Introduction
Lors d’un séjour à Paris, en 1945, Rachel Baes (1912-1983) rencontre Paul Éluard (1895-1952) (1). Séduit par son travail, il organise une exposition de ses œuvres à la Galerie de Berri en 1946, l’accompagnant d’un petit poème (2). C’est ensuite à André Breton (1896-1966) d’être fasciné par le travail de l’artiste belge, qu’il expose à l’Étoile scellée en 1953 (3). Entre temps, René Magritte (1898-1967) l’a choisie comme modèle pour son tableau Shéhérazade de 1947 ( , avant de la mettre en scène dans un de ses films amateurs (4). L’année 1947 est également celle de la parution de sa première monographie, rédigée par Marcel Lecomte (1900-1966) (5). Rachel Baes entretient donc cette dualité intrinsèque propre à la « femme surréaliste » (6), à la fois muse et créatrice (7). Dès le milieu des années 1940, connue et reconnue par les surréalistes, aussi bien bruxellois que parisiens, c’est en tant que telle que son œuvre est présentée aux cimaises de plusieurs galeries privées dans les deux capitales.
En réalité, le public bruxellois ne doit pas attendre les années 1940 pour admirer les tableaux de cette jeune artiste. En effet, dès 1929, ses premières œuvres, d’une tout autre facture, sont exposées au numéro 4 de la rue de la Réforme, à Ixelles… dans l’atelier de son père. Admiré pour ses nus féminins néo-classiques, Émile Baes (1879-1954) est Chevalier de l’Ordre de Léopold, Chevalier de la Légion d’Honneur, médaillé d’or au Salon de Paris et membre de l’Institut de France. La présence de Rachel Baes au sein des galeries bruxelloises est-elle due à ce statut de « fille de » ? Son réseau familial et social a-t-il joué un rôle dans le lancement de sa carrière ? Une fois entrée dans ce monde, à quelle fréquence a-t-elle exposé ? Et où ? Enfin, qu’a-t-elle choisi d’exposer ? (8)
Une petite fille (« de ») modèle. Ses débuts dans les galeries bruxelloises
De son vivant, nombre d’écrivains et de poètes prennent la plume pour faire parler ses tableaux empreints de nostalgie, de mystère et d’inconscient (9). Ses œuvres illustrent Ophélie, Corne de brune ou encore La Carte d’après nature (10), des dizaines d’expositions personnelles et collectives à travers toute la Belgique et à l’étranger la font connaître au public (tabl.1 et 2). Après son décès, à l’inverse, Rachel Baes semble vite être reléguée au rang des « amis » de Irène, Scut, Magritte and Co (11). Mentionnée dans quelques ouvrages généraux sur le Surréalisme (12), elle n’est cependant pas présente dans les écrits consacrés aux femmes surréalistes (13). Quelques expositions d’ensemble permettent de ne pas totalement oublier son œuvre même si, à part une rétrospective en 1993 (14), il faut attendre 2002 pour que son nom réapparaisse à l’affiche d’une exposition (15). Enfin, seul Patrick Spriet lui consacre une volumineuse monographie. Cependant, ce n’est pas sur le statut d’artiste femme ni sur l’œuvre mais sur la « maitresse de » Joris Van Severen et Paul Léautaud qu’il s’attarde (16).
Fig. 2 – Rachel BAES (1912-1983), Jardin avec fleurs. Ca. 1940, huile sur toile. (Anvers, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, inv. n°2566). |
Autodidacte, Rachel Baes commence la peinture à treize ans (17). Un an plus tard, la jeune fille demande à son père de disposer de son propre atelier dans la grande maison familiale, à Ixelles. Encouragé par l’ami de la famille René Fauchois (1882-1962) (18), Émile Baes accepte et la jeune fille obtient donc, vers 1927, son propre espace de création (19). Dans la logique du 19ème siècle, Rachel Baes entre dans le monde de la peinture par la réalisation de marines, de paysages, de compositions florales ou encore de natures mortes (20). Elle le dit d’ailleurs elle-même dans un entretien : « Comme toutes les femmes qui se respectent, j’ai commencé à peindre des fleurs. » (21) Un tableau tel que Jardin avec fleurs ( aux tons pastels et délicats et aux coups de pinceau lâches et libres illustre bien cette première période, proche de l’expressionnisme, et que Rachel Baes qualifie elle-même de période « choux fleurs » (22).
Fig. 3 – Rachel BAES (1912-1983), Bouquet printanier. s.d. , huile sur toile. (Bruxelles, Ministère de la Culture, Administration des Beaux-Arts, inv. n°2781). |
Ce sont ces tableaux qu’elle expose à trois reprises dans l’atelier-salle d’exposition de son père. Dans un Curriculum Vitae dactylographié (23), Rachel Baes mentionne en effet trois expositions rue de la Réforme en 1929, 1930 et 1932 (24), expositions relayées et commentées dans la presse de l’époque. En l’absence de catalogue, ces articles nous renseignent sur les œuvres exposées : fleurs, roses et compositions décoratives dont Bouquet printanier ( peut être un exemple. Grâce à son père, Rachel Baes obtient donc ses premières expositions à Bruxelles, et c’est sans doute également grâce à la réputation et au réseau social de ce dernier que de nombreux diplomates, artistes et critiques sont présents lors des vernissages de ces petits salons (25). Cette implication du père dans la carrière de sa fille, du moins dans ses débuts, est confirmée par la réponse de René Fauchois à Émile Baes dans laquelle il évoque clairement son intercession auprès de Madame Gustave Coquiot pour la participation de Rachel Baes au Salon des Indépendants à Paris (26).
Dès l’année suivante, du 28 mars au 7 avril 1933, ses compositions florales et autres natures mortes sont présentées à la Galerie Artès, à Bruxelles. Il n’existe pas non plus de catalogue pour cette exposition mais la presse confirme que ce sont « ses fleurs » qui y sont présentées au public (27). Rachel Baes a donc vingt ans pour sa première exposition dans une galerie bruxelloise, en dehors de l’atelier de son père. En janvier 1937, c’est la Galerie de la Toison d’Or qui permet au public bruxellois d’apprécier ses œuvres. Dix-huit tableaux sur les trente-cinq exposés portent un nom de fleur – Pivoine, Les Jacinthes, Roses –, les autres mettant en scène un Homard ou un Samovar (28) (tabl.3).
Vers le Surréalisme. Rachel Baes à la Galerie Louis Manteau
Fig. 4 – Rachel BAES (1912-1983), L’enfant oublié. [ca. 1942-1943], [huile sur toile]. (Localisation inconnue). |
En 1923, Louis Manteau (1886-1968) ouvre au numéro 62, Boulevard de Waterloo à Bruxelles, une galerie où il souhaite exposer de jeunes artistes encore peu connus (29). Manteau devient le marchand de Rachel Baes à partir de 1939 (30). Cependant, ce n’est qu’en 1942 qu’elle expose pour la première fois dans cette galerie dont les cimaises sont à nouveau consacrées à son œuvre en 1943, et trois fois encore entre 1948 et 1952. Lors des expositions de 1942 et 1943, le spectateur peut se rendre compte d’une certaine évolution dans l’œuvre de Baes. Les mêmes compositions fleuries, marines et paysages y sont présentés mais l’on note déjà une certaine tendance vers un monde plus féérique, plus empreint de sentiments et de mélancolie (31). L’enfant oublié ( , exposé en 1943, en est un des premiers exemples (32).
Un retour sur la biographie de Rachel Baes est ici nécessaire pour tenter de comprendre ce changement de perspective dans son œuvre, transition entamée à partir de 1940 et qui aboutit, vers 1945, à ses tableaux mystérieux et angoissants, peuplés de fillettes étranges (33). Dans sa thèse consacrée aux artistes femmes en Belgique, Alexia Creusen démontre qu’une femme aspirant à être une artiste professionnelle voit souvent ses rêves et ses aspirations brisés par le fait de devenir une épouse et une mère (34). C’est le cas inverse que Rachel Baes connaît. Mariée depuis 1931 avec Robert Leurquin (35), c’est en Joris Van Severen (1894-1940) (36) qu’elle trouve son âme sœur. Elle le rencontre en 1936, lors d’une des réceptions qu’elle et son époux organisent chez eux et entretient avec lui une intense et profonde relation, jusqu’à ce qu’il soit exécuté en mai 1940. Dévastée, en prise avec des tendances suicidaires, Rachel Baes finit par divorcer de Leurquin en 1944 (37).
Désormais indépendante, « libérée » de son rôle d’épouse (et sans enfant), mais surtout profondément meurtrie par la perte de son amant, l’artiste se replie sur elle-même et se tourne de plus en plus vers le Surréalisme qui, comme l’écrit Michel Hallers, l’aide à « contourner ce non-sens existentiel et apaiser la déchirure profonde qui la tourmente depuis ce jour de 1940 où elle perdit l’homme qu’elle aimait » (38). Cette mutation est signifiée par un changement de signature : ce sera « Rachel baes », sans majuscule (39), signature qui apparaît déjà sur la couverture du catalogue de 1943 chez Manteau ( . Enfin, grâce au poète Hermann Toussaint (?-1961) qui partage désormais sa vie, elle fait la connaissance d’Édouard Léon Théodore Mesens (1903-1971) (40), Marcel Lecomte et René Magritte, ce qui peut également expliquer cette attention portée au Surréalisme (41).
Rachel Baes est une amie de Jacqueline Manteau-Tairraz, la fille du galeriste Louis Manteau. La correspondance échangée entre les deux femmes nous apprend plusieurs choses (42). Premièrement, d’après sa fille, Manteau ne fut pas sensible au Surréalisme, n’ayant pas suivi l’évolution proposée par Magritte ou Delvaux (43). Sa galerie est d’ailleurs qualifiée de « pas follement moderniste » (44). Cependant, il continue d’exposer l’œuvre de la jeune femme jusqu’en 1952, soit après son changement d’esthétique picturale. Ensuite, ces échanges épistolaires nous apprennent que Jacqueline Manteau-Tairraz, par l’intermédiaire des activités de la galerie de son père, est en contact dès son plus jeune âge avec le milieu artistique de l’époque et plus particulièrement Mesens, premier directeur de la galerie, qui l’initie au Surréalisme en lui présentant les œuvres de Breton et Penrose (45).
De plus, on peut noter que la belle-sœur de Rachel Baes, la fille du sculpteur Henri Puvrez (1893-1971), est une très bonne amie de Mig Quinet (1906-2001) (46), artiste qui expose à plusieurs reprises chez Louis Manteau au début de sa carrière, entre 1938 et 1943 (puis encore en 1946), soit juste avant Rachel Baes (47). Même si nous n’avons pas de preuve directe de l’implication de ces relations dans l’organisation des expositions de Rachel Baes à la Galerie Manteau, l’existence d’un réseau amical gravitant autour de la galerie, également révélée par les lettres échangées entre « Papa Louis » et Rachel Baes, ne semble pas pouvoir être mise en doute (48).
Fig. 6 – Rachel BAES (1912-1983), L’examen. 1946, huile sur toile. (Appartient à la collection Mme Léon Legrand en 1955). |
Entre 1944 et 1948, on ne retrouve pas de traces d’expositions de ses œuvres à Bruxelles (49). De plus, une fois le pont du Surréalisme franchi (50), elle n’y expose plus jamais ses œuvres de jeunesse. En effet, à partir de son exposition à la galerie Manteau en février 1948, marquant son retour sur la scène artistique bruxelloise, ce sont uniquement ses œuvres à tendance surréaliste qu’elle décide de présenter au public, telles que L’examen ( , La Polka ( et L’écolière ( . Ces tableaux témoignent de l’apparition des fillettes que Baes met en scène dans la majorité des ses œuvres entre 1946 et 1951 (51). À l’occasion de son exposition de 1949, toujours chez Louis Manteau, Baes présente du 5 au 17 novembre vingt-cinq peintures récentes peuplées de ces petites filles étranges telles que Le Nœud ( ou La Naissance d’un secret (52). Enfin, peu d’informations existent quant à sa dernière exposition chez Manteau, en 1952, mis à part que ses œuvres « n’offrent rien […] qui puisse retenir l’attention » (53).
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Isolement et reconnaissance (?). Expositions à caractère rétrospectif
Il est intéressant de s’attarder un instant sur la réception de l’œuvre de Rachel Baes. Alors que les articles datant des expositions où elle présente ses natures mortes et compositions florales ne tarissent pas d’éloge sur sa manière enlevée et libre de peindre (54), la critique se fait plus sévère envers ses œuvres d’inspiration surréaliste. C’est la question du confinement des artistes femmes à la peinture de fleurs et de paysages qui réapparaît ici. En tant que fille d’Émile Baes et épouse de Robert Leurquin, Baes se contente de peindre ce qu’une femme « a le droit » de peindre et est respectée pour cela. Mais, une fois qu’elle se retrouve seule et que sa peinture reflète l’angoisse qui la ronge à travers des espaces mystérieux peuplés de fillettes à la signification obscure, les critiques se font moins compréhensives et voient en elle un « Magritte féminin ou féminisé » (55).
Le rapprochement entre les deux artistes est illustré par le portrait de Rachel Baes que peint Magritte dès l’année de leur rencontre (fig.1). Vers 1952, un renouvellement de l’œuvre de Baes se fait sentir alors qu’elle peint désormais essentiellement par séries (56), semblant de plus en plus accuser l’influence des « formules magrittiennes » (57). C’est ainsi que les dix-neuf tableaux exposés en 1957 à la Galerie Ex-Libris à Bruxelles sont entièrement dédiés au thème de la ville de Bruges où, suivant les pas de Hugues Viane (58), elle se retire en 1961, pour y entretenir le souvenir de Van Severen et se consacrer à son art. Une autre série est présentée au public bruxellois en 1968 à la Galerie 44 lors de l’exposition Le Cabinet des philosophes qui, comme son nom l’indique, est réservée aux philosophes. Seize tableaux portant des titres tels que Meurtre de Descartes par André Breton ou la reprise de l’inconscience ou Les Tics de Spinoza (L’Ethique) ou cogitata metaphysica mettent en avant les limites de certaines philosophies et dénoncent la vanité (59).
Fig. 11 – Rachel BAES (1912-1983), Le Silence des esprits. 1970, huile sur toile. (Fait partie de la vente à Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, 24 février 1994). |
Une fois l’amour de sa vie perdu, Rachel Baes préfère donc se retrancher dans un monde intérieur fait de rêves plutôt que de continuer à prêter attention au monde réel qui l’entoure (60). Ses rêves, elle les traduit en couleurs et les expose à nouveau en 1972 à la Galerie Robert Finck. Le public y découvre entre autres Le Silence des esprits et Les Rêves calculés . La Galerie de Robert Finck se situe au numéro 62 du boulevard de Waterloo, soit dans les mêmes bâtiments que la Galerie Manteau. Jacqueline Manteau-Tairraz parle en effet de Finck comme de son « locataire » (61). On peut donc se poser la question de savoir si cette dernière n’est pas intervenue en faveur de son amie auprès de celui qui occupe désormais les locaux où son père avait pris l’habitude d’exposer l’artiste.
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Fig. 13 – Rachel BAES (1912-1983), Le Bosquet de Marie-Antoinette. 1971, huile sur toile. (Collection privée, Ronny van de Velde). |
Enfin, en 1976, en lui consacrant une exposition digne d’une rétrospective avec septante-et-une toiles, la Galerie Isy Brachot tente de faire de Rachel Baes une icône du Surréalisme en Belgique (62). Le public peut à nouveau y apprécier La Baronne de Crussol qui s’est crue sole et Le Bosquet de Marie-Antoinette ainsi que quelques autres toiles déjà été exposées quatre ans plus tôt chez Finck. Par contre, c’est la première fois que Le Nœud de la vie et Le Journal de Marie Bashkirtseff, entre autres, sont dévoilés. L’impact sur le public amateur d’art bruxellois a dû être d’autant plus important qu’une seconde exposition dédiée à ses dessins, aquarelles, gouaches, projets et mastics a lieu presque simultanément, à la Galerie La Marée, ouverte en 1974 par Tom Gutt (1941-2002) et Claudine Jamagne (°1943) (63).
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Depuis quelques années déjà, Baes est en contact avec le couple Scutenaire mais à partir de 1976, leurs rapports deviennent plus amicaux (64). Les deux poètes profitent d’ailleurs du vernissage de l’exposition chez Isy Brachot pour présenter leurs ouvrages respectifs (65). Derrière ces deux dernières expositions personnelles de Rachel Baes à Bruxelles, se trouvent donc Tom Gutt, Claudine Jamagne, Louis Scutenaire et Irène Hamoir. C’est en effet à ces derniers animateurs du Surréalisme bruxellois (66) – à l’exception de Jamagne – que nous devons les textes qui ponctuent les catalogues. Après cette sorte d’ultime réunion de famille du milieu surréaliste bruxellois (67), Rachel Baes s’isole de plus en plus. Elle continue de peindre mais cesse d’exposer, à Bruxelles ou ailleurs (68).
Conclusion
Fig. 15 – Émile BAES (1879-1954), Rachel à la palette. 1943, huile sur panneau de bois. (Fait partie de la vente à Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, 24 février 1994). |
Lorsqu’il peint Rachel à la palette (69). Plus concrètement, c’est bien son père qui lui permet, dès son plus jeune âge, de donner libre cours à son imagination et à son talent dans un atelier à elle au sein de la maison familiale. Mais elle lui doit surtout ses trois premières expositions au cours du vernissage desquelles se retrouve tout le beau monde bruxellois (70). Relayées par la presse, on peut imaginer que ces expositions lui offrent une visibilité qui lui permet d’accéder à une première reconnaissance manifestée par sa présence à la Galerie Artès dès 1933, suivie de son exposition à la Galerie de la Toison d’Or. Rachel Baes est donc déjà présente dans ce monde des galeries lorsqu’elle évolue vers le Surréalisme. Ce changement d’esthétique picturale – qui a lieu durant le laps de temps où elle est présente à la Galerie Manteau – lui offre à son tour une reconnaissance de la part des surréalistes, reconnaissance qui confirme son talent et lui amène de nouvelles opportunités d’exposition.
, Émile Baes reconnaît le statut de peintre de sa fille. En la représentant face à ce chevalet, il lui accorde une légitimité et une reconnaissance sans lesquelles il aurait sans doute été plus difficile pour elle de construire une carrière d’artisteSon réseau familial aurait donc bien été le déclencheur de sa présence au sein des galeries bruxelloises : ce n’est qu’après ses expositions chez son père qu’une galerie privée l’invite à exposer pour la première fois. Cependant, il semblerait que ce soit elle qui prenne le contrôle en ce qui concerne la suite de sa carrière, se construisant son propre réseau, notamment par la fréquentation du milieu surréaliste, même si elle refusera toujours de s’y identifier pleinement, préférant évoluer en parallèle, dans un monde intérieur qui lui est propre.