Le Musée Lázaro Galdiano de Madrid constitue une étape obligée pour l’amateur d’art visitant la capitale espagnole. Installé Calle de Serrano dans un palais de style néo-Renaissance élevé durant la première décennie du XXe siècle, il possède notamment un important ensemble de peintures flamandes. Celui-ci trouve son origine dans les achats effectués pendant quatre décennies par le richissime éditeur espagnol José Lázaro Galdiano (1862-1947), qui légua par testament tous ses biens à l’État espagnol.

La collection de Primitifs flamands des XVe et XVIe siècles du Musée Lázaro Galdiano, qui comporte plus de quarante tableaux, n’avait jusqu’à présent fait l’objet d’aucune étude systématique. Dans le cadre d’un projet de recherches étalé sur trois années, de nombreuses pièces, méconnues si pas inédites, ont été restaurées, photographiées à la lumière naturelle et dans l’infrarouge. De nouvelles attributions ont pu être proposées. Un catalogue exhaustif en espagnol, rédigé conjointement par Didier Martens, professeur à l’Université libre de Bruxelles, et par Amparo López Redondo, conservatrice au Musée Lázaro Galdiano, vient d’être publié. Pour l’occasion, tous les tableaux flamands antérieurs à Rubens sont présentés dans les salles du musée, dans le cadre d’une exposition temporaire (Una colección redescubierta. Tablas flamencas del Museo Lázaro Galdiano) qui demeurera accessible jusqu’au 28 janvier 2018.

Les usagers de Koregos trouveront ci-après la version française de deux textes introductifs du catalogue, dus à Didier Martens. Le premier est consacré à l’histoire de la collection de Primitifs flamands rassemblée par don José. L’évolution de cette collection reflète pour une bonne part celle de la discipline scientifique dont elle relève. Un second article étudie par le menu les quelques faux qu’elle contient.