Lorsque Paul Delvaux découvre l'œuvre de Giorgio de Chirico à l'exposition surréaliste Minotaure, en 1934 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, il prend conscience du potentiel poétique de la création picturale. Le mystère et la poésie des toiles de l’artiste italien l'inspirent infiniment, à tel point qu’à l’issue de cette expérience, il attribue un nouveau sens à son œuvre. Cette atmosphère poétique et mystérieuse régira désormais la relation des personnages entre eux ainsi que le rapport qu’ils entretiennent avec l’environnement qui les entoure. Le surnaturel et le fantastique sont d’autres attributs de l’univers de Delvaux, à l’instar de celui de Jules Verne, son auteur de prédilection. Dès les années 1940, il fait du savant Otto Lidenbrock du Voyage au centre de la terre un personnage clef de ses toiles surréalistes. Les écrits de Jules Verne ébranlent son imaginaire, l’incitent à révéler la magie qui sommeille en lui depuis l’enfance.