait plus particulièrement voir dans la métamorphose de la Sirène, la conséquence de « la confrontation de deux éléments, l'un d'origine "méditerranéenne" et littéraire, l'autre d'origine "nordique" et figurative » (p. 299).
517Voir not. Margareth SCHLAUCH, « On Conall Corc and the Relations of old lreland with the Orient », The Journal of Celtic Studies, 12, 1950, p. 153-167. En conclusion : In any event, the frequent and various connections were important for Ireland and they occurred early enough to throw light on the Egyptian affinities of artistic and literary motifs, where these can be observed. Par la suite, les échanges culturels et religieux entre communautés coptes et irlandaises continuèrent notamment par l'intermédiaire des îles de Lérins. Sur l'influence de l'art copte sur l'art irlandais, voir plus précisément W.R. HOVEY, « Sources of the Irish Illuminative Art », Art Studies, 6, 1928, p. 105-120 ; Fr. MASAI, Essai sur les origines de la miniature dite irlandaise, Bruxelles, éd. Érasme, 1947 (Les Publications de Scriptorium, 1), p. 71 sq. ; K. WESSEL, L'art copte, p. 240-241.
518Bas-relief. Le Caire 44-070 (Ahnas, fin du IV' siècle apr. J.-C.). V. W. DEONNA, « La Sirène, femme-poisson », Revue archéologique, 28, 1927, p. 22-23 : « Sur la sculpture (...), la draperie, gauchement stylisée, rappelle le corps du poisson, son extrémité évasée devient leur queue, et les fruits semblent être des écailles. On peut se demander si une image de ce genre, mal comprise, n'a pas déterminé le motif de la Sirène à double queue ». Hypothèse reprise par J. ADHÉMAR, Influences antiques dans l'art du Moyen Âge français. Recherches sur les sources et les thèmes d'inspiration, Londres, The Warburg Institute, 1939 (Studies of Warburg Institute, 7), p. 184 et H. FOCILLON, L'art des sculpteurs romans. Recherches sur l'histoire des formes, Paris, Leroux, 1931 (Études d'art et d'archéologie), p. 208-209.
519Pour reprendre l'expression utilisée par W. DEONNA, v. supra n. 85.
520Il en est de même pour la femme-poisson nageant près d'une barque de pêcheur, figurée sur une applique en bronze de la fin du Ve siècle, découverte à Solberga (paroisse d'Askeby, Ostergotland) en Suède, ainsi que A. Andersonn a bien voulu nous le préciser. Sur l'influence générale de l'art sculptural romain sur l'art scandinave du Ve siècle, voir P. ANKER et A. ANDERSONN, L'art scandinave (tr. N. VAILLANT), Paris, Zodiaque, 1969 (La Nuit des temps, 28), t. I, p. 192.
521Le Sacramentaire de Gellone est, notons-le, tout imprégné d'influences coptes ; le Physiologus de Berne accuse des influences hellénistiques et byzantines. Voir supra, n. 57.
522May VIEILLARD-TROÏEKOUROFF, Sirènes-poissons carolingiennes, p. 67 : « Trois » (des écrivains qui ont évoqué les Sirènes et Scylla) sont des insulaires ; Corbie et St-Amand » (allusion à Paschase Radbert et à Milon) « sont de grandes abbayes du nord de la France, pénétrées d'influences insulaires. C'est dans ce milieu où avait peut-être été écrit le Liber monstrorum, et dans le milieu parisien, en rapports étroits avec le nord de la France, qu'apparaissent les premières illustrations de Sirènes-poissons ».
523En fait, la Sirène comme d'autres animaux fabuleux considérés comme réels, participait à cette mystique de la création à l'intérieur de laquelle W. VON DEN STEINEN a pertinemment situé la symbolique animale : « Altchristliche-mittelalterliche Tiersymbolik », Symbolon, 1964, p. 218-243. Sur l'« Inde », comme terre de « merveilles », voir not. J. Le GOFF, « L'Occident médiéval et l'Océan Indien : un horizon onirique », Pour un autre Moyen Âge. Temps, travail et culture en Occident : 18 essais, Paris, Gallimard, 1977 (Bibliothèque des Histoires), p. 280-298 : « ...grâce à la miniature et à la sculpture, à la littérature scientifique, didactique, romanesque et homélitique, l'image de l'Inde a largement pénétré dans la société de l'Occident médiéval et (...) n'a pas limité son audience et sa signification à une couche instruite. Elle est donc un témoignage de psychologie et de sensibilité collectives » (p. 280). Parmi les ouvrages cités en bibliographie, voir surtout R. WITTKOWER, « Marvels of the East. A Study in the History of Monsters », Journal of the Warburg and Courtauld Institute, 5, 1942, p. 159-197. Par ailleurs E. FARAL, « Une source latine de l'Histoire d'Alexandre. La Lettre sur les merveilles de l'Inde », Romania, 43, 1914, p. 198-215 met bien en évidence l'origine grecque et païenne des Lettres sur les merveilles de l'Inde ou de l'Asie dont il fait un élément important de l'influence de l'Orient sur l'Occident dès avant la rédaction du Liber monstrorum.
524Aethicus Ister, Cosmog. 66 et 21 (éd. O. PRINZ, dans M.G.H., Quellen zur Geistesgechichte des Mittelalters, XIV, 1993, p. 109, 5 et p. 172, 15). Ce curieux texte, rédigé peu après 768, témoigne d'emprunts directs ou indirects à Solin, Orose, Justin, Isidore de Séville... Sur cette œuvre complexe dont la paternité reste problématique, voir aussi la mise au point de Fr. BRUNHÖLZL dans son Histoire de la littérature latine du Moyen Âge, t. I, 1, p. 67-69 et p. 251-252.
525Benoît de Sainte-Maure, Roman de Troie, v. 28859 et v. 28866 (éd. L. CONSTANS, Paris, t. IV, 1908 (Société des anciens textes français, 54), p. 310 : « La en oï chanter cinc cenz» (...) « Plus en ocistrent d'un milier » !
526Éd. P. de WINTERFELD, dans M.G.H., Poet. IV. Poetae latini aevi karolini, 4, 1899, p. 244.
527Réf. v. supra, n. 31 (inscription destinée à être placée à l'entrée d'un réfectoire).
528Réf. v. supra, n. 3.
529Réf. v. supra, n. 7.
530Réf. v. supra, n. 6.
531Réf. v. supra, n. 3. V. aussi P. COURCELLE, L'interprétation évhémériste des Sirènes-courtisanes, p. 42-43.
532Ioh. Antioch., Chron., fr. 17 (éd. Th. MÜLLER, Fragmenta historicum Graecorum, Paris, Didot, 1868, p. 539). V. aussi supra, n. 18.
533Photios et l'auteur de la Souda attribuent toutefois ab origine aux Sirènes des formes semi-animales.
534W. VON CHRIST, Geschichte der griechischen Literatur (6e éd. refondue par W. SCHMID et O. STAEHLIN), Munich, Beck, t. II, 2, 1961 (Handbuch der Altertumwissenschaft, VII, 2/2), p. 1091. Sur l'importance relative de la Souda, v. P. HENRY : « Suidas : Le Larousse et le Littré de l'Antiquité grecque », Études classiques, 6, 1937, p. 155-162.
535Phot., Bibl., 190 (éd. R. HENRY, C. Byz., t. III, 1962, p. 67).
536Ibid., p. 64.
537Ibid., p. 70.
538V. supra I, p. 6-7.
539Ibid., p. 7.
540Ecbas., v. 941 (éd. K. STRECKER, dans M.G.H., Script. rerum Germanicarum, 1935, p. 33). Ce filandreux récit des aventures d'un veau échappé de l'étable, composé vers 930 à Toul, est le lointain ancêtre de l'épopée animale. Sur un autre usage métaphorique profane de l'évocation des Sirènes, v. Jos. Scot., Carin., 4 (éd. E. DUEMMLER, dans M.G.H., Poet. 1. Poetae latini aevi karolini, 1, 1881, p. 154). I. Poetae latini aevi carolini, 1881, p. 154).
541Aldh., Virg. (éd. R. EHWALD, dans M.G.H., Auct. antiq. XV, 1961 (réimp. anast. éd. 1919), p. 292).
542Dungal Scott., Epist. 6 (éd. E. DUEMMLER, dans M.G.H., Epist. IV. Epistulae karolini aevi, 2, 1895, p. 581).
543Ps.-Heracl., Apist., 2 (éd. N. PESTA, dans Mythographi graeci, B.T., III, 2 1902, p. 73-74).
544Radbert., Epist. 6 (éd. E. DUEMMLER, dans M.G.H., Epist. VI. Epistulae karolini aevi, 4, 1925, p. 139).
545Leutherius, dans Chart. Aldhelm. (éd. R. EHWALD, dans M.G.M., Auct. antiq. XV, 1961 (réimp. anast. éd. 1919), p. 507.
546Braulio, Epist. 25 (éd. J. MADOZ, Madrid, Consejo superior de investigaciones cientificas, 1941 (Biblioteca de antiguos escritores cristianos españoles, 1), p. 141.
547V. supra II, p. 64-65 et infra IV, p. 158-161.
548Papias, Elementarium doctrinae rudimentum (éd. de Venise, 1485); Barthélemy l'Anglais, De genuinis rerum caelestium, terrestrium et inferarum proprietatibus, 18,95 (éd. de Francfort, 1601, p. 1113); Vincent de Beauvais, Speculum naturale, 17, 129 (éd. de Douai, 1624, col. 1314 (réf. dans E. FARAL, op. cit. p. 492-493 et 496) prouvent que la tradition remontant à Jérôme, In Es., 13, 21-22 et à Isidore de Séville, Etym., 12, 4, 29 selon laquelle les Sirènes étaient des sortes de serpents ailés (réf. supra II, n. 36 et 38), était encore attestée au Moyen Âge. Il ne faudrait pas toutefois identifier comme des Sirènes, toutes les femmes-serpents que l'on trouve dans l'art roman. Bornons-nous ici encore à souligner la parenté entre les Sirènes et le serpent tentateur figuré parfois sous cette forme.
549Sur les Dicta Chrysostomi (origine française, vers l'an mille), l'une des cinq versions latines principales du Physiologus, v. l'utile mise au point de N. HENKEL, Studien zum Physiologus im Mittelalter, p. 29-34 et p. 42-47. Édition partielle de Fr. WILHELM, Denkmäler deutscher Prosa des 11. und 12. Jahrhunderts, Munich, t. II, 1960, p. 17-44 (repr. anast. éd. 1914-1916). F. SBORDONE, « La tradizione manoscritta del Physiologus latino », Athenaeum, 27, 1949, p. 259-270 donne une édition critique de six chapitres, dont celui consacré aux Sirènes et aux onocentaures, p. 268-269.
550Sur les traductions du Physiologus en langues vernaculaires, v. la synthèse de B.E. PERRY, art. Physiologus, dans R.E., t. XX, 1, XXXIX Halbband (1941), col. 1122-1127. Réf. aux plus anciennes versions allemandes, v. supra m, n. 81. Commentaires dans N. HENKEL, Studien zum Physiologus, p. 59-138 (partie. p. 59-96). Sur les tr. anglaises, v. L. FRANK, Die Physiologus-Literatur des englischen Mittelalters und die Tradition, Thèse, Tübingen, 1971. Sur les traductions françaises du Physiologus et sur les bestiaires, v. Florence Mc CULLOCH, Mediaeval Latin and French Bestiaries, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 1962 (University of North-Carolina : Studies in the Romance Languages and Literatures, 33). À noter que c'est de la version B interpolée d'Isidore – B-Is. – (éd. M.F. MANN, « Der Bestiaire divin des Guillaume le Clerc », Franzosische Studien, 6, 2, 1888, p. 19-59) que dépendent la plupart des bestiaires français. Revoir éventuellement supra II, n. 45, au sujet des anciennes versions de base.
551Ed. P.T. EDEN, Leyde, Brill, 1972 qui en donne, en outre, une traduction en anglais (§ De Sirenis, p. 60-61) et un commentaire. Cette version tire son nom de celui de Theobaldus, abbé du Mont-Cassin (1022-1035) auquel elle est parfois attribuée.
552Ibid., p. 75-76.
553Philippe de Thaün, Bestiaire, v. 1377-1414 (dérive de manuscrits de la version B-Is., éd. E. WALBERG, Genève, Slatkine, 1970 (réimpr. anast. éd. Paris-Lund, 1900), p. 51-52). La rubrique latine, peut-être composée par l'auteur (p. CI : « somme toute, je regarde la question de l'authenticité de l'élément latin du Bestiaire comme ouverte »), se trouve reproduite p. CVII. V. évent. M.F. MANN, « Der Physiologus des Philipp von Thaün und seine Quellen », Anglia, 7, 1884, p. 420-468, et 9, 1886, p. 391-434 et p. 447-450 ; E. FARAL, La queue de poisson des Sirènes, p. 483.
554E. FARAL, La queue de poisson des Sirènes, p. 483.
555Ibid.: textes et références précises, p. 460, 495-496, 500-501.
556Du moins dans certains manuscrits (les mss Paris, B.N. fr. 834 et B.N. fr. 944). Le Bestiaire de Pierre le Picard (avant 1218), dérive de manuscrits de la version B-Is. et comporte deux versions. Éd. Ch. CAHIER, Mélanges d'archéologie, t. II, 1851, p. 172-173.
557Jacques de Vitry, Historia orientalis seu hierosolymitana, 90 (éd. de Douai, 1597, p. 191).
558Honor. Aug., Spec. . (Hom. in Septuag.) (P.L., 172, 1854, col. 855 C - 857 A).
559Herrad of Hohenbourg, Hortus deliciarum (dir. Rosalie GREEN), Leyde, Brill, 1979 (Studies of the Warburg Institute, 36), t. II, p.367.
560V. infra, n. 178.
561Eustath., Hom. Gd. (réf. supra I, n. 22); Tzetzès, Chil. I. Hist. 14, v. 336 (éd. Th. KIESSLING, Leipzig, Vogel, 1826, p. 15) et du même, Schol. in Lykophr. Alex., 653, 715, 731 (éd. E. SCHEER, Berlin, Weidmann, t. II,1958 (réimpr. anast. éd. 1908), p. 217-218, 233, 235-36).
562Gesta Sancti Servatii, 3 (éd. F. WILHELM, Munich, Beek, 1910, p. 125). V. aussi infra, p. 118-119.
563Paris, B.N. lat. 3110, fol. 59 v° (term. ad quem: fin du XIe siècle). Éd., tr. et comm. dans Marie-Thérèse D'ALVERNY, « La Sagesse et ses sept filles, Recherches sur les allégories de la Philosophie et des Arts Libéraux du IXe au XIIe siècles », Mélanges F. Grat, t. I, 1946, p. 262 et p. 275-77.
564Geoffroy de Monmouth, Hist. reg. Brit., 1, 17 (éd. J. HAMMER, Cambridge Mass., The Mediaeval Academy of America, 1951 (The Mediaeval Academy of America, 57 », p. 34-35 et Gunth. Par., Orat., 3, 5 (P.L,. 212, 1855, col. 131).
565Wace, Roman de Brut, v. 735-737 (éd. 1. ARNOLD, Paris, Société des anciens textes français, t. I, 1938, p. 43).
566Bernard., Liber de modo bene vivendi, 57 (P.L., 184, 1854, col. 1285 : Sirena maris talis est sursum ex umbilico, qualis pulcherrima et formosa virgo : ab umbilico vero usque ad pedes talis sicut est piscis. Sirena habet caput virginis, et posteriora piscis).
567Alan. Ins., Planct. Nat., 212-213 (éd. N.M. HARING, Studi medievali, 3e sér., 19,2 (déc. 1978), p. 817). Sur la valeur théologique et morale du De planctu Naturae, v. évent. R.H. GREEN, « Alan of Lille's De planctu Naturae », Speculum, 31, 1956, p. 649-674. Sur Alain de Lille, v. Marie-Thérèse D'ALVERNY, Alain de Lille. Textes inédits. Avec une introduction sur sa vie et ses œuvres, Paris, Vrin, 1965 (Études de Philosophie médiévale, 52).
568E. FARAL, La queue de poisson des Sirènes, p. 481.
569V. supra, p. 94 et infra, p. 118-119.
570L'expression semihominesque pisces semipiscesque homines syrenas utilisée dans la Gesta Sancti Servatii rappelle en tout cas l'expression semibovemque virum semivirumque bovem d'Ovide (Ars, 2, 24 ou Fastes, 5, 380) reprise par Isid., Etym., lI, 3, 38 et Hraban., Univ., 22, 7.
571Not. dans le ms. Vich, Cath. archiv. 60, fol. 1 v° (1066) (Ill. 46). Cette représentation – le Christ sur l'arbre de Vie, Joseph d'Arimathie, une Sirène-poisson/serpent en contrebas – appartient en réalité à un manuscrit sans doute antérieur dont on a cousu un fragment au dit fol. I v°. Interprétation d'ensemble dans J.B. FRIEDMAN « Antichrist and Dante's Geryon », Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, 35, 1972, p. 117-118. Chapiteaux du XIe siècle comportant des Sirènes-poissons, v. infra, p. 215-216.
572Gervaise, Bestiaire, v. 306-307 (s'inspire des Dicta Chrysostomi). Éd. P. MEYER dans Romania, 1, 1872, p. 430 ; Florence Mc CULLOCH, Mediaeval Latin and French Bestiaries, p. 55-56 ; De Bestiis et aliis rebus, 2, 32 (éd. M.R. JAMES, The Bestiary, Oxford, 1928 (Roxburghe Club) sur le ms. Cambridge, Univ. Libr., ms. Ii 4, 26 préférable à celle de la P.L., 177, 1854, col. 78 (§ Sirenes). Commentaires intéressants sur les sources de la notice consacrée aux Sirènes – différentes versions interpolées du Physiologus, et des Étymologies d'Isidore de Séville – dans E. FARAL, La queue de poisson des Sirènes, p. 497-500. Seul le 1er Livre du De Bestiis et encore pas en entier, doit être attribué à Hugues de Fouilloy. Le 2e Livre qui a été postérieurement annexé au 1er n'est pas non plus de Hugues de St-Victor, auquel il a été souvent attribué. Le 3e Livre est une simple compilation des Collectanea rerwn memorabilium de Solin, de l'Hexaemeron d'Ambroise, des Étymologies d'Isidore de Séville, du Physiologus et du Livre II du même De Bestiis ! V. à ce sujet H. SILVESTRE, « À propos du Liber Tertius du De Bestiis et aliis rebus et d'un passage des Etymologiae (11, 2, 33) d'Isidore de Séville », Le Moyen Âge, 55, 3-4, 1949, p. 247-251. Sur les rap- ports entre le De Bestiis et le Physiologus, v. évent. El CARMODY, « De Bestiis et aliis rebus and the Latin Physiologus », Speculum 13, 2, 1938, p. 153-159.
573Gervais de Tilbury, Otia imperialia, 3, 64 (éd. G. VON LEIBNITZ, Scriptores renlln brunsvicensium, Hannovre, 1707, t. I, p. 981 ; tr. Annie DUCHESNE, Paris, « Les Belles Lettres », 1992 (La roue à livres), p. 77). Sur l'auteur, v. évent. R. BUSQUET, « Gervais de Tilbury inconnu », Revue historique, 191, 1941, p. 1-20 et H.G. RICHARDSON « Gervase of Tilbury », History, 46, 1961, p. 102-114.
574Guillaume le Clerc de Normandie, Bestiaire, 12, v. 995-1001 (dérive de manuscrits de la version B-Is.). Éd. C. HIPPEAU, Genève, Slatkine, 1970 (réimpr. anast. éd. Caen, 1852) (Collection des poètes français du Moyen Âge, 1), p. 224-225 ; Florence Mc CULLOCH, Mediaeval Latin and French Bestiaries, p. 57-61. V. aussi réf. supra IV, n. 4 (in fine).
575C'est du moins la version attestée dans le manuscrit Paris, Arsenal 3516 (c. 1268). Cette version est toutefois susceptible de se retrouver dans d'autres exemplaires du Bestiaire de Pierre le Picard, qui sont répertoriés, mais non encore édités. V.E. FARAL, La queue de poisson des Sirènes, p. 487 sq. V. aussi supra, n. 10 et évent. G. MERMlER, « De Pierre de Beauvais et particulièrement de son Bestiaire : vers une solution des problèmes », Romanische Forschungen, 78, 1966, p. 350-371.
576Exécuté vers 1268.
577Richard de Fournival, Le Bestiaire d'Amour (éd. C. HIPPEAU, Genève, Slatkine, 1969 (réimpr. anast. éd. Caen, 1860) (Collection des poètes français du Moyen Âge, 4), p. 16). Reproduction de la miniature accompagnant le texte du manuscrit publié (Paris, B.N. fr. 412), p. 16 également. En fait, le passage consacré à la Sirène est le même que celui du Bestiaire de Pierre le Picard dans le manuscrit Paris, Arsenal 3516, mais sans la partie, issue du Physiologus, où les Sirènes sont décrites comme des femmes-oiseaux.
578V. infra, p. 179 sq.
579V.-H. DEBIDOUR, Le bestiaire sculpté du Moyen Âge en France, Paris, Arthaud, 1961, p. 194 (in fine) – 202 et aussi A.H. COLLINS, « Some twelfth-Century Animal Carvings and their Sources in the Bestiaries », Connoisseur, 106, 1940, p. 238-243 et G.C. DRUCE, « The Mediaeval Bestiaries and their Influence on ecclesiastical decorative Art », British archaeological Journal, N.S., 25, 1919, p. 41-82 ainsi que 26, 1920, p. 35-79 ; R. BERNHEIMER, Romanische Tierplastik und die Ursprünge ihrer Motive, Munich, Bruckmann, 1931, p. 146-154.
580Réf. v. infra, n. 180.
581Relief de marbre provenant du portail ouest de la basilique Saint-Sernin, déposé aujourd'hui au Musée des Augustins.
582Mêmes conclusions au sujet de l'archivolte d'un portail roman à Alne, dans le Yorkshire qui constitue « un autre bel exemple de bestiaire systématique ». V.-H. DEBIDOUR, Le bestiaire sculpté en France, p. 198.
583Respectivement une fresque de l'église Sant Quirce de Pedret, conservée au Musée diocésain de Solsona, une monnaie frappée sous le règne de Casimir II le Juste (1177-1194), un chapiteau de Saint-Pierre de Parthenay-le-Vieux, deux chapiteaux de l'église Santiago de Breixa, le bas-relief déjà cité de Massasco.
584Discussion concernant l'interprétation de ce type d'inscription dans le domaine du monstrueux dans Jacqueline LECLERCQ-MARX, « Les œuvres romanes accompagnées d'une inscription. Le cas particulier des monstres », Cahiers de civilisation médiévale, 40, 1 (janv.-mars 1997), p. 91-102.
585V. supra III, n. 66 et 67.
586Y.-H. DEBIDOUR, Le bestiaire sculpté en France, p. 195-198.
587Dessin exécuté et reproduit dans G. CARDUCCI, Sul grande mosaïco recentamente scoperto in Pesaro e sull' antico edifizio alguale servi di pavimenti,. congetture e disegni di G. Carducci architetto, Pesaro, 1866.
588Sur cette église peu connue et ses sculptures identifiées par des inscriptions, v. R. YZQUIERDO PERRÍN, « La iglesia romanica de Santiago de Breixa », Compostellanum, 23, 1-4, 1978, p. 193-214 et figs.
589G. GOETZ, v. supra III, n. 66.
590Salome ZAJADACZ-HASTENRATH, s. v° Fabelwesen, dans Reallexikon zur deutschen Kunstgeschichte, Stuttgart, Drückenmüller, t. VII (fasc. 66-67), p. 783-784.
591Lamias, quas vulgo mascas aut in Gallica Zingua strias nominant (§ 86) (éd. G. VON LEIBNITZ, p. 988). Or la strix est habituellement décrite comme un oiseau nocturne (en roman « effraie ») à moins que strix n'ait le sens de « sorcière ». V. J. ANDRÉ, Les noms d'oiseaux en latin, Paris, Klincksieck, 1967 (Études et Commentaires, 66), p. 146. À cet égard, les lamies apparaissent aussi comme des figures de cauchemar opprimant, comme souvent les sorcières d'ailleurs. C'est ainsi que le même Gervais de Tilbury les présente : Lamias physici dicunt, nocturnas esse imaginationes, quae ex grossitie humorum animas dormientium turbant, et prondus faciunt – ce qu'une particularité physique souvent attestée – un « pied » de cheval – semble confirmer. Voir E. FARAL, « Une source latine de l'Histoire d'Alexandre. La Lettre sur les merveilles de l'Inde », Romania, 43, 1914, p. 363, à propos d'une interpolation de l'Historia de proeliis, d'après la Lettre d'Alexandre à Aristote : Mulieres que dicuntur lamie (...) pedes habentes equorum ... Or R. CAILLOIS, « Les démons de midi », Revue de l'histoire des religions, 115, 2, 1937, p. 162 sq. rappelle que diverses figures psychiques incarnant le cauchemar opprimant (de calcare, peser) comme les néréïdes, les empuses, les lamies, même les Sirènes (M. COHEN, «Sur les Sirènes en Abyssinie », Revue de l'histoire des religions, 98, 1928, p. 96), sont parfois dotées d'une « jambe » de cheval.
592Voir K.-A. WIRTH, « Wege und Abwege der Überlieferungsgeschichte von Gestalten des klassisch-antiken Mythos : das Bild der Harpyie im ausgeheneden Mittelalter (und bei Giorgio Vasari) », Zbornik za likovne Umetnosti, Novi Sad, 17, 1981, p. 1-75.
593Ibid.
594Réf. v. supra III, n. 22 (p. 386 de l'éd. Fr. PFISTER).
595Hildeb., Epist. : « ... souvent un prince juste et des officiers injustes, semblables à ces harpies dont le visage est virginal et les ongles rapaces ... » cité (réf. erronée) par B. LANDRY, « Les idées morales au XIIe siècle. IV. Hildebert de Lavardin. Marbode », Revue des cours et des conférences, 40-41, 1939, p. 85. Albert. M., De animal., 23, 3 (éd. H. STADLER, Beiträge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters, t. XVI, 1920, p. 1439 qui cite d'ailleurs comme inspirateurs de sa notice Adelinus (...) et Solinus et Jorach, Adelinus étant le nom sous lequel Thomas de Cantimpré désignait l'auteur du Liber monstrorum).
596V. not. la harpye identifiée par une inscription à Santiago de Breixa (Galice).
597V. not. le Cod. Ven. Marc. Gr. Z 479, fol. 39 v° (fin Xe, déb. XIe siècle) où sont représentés Zétès et Calais, fils de Borée, poursuivant les harpyes (inscript. : ἄrpuai). Repr. et comm. dans K. WEITZMANN, Greek Mythology in Byzantine Art, Princeton, Princeton Univ. Press, 1951 (Studies in Manuscript Illumination, 4), Fig. 148, p. 126-127, pl. 41.
598Pierre le Picard, Bestiaire, 2, 157 (réf. supra, n. 10). Cette forme est également attestée dans l'art monumental – notamment dans la sculpture romane de Castille – mais elle n'est jamais accompagnée d'une inscription identificatrice. Il est dès lors impossible d'y reconnaître avec certitude une harpye conçue comme telle.
599V. infra, p. 216.
600V. not. un culot du cloître de l'ancienne église des Cordeliers à Embrun (Hautes-Alpes).
601V. infra, § « Adaptation morphologique du motif au support a. La Sirène-poisson », p. 173 sq.
602Nous entendons par « littérature didactique », tous les textes contenant essentiellement un enseignement moral, conçu comme tel. Les instruments didactiques – lexiques, glossaires ... – seront envisagés au chapitre suivant. Pour ce qui concerne la littérature byzantine, nous renvoyons à Théophylacte, archevêque d'Achrida qui a donné un bref commentaire moral de l'épisode odysséen en Epist. 82 (éd. R. HERCHER, Epistolographi graeci, Paris, Didot, t. XXVII, 1873, p. 785-786).
603J. DE GHELLINCK, L'essor de la littérature latine au XII' siècle, Bruges, Desclée de Brouwer, 1955 (Museum Lessianum. Section historique n° 4-5), p. 11.
604Voir l'un des articles de la série intitulée « Les idées morales au XIIe siècle» de B. LANDRY, parus dans la Revue des cours et des conférences (citée plus loin R.C.C.) en 1939 et en 1940, dont nous ne rappellerons par la suite que le titre particulier et la référence. Ainsi ici, B. LANDRY, « Hildebert de Lavardin, Marbode de Rennes », R.C.C., 40e année (2e série), 9 (15 avril 1939), p. 92 : ... « à part quelques conseils remplis de sagesse donnés à leurs correspondants, (les clercs) ne cherchent pas à propager leur morale. On dirait que leur morale est pour leur usage personnel. Ils sont clercs, très fiers de leur cléricature, et leur morale ne vaut que pour des clercs. (...) Nos lettrés n'ont pensé que pour leurs semblables... ».
605J. DE GHELLINCK, L'essor de la littérature latine au XIIe siècle, p. 210-211. Des sermons latins ont toutefois « fourni aux clercs des modèles et des matériaux de sermons adressés au peuple en langue vulgaire » (p. 210). Inversement des sermons donnés en langue vulgaire ont été parfois traduits en latin, avec des remaniements (p. 211). V. aussi M. ZINK, La prédication en langue romane avant 1300, Paris, Champion, 1976 (Nouvelle bibliothèque du Moyen Âge, 4), p. 65 sq. et 2e partie (« De la prédication latine à la prédication en langue vulgaire ») et J. LONGÈRE, La prédication médiévale, Paris, Études augustiniennes, 1983.
606J. DE GHELLINCK, L'essor de la littérature latine au XIIe siècle, p. 100.
607Ibid., p. 96.
608Réf. voir respect. supra IV, n. 3, 10, 26. Rappelons que c'est sans doute cette citation qui est à la base du décor tout à fait exceptionnel du chapiteau roman (mutilé) de Chelles (Seine) où sont figurés côte à côte le Prophète portant un phylactère, les Sirènes, le hérisson et d'autres démons. V. supra II, p. 46, n. 52.
609Aelr., Serm. 14 (P.L., 195, 1855, col. 414 C et D, 415 A, en attendant l'édition critique de A. HOSTE). Voir évent. Fr. J. MORSON, « The English Cistercians and the Bestiary », Bulletin of the John Rylands Library, 39,1956-57, p. 146-170 (p. 151 not.).
610Hermannus Contractus, Exsurgat totus almiphonus (A.H. XLIV, 204). Reproduit et commenté dans J. SZÖVÉRFFY, « L'hymnologie médiévale : recherche et méthode », Cahiers de civilisation médiévale, 4, 4 (oct.-déc. 1961), p. 417-418.
611Adam de Saint-Victor, In Assumptione Beatae Mariae sequentia (Gautier III, 161). V. G.M. DREVES et C. BLUME, Ein Jahrtausend Lateinischer Hymnendichtung, Leipzig, OR, Reisland, t. I, 1909, p. 270.
612De Beata Maria sequentia (A.H. VIII, 81). Séquence de Saint-Martial de Limoges. Ibid., t. II, p. 272.
613Alan. Ins., Serm. (éd. Marie-Thérèse D'ALVERNY, dans « Variations sur un thème de Virgile dans un sermon d'Alain de Lille », Mélanges d'archéologie et d'histoire offerts à A. Piganiol (éd. R. Chevallier), Paris, S.E.V.P.E.N., 1966 t. III, p. 1523).
614Honor. Aug., Spec. Eccl. (Hom. in Septuag.). Réf. supra, n. 12. Sur les idées morales de l'auteur, v. B. LANDRY, « Honorius d'Autun », R.C.C., 41e année (2e série), 9 (15 avril 1940), p. 61-69.
615Not. Hildeb., Epist. 1, 6 (P.L., 171, 1854, col. 152 B). Sur les idées morales de l'auteur, v. supra, n. 58.
616Marb., Capit., 3, 1601 (P.L., 171, 1893, col. 1699 B et C). Sur les idées morales de l'auteur, v. supra, n. 58.
617Abelard., Epist. 17 (éd. R. M. THOMSON, Mediaeval Studies, 42, 1980, p. 117-118).
618Réf. supra, n. 69. L'historien grec monophysite, Zacharie de Mytilène présentait déjà, au Ve s., Ulysse, vainqueur des Sirènes comme un soldat : De mundi opificio (P.G., 85, 1864, col. 1037 A) : « (...) Sirènes d'Homère, qui séduisaient les oreilles de leurs auditeurs (ravis) par le charme de la musique, puis infligeaient la mort aux hommes passifs. C'est pourquoi je loue et j'admire ce soldat d'Ithaque qui ne subit aucune (épreuve) indigne ... ».
619Prudence, Psychomachie (éd. et tr. M. LAVARENNE, C. U.F., 1948). Commentaires intéressants à son propos dans J. LE GOFF, La civilisation de l'Occident médiéval, Flammarion, 1982 (Les grandes civilisations, 47), p. 319 : « Une structure mentale qui s'exprime fréquemment résume bien à la fois la vision guerrière et le simplisme dualiste : c'est la pensée par opposition entre deux adversaires. Pour les hommes du Moyen Âge, toute la vie morale est un duel, entre le Bien et le Mal, les vertus et les vices, l'âme et le corps. Prudence dans sa Psychomachie avait fait se battre Vices et Vertus. L'ouvrage et le thème ont eu au Moyen Âge une singulière fortune: les Vertus sont devenues des chevaliers et les Vices des monstres ».
620Dicta Chrysostomi. Réf. supra IV, n. 3.
621Un guerrier en buste armé d'un bouclier et d'une épée et menaçant une Sirène-poisson est par ailleurs figuré sur un chapiteau engagé du portail sud de l'église de Loma de Castrejon (Castille) (Fig. 14). Sur un modillon de l'église de Huidobro (Castille), c'est par contre la Sirène-oiseau qui est en arme : elle porte écu et gonfanon (Fig. 15) !
622V.-H. DEBIDOUR, Le Bestiaire sculpté en France, p. 314. Cette confusion de niveaux peut être bien appréhendée dans un passage de sermon du début du XIIIe siècle : Innoc. III, Serm., 6 (P.L., 217, 1889, col. 617C) : « En effet l'orgueil enfle, la cupidité tourmente, l'envie dévore, la colère enflamme, la gourmandise étouffe, la luxure consume, le mensonge lie, le meurtre souille. Ainsi sont les autres formes de vice. Ainsi les choses qui sont des plaisirs coupables pour l'homme sont des instruments de châtiment pour Dieu. Trois ennemis nous infligent ce tourment: le monde, la chair et le diable. Le monde, comme la douce Sirène noie les marins, la chair comme la caressante Dalilah abuse Samson et le diable, comme le lion furieux, tue les voyageurs ».
623Pierre le Picard, Bestiaire, § 9. Réf. supra IV, n. 10.
624Wace, Roman de Brut. Réf. supra IV, n. 19.
625Alan. Ins., Planct. Nat., 12, 17-18 (réf. supra IV, n. 21). Il s'agirait seulement ici d'une comparaison entre le goût immodéré de la boisson... et l'idôlatrie. Mais l'expression est ambiguë. Sur les idées morales d'Alain de Lille, voir surtout la monographie que lui a consacrée Marie-Thérèse D'ALVERNY (réf. supra, n. 21) et plus spécifiquement B. LANDRY, « Alain de Lille », R.C.e., 41e année, Ie série, 2 (déc. 1939), p. 119-133.
626Gunth. Par., Orat., 3, 5 (réf. supra, n. 18).
627Comme celles du Bec, de Corbie, de Cluny, de Durham, de Saint-Gall, de Lorsch, de Reichenau, de Prüfening ...
628J. DE GHELLINCK, L'essor de la littérature latine au XIIe siècle, p. 292-312.
629Il suffit de rappeler le cas – un parmi d'autres – du De quatuor virtutibus vitae honestae d'Hildebert de Lavardin, qui consiste en un exposé en « 212 distiques des vertus cardinales, qui entremêle les idées antiques, Horace et les Disticha du pseudo – Caton, aux enseignements bibliques » ! Ibid., p. 461.
630Les deux longues citations qui suivent sont empruntées au Speculum Ecclesiae. Réf. supra, n. 68.
631Après avoir inspiré de la méfiance aux Pères et à leurs successeurs (v. supra II, n. 182), la lyre et la cithare ainsi que la double flûte restaient associées à la notion de musique langoureuse aux XIe et XIIe siècles. Voir notamment le ms. Londres, Brit. Lib. Add. 24199, fol. 18 rO (Prudence, Psychomachie) où est figurée la danse de la Luxure, évoluant au son de la cithare et de la double flûte. Repr. dans L. GRODECKI, Florentine MÜTHERICH, J. TARALON, F. WORMALD, Le siècle de l'an mil, Paris, Gallimard, 1973 (L'Univers des formes), p. 249, Fig. 250. Se référer aussi aux représentations de Sirènes musiciennes dans l'art roman (v. infra IV, p. 147-149).
632Guillaume le Clerc de Normandie, Bestiaire. Réf. supra IV, n. 28.
633Respectivement Alan. Ins., Serm. (réf. n. 67) ; Bernard., Liber de modo bene vivendi, 57 (réf. supra, n. 20) ; Nicol. Clar., Epist. 33 (P.L., 196, 1880, col. 1625 A) ; Marb., Capit. (réf. n. 70).
634Prudence, Psychomachie, V. 432-453. Réf. supra, n. 73.
635Ces vices, identifiés par leur nom, sont représentés sur le gemmatus currus Luxuriae, en armes, au fol. 201 v° de l'Hortus deliciarum. Reproduit dans la monographie exécutée sous la direction de Rosalie GREEN. Réf. supra IV, n. 13.
636J. LE GOFF, La civilisation de l'Occident médiéval, p. 308 : « (...) XIIe siècle "siècle antimatrimonial" ». Opinion que la lecture du bel ouvrage de G. DUBY, Le chevalier, la femme et le prêtre. Le mariage dans la France féodale, Paris, Hachette, 1981 (Pluriel 8376 C), amène toutefois à nuancer. Par rapport au XIe siècle, le XIIe siècle apparaît en effet – au moins en France – comme une période de réhabilitation progressive du mariage, que l'on continue toutefois à considérer comme inférieur à l'état religieux. À noter que l'évolution est inverse en Germanie, comme il ressort notamment des travaux de P. Corbet.
637Cette réglementation de la sexualité est en fait la cause principale de la réhabilitation du mariage qui s'impose comme un élément de stabilité sociale sous le contrôle de l'autorité religieuse (ibid.).
638Bernard., Liber de modo bene vivendi (réf. n. 20).
639Expression à comparer avec celle qu'on trouve dans Albert. Mett., Div. temp., 1, 16 (éd. G.H. PERTZ, dans M.G.H. Script. IV, 1841, p. 709) : « (l'évêque) a traversé les sifflements venimeux des Sirènes avec les oreilles bouchées » ... écho de la tradition qui présentait les Sirènes comme des sortes de serpents ailés? (Réf. v. supra, n. 2). À noter aussi que la femme était fréquemment comparée à un serpent malfaisant. V. par ex. Hildeb., Carm. 108 A (P.L., 171, 1854, col. 1428) : « La femme (...) est une vipère dont les morsures sont mortelles ».
640Pierre le Picard, Bestiaire, 10 (réf. supra, n. 10). Remarquons qu'Isidore de Séville, Etym., 11, 3, 31 s'était contenté de dire : « Elles (Les Sirènes) auraient eu des ailes et des griffes parce que l'amour vole et blesse ». Réf. complète, supra II, n. 16l.
641Honor. Aug., Spec. Eccl. (réf. supra, n. 68).
642Gervais de Tilbury, Otia imperialia, 3, 64 (tr. Annie DUCHESNE, p. 76-77).
643G. DUBY, Le chevalier, la femme et le prêtre, p. 115 dit avec humour : « Imaginons le chevalier du XIe siècle tremblant, soupçonneux, auprès de cette Ève qui chaque soir le rejoint dans son lit, dont il n'est pas sûr d'assouvir l'insatiable convoitise, qui le trompe sûrement, et qui, peut-être, cette nuit même, l'étouffera sous la couette pendant son sommeil » !
644Barthélemy l'Anglais, De genuinis. Réf. supra IV, n. 2.
645Aelr., Serm. 14 (réf. supra, n. 63). Sur l'origine antique de ce symbolisme, v. supra I, p. 35.
646Réf. supra IV, n. 5.
647Curieusement, une « correction » attestée dans une recension de la France du nord, antérieure à 1153, fait état de centaures – non plus doubles de coeur – mais au double visage. P.T. EDEN, dans son édition du Physiologus Theobaldi, p. 63, n. 3, en fait la remarque et met cette innovation en relation avec le centaure à deux têtes figurant sur la mosaïque d'Otrante qui fut exécutée quand le sud de l'Italie était sous la domination des Normands, en 1165. Il n'existe pas, à notre connaissance, de Sirène biface mais bien un triton tricéphale à la cathédrale de Bâle (v. infra, p. 169). Voir aussi infra, n. 104 et n. 312, sur les connotations négatives des monstres à deux et trois têtes, au propre et au figuré.
648Selon E. FARAL, La queue de poisson des Sirènes, p. 484.
649Philippe de Thaün, Bestiaire. Réf. supra IV, n. 7. D'après E. FARAL, La queue de poisson des Sirènes, p. 494, Philippe de Thaün aurait disposé d'une copie du Physiologus où figurait déjà l'assertion selon laquelle les Sirènes pleuraient par beau temps et chantaient dans la tempête.
650J. LE GOFF, La civilisation de l'Occident médiéval, p. 244. Marie-Thérèse D'ALVERNY, Alain de Lille, p. 151 (réf. supra IV, n. 21) rappelle qu'Alain de Lille surnommait dans une lettre, les messes dans lesquelles étaient mélangés deux ou trois offices, Missa bifaciata ou trifaciata. Il invoquait l'autorité d'Horace pour stigmatiser la seconde : ce genre de pratique lui paraissait un spectacle aussi monstrueux que les êtres composites décrits au début de l'Art poétique ! Il utilisa une comparaison du même ordre, qui évoque plutôt Cerbère, dans le sermon Lectulum Salomonis, au sujet de la Missa monstruosa semblable à un tronc pourvu de trois têtes.
651J. LE GOFF, La civilisation de l'Occident médiéval, p. 261.
652Ibid., p. 159. Le séducteur des Vierges infidèles, sculpté aux cathédrales de Strasbourg et de Bâle a été par contre représenté « normal» de face, mais hideux de dos : des serpents et des crapauds en font l'assaut.
653Ibid., p. 325.
654Alan. Ins., Planet. Nat. (réf. supra IV, n. 21).
655Nicol. Clar., Epist. 33 (réf. supra IV, n. 87) ; Hildeb., Epist. 1, 6 (réf. supra IV, n. 69).
656Aelr., Serm. 14 (réf. supra IV, n. 63).
657Gervaise, Bestiaire, v. 320 (réf. supra IV, n. 26) ; Barthélemy l'Anglais, De genuinis rerum, 18, 95 (réf. supra IV, n. 2).
658Innoc. III, Serm. 6 (réf. supra IV, n. 76).
659Mythographe III du Vatican, 11,9 (éd. G. BODE, Scriptores rerum mythicarum latini tres Romae nuper reperti, Celle, 1834, p. 234 (déb. de la notice, p. 233).
660En fait, le Moyen Âge ne connaissait Homère qu'à travers des sources indignes : un résumé scolaire, l'Ilias latina et deux supercheries byzantines, les relations de Dictys de Crète et de Darès le Phrygien, écrites par deux prétendus combattants de l'armée troyenne! N'empêche que le souvenir des épisodes de l'Odyssée resta vivace au point de susciter leur illustration dans la pierre. Sur la survivance de l'Odyssée dans l'art et la littérature de l'époque romane, v. l'article assez sommaire de Ch. PICARD, « Une scène d'inspiration antique méconnue : le mythe de Circé au tympan du grand portail de Vézelay », Bulletin monumental, 103, 1945, p. 213-219. V. aussi les critiques de cet article par R. LANTIER dans la Revue archéologique, 34, 1949, p. 88-89 et par F. BENOÎT, ibid., p. 92-94. L'épisode d'Ulysse et des Sirènes est mis en relation avec Homère chez Sextus Amarcius, Serm., 1, 165 (éd. K. MANITlUS, dans M.G.H., Quellen zur Geistesgeschichte des Mittelalters, VI, 1969, p. 59).
661Ibid. Également chez P. Damien, Guillaume de Cluse, Marbode de Rennes...
662C'est le titre de chapitre que Manegald de Lautenbach a utilisé pour introduire la citation extraite du sermon de P. Damien que nous reproduisons ci-après. Respectivement : Manegald., Ad Gebeh. (éd. K. KRANCKE, dans M.G.H., Libelli de lite imperatorum et pontificum saec. XI-XII, t. I, 1891, p. 353-354) et Petr. Damian., Epist. 112 (éd. K. REINDEL, dans M.G.H., Die Briefe der deutschen Kaiserzeit, IV. Die Briefe des P. Damiani, 3, 1989, p. 278. Sur cet auteur, et la manière dont il considérait la littérature profane, v. l'ouvrage tout en nuances de P. GANSETTE, Pierre Damien et la culture profane, Louvain, Univ. de Louvain, 1956 (Essais philosophiques, 7).
663Otloh., Wolfk. 10 (éd. G.H. PERTZ, dans M.G.H., script. IV, 1841, p. 529).
664Frid. I Imp., Encycl., 223 (éd. L. WEILAND, dans M.G.H., Legum sect. IV. Constitutiones et acta publica imperatorum et regnum, I, p. 315).
665Cann. Bur., 41 (éd. A. HILKA et O. SCHUMANN, Heidelberg, C. Winter, 1930, t. I, p. 66. Commentaire, t. II, p. 70, 72, 75).
666Petr. Pict., fragment du poème sans titre relatif à un chœur de chanteuses, v. 5-7 (éd. A. BOUTEMY, « Quelques œuvres inédites de Pierre le Peintre », Latomus, 7, 1948, p. 54).
667Petr. Pict., Carm., v. 137-138 (ibid., p. 68).
668Pirame et Thisbé, v. 141-145 (éd. E. FARAL, Les arts poétiques du XIIe et du XIIIe siècles, Paris, Champion, 1924, p. 334).
669Hezilon d'Hildesheim, Epist. 47 (éd. C. ERDMANN et N. FICKERMANN, dans M.G.R., Die Briefe der deutschen Kaiserzeit V. Briefsammlungen der Zeit Reinrichs IV, 1950, p. 92).
670« Il faut fuir la paresse, trompeuse Sirène» (réf. supra J, n. 203).
671J. LE GOFF, La civilisation de l'Occident médiéval, p. 299.
672Nicol. Clar., Serm. 1 (P.L., 184, 1854, col. 832 B) citant Boeth., Phil., I, 11 (réf. supra II, n. 89).
673P. COURCELLE, La Consolation de philosophie dans la tradition littéraire ; antécédents et postérité de Boèce, Paris, Études augustiniennes, 1967, part. p. 53-54 où sont citées les références reprises ci-dessous.
674Respectivement Nicol. Clar., Epist. 33 (réf. supra IV, n. 87); Petr. Bles., Epist. 140 (P.L., 207, 1855, col. 418 B) ; Alan. Ins., Senn. (réf. supra IV, n. 67) ; Alan. Ins., Planet. Nat. (réf. supra IV, n. 21). Autres références attestant encore l'influence du même passage de la Consolation chez les auteurs médiévaux dans P. COURCELLE, Connais-toi toi-même, t. II, 1975, p.424-426.
675Alan. Ins., Parab., 2, 427 (P.L., 210, 1855, col. 586 C).
676Papias, Element. (v. supra, n. 2).
677Hugutio, Derivationes. Cité par E. FARAL, La queue de poisson des Sirènes, p. 493.
678Mythographe III du Vatican, 11, 9 (réf. supra, n. 113).
679Eustath., Hom. Gd. (réf. supra, n. 15).
680A. SEVERYNS, « Eustathe et le cycle épique », Revue belge de philologie et d'histoire, 7, 2, 1928, p. 467.
681Eustath., In Dion. Perieg., 358 (éd. C. MUELLER, Geographi Graeci Minores, Paris, Didot, t. II, 1861, p. 280). Autres références aux Sirènes dans les scholies du même texte (ibid., p. 445).
682Tzetzès, Chil. I. Hist. 14, v. 347 (réf. supra IV, n. 15).
683Tzetzès, Schol. in Lykophr. Alex. (réf. ibid.).
684Pour Eustathe, voir not. le 4e point a de la synthèse que nous avons faite de son exégèse, supra p. 116 ; pour Tzetzès, soit Chil. IX. Hist. 253, v. 19 (éd. Th. KIESSLING, p. 324), soit Epist. 8 (éd. P.A.M. LEONE, Leipzig, Teubner, 1972, p. 16).
685Théophylacte, Epist. 21 (éd. R. HERCHER, p. 769 ; réf. supra, n. 56 in fine). Commentaire allégorique du passage homérique dans Epist. 82 (ibid., p. 785).
686Gervais de Tilbury, Otia Imperialia, 3, 64 (réf. supra IV, n. 27).
687Geoffroy de Monmouth, Hist. reg. Brit., 1, 17 (réf. supra IV, n. 18) puis Wace, Roman de Brut, v. 728 (réf. supra IV, n. 19).
688Ibid., v. 739 «Vers occident es granz mers hantent ». Et Bernard Silvestre, Mundi univ., 431-432 (éd. P. DRONKE, Leyde, Brill, 1978, p. 115).
689Physiologus Theobaldi, v. 6 (réf. supra IV, n. 5).
690Geoffroy de Monmouth, Hist. reg. Brit. (réf. supra IV, n. 18).
691Anselm. Hav., Vita Adelberti 2, 429-30 (éd. Ph. JAFFE, Monumenta Moguntina, Berlin, Weidmann, 1866 (Bibliotheca rerum germanicarum III) p. 581).
692Gunth. Par., Orat., 3, 5 (réf. supra IV, n. 18). À la fin de l'interprétation historique qu'il donne des naufrages habituellement attribués aux Sirènes, il précise toutefois, avec scepticisme, que nul n'est revenu pour dire la vérité à ce sujet !
693Les versions du groupe AIIIEilcpg (éd. D. KAIMAKIS, p. 43 a). Réf. supra II, n. 40. Dans un même ordre d'idées, le naufrage est parfois présenté comme une conséquence indirecte de cet ensorcellement. Ainsi chez Gervais de Tilbury, Otia imperialia, 3, 64 : « [les Sirènes] s'insinuent dans le cœur des marins qui passent par leur chant très doux, dont la suavité chatouille délicieusement leurs oreilles: complètement charmés, ils en oublient leur office et, par manque d'attention, font souvent naufrage » (tr. Annie DUCHESNE, p. 76-77).
694Bernard., Liber de modo bene vivendi, 57 (réf. supra IV, n. 20).
695Thomas de Cantimpré, Nat. rer., 6, 46 (éd. H. BOESE, Berlin. New York, de Gruyter, t. I, 1973, p. 246).
696On aurait pu expliquer cette fonction nouvelle par une confusion avec les lamies, dont Jérémie (Hierem., Thren., 4, 3) avait déclaré: Sed et lamiae nudaverunt mammam, lactaverunt catulos suos mais il n'en est rien, du moins chez Thomas : celui-ci a en effet consacré une notice distincte aux lamies allaitantes (ibid., p. 142), qu'il met par ailleurs en relation avec la citation biblique. Albert le Grand évoqua également les Sirènes allaitantes mais il décrit les lamies sans faire aucune allusion à des petits qu'elles nourriraient. Réf. supra IV, n. 49 ; voir sur les Sirènes, t. XVI, 1920, p. 1546 et, sur les lamies, t. XV, 1916, p. 414). En fait, la fonction maternelle des Sirènes devrait plutôt s'interpréter comme une des manifestations de leur humanisation progressive, à l'instar de la multiplication de leurs compagnons masculins (ills 82, 83...). Elle pourrait aussi s'expliquer par une contamination avec Mélusine, fée maternelle par excellence, ayant en commun avec les Sirènes la souveraineté sur les eaux. L'apparition tardive du thème de la Sirène allaitante va dans le sens de cette hypothèse comme d'ailleurs l'attribution fréquente à Mélusine d'un appendice caudal et/ou d'ailes, manifestement empruntées aux « Sirènes » au sens strict. li n'en reste pas moins que les Sirènes et Mélusine appartiennent à des sphères mythiques totalement différentes, du moins à l'origine, ce que semble ignorer, après Claude GAIGNEBET, Françoise CLIER-COLOMBANI, La fée Mélusine au Moyen Âge. Images, mythes et symboles, Paris, Le Léopard d'Or, 1991, p. 91-98. Voir au sujet de ce livre par ailleurs intéressant, mon compte rendu-mise au point, dans Scriptorium, 1993,2, p. 123-124. Sur les Sirènes allaitantes considérées par certains comme ultimes avatars des Sirènes psychagogues, v. infra, p. 165.
697Dans le Tristan de Nanteuil, XI, v. 489, la Sirène qui a sauvé l'enfant de la mort est vendue par le pêcheur qui les a recueillis tous les deux. Réf. infra, n. 154.
698Gesta Sancti Servatii, 3 (réf. supra, n. 16).
699Dans La Bataille Loquifer, vers 3965-3996 et 4185-4210 (éd. Monica BARNETT, Oxford, B. Blackwell, 1975, p. 138-139 et p. 144-145), Renoart est sauvé de la noyade par la Sirène qu'il avait auparavant capturée et relâchée à sa demande, à la condition toutefois de lui venir en aide en cas de besoin. Ce texte qui appartient au cycle de Guillaume d'Orange a été rédigé à la fin du xne siècle au plus tôt. Le passage où interviennent les Sirènes a peut-être été interpolé dans le courant du XIIIe siècle (pas postérieurement à la 2e moitié du XIIIe siècle puisque les plus anciens manuscrits conservant cette version sont tous deux de cette époque).
700Tristan de Nanteuil, X, v. 420-426 (éd. K.v. SINCLAIR, Assen, Van Gorcum, 1971, p. 92).
701V. supra III, n. 9.
702WEISBACH, Religiöse Reforme und mittelalterliche Kunst, Zurich, Ben Ziger, 1945 met bien en évidence l'importance de cette notion, diffusée notamment par l'intermédiaire de l'Ordre de Cluny.
703Sur les rapports entre les Sirènes et les démons opprimants, figures de cauchemar, voir supra, n. 45. Sur l'hypothèse selon laquelle ces figures appartiennent à la classe des âmes en peine, voir notamment Marie DELCOURT, Œdipe ou la légende du conquérant, p. 112-113. À noter que cet auteur a basé en partie son argumentation sur la notion de Sirène-Seelenvogel, théorie à laquelle nous n'avons pas souscrit d'une manière générale (v. supra I, p. 15-17). L'ouvrage consacré aux légendes se rapportant aux démons opprimants auquel nous nous référons à la suite de Marie Delcourt est celui de L. LAISTNER, Das Rätzel der Sphinx. Grundzüge einer Mythengeschichte, Berlin, Hertz, 1889.
704Marie DELCOURT, Œdipe ou la légende du conquérant, p. 112-113.
705L. LAISTNER, Das Rätzel der Sphinx, t. I, p. 78-343.
706Il ressort clairement de la plupart des articles cités ci-dessous que Morgen/Morgain/Morgue/Morgane doit être considérée davantage comme un type que comme un personnage au contour bien défini. En fait « Morgen » est nommée et décrite pour la première fois dans la Vita Merlini de G. de Monmouth (c. 1150). E. FARAL, « L'Île d'Avalon et la fée Morgain », Mélanges A. Jeanroy, Paris, Droz, 1928, p. 243-253 en fait une créature née de l'imaginaire de ce « génial imposteur » et nie toute influence insulaire sur sa formation. Cette hypothèse a toutefois été battue en brèche par de nombreux auteurs. Parmi ceux-ci Roger S. LOOMIS et Th.-M. CHOTZEN estiment que Morgain est une figure syncrétique héritière à la fois de la Mórrigán irlandaise et de la Modron galloise, qui dérive elle-même de la déesse celtique et gauloise Matrona. Ainsi R.S. LOOMIS, « Morgain La Fée and the Celtic Goddesses », Speculum, 20, 2 (avril 1945), p. 183-203 et not. p. 202 ; Though the theory Morgain owed much to the Irish legends ofMacha and the Mórrigán is surely correct, it seems equally certain, in view of the fay's demonstrated descent through Modron from Matrona, that she also inherited a great part of the syncretic tradition of the goddesses of Gaul and Britain. The divergent lines of Goidelic and Brythonic mythology seem to have converged to produce the composite legend of Morgain la déesse. Par ailleurs R. S. LOOMIS, « Morgain la Fée in oral Tradition », Romania, 80, 1959, p. 337-367 montre de façon convaincante que Morgain avait déjà sa place dans le répertoire des conteurs (bretons, selon lui) ambulants, avant d'être citée dans la Vita Merlini. Quant à Th.M. CHOTZEN, « Emain Ablach-Insula Avallonis – Île d'Avalon », Études celtiques, 4, 2, 1948, p. 255-274 (not. p. 272), il met encore en évidence des antécédents littéraires irlandais (textes où intervient le personnage, également typique, au sens étymologique du terme, de Liban) qui apparaissent susceptibles d'avoir influencé la conception du complexe personnage de Morgain. Bibliographie complémentaire: R S. LOOMIS, Arthurian Tradition and Chrétien de Troyes, New-York, Columbia University Press, 1949, spéc. p. 50-51 ; L. A. PATON, Studies in the fairy Mythology ofArthurian Romance.With a Survey of Scholarship on thefairy Mythology since 1903 and a Bibliography by R. S. LOOMIS, New-York, B. Franklin, 1960 (Burt Franklin Bibliographical Series, 8), p. 166-203, p. 280-291 et p. 305-306) ; Jeanne WATHELET-WILLEM, « La fée Morgain dans la chanson de geste », Cahiers de civilisation médiévale, 13, 3 Guil.-sept. 1970), p. 209-219. J. MARX, La légende arthurienne et le Graal, Paris, P.U.P., 1952, p. 64 et p. 70 a résumé maladroitement et en y introduisant des erreurs, les théories précédentes, comme le souligne l'auteur du compte-rendu de l'ouvrage, J. VENDRYES, Études celtiques, 6, 2, 1953-54, p. 365.
707R S. LOOMIS, Morgain la Fée in oral Tradition, p. 345 : These various witnesses combine to assure us that Morgain was widely celebrated as a water-nymph, and this naiad nature was the oldest of her attributes.
708L'intégration des Sirènes dans un contexte épique, comme celui qui est suggéré dans le décor d'une colonnette romane espagnole (description, v. infra, p. 198), ne peut qu'accréditer l'hypothèse d'une contamination partielle des deux thèmes. Par ailleurs, Jeanne WATHELET-WILLEM, La fée Morgain dans la chanson de geste, p. 211 note que dans certains manuscrits, le nom de Morgain est remplacé par celui de Mélusine !
709D'après Cl. GAIGNEBET et J-D. LAJOUX, Art profane et religion populaire au Moyen Âge, Paris, P.U.F., 1985, p. 146 : « Le lait de Sirène, connu des alchimistes qui lui attribuaient les mêmes vertus qu'à celui de la Vierge, favorise la croissance rapide du héros lequel, abandonné sur les eaux, est recueilli et élevé par la Morgane ». À cette référence à Guillaume de Palerme, roman du XIIIe siècle, s'ajoute celle au Tristan de Nanteuil (réf. supra, n. 154) dans lequel on apprend que la« serve » (femelle du cerf) qui but ce lait par inadvertance « devint sy grande» (...) « qu'elle estrangla mille homes par dedens le païs ».
710Idée développée de façon plus générale dans B. Roy, « En marge du monde connu : les races de monstres », Aspects de la marginalité du Moyen Âge, Montréal, Les éditions de l'Aurore, 1975, p. 71-80.
711Allusion à l'extraordinaire toile surréaliste de René Magritte conservée au Musée d'Art moderne de Bruxelles.
712V. supra III, p. 89.
713Réf. supra, n. 68. Extrait du texte cité, p. 108-109.
714L'ouvrage ayant été détruit lors de l'incendie de la Bibliothèque municipale de Strasbourg, en 1870, nous n'en connaissons les miniatures que d'après des calques, effectués notamment par le comte A. de Bastard. Le tome II de la monographie réalisée sous la direction de Rosalie GREEN (réf. supra, n. 13) contient notamment la reproduction des dits calques ainsi que celle des textes que les miniatures étaient censées illustrer. Le rapport étroit entre les deux niveaux d'expression – particulièrement neuf dans l'histoire des encyclopédies – est évoqué par Fr. SAXL dans « Illustrated mediaeval Encyclopedias », Lectures, Londres, The Warburg Institute, 1957 (University of London. The Warburg Institute. Varia), p. 245. Sur la portée symbolique de l'iconographie de l'Hortus, voir G. CAMES, Allégories et symboles de l'Hortus deliciarum, Leyde, Brill, 1971. Sur l'iconographie médiévale des psychomachies et ses sources textuelles, voir A. KATZENELLENBOGEN, Allegories of the Virtues and Vices in mediaeval Art, from early Christian Time to the thirteenth Century, Londres, The Warburg Institute, 1939 (Studies of the Warburg Institute, 10), p. 9 sq. et Joanne S. NORMAN, Metamorphoses of an Allegory. The Iconography of the Psychomachie in mediaeval Art, New-York, Lang, 1988 (American University Studies, ser. 9. History, 29).
715Expression tirée du Speculum Ecclesiae, mais dont l'origine remonte à Servius via Isidore.
716Définition que Jérôme avait donné des Sirènes (ln Es., 13, 21-22) et qui fut reprise parfois après lui (réf. supra II, n. 38 et IV, n.2).
717Sur le chrétien en armes, prêt à résister aux assauts des Sirènes dans la littérature médiévale, v. supra, p. 107.
718P. COURCELLE, Quelques symboles funéraires du néo-platonisme latin. Ulysse et les Sirènes, p. 205.
719G. CAMES, Allégories et symboles de l'Hortus deliciarum, p. 130-133.
720Londres, Brit. Lib. Harley 4751, fol. 47 v° (Grande-Bretagne, fin XIIe siècle). Voir E.G. MILLAR, La miniature anglaise du Xe au XIIIe siècles (tr. M.E. MAITRE), Paris-Bruxelles, Van Oest, 1926, p. 100.
721Klagenfurt, Rudolf., Cod. IVI19, fol. 88 v° (Millstatt, Carinthie, XIIe siècle) dépendrait du Physiologus de Göttweig. R. ERSLER, Die illuminierten Handschriften in Karnten. Beschreibendes Verzeichnis der illuminierten Handschriften in Osterreich (dir. F. WRCKHOFF), t. III, Leipzig, K.W. HIERSEMANN, 1907, p. 50-57); H. MENHARDT, Der Millstätter Physiologus und seine Verwandten, Klagenfurt, Landesmuseum für Karnten, 1956 (Karntner Museumsschriften, 14); N. HENKEL, Studien zum Physiologus im Mittelalter, p. 73 sq.
722The Pierpont Morgan Library, New York. M. 832, fol. 3 v° (abb. de Göttweig, Autriche, XIIe siècle). M. HARRSEN, Central european Manuscripts in the Pierpont Morgan Library, New-York, The Pierpont Morgan Library, 1958 (Mediaeval and Renaissance Manuscripts in the Pierpont Morgan Library, 2), p. 22-23, n° 13. Texte reproduit dans G. HElDER, « Physiologus nach einer Handschrift des XI. Jahrhunderts », Archiv für Kunde österreichischer Geschichts-Quellen, II, 1850, p. 541-582.
723V. supra, n. 3.
724Oxford, Bodl. Laud. Misc. 247, fol. 147 v° (Grande-Bretagne, 2e quart du XII siècle), O. PACHT et J.J.G. ALEXANDER, Illuminated Manuscripts in the Bodleian Library Oxford, Oxford, Clarendon Press, t. III, 1973, p, 14, n° 111 ; Oxford, Bodl. Ashmole 1511, fol. 65 v° (Peterborough ?, fin XIIe début XIIIe siècle) ; ibid., p. 33, n° 334 ; Londres, Brit. Lib. Add. 11283, fol. 20 v°.
725Dans le Physiologus de Millstatt (réf. supra, n. 175).
726The Pierpont Morgan Library, New York. M. 81, fol. 17 r°. Bestiaire de Worksop (Lincoln ?, c. 1170). C.M. KAUFFMANN, Romanesque Manuscripts 1066-1190, Londres, Harvey Miller, 1975 (A Survey of Manuscripts illuminated in the British Isles, III), p. 126-127, n° 106; Leningrad, Bibl. Publ., ms. Q. V.l. (Grande-Bretagne, fin XIIe siècle); Alexandra KONSTANTINOVA, Ein Englisches Bestiar des zwölften Jahrhunderts, Berlin, 1929 ; Cambridge, Uniy. Lib. Ii .4. 26, fol. 39 r° (Grande-Bretagne, c. 1200). J.J.G. ALEXANDER et C.M. KAUFFMANN, English illuminated Manuscripts 700-1500, Bruxelles, Bibliothèque Royale Albert 1er, 1973, p. 69-70, na 39 (Catalogue d'exposition). Fac-simile dans M.R. JAMES, The Bestimy, being a Reproduction infull of the Ms. Ii.4.26 in the University Library, Cambridge ; with supplementary Plates from other Manuscripts of English Origin, and a preliminary Study of the Latin Bestimy as current in England, Oxford, Roxburghe Club, 1928.
727Copenhague Arnamagnaean Coll., 673 A, 4°, fr. A (Islande, c. 1200). H. HERMANNSSON, « The Icelandic Physiologus », Islandica, 27, 1938, p. 9.
728Réf. à la miniature, v. supra, n. 174. Sur la connaissance de l'Odyssée au Moyen Âge, v. supra, n. 114.
729V. supra, n. 148. Rappelons à ce propos que Philippe de Thaün faisait état d'une croyance différente, selon laquelle, pleurant par beau temps, les Sirènes chantaient dans la tempête. Réf. supra, n. 103.
730Fr. SALET, La Madeleine de Vézelay. Étude iconographique par J. ADHÉMAR, Melun, Librairie d'Argences, 1948, p. 179.
731V. supra, p. 112-113.
732V. supra III, n. 13 et Ill. 39.
733Sur la mosaïque de Tarente, v. A. ANTONUCCI, « Il mosaïco pavimentale del duomo di Taranto e la tradizione musive calabro sicule », Archivio Storico per la Calabria e la Lucania, 12, 1942,p. 121-132, Fig. 133. Sur la mosaïque de Plaisance, v. infra n. 194. Par analogie avec les scènes précitées, on peut peut-être voir encore une allusion aux pratiques anthropophagiques des Sirènes, au fol. 127 v° (canons d'Eusèbe) de la bible Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève, ms. 10 (dite Bible de Manerius, fin du XIIe s.) : on y voit en tout cas deux têtes humaines gisant sous un couple de Sirènes pisciformes s'étreignant (Ill. 68). On ne peut, par ailleurs, qu'être frappé par le nombre de Sirènes voisinant, en sculpture, avec des masques humains. Parmi ces nombreuses représentations conjointes, retenons celle de Berzy-le-Sec (Aisne) (Fig. 17) où une Sirène-oiseau se retourne pour regarder une tête humaine – troublante par son réalisme – portée par des rinceaux.
734Trois Sirènes à la fois oiseaux et poissons portant peigne et poisson, ont été représentées de façon à peu près identique dans les manuscrits New-York, Pierpont Morgan Library, ms. 81 et Leningrad Q. V. 1. (réf. supra, n. 180). Une Sirène à queue de poisson porte à la fois un peigne et un poisson dans le manuscrit Oxford, Bodl. Ashmole 1511, fol. 65 va, bestiaire du tout début du XIIIe siècle (Fig. 175). V. O. PACHT et J.J.G. ALEXANDER, Illuminated Manuscripts in the Bodleian Library Oxford, t. III, 1973, p. 33 n. 334, ainsi que Xénia MURATOVA, Le Bestiaire. Reproduction en fac-simile des miniatures du Bestiaire Ashmole 1511 de la Bodleian Library d'Oxford, s.l., Philippe Lebaud, 1988.
735Ce chapiteau a donné lieu aux interprétations les plus farfelues. C'est ainsi que le père A. MARTIN, « Mémoire sur deux chapiteaux du prieuré de Cunault-sur-Loire », Mémoires de la Société impériale des antiquaires de France, 23, 1857, p. 263-304, explique son iconographie par un épisode du Kalewala ! Pour L. CHARBONNEAU-LASSAY, « Les Sirènes des vieilles églises romanes de notre région », Revue du Bas-Poitou, 1916, p. 96-109, le poisson offert par la Sirène au pêcheur qui s'apprête à le frapper de son couteau, est l'âme chrétienne vouée à la perdition par l'enchanteresse. É. MÂLE, L'art religieux du XIIe siècle en France, Paris, A. Colin, 1922, p. 336 pense plutôt à « quelque vieille légende des bords de la Loire, aujourd'hui oubliée ». Parmi les nombreux exemples de sculptures représentant des Sirènes tenant, ou accompagnées de poisson(s), voir not. les beaux chapiteaux de Macqueville (Char.-Mar.) (Ill. 70), de Saint-Dié (Vosges) (Ill. 72), de Notre-Dame d'Aigue-vive (Loir et Cher) (Fig. 21), de Loches (Indre-et-Loire) (Fig. 23), de Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne) (Fig. 98), de Aibar (Navarre) (Ill. 71)... Sur ce thème dans la miniature, voir entre autres le ms. Londres, Brit. Lib. Add. 11.283, fol. 20 v° (bestiaire du XIIe siècle) et le ms. Cambridge, Corpus Christi College, ms. 2, fol. 1 v° (dite Bible de Bury Saint-Edmont, c. 1135). Voir aussi le ms. Lincoln, Cath. Libr., ms. A.1.18, fol. 45 v° (Lincoln, c. 1140).
736Parfois, en sculpture, les Sirènes sont représentées sur un fond d'ondulations plus ou moins stylisées qui représentent symboliquement l'eau. Beaux exemples à Gérone (Catalogne) (Ill. 121) et à Cunault (Maine-et-Loire) (Ill. 69).
737G. BACHELARD, L'Eau et les Rêves. Essai sur l'imagination de la matière, Paris, Corti, 1942, p. 114.
738Ibid., p. 117.
739Manchester, Rylands Library, ms. 8, fol. 44 r° et Paris, B.N., N. acq. lat. 2290, fol. 13 v°-14 v°.
740Description détaillée et commentaires dans A.K. PORTER, Lombard Architecture, New Haven, Yale University Press, 1917, t. III, p.271-27.
741A.K. PORTER (ibid., p. 274) interprète différemment, mais de façon peu convaincante, le rapport entre les deux types de scène : The Ocean is the symbol of the Church, the fish who swim about in the sea are the symbol of the men who live and work and die in the Christian faith. Thus in the ocean and its fireny inhabitants we have a complete image of the Church of God and of human life. We therefore see that it was no chance nor caprice of the artist which led him to inlay on the background representing the sea and its inhabitants, the labours ofthe twelve months...
742Voir H. STERN, « Mosaïques de pavement préromanes et romanes en France », Cahiers de civilisation médiévale, 5, 1 (janv.-mars 1962), p. 30.
743Ibid., p. 25 et H. DESAYE, « La mosaïque de l'Évêché de Die », Bulletin de la Société d'archéologie de la Drôme, 1962, p. 230- 248. Du même encore, « La chapelle épiscopale de Saint-Nicolas à Die, et sa mosaïque », Congrès archéologique de France, 1995, p. 148-149.
744H. STERN, Mosaïques de pavement préromanes et romanes en France, p. 25 : « Je suis convaincu que nous avons affaire à une image de l'univers. Les douze boules, ressemblant à des clous, qui sont placées sur le disque du milieu, pourraient bien avoir trait aux douze mois de l'année ou aux douze signes du Zodiaque si importants pour l'imagerie cosmique du temps... »
745Munich, Bayer. Staatsbibl., Clm. 4454, fol. 20 v° (déb. XIe siècle). Voir not. G. LEIDINGER, Miniaturen aus Handschriften der Bayerischen Staatsbibliothek in München, Munich, Riehn und Reusch, 1923, t. VI. Evangeliarium aus dem Domschatze zu Bamberg, p. 25-29 ; W. WEISBACH, « Les images des évangélistes dans l'Évangéliaire d'Othon III et leurs rapports avec l'Antiquité », Gazette des Beaux-Arts, 140 (mars 1939), p. 143-144.
746V. not. J. DANIÉLOU, « Le symbolisme de l'eau vive », Revue des sciences religieuses, 32, 3 (juillet 1958), p. 344 sq.
747Réf. dans les études précitées (n. 199) de G. LEIDINGER et de W. WEISBACH, respectivement p. 26 et p. 144.
748Ibid., p. 144.
749D'après E. SCHLEE, Die Ikonographie der Paradiesflüsse, Leipzig, Dieterich, 1937 (Studien über Christlichen Denkmäler, 24), p. 159, on aurait affaire ici à la plus ancienne personnification des fleuves du paradis, personnification d'ailleurs exceptionnelle, les fleuves apparaissant d'habitude sous la forme de petits personnages qui tiennent un vase d'où s'écoule l'eau. La Téthys du diptyque de Dionysos et d'Artémis (Bibl. de la ville de Sens, Autriche, v. 450), fournirait pour W. WEISBACH le prototype formel antique des « Sirènes » de notre manuscrit. Repr. dans R. DELBRUECK, Die Consular-Diptychen und verwandte Denkmäler, Berlin-Leipzig, de Gruyter, 1929 (Studien zur spätantiken Kunstgeschichte im Auftrage des Deutschen Archäologischen Instituts), pl. 61.
750En Apoc., 4, 6, les eaux sont dites s'écouler devant le trône divin... Sur les différentes confusions entre fleuves, v. P.-A. FÉVRIER, «Les quatre fleuves du paradis», Rivista di archeologia cristiana, 32, 3-4, 1956, p. 196.
751Sur les origines de la croyance en une mer céleste, v. F. CUMONT, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, p. 130, n. 1 et 2.
752Intéressant chapitre consacré à l'allégorie des eaux supérieures chez les Pères de l'Église dans J. PÉPIN, Théologie cosmique et théologie chrétienne, Paris, P.U.F., 1964 (Bibliothèque de philosophie contemporaine. Histoire de la philosophie et philosophie générale), p.397-417. L'interprétation allégorique de ces eaux supérieures fut encore pratiquée au Moyen Âge. Voir not. Hraban., Univ., 9, 3 (P.L., 111, 1852, col. 264-265) 264 (D) : Firmamentum enim in Ecclesia Scripturae divinae intelliguntur : quia coelum (265) plicabitur, sicut liber : discrevitque super hoc firmamento aquas, id est, coelestes populos angelorum, qui non opus habent hoc suscipere firmamentum, ut legem legentes audiant verbum Dei. Vident enim eum semper et diligunt : sed superposuit ipsum firmamentum legis suae super infirmitatem inferiorum populorum, ut sibi suscipientes cognoscant, qualiter discernant inter carnalia et spiritalia quasi inter aquas superiores et inferiores.
753P. DUHEM, Le système du monde. Histoire des doctrines cosmologiques de Platon à Copernic, Paris, Hermann, t. III (2e partie : l'astronomie latine au Moyen Âge), 1915, p. 7, 8, 12-13, 16, 21, 31-32, 36, 42, 60, 78, 97, 230... V. aussi G. BARDY, « La littérature patristique des quaestiones et responsiones sur l'Écriture Sainte », Revue biblique, 43, 3, 1933, p. 343-344.
754P. DUHEM, op, cit., p. 21, 32, 42, 97...
755C'est en 1957 qu'A. GRABAR, « La mer céleste dans l'iconographie carolingienne et romane », Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, 1957, p. 98-100, attira pour la première fois l'attention sur la mer céleste dans l'iconographie carolingienne et romane. Il montrait notamment que ce type de représentation, conçu au IVe siècle comme un paysage marin, s'était perpétué sans grands changements jusqu'au XIIIe siècle. Cet argument fut repris et développé par Élisabeth CHATEL, « Les scènes marines des fresques de Saint-Chef. Essai d'interprétation », Synthronon. Art et archéologie de la fin de l'Antiquité et du Moyen Âge, Paris, Klincksieck, 1968 (Bibliothèque des Cahiers archéologiques, 2), p. 177-187. Se référer à la bibliographie donnée dans cet article, ainsi qu'à celle qui est citée dans Jacqueline LECLERCQ-KADANER (-MARX), « La "mer céleste", à l'époque romane. À propos d'une fresque de la basilique Saint-Ambroise à Milan », Cahiers de civilisation médiévale, 20, 4 (oct.-déc 1977), p. 353, n. 1.
756À noter que les triton(e)s symbolisaient parfois l'océan céleste, dans l'Antiquité, v. F. CUMONT, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, p. 157 et O. ALVAREZ, The celestial Brides. A Study in Mythology and Archeology, Graz, Graphic-Gesellschaft, 1978, § "The celestial Ocean ". En ce qui concerne le XIIe siècle, toutes les représentations peintes des eaux supérieures ne comportent pas toujours de Sirènes, ainsi celles de Saint-Sernin de Toulouse et de Saint-Géraud d'Aurillac (réf. dans mon article p. 354, n. 8), de même que celle, byzantine, de Kurbinovo. V. Lydie HADERMANN-MISGUICH, « Les Eaux vives de l'Ascension dans le contexte visionnaire des théophanies de Kurbinovo », Byzantion, 38 (1968), 1969, p. 375-385.
757Description et commentaire dans Élisabeth CHATEL, Les scènes marines des fresques de Saint-Chef, p. 177.
758Ibid., p. 178.
759Discussion de la chronologie, ibid., p. 177.
760Voir N. GABRIELLI, Le pitture romaniche, Turin, 1944 (Repertorio delle cose d'arte dei Piemonte, 1), p. 55-56.
761Élisabeth CHATEL, Les scènes marines des fresques de Saint-Chef, p. 184.
762Jacqueline LECLERCQ-KADANER (-MARX), La « mer céleste » à l'époque romane, p. 353-355.
763V. B. ANDBERG, « Le paysage marin dans la crypte de la cathédrale d'Anagni », Institutum romanum Norvegiae. Acta ad archaeologiam et arthan historiam pertinentia, Rome, 2, 1965, p. 195-200. V. aussi L. PRESSOUYRE, « Le cosmos platonicien de la cathédrale d'Anagni », Mélanges d'archéologie et d'histoire, 78, 1966, p. 553 sq. (art. Entier : p. 551-593). Cette fresque s'intègre au « cycle des Sciences » qui occupe les murs et les voûtes proches de la porte nord, et sépare la voûte du Zodiaque, de celle du Microcosme.
764Élisabeth CHATEL, Les scènes marines des fresques de Saint-Chef, p. 187.
765F. CUMONT, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, p. 154-155.
766Évangéliaire de l'école de Prague (2e moitié du XIe siècle). Musée nat. de Cracovie, Collec. Czartoryski. Repr. dans G. REIMANN et H. BÜTTNER, Mittelalterliche Buchmalerei in Sammlungen Volksdemokratischer Länder, Leipzig, E.A. Seemann, 1961, Fig. 13.
767Perpignan, Bibl. Mun., ms. 1, fol. 12 r° (Catalogne, 3e quart du XIIe s.). V. A. BOINET, « Notice sur un évangéliaire de la Bibliothèque de Perpignan », Congrès archéologique de France, 1906, p. 534-551.
768V. X. BARRAL I ALTET, « La chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe », Congrès archéologique de France, 133, 1976, p. 260.
769E. POESCHEL, Die romanischen Deckengemälte von Zillis, Zürich, Rentsch, 1941, p. 13.
770V. infra, p. 169.
771Jacqueline LECLERCQ-KADANER (-MARX), « De la Terre-Mère à la Luxure : À propos de "la migration des symboles" », Cahiers de civilisation médiévale, 18, 1 (janv.mars 1975), p. 39.
772Réf. aux textes éclairant ce symbolismé dans W. WEISBACH, ReligiOse Reforme .und mittelalterliche Kunst, p. 214, n. 237 (V. aussi, p. 80 sq., 135 sq. et p. 204-205) ; Yvonne LABANDE-MAILFERT, Poitou Roman, éd. du Zodiaque, 1957 (La nuit des temps, 5), p. 180 ; J. ADHÉMAR, Influences antiques dans l'art du Moyen Âge français. Recherches sur les sources et les thèmes d'inspiration, Londres, The Warburg Institute, 1939 (Studies ofthe Warburg Institute, 7), p. 198, n. 2.
773Ibid., p. 198: « Mais le sens symbolique de cette image de la terre nourricière échappait généralement aux sculpteurs romans qui voyaient, dans les figures des manuscrits qu'ils interprétaient, la représentation plutôt de quelque horrible supplice, châtiment de la luxure. Ils étaient conduits à cette interprétation non par des textes, mais par l'étude des formes, car ils voyaient, réunie à l'image de la femme aux serpents, celle de la Sirène, symbole des plus dangereuses séductions, mais qui là représentait seulement en réalité la Mer à côté de la Terre ».
774La« femme aux serpents » du moins, fut utilisée comme emblème de la luxure dans la sculpture romane de l'Europe entière. Sur ce thème dans l'art, voir notamment J. ADHÉMAR, Influences antiques dans l'art du Moyen Âge français, p. 198-200 ; W. WEISBACH, Religiöse Reforme und mittelalterliche Kunst, p. 80 sq. et 135 sq. ; Z. SWIECHOWSKI, Sculpture romane d'Auvergne, Clermont-Ferrand, G. De Bussac, 1973, p. 190-192 et figs... Parfois, comme à Mondonedo (Galice), les serpents sont remplacés par des crapauds.
775J.A. BRUTAILS, Étude archéologique sur les églises de la Gironde, Bordeaux, Feret, 1912, p. 227 en signalait encore un exemple, aujourd'hui disparu, à l'église Saint-Martin de Haux (Gironde).
776On peut se demander si cette scène ne ferait pas allusion au don de prophétie traditionnellement attribué aux Sirènes: dans maintes civilisations, ce sont en effet les serpents qui le confèrent. V. Marie DELCOURT, Hermaphrodite. Mythes et rites de la bisexualité dans l'Antiquité classique, Paris, P.U.F., 1958 (Mythes et religions, 36), p. 57 : « En effet, dans le monde celtique et ailleurs, les serpents confèrent le don de prophétie. Les devins Mélampe, Cassandre, Hélénos doivent le leur à des serpents qui leur ont léché les oreilles ». Le fait mérite d'être signalé quoiqu'aucun texte médiéval ne donne de précisions à cet égard.
777Sur l'association Sirènes-scène de la Tentation, voir infra, p. 151 n. 254.
778Les trois Sirènes des manuscrits frères New York, Pierpont-Morgan, ms. 81, fol. 17 r° et Leningrad, Q.v.1, portent un peigne et un poisson. La Sirène du ms. Oxford, Bodl. Ashmole 1511, fol. 65 v° fait de même. Initiale D ornée d'une Sirène-poisson lissant, avec un peigne d'or, sa longue chevelure dans le ms. Vienne, Nationalbibliothek, Cod. 1100, fol. 170 v°.
779Sur le chapiteau de Savigny, les Sirènes tiennent à la fois un miroir et un poisson.
780Sur le miroir au Moyen Âge, et ses connotations négatives, v. J.B. FRIEDMAN, « L'iconographie de Vénus et de son miroir à la fin du Moyen Âge », L'Érotisme au Moyen Âge. Études présentées au troisième colloque de l'Institut d'Études médiévales (éd. B. Roy), Québec, 1977 p. 53-82.
781Douai, Bibl. Mun., ms. 253, fol. 5 et Douai, Bibl. Mun., ms. 309, fol. 48. Reproduction des deux enluminures dans A. BOUTEMY, « Enluminures d'Anchin au temps de l'abbé Gossuin (1131-33 à 1165) », Scriptorium, 11, 2, p. 234-248.
782Des contes existent en tout cas, où les ondines capturent leurs victimes en les enveloppant de leurs cheveux. G. BACHELARD fait allusion à l'un d'eux dans L'Eau et les Rêves, p. 114.
783Le linteau actuel est une copie récente et fidèle de l'ancien linteau endommagé qui a été redécouvert vers 1975 par X. BARRAL I ALTET, « La chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe », Congrès archéologique de France, 133, 1976, p. 235 et Fig. 15.
784Notamment dans l'église Virgen de la Vega à Salamanque (Fig. 35), dans le cloître de S. Pedro de Soria (Fig. 41) (Castille), à Aguilar de Campoo (Castille), à S. Vicente et à La Magdalena de Zamora, à Sta Eufemia de Cozuelos (Castille) (Ill. 86), à Revilla de Santullan (Castille) (Fig. 36)...
785Nous pensons aux centaures sculptés à la cathédrale de Vienne (Isère), dans la crypte de Saint-Pierre-le-Moûtier à Saint-Parize-le-Châtel (Nièvre)...
786Le grand nombre de Sirènes et de tritons couronnés, figurés dans l'eau, à l'époque gothique, nous confirme dans cette impression. Voir not. D.J.A. Ross, Illustrated Medieval Alexander-Books in Germany and the Netherlands. A Study in comparative Iconography, Cambridge, The modern Humanities Research Association, 1971 (Publications of the modern Humanities Research Association, 3), figs 175 et 209.
787Autres exemples donnés par Denise JALABERT, « De l'art oriental antique à l'art roman. Recherches sur la faune et la flore romanes, II. Les Sirènes », Bulletin monumental, 95, 1936, p. 438-439.
788Sans doute peut-on attribuer un même symbolisme aux Sirènes figurées près d'un cochon (Braga, Portugal; Scieq, Deux-Sèvres, Fig. 52). Pour J.D. JANSSENS, Sirènes m'étaient contées, Bruxelles, éd. de la C.G.E.R., 1992, p. 92, les représentations conjointes – Sirène jetant par dessus bord un marin / scène de mariage – sculptées sur le célèbre chapiteau de Civaux (Vienne) (Ill. 64), seraient une allégorie de ce sacrement comme moyen de fuir la luxure en mettant la pulsion sexuelle au service de la procréation. Cette interprétation fondée sur les conclusions de Georges Duby concernant le processus de sacralisation du mariage en France vers le milieu du XIIe s. (v. supra n. 90 p. 109), se heurte à l'ancienneté relative du chapiteau – il date de la fin du XIe s. – mais est effectivement suggérée par le caractère antithétique des deux figurations.
789La plus belle association Sirène-acrobate se trouve assurément sur la chaire de l'église de Gropina en Toscane (Ill. 91) : au-dessus d'une Sirène bifide, très stylisée, à la chevelure drue et aux queues hérissées de nageoires, une contorsionniste à la poitrine nue, au sexe caché par une ceinture en éventail, tient ses jambes relevées de part et d'autre de son buste, tandis que deux reptiles lui dévorent la tête. À Blanzaguet (Quercy), la Sirène voisine avec un musicien alors qu'un acrobate et une danseuse sont sculptés sur le chapiteau symétrique. À Uncastillo (Aragon) l'acrobate surmonte deux Sirènes (Fig. 54).
790Ces sculptures sont manifestement de la même main.
791Outre les ouvrages classiques de Solange CORBIN et de J. CHAILLEY sur la musique au Moyen Âge, voir surtout l'étude suggestive de R. HAMMERSTEIN, Diabolus in musica. Studien zur Ikonographie der Musik im Mittelalter, Berne-Munich, Francke, 1974.
792Nous pensons notamment aux Sirènes soufflant dans un cor, qui semblent plutôt s'apparenter aux personnifications de la Mer et des Vents, de même d'ailleurs que les « néréides » de Zillis (v. supra, p. 140 et infra, p. 169). Sans pouvoir en effet affirmer qu'elles soient tout à fait dépourvues de connotation négatives, elles ne symbolisent en tout cas aucun vice particulier. Quant au trio de Sirènes musiciennes représentées dans l'Hortus deliciarum ou dans quelques bestiaires tardifs, elles ne présentent pas d'intérêt sur le plan symbolique : les instruments que portent les Sirènes sont ceux qui leur sont traditionnellement attribués depuis Servius (la lyre et la flûte). Par ailleurs, on ne peut omettre de signaler l'existence de Sirènes musiciennes uniquement décoratives. Voir not. la Bible de Manerius (fol. 129 v°) et le ms. Admont, Stiftbibl., ms. 46, fol. 540.
793À la chapelle de Corsignano, près de Pienza (Toscane), le serpent-dragon accompagne le joueur de rebec (Fig. 74).
794loh. Sarisb., Polycr. I, 6 (éd. C.C.J. WEBB , Francfort, Minerva, 1965) (réimp. anast. éd. Oxford, 1909) : (...) praemolles modulationes audieris, Sirenarum concentus credas esse...
795H. SCHADE, Dämonen und Monstren. Gestaltungen des Bösen in der Kunst des frühen Mittelalters, Ratisbonne, Pustet, 1962, p.56.
796R. HAMMERSTEIN, Diabolus in musica, p. 82-89 (sur les Sirènes musiciennes) et p. 62-82 (sur les animaux et sur les monstres musiciens en général).
797Ms. Smyrne, Evang. Schol. Cod. B. 8, fol. 10 v° (Grèce, XIe siècle). V. à son sujet J. STRZYGOWSKI, Der Bilderkreis des griechischen Physiologus des Kosmas Indikopleustes und Oktateuch. Nach Handschriften der Bibliothek zu Smyrna, Leipzig, Teubner, 1899 (Byzantinisches Archiv, 2), p. 16 et K. WEITZMANN, Ancient Book Illumination, Cambridge Mass., Harvard Univ. Press, 1959 (Martin Classical Lectures, 16), p. 18-19.
798Ms. Milan, Ambras. Cod. E. 16 sup., fol. 10 r° (Italie du sud, vraisemblablement du XIe s.). V. Maria Luisa GENGARO, « A proposito delle inedite illustrazioni del Physiologus greco della Biblioteca Ambrasiana », Arte Lombarda, 3, 1, 1958, p. 19-27 et Xénia MURATOVA, « L'arte longobarda e il "Physiologus" », Atti del 6. Congresso internazionale di Studi sull'alto medioevo (Milan, 21-25 octobre 1978), Spolète, Centro italiano di studi sull'alto medioevo, t. II, 1980, p. 547-558.
799La présence du nimbe doit sans doute s'interpréter comme un signe de christianisation des monstres, à l'instar du nimbe crucifère de la néréide copte, et de la croix des Sirènes des reliefs d'Ahnas et de Massasco. V. supra II, p. 65, n. 175.
800À noter qu'à Cénac (Dordogne), la scène de la Tentation figurée sur la corbeille d'un chapiteau, est surmontée de deux Sirènes-poissons sculptées sur le tailloir.
801V.-H. DEBIDOUR, Le bestiaire sculpté en France, p. 293.
802Cette composition a été étudiée par J. BOUSQUET, « Copie et expansion de motifs dans la sculpture romane : la sirène aux centaures (à Saint-Gaudens et ailleurs) », Revue de Comminges, 93 (oct.-déc. 1980), p. 563-579. Il existe une variante de cette composition sur un chapiteau de l'église Sant Pere de Gallicans à Gérone (Catalogne) : la Sirène dressée sur son unique queue, tient un poisson dans chaque main (Fig. 64).
803V.-H. DEBIDOUR, Le bestiaire sculpté en France, p. 293 et plus particulièrement J. BAYET, « Le symbolisme du cerf et du centaure à la Porte rouge de Notre-Dame de Paris », Revue archéologique, 44, 1954, p. 20-68.
804Reproduction dans R. DELBRUECK, Die Consular-Diptychen und verwandte Denkmaler, pl. 61.
805W. WEISBACH, Religiöse Reforme und mittelalterliche Kunst, p. 84 n. 114 rappelle que la luxure et l'avarice étaient considérés comme les vices les plus dangereux, et que leurs symboles étaient fréquemment réunis dans l'art roman.
806Elle en a aussi parfois la chevelure hirsute, comme à Aubeterre (Charente) (Fig. 71) et les oreilles pointues comme au portail ouest de la cathédrale de Ferrare (Émilie).
807Parfois les sabots ne sont pas fendus, à l'instar de ceux des boucs mais sont de type chevalin, à un ongle, comme on en voit à la Sirène de Rebolledo de la Torre (Castille) (Ill. 163).
808Une tête de serpent termine aussi la queue des Sirènes de Vallespinoso de Aguilar et de Barrio de Santa Maria (Palencia). Tel est également le cas de la Sirène de San Benedetto Po (Piémont) (Fig. 112) : l'extrémité de chacune de ses deux queues est dotée d'une tête de reptile!
809V. infra, p. 178.
810V.-H. DEBIDOUR, Le bestiaire sculpté en France, p. 314 : « on sait que le Moyen Âge appelle communément "serpents" tous les "dragons" bipèdes "auxquels il joint généralement des ailes" ». Et p. 315 : « Dragons et serpents sont donc un seul et même animal essentiellement démoniaque ». Cela n'a rien d'étonnant : dans la Genèse, le serpent avait la forme du dragon avant la faute. Et c'est précisément ce crime qui lui a valu de perdre ses ailes suivant le sens du célèbre verset : « Tu ramperas sur ton ventre et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie » (Gen., 3, 114). Dans la sculpture romane, les dragons se retrouvent surtout aux côtés des Sirènes-oiseaux.
811Dans ce cas, le griffon dévore la queue du sireneau que la Sirène allaite.
812D'après Fr. BOND, Fonts and Fonts Covers, Londres, 1908, p. 225, il y aurait eu une autre cuve baptismale romane ornée de Sirènes-poissons dans l'église d'Anstey (Leicestershire) mais elle n'y est plus conservée actuellement. Il y a par ailleurs un bénitier cantonné de Sirènes-oiseaux masculines à queues de dragon à la cathédrale de Modène (Émilie).
813V. supra II, p. 64-65 Les seules données précises que nous ayons pu recueillir au sujet de ce bas-relief proviennent de M. REMONDINI, « Iscrizioni medioevali della Liguria », Atti della Società ligure di Storia patria, Gênes, 12, 1, 1874, p. 42 et pl. 19 (dessin). Étude davantage détaillée dans notre article « Exorcisme symbolique et quête de l'égalité d'âme sur un bas-relief roman de Ligurie », Cahiers de civilisation médiévale, 27, 3 (juil.-sept. 1984), p. 247-249.
814Grégoire le Grand, Homélie sur l'évangile de saint Matthieu, 11, 7 (P.L., 76, 1849, col. 1096). V. supra II, p. 64-65.
815Ms. Munich, Bayer. Staatsbibl., Cod. lat. 16012, fol. 185 r° et v° (Gerhoh de Reichersperg, Tractatus in Psalmos, fin du XIIe siècle). Ces dessins accompagnés de leurs légendes, ainsi que d'autres ensembles de même type sont bien étudiés par G. CAMES. « À propos de deux monstres dans l'Hortus deliciarum », Cahiers de civilisation médiévale, 11, 4 (oct.-déc. 1968), p. 587-603 et figs 11 et 12. Du même, Allégories et symboles dans l'Hortus deliciarum, Leyde, Brill, 1971, p. 121. Sur l'origine néo-platonicienne de la représentation mentale de concepts moraux sous forme d'êtres hybrides, v. aussi J. DANIÉLOU, Platonisme et théologie mystique. Essai sur la doctrine spirituelle de saint Grégoire de Nysse, Paris, Aubier, 1944, p. 79-85.
816G. CAMES, À propos de deux monstres dans l'Hortus deliciarum, p. 602.
817Ibid., p. 603.
818V. supra II, p. 64 ll. 168.
819Grégoire le Grand, Moralia in Job, 40, 24, lib. 33, c. 15 par. 30-31 (P.L., 76, 691 C, D et 692 A, B.).
820V. à ce sujet, H. LECLERCQ, art. Exorcisme, dans F. CABROL et H. LECLERCQ, Dictionnaire d'archéologie chrétienne, t. V, 1922, col. 964-978.
821Les noms des démons, répertoriés et scrupuleusement conservés dans de longues listes, étaient récités au cours de l'exorcisme. Ce rite était considéré comme un moyen très efficace d'anéantir leur puissance maléfique. On pensait en effet que le démon ne pouvait pas nuire « dans les maisons où son nom est connu ». Voir not. A.A. BARB, Antaura, The Mermaid and the Devil's Grand Mother, p. 4-5 et bibliographie, p. 17, n. 32-42.
822V.-H. DEBIDOUR, Le bestiaire sculpté en France, p. 315, sur les serpents-dragons : « Dragons et serpents sont donc un seul et même animal essentiellement démoniaque (...). Le serpent symbolise la malfaisance sous toutes ses formes », et p. 218, concernant les griffons : « En fait, le griffon est une des bêtes les plus "instables" de la faune médiévale (...). Qu'il perde ses pattes de derrière et c'est une variété de dragon ou de guivre » dont on peut imaginer qu'il partage le symbolisme démoniaque. Notons que c'est en excitant son orgueil que le serpent fit succomber Ève !
823A. FRANZ, Die kirchlichen Benediktionen im Mittelalter, Fribourg-en-Brisgau, Herder, t. II, 1909, partie. p. 590-613.
824Ibid. Sur l'appartenance des Sirènes aux daemones meridiani, dans l'Antiquité, v. supra I, p. 24 et n. 111 et 112 ; aux époques postérieures : C. DETLEF et G. MUELLER, «Von Teufel, Mittagsdamon und Amuletten », Jahrbuch für Antike und Christentum, 17, 1974, p. 91-102 (partie. p. 95-98).
825V. supra II, p. 65-66.
826Idée plusieurs fois exprimée dans F. CUMONT, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, ainsi que dans l'article du même, « Les Vents et les anges psychopompes », Pisciculi. Studien zur Religion und Kultur des Altertums (éd. Th. KLAUSER et A. RÜCKER), Münster-en-Westphalie, Aschendorff, 1939 (Antike und Christentum. Ergänzungsband 1), p. 70-75.
827G. BEREFELT, A Study on the winged Angel. The Origin of a Motif, Stockholm, Almquist & Wiksell, 1968 (Acta Universitatis Stockholmiensis. Stockholm Studies in History of Art, 14), p. 17-18.
828Sur les ἄyyeloi dans le paganisme orientalisant de l'empire romain, v. F. CUMONT, « Les anges du paganisme », Revue de l'histoire des religions (= Annales du Musée Guimet), 72, 1915, p. 159-182 ; sur les fonctions et l'iconographie des Vents au Moyen Âge, se référer essent. à la remarquable étude de Th. RAFF, « Die Ikonographie der Mittelalterlichen Windpersonifikationen », Aachener Kunstblätter, 48, 1978-79, p. 71-218, ainsi qu'à mon article « Entre anges et démons. Les Vents dans l'iconographie médiévale », Annales d'histoire de l'art et d'archéologie, Bruxelles, Université Libre de Bruxelles, 12, 1990, p. 31-42. Sur les rapports déjà anciens entre Vents et anges, v. l'art. cité de Fr. CUMONT en n. 280. Sur les fonctions exercées par les anges dans l'ancien christiannisme, se référer surtout à H. LECLERCQ, art. Anges, dans F. CABROL et H. LECLERCQ, Dictionnaire d'archéologie chrétienne, l, 2, 1907, col. 2080-2162 et J. DANIÉLOU, Les anges et leur mission d'après les Pères de l'Église, Chevetogne, éd. de Chevetogne, 1952 (Collection lrénikon, n.s. 5).
829Sur les Sirènes psychopompes, v. supra I, p. 27-28. V. aussi F. CUMONT, Les Vents et les anges psychopompes.
830Sur les Sirènes des tombeaux, v. supra I, p. 19 sq.. Sur les anges des tombeaux, v. H. LECLERCQ, art. Anges, dans F. CABROL et H. LECLERCQ, art. Anges, dans Dictionnaire d'archéologie chrétienne, col. 2141 sq.
831F. PANZER, « Der romanische Bilderfreis am südlichen Choreingang des Freiburger Münsters und seine Deutung », Freiburger Münsterblatter, 1906, p. 24.
832V. supra, p. 118 et n. 150.
833H. LECLERCQ, art. Anges, dans F. CABROL et H. LECLERCQ, Dictionnaire d'archéologie chrétienne, col. 2124.
834Plut., Quaest. conv., 9, 14, 6, 745 D et F (réf. supra I, p. 27, n. 132).
835Greg., Dial., 4, 14. Cité et traduit par H. LECLERCQ, art. Anges, dans P. CABROL et H. LECLERCQ, Dictionnaire d'archéologie chrétienne, col. 2124.
836Elle les rapprochait aussi des Vents, l'association des Vents favorables et de la musique céleste étant largement attestée dans l'Antiquité. Voir not. P. CUMONT, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, p. 146 sq.
837Réf. à Macrobe, v. supra I, p. 28 et au Mythographe III, v. supra IV, p. 115.
838Voir not. Kathi MEYER-BAER, Music of Spheres and the Dance of Death. Studies in musical Iconology, Princeton, Princ. Univ. Press, 1970, p. 78-79, 122 etc., et E.R. CURTIUS, La littérature européenne et le Moyen Age latin (tr. J. BREJOUX), Paris, P.U.F., 1956, p. 288 sq. Voir aussi l'extraordinaire miniature rémoise (?) représentant l'harmonie des sphères présidées par les neuf Muses, l'Air et les quatre Vents, Arion sur le dauphin, Pythagore et Orphée au fol. 1 du ms. Reims, Cod. 672 (c. 1170).
839V. infra, p. 167-168.
840V. surtout Kathi MEYER-BAER, Music of the Spheres and the Dance of Death qui retrace toute l'histoire de l'ange musicien, en privilégiant son rôle de chanteur cosmique. V. aussi le chapitre suggestivement intitulé « Sphärenharmonie und Engelsgesang » dans R. HAMMERSTEIN, Die Musik der Engel. Untersuchungen zur Musikanschauung des Mittelalters, Berne-Munich, Francke, 1962. Sur les courants d'idées antiques qui favorisèrent la doctrine juive puis chrétienne selon laquelle les anges étaient préposés aux éléments, et not. aux astres, voir le § « Les Anges et les éléments » dans J. PÉPIN, Théologie cosmique et théologie chrétienne, Paris, P.U.F., 1964, p. 307 sq. Sur le folklore biblique où étoiles et planètes sont considérées comme « messagers », « anges » au service de Dieu, v. G. DAVISON, A Dictionary of Angels including the fallen Angels, New-York, The free Press, 1967, s. v° Stars, p. 279. Sur les anges identifiés aux astres comme objets de culte idolâtre au début du christianisme, voir les pages curieuses de M. SIMON, « Les dieux antiques dans la pensée chrétienne », Zeitschriftfür Religion und Geistesgeschichte, 6, 2, 1954, p. 97-114 (not. p. 100-101)
841V. infra, p. 167.
842V. Kathi MEYER-BAER, Music of the Spheres and the Dance of Death, p. 221-222 et E.R. CURTIUS, La littérature européenne et le Moyen Âge latin, p. 297.
843Cette substitution a été démontrée de façon assez convaincante par K. LEHMANN, « The Dome of Heaven », Art Bulletin, 27, 1945, p. 3 et p. 14. Peut-être peut-on considérer la miniature célèbre de l'Évangéliaire du Trésor de la cathédrale de Bamberg, où les symboles des évangélistes sont comme portés par des « Sirènes », comme un stade intermédiaire de cette évolution? V. supra, p. 133-134.
844Voir not. l'ensemble sculptural de Conques, sous la tour-lanterne de la croisée, où les archanges ornent les trompes et où les anges portant les noms des évangélistes, sont figurés sur les chapiteaux des demi-colonnes adossées aux piliers.
845V. J. HANDSCHIN, «Ein mittelalterlicher Beitrag zur Lehre von der Sphärenharmonie », Zeitschriftfür Musikwissenschaft, 9, 1926- 27, p. 202 sq., cité et résumé par J. CHAILLEY, Histoire musicale du Moyen Âge, Paris, P.U.F., 1969 (Collection Hier, 10), p.23-24.
846La Hiérarchie céleste contient l'exposition du système de trois triades d'esprits subordonnés à Dieu, aboutissement dogmatique d'une longue série de spéculations antérieures, qui devait s'imposer aux siècles futurs.
847Réf. et interprétation dans K. LEHMANN, The Dome of Heaven, p. 3.
848Alan. lns., Anticlaud., IV, v. 389-392 ; 411-413 ; 434-437 (éd. R. BOSSUAT, Paris, Vrin, 1955 (Textes philosophiques du Moyen Âge, 1), respect. p. 118-119-120). C'est avec quelque étonnement que nous avons lu dans Kathi MEYER-BAER, Music of the Spheres and the Dance of Death, p. 125, qu'il n'existait aucune mention de la musique des sphères dans l'Anticlaudianus, absence que commente même l'auteur : There is almost no mention of music, but in Alanus's case it is known that he disliked music and thought it appropriate only to make to sleep. It is therefore hardly surprising that he not only excludes musica instrumentalis, but musica mundana and humana as well ! Il faut par ailleurs se souvenir que le Mythographe III du Vatican consacrait une large place à la musique des sphères présidées par les Sirènes dans la notice qui leur était consacrée.
849V. supra II, p. 50 sq.
850De même, ce sont des oiseaux à tête humaine qui sont figurés s'adressant à Alexandre, sur plusieurs miniatures postérieures et not. dans le ms. Manchester, J. Rylands Lib., ms. Arm. 3, fol. 108 (XIVe s.) et dans d'autres manuscrits byzantins commentés dans A. XYNGOPOULOS, Les miniatures du Roman d'Alexandre le Grand dans le Codex de l'Institut hellénique de Venise, Athènes-Venise, 1966, p. 73-74, et p. 152.
851C'est l'opinion, que nous partageons d'ailleurs, de G. BEREFELT, A Study on the winged Angel. The Origin of a Motif, p. 20 et sq.
852Quibus ideo pictorum licentia pennas faciant, ut celerem eorum in cuncta discursum significent, sicut et juxta fabulas poetarum venti pennas habere dicuntur, propter velocitatem, scilicet. Unde Scriptura sancta dicit : Qui ambulat super pennas ventorum (Ps. CIII, 3). Passage cité d'après L. PRESSOUYRE, « Marcus cornator. Note sur un groupe de représentations médiévales du mois de Mars », Mélanges d'archéologie et d'histoire, 77, 2, 1965, p. 409, n. 3. Par ailleurs, il n'est pas sans intérêt de savoir qu'Isidore de Séville, Nat. rer., 36, 3 fait état d'une tradition selon laquelle les Vents seraient des « esprits angéliques, envoyés à travers le monde entier comme les "secrétaires" de Dieu afin de sauver l'humanité » (éd. et tr. J. FONTAINE, Bordeaux, Féret, 1960 (Bibliothèque de l'École des Hautes Études Hispaniques, 28), p. 294-295). L'exposé de la tradition opposée, celle des Vents considérés comme « esprits tentateurs », suit immédiatement. V. infra, passim.
853Voir not. le ms. Montecassino, Archiv, cod. 132, fol. 234 (= Raban Maur, c. 1023) et l'Exultet Montecassino (Sorrente, 1105- 1118). Repr. dans Myrtilla AVERY, The Exultet Rolls of South Italy, Princeton, University Press, 1936 (Illuminated Manuscripts of the Middle Ages), respect. pl. CXCV et LXII.
854Madrid, B.N., ms. 19, fol. 120 r° (déb. XIIe s.. Ripoll ? Italie ?). V. J.M. MILLAS VALLICROSA, « Sobre el manuscrito 19 de la Biblioteca Nacional », Revista de Archives Bibliotecas y Museos, 67, 1959, p. 119-126.
855Sur la contamination, dans l'Antiquité, du type des Vents et du type des tritons, voir surtout H. STEINMETZ, « Windgötter », Jahrbuch des Kaiserlich Deutschen Archäologischen Instituts, 25, 1910-1911, p. 35, n. 13.
856Sur les Winddämonen, v. Th. RAFF, Die Ikonographie der Mittelalterlichen Windpersonifikationen, p. 158-159.
857Isidore de Séville, Nat. rer., 26, 3 (éd. et tr. J. FONTAINE, p. 294); Hraban., Univ., 22, 9, 25 (P.L., 111, 1852, col. 281-282...).
858Sur le vultus trifrons des Vents, voir not. L. PRESSOUYRE, Marcus cornator, p. 443 et p. 457 (sur ses connotations démoniaques). Cet auteur (p. 454) précise toutefois que « les Vents sont parfois cornus et monstrueux sur des représentations au sens étroitement météorologique où ils ne jouent aucun rôle coupable », ce qui va dans le sens de nos propres conclusions dans l'article cité supra, n.282.
859J. BALTRUSAITIS, « Roses des Vents et roses à personnages à l'époque romane », Gazette des Beaux-Arts, 20 (déc. 1938), p. 275. Ce bel article constitue en fait la continuation de « L'image du monde céleste du IXe au XIIe siècles », ibid. 20 (oct. 1938), p. 137- 148.
860Supra, n. 308.
861Ces exemples sont cités par G.C. DRUCE qui n'en percevait pas la filiation. G.C. DRUCE, «Sorne abnormal and composite human Form in English Church Architecture », Archaeological Journal, 1915, p. 177.
862V.-H. DEBIDOUR, Le bestiaire sculpté en France, p. 304 : « À Saint-Restitut, le Verseau est fort curieux : c'est un être humain qui n'a que la tête, les épaules et les bras, d'ailleurs dûment vêtus de manches, le reste étant le corps d'une grosse carpe. Il tient un objet qui devrait être un vase, mais qui est plutôt un battoir à lessive – c'est-à-dire la figuration maladroite d'une rame. Il est clair que l'artisan a confondu le Verseau avec un modèle qui s'y apparente par le commun thème de l'eau, mais qui est le symbole de la Mer ».
863May VIEILLARD-TROÏEKOUROFF, « Les Zodiaques parisiens sculptés d'après Le Gentil de la Galaisière, astronome du XVIIIe siècle », Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, 9e sér., 4, 1968, p. 173 ne semble pas percevoir le rapport entre les Sirènes-Aquarius et les Poissons Pisces du chapiteau de Saint-Germain-des-Prés.
864V. supra II, p. 43, n. 23.
865Faut-il rappeler qu'Hésiode attribuait déjà aux Sirènes un pouvoir sur les Vents (supra I, p. 9, n. 44) et que les harpyes, si proches des Sirènes, étaient à l'origine, des vents malfaisants ?
866J. BALTRUSAÏTIS, La stylistique ornementale dans la sculpture romane, Paris, Leroux, 1931. La genèse ornementale de la Sirène est développée aux p. 109-110 auxquelles nous empruntons plusieurs exemples.
867Ibid., p. 7.
868Ibid., p. 103.
869Ibid., p. 110, Fig. 250.
870Ibid., p. 111.
871Ibid., p. 345 sq.
872Ibid., p. 347, Fig. 905.
873Ibid., p. 348.
874Ibid., p. 280.
875Ibid., p. 279, Fig. 758 reproduite ci-contre.
876Reproduction dans Danielle GABORIT-CHOPIN, La décoration des manuscrits à Saint-Martial de Limoges et en Limousin, du IXe au XIIe siècle, Paris-Genève, Droz, 1969, pl. 123, Fig. 226.
877C'est ainsi que B. GOLDMAN, « A Luristan Water Goddess », Antike Kunst, 3, 2, 1960, p. 55 explique la morphologie de la déesse de l'eau bifide du Luristan ! Il précise que cette transformation fut aidée par le symbolisme proche de la pótnia et des déesses-poissons, également liées à un culte de la fécondité.
878Voir infra, p. 157. Nous avons vu, toutefois, que les Sirènes-oiseaux étaient aussi dotées parfois de queues serpentiformes terminées par des têtes animales...
879Denise JALABERT, Les Sirènes, p. 466.
880J. BALTRUSAÏTIS, La stylistique ornementale dans la sculpture romane, p. 113, Fig. 261 et Fig. 262.
881Une composition à peu près analogue est visible dans la miniature du ms. Madrid, B.N., ms. 19 (ill. 113) où la Mer, sous les traits d'une jeune femme en buste, allaite deux poissons dont elle tient les queues à hauteur d'épaules.
882V. supra III, p. 86 n. 85.
883Denise JALABERT, Les Sirènes, p. 467.
884H. FOCILLON, L'art des sculpteurs romans, Paris, P.U.P., 1964.
885V. SLOMANN, Bicorporates. Studies in RevivaIs and Migrations of Art Motifs, Copenhagen, Munksgaard, 1967, t. I, p. 14-15.
886V.-H. DEBIDOUR, Le bestiaire sculpté en France, p. 141.
887Denise JALABERT, Les Sirènes, p. 466.
888V. supra, p. 152 et figs 61-63.
889V. supra, p. 165.
890Un tailloir de l'église voisine de Châtillon-sur-Indre reproduit cette même disposition (Fig. 144), qu'on découvre encore sur un tailloir de l'église de Cénac (Dordogne). Dans ce dernier cas toutefois les Sirènes présentent une tête commune à l'angle.
891Élisa MAILLARD, « Les sculptures romanes de Saint-Hilaire de Foussais », Gazette des Beaux-Arts, 6e série, 4, 1930, p. 162. Notons encore les deux amusantes Sirènes à une queue qui ornent les portails portugais de Vilar de Fades (Fig. 24) et de Braga : sur le premier, la Sirène dotée d'une chevelure pisciforme porte un poisson à la manière d'un nourrisson ; sur le second, la Sirène voisine avec un cochon !
892Sur les Sirènes au rameau, à l'époque carolingienne et au Xe s., v. supra III, p. 72.
893V. supra, p. 139.
894À son sujet, v. S. MORALEJO-ALVAREZ, « La primitiva fachada norte de la Catedral de Santiago », Compostellanum, 14, 4 (oct.-déc. 1969), p. 659-660.
895F. BOUZA BREY, « Fortuna de la canciones de gesta y del héroe Roldán en el romanico compostelano y en la tradición gallega », Compostellanum, 10, p. 669-670.
896Voir le triton bifide dont les queues se terminent par des têtes animales, à la façade de Notre-Dame-Ia-Grande à Poitiers (Deux- Sèvres) (Fig. 77).
897V. supra, p. 146 et Fig. 35-40.
898V. supra, p. 132, 144-145. et Fig. 30-32.
899V. infra, p. 215-216.
900W. DÉONNA, La Sirène-femme-poisson, p. 22 contra J. ADHÉMAR, Influences antiques dans l'art du Moyen Âge français, p. 184.
901C'est ce besoin qui, selon J.-P. KLEIN, La figure une tête – deux corps, des origines mésopotamiennes à lafin du XIIe siècle (thèse) aurait incité le sculpteur à étendre à l'époque romane, les motifs une tête – deux corps, que l'auteur fait dériver d'ailleurs des groupes antithétiques d'origine orientale : « La transposition s'accomplit alors : le groupe antithétique devient le groupe synthétique sans perdre sa valeur d'antithèse ». Compte-rendu de A. SOPER dans l'Information d'histoire de l'art, 11, 2, 1966, p. 129- 131.
902Dans le cloître de Sant' Orso à Aoste (Piémont) (Ill. 154), les Sirènes ornant les angles d'un chapiteau sont également montrées de face mais leurs ailes sont rabattues.
903Dans la plupart des cas, l'astragale sert d'appui aux Sirènes dont les serres présentent souvent un relief très accusé.
904Variante une tête-deux corps à Saint-Trojan de Rétaud (Charente-Maritime).
905Variantes de ce type de composition à San Martin de Ségovie (Castille) et à San Claudio de Olivares à Zamora (León) (Fig. 86) où un lion jouxte la Sirène.
906V. supra, p. 195.
907Le ms. Admont, Stiftbibl., ms. 46, fol. 540.
908Drzwi Gnieznienskie [La porte de Gniezno] (dir. M. WALICKI), t. II, 1959. À noter que dans l'ample commentaire qu'il a fait à propos de cet ouvrage, J. STIENNON, « La Pologne et le pays mosan au Moyen Âge. À propos d'un ouvrage sur la porte de Gniezno », Cahiers de civilisation médiévale, 4, 4 (oct.-déc. 1961), p. 457-473, estime que c'est avec raison que Z. KEPINSKI discerne « des correspondances allégoriques et symboliques entre les dix-huit panneaux et le bandeau ornemental » (p. 467).
909Tradition attestée chez Pierre le Picard, Vincent de Beauvais, Thomas de Cantimpré...
910Nous sommes consciente de l'inévitable imprécision des données de base due aux inégalités de conservation et à l'absence de répertoires systématiques des sculptures par région. S'il en existait en effet, le nombre de Sirènes recensées dépasserait largement celui que nous avançons. C'est en effet ce que donne à penser la moisson récoltée dans R. WILL, Répertoire de la sculpture romane de l'Alsace, Strasbourg-Paris, 1955 (Publications de l'Institut des hautes études alsaciennes, 13) qui a dépassé de 7-8 unités celle que nous avions faite sans lui. À cet égard, il s'impose donc de minimiser quelque peu l'importance de l'Alsace par rapport aux autres contrées pour lesquelles il n'existe pas de tels répertoires. Mais à cette exception près, nos différentes listes de Sirènes ont été établies d'une manière identique : après dépouillement d'ouvrages multiples et voyages à travers presque toute l'Europe. De nombreux amis et particulièrement J.-Cl. Vinourd (Rouen) nous ont aidée, par ailleurs, à compléter notre inventaire. Nous estimons pour ces raisons que les ordres de grandeur avancés sous forme de pourcentage sont significatifs, même si les chiffres de base ne sont pas absolument précis.
911V. Jacqueline LECLERCQ (-MARX), « Sirènes-poissons romanes. À propos d'un chapiteau de l'église de Herent-lez-Louvain », Revue belge d'archéologie et d'histoire de l'art, 40, (1971) 1973, p. 1-30.
912Eva BAER, Sphinxes and Harpies in medieval lslamic Art. An iconographical Study, Jerusalem, The Israël Oriental Society, 1965 (Oriental Notes and Studies, 9), p. 34 et suivantes, décrit chaque type d'oiseaux à tête humaine (le Murgh-l Adani, le Anqa, le Zaghsar etc.) et résume sa légende. Elle note aussi que leur apparition dans l'art islamique n'est récurrente qu'à partir du milieu du XIe siècle (p. 81). Cet auteur semble toutefois ignorer les oiseaux anthropomorphes peuplant les représentations du Paradis d'Allah auxquels se réfère A. XYNGOPOULOS et qui appartiennent manifestement à une époque antérieure. V. supra III, p. 75 n.20.
913La Sirène de Cividale figurée sur une plaque où elle surmonte deux poissons, est parfois datée de la fin du VIIe ou du VIIIe siècle. En l'absence d'autres éléments de comparaison appartenant à la civilisation longobarda et eu égard à son allure romane, nous préférons, avec d'autres, la ranger parmi les œuvres du début du roman. Mise au point dans A. TAGLIAFERRI, Le diocesi di Aquileia e Grado, Spoleto, Centro italiano di Studi sull'alto Medioevo, 1981 (Corpus della scultura altomedievale, 10), p. 225- 226 : Gia attribuita al VII. secolo, la lastra non offre completa testimonianza della sua appartenenza al pieno altomedioevo. La datazione rimane pertanto incerta: non ostante alcuni tipici elementi iconografici legati al gusto e alla tradizione cosiddetta « barbarica », non si puo escludere deI tutto l'ipotesi di una sua collocazione tra la folta produzione delle figure fantastiche deI romanico ineunte (p. 226).
914V. LASSALLE, L'influence antique dans l'art roman provençal, Paris, de Boccard, 1970, p. 91.
915Sur l'influence des sarcophages antiques sur la statuaire médiévale, v. J. ADHÉMAR, Influences antiques..., p. 159 sq. et également les actes du Colloquio sul reimpiego dei sarcofagi romani nel medioevo (Pisa, 5-12 septembre 1982), éd. B. ANDREAR et S. SETTIS, Marburg-am-Lahn, Philipps Univ., 1984.
916V. supra III, p. 77.
917J. ADHÉMAR, Influences antiques, p. 248. Sur l'influence des terres cuites antiques sur la formation de l'iconographie médiévale, ibid., p. 189-192 : « ces œuvres d'art ont transmis aux sculpteurs romans quelques-unes des formes créées par les artistes grecs » (p. 189). À la bibliographie relative à l'influence de l'art gallo-romain et celtique sur l'art roman, donnée supra III, p. 77, n. 36, il convient encore d'ajouter notamment R. LANTIER, « Art celtique-Art roman », Mélanges Fr. Martroye, Paris, Klincksieck, 1941, p. 207-212 et M. RENARD, « Des sculptures celtiques aux sculptures médiévales. Fauves androphages », Hommages à Joseph Bidez et à Franz Cumont, Bruxelles ; éd. Latomus, [1949] (Collection Latomus, 2), p. 277-293.
918Sur la spécificité de l'art anglais et sur son influence sur le continent, voir l'intéressant article de A. GOLDSCHMIDT, « English Influence of Medieval Art on the Continent », dans Medieval Studies in Memory of A.K. PORTER, Cambridge Mass. Harvard Univ. Press, 1939, t. II, p. 709-728, et not. p. 722 : This representation of animals and of beings hal fhuman and half beeslike reaches its perfection in the 12th century and seems very characteristic of English taste. The literature of the period also offers examples of this tendency.
919Le nombre exceptionnellement élevé de Sirènes de cet édifice peut aussi s'expliquer par le caractère typiquement lombard de sa décoration qui, comme on le verra, se caractérise notamment par une prédilection pour ce motif.
920Pour X. Barral i Altet – on l'a vu (supra, p. 140, n. 222) –, ces Sirènes s'intégreraient dans l'iconographie complexe de la façade occidentale où elles symboliseraient les eaux supérieures. Cette explication convaincante n'exclut pas celle qui est exposée ici : elle s'y superpose plutôt.
921Les rinceaux sculptés autour du grand portail de la cathédrale de Modène sont attribués à Wiligelmo. Ceux qui ornent les piédroits du portail de l'abbatiale de Nonantola, et dans lesquels on trouve une Sirène identique à celle figurant dans les rinceaux modenais, serait seulement « l'œuvre éminente » d'un de ses disciples. (R. JULLIAN, L'éveil de la sculpture italienne. La sculpture romane dans l'Italie du Nord, Paris, Van Oest, 1945, p. 146). Ce disciple serait, d'après R. SALVINI, Il duomo di Modena e il romanico nel Modenese, Modena, Cassa di Risparmio di Modena, 1966, le « maître de la sphinge », auteur de plusieurs Sirènes-poissons à la cathédrale de Modène.
922Sur le sculpteur qui figura notamment ces deux Sirènes, voir R. CROZET, « Recherches sur la sculpture romane en Navarre et en Aragon », Cahiers de civilisation médiévale, 11, 1 (janv.-mars 1968), p. 41-57 (surtout p. 57).
923Le sculpteur dont il est question semble s'être notamment spécialisé dans la représentation de Sirènes allaitantes qu'il dota parfois de jambes ! On retrouve sa main au portail sud de l'ancienne collégiale de Saint-Ursanne vers 1190, puis au chœur de la cathédrale de Bâle vers 1200 et ensuite à la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau.
924J. BOUSQUET, La sculpture à Conques aux XIe et XIIe siècles. Essai de chronologie comparée, Lille, 1973, t. I, p. 65 : « poncif d'atelier, assez typique pour avoir figuré dans des carnets de modèles ». À cet égard, l'auteur s'interdit de supposer que l'église de Bessuéjouls, voisine de l'abbatiale de Conques, lui ait emprunté directement ce motif (p. XXXVI). V. aussi supra, p. 152, n. 256.
925R. BERNHEIMER, Romanische Tierplastik und die Ursprünge ihrer Motive, Munich, Bruckmann, 1931, p. 146.
926G.H. CRICHTON, Romanesque Sculpture in Italy, Londres, Routledge and Kegan, 1954, p. 113.
927J.J.M. TIMMERS, « Lombardische elementen in de bouwsculptuur van Rolduc », Miscellanea J. Duverger, Gand, Vereniging voor de geschiedenis der Textielkunsten, 1968, t. II, p. 547. Plus récemment, Elisabeth DEN HARTOG, Romanesque Architecture and Sculpture in the Meuse Valley, Leeuwarden/Mechelen, Eisma, 1992 (Maaslandse monografieën, 8), a consacré tout un chapitre à Rolduc and the « corrente comasca ».
928Joselita RASPI-SERRA, « English decorative Sculpture of the early twelfth Century and the Como-Pavian Tradition », The Art Bulletin, déc. 1969, p. 362 : Also present are motifs common to the iconography of Camo : the Siren, the head that exudes foliage from its mouth... La Sirène sculptée dans la chapelle du château de Durham, à la fin du XIe siècle, témoigne peut-être de l'intervention lombarde qui s'est exercée là-bas en même temps que celle des Normands...
929R. SALVINI, Il duomo di Modena e il romanico nel Modenese, commentaire aux figures 98 et 53.
930R. JULLIAN, L'éveil de la sculpture italienne, p. 101, p. 105 et 113.
931Liste constituée à partir des données recueillies dans les travaux de R. JULLIAN ainsi que dans G. de FRANCOVITCH, « La corrente comasca nella scultura romanica europea », Rivista del real Istituto d'Archeologia e Storia dell'Arte, 1936, p. 267-305 et 1937, p.46-129.
932E. KLUCKHOHN, « Die Bedeutung Italiens für die romanische Baukunst und Bauornamentik in Deutschland », Marburg Jahrbuch für Kunstwissenschaft, 16, 1955, p. 1-85.
933Voir notamment R. KAUTZSCH, « Oberitalien und der Mittelrhein im 12. Jahrhundert », Alti del X. Congresso intemazionale di Storia dell'Arte, Rome, 1922, p. 123-130. Notons que l'auteur s'attache toutefois à mettre en évidence les caractéristiques locales de l'art de cette région ; F.V. ARENS, « Rheinhessische Bauplastiken um 1100 unter Lombardischen Einfluss », Forschungen zur Kunstgeschichte und christlichen Archäologie, II. Wandlungen Christlicher Kunst in Mittelalter, Baden Baden, Verlag für Kunst und Wissenschaft, 1953, p. 253-266.
934V.R. JULLlAN, « Le portail d'Andlau et l'expansion de la sculpture lombarde en Alsace à l'époque romane », Mélanges d'archéologie et d'histoire, 47, 1-5, 1930, p. 24-38. Voir éventuellement la contribution un peu vieillie de E. COHN-WIENER, « Die Italienischen Elemente in der romanischen Kirchenarchitektur Elsass-Lothringens », Monatshefte für Kunstwissenschaft, 3, 1910, p. 299-314.
935V. H. KLUCKHOHN, Die Bedeutung Italiens, p. 55 sq.
936Ibid., p. 38-55. Par ailleurs, l'influence de l'Italie du nord sur la sculpture saxonne est souvent évoquée dans l'intéressant article de A. GOLDSCHMIDT, « Die Bauornamentik in Sachsen im XII. Jahrhundert », Monatshefte für Kunstwissenschaft, 3, 1910, p. 299 314.
937Voir Z. SWIECHOWSKI, « Die Bedeutung Italiens für die romanische Architektur und Bauplastik in Polen », Acta Historiae Artium Academiae Scientiarum Hungaricae, Budapest, 10, 1-2, 1964, p. 1-55.
938V. notamment C. CSANYI, « Italienischer Einfluss auf die Ungarische Kunst », Atti del X. Congresso internazionale di Storia dell'Arte, Rome, 1922, p. 270-271. Nombreuses allusions à l'influence de l'art de l'Italie du nord sur celui de Hongrie dans G. ENTZ, « L'Architecture et la sculpture hongroises à l'époque romane dans leurs rapports avec l'Europe », Cahiers de civilisa- tion médiévale, 9, 1 (janv.-mars 1966), p. 1-11.
939E.H. WRANGEL, « La cathédrale de Lund, Suède, et l'influence italienne au XIIe siècle », Atti del X. Congresso internazionale di Storia dell'Arte, Rome, 1922, p. 131-134.
940Voir surtout Élisabeth DEN HARTOG, Romanesque Architecture, p. 99-105, l'article de J.J.M. TIMMERS, cité supra, n. 381 ainsi que, du même, De Kunst van het Maasland. Assen, Van Gorcum, 1971, t. I, p. 247. Il est intéressant de constater qu'après avoir posé le problème de l'authenticité du chapiteau à la Sirène de Herent-lez-Louvain, cet auteur présente à nouveau le motif comme caractéristique de « tendances italianisante s» : Zou het inderdaad origineel zijn, dan is het geen wonder dat wij het hier vinden, gezien de vele Italianiserende tendenzen die wij in de toren, waarvan dit portaal deel uitmaakt (p. 249). V. aussi Joselita RASPI-SERRA, « Lapicidi Lombardi ed Emiliani nel XII. secolo a Maastricht in Olanda », Commentari, 21, 1970, p. 27-43.
941G. de FRANCOVITCH, La corrente comasca (1937), p. 95 sq.
942J.J. RORIMER, The Metropolitan Museum of Art. The Cloisters, New York, 1963, p. 32.
943Outre l'article d'E. COHN-WIENER déjà signalé supra n. 388, voir encore celui de Annette MERL, « La décoration sculptée des églises romanes de Lorraine », Gazette des Beaux-Arts, 66 (nov. 1965), p. 253-272 (partie. p. 268).
944V. J. THIRION, « L'influence lombarde dans les alpes françaises du sud », Bulletin monumental, 128, 1, 1970, p. 7-40 (sur la sculpture, voir partie. p. 36-37).
945Notamment P. FRANCASTEL, L'humanisme roman, Rodez, Carrère, 1942, p. 179-180 : « Les contacts renouvelés avec l'Italie néo-byzantine ont, en tout cas, marqué d'une manière indélébile, les régions du sud-ouest et de l'ouest français où ils sont restés actifs pendant tout le XIIe siècle ». G. de FRANCOVITCH, La corrente comasca (1937) et, du même « Wiligelmo da Modena e gli inizii della scultura romanica in Francia e in Spagna », Rivista dei real Istituto d'Archeologia e Storia dell'Arte, 1940, p. 225-294. Il faut toutefois savoir que les contacts entre l'Italie et la France se sont établis dans les deux sens : ainsi la sculpture du nord de l'Italie a-t-elle été parfois influencée par celle du sud-ouest de la France, comme le notent tous les auteurs cités...
946G. de FRANCOVITCH, La corrente comasca (1937), p. 63 sq.
947V. supra, p. 216, n. 367.
948G. CANGUILHEM, « La monstruosité et le monstrueux », Diogène, 40 (oct.-déc. 1962), p. 35.
949Marie-Dominique CHENU, « L'homme et la nature. Perspectives sur la renaissance du XIIe siècle », Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge, 19, 1952, p. 51.
950K. WEITZMANN, Illustrations in Roll and Codex. A Study of the Origin and Method of Text Illustration, Princeton, Princeton University Press, 1970 (Studies in Manuscript Illumination), p. 40-42 et, du même : « The Survival of Mythological Representations in early Christian and Byzantine Art and their Impact on Christian Iconography », Dumbarton Oaks Papers, 14, 1960, p. 45-68.
951V. infra, p. 239-242 : Pour une approche anthropologique et psychologique du thème.
952Intéressants développements à son sujet dans Cl. THOMASSET, Une vision du monde à la fin du XIIIe siècle. Commentaire du Dialogue de Placides et Timea, Genève, Droz, 1982 (Publications romanes et françaises, 161).
953 V. not. Jacqueline LECLERCQ-KADANER (-MARX), « Typologie des scènes de sorcellerie au Moyen Âge et à la Renaissance. Esquisse d'une évolution », Sorcellerie et Magie (dir. H. HASQUIN), Bruxelles, éd. de l'Université de Bruxelles, 1984 (Laïcité, 5), p. 39-59.
954Sur la problématique des exclus réels et des exclus imaginaires du Moyen Âge, voir J. LE GOFF, « Contacts et non-contacts dans l'Occident médiéval », Culture et travail intellectuel dans l'Occident médiéval. Bilan des « Colloques d'humanisme médiéval » (1960-1980), Paris, C.N.R.S., 1981, p. 73-74.
955J. POLLARD, Birds in Greek Life and Myth, Londres, Thames and Hudson, 1977 (Aspects of Greek and Roman Life), p. 189.
956Seule Marie DELCOURT, Œdipe ou la légende du conquérant, y fait de brèves allusions, mais ses prémisses étant sujettes à caution (considérations sur la Sirène/Seelenvogel, par exemple), ses conclusions présentent peu d’intérêt.
957C.G. JUNG et K. KERENYI, Introduction à l’essence de la mythologie, p. 215.
958Ibid., p. 142.
959Ibid., p. 117.
960Dictionnaire des symboles, (dir. J. CHEVALIER), Paris, Laffont, 1969, p. 708.
961S. CONSOLI, La candeur d’un monstre, p. 29.
962M. ELIADE, Traité d’histoire des religions, p. 151 et plus généralement, sur La lune et la mystique lunaire, p. 139-164.
963G. DURAND, Les structures anthropologiques de l’imaginaire, p. 310 : « tétrades et triades lunaires peuvent encore se condenser en de simples dyades qui mettent plus ou moins en évidence la structure conflictuelle, dialectique, dont le drame lunaire constitue la synthèse. A la limite (…) c’est une seule divinité qui assume les différents moments du drame. L’iconographie souligne toujours cette ambivalence des divinités assimilables à la lune : divinités mi-animales, mi-humaines, dont la Sirène est le type (…) ».
964S. CONSOLI, op. cit., p. 26.
965V. supra, n. 10.
966A. DE VRIES, Dictionary of symbols and imagery, Amsterdam, North Holland, 1974, p. 425.
967Les Sirènes d’Ulysse, Charybde et Scylla, les Planctes… peuvent être considérés comme personnifications des dangers de la mer, craints par les marins grecs. Leur chant apparaît, dans cette perspective, comme une euphémisation du bruit terrifiant et la mer, qui entoure leur île, comme un doublet symbolique des ténèbres.
968G. DURAND, op. cit., p. 115.
969Ibid., p. 116 : (le glissement du schème de la chute originelle en thème moral et charnel) « l’éloigne de son sens archétypal primitif touchant à la destinée mortelle de l’homme (…). La féminisation de la chute serait en même temps son euphémisation. L’incoercible terreur du gouffre se minimiserait en vénielle crainte du coït et du vagin ».
970Marie-Louise VON FRANZ, « L’anima : l’élément féminin », dans C.G. JUNG, L’Homme et ses symboles, Paris, Laffont, 1964 ; p. 177 : « L’anima est la personnification de toutes les tendances psychologiques féminines de la psychè de l’homme, comme par exemple les sentiments et les humeurs vagues, les intuitions prophétiques, la sensibilité à l’irrationnel, la capacité d’amour personnel, le sentiment de nature et les relations avec l’inconscient ».
971La peur du vagin denté s’exprime dans d’innombrables légendes. Parmi les variantes de cette image, retenons celle du vagin dans lequel niche un serpent, soit une anguille, voire un dragon, et surtout celle du vagin qui se termine lui-même en serpent. Cette animalisation du sexe féminin exprime avec force le caractère dévorant et mortifère qui lui est attribué dans maints fantasmes masculins. Elle exprime aussi une tentative pour le nier ou du moins l’inférioriser. Ces fantasmes s’expliquent par l’angoisse ressentie par l’homme devant l’altérité féminine qui est souvent ressentie comme une menace de perte d’identité. Voir not. à ce sujet le chapitre au titre évocateur « Dents assassines » dans W. LEDERER, Gynophobia ou La peur des femmes (tr. M. MANIN), Paris, Payot, 1970 (Bibliothèque Scientifique, 512), p. 44-51 (nombreux exemples cités.) et Antonella BARINA, La Sirena nella mitologia, p. 8-10 qui explique par ailleurs le passage du serpent à l’oiseau et au poisson de la manière suivante : La scelta della sostituzione col serpente, o col sauro in generale, rimarca il carattere divorante attribuito alla vagina, ed è sentita l’esigenza di reprimerlo. In ambiti più strutturalmente maschilizzati, più frequente è la sostituzione del sesso femminile con uccello o pesce, animale meno terrifici e più facilmente commutabili in simboli di ascesi. (p. 9).
972J. VOISENET, Bestiaire chrétien, p. 298 : (…) « le succès de la sirène-poisson peut s’expliquer (…) par l’idée qu’elle incarne mieux ainsi le monde du péché en représentante du domaine aquatique plutôt qu’aérien ».
973Marie BONAPARTE, Chronos, Eros et Thanatos, Paris, P.U.F., 1952.
974S. CONSOLI, La candeur d’un monstre, p. 30.