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Peinture - Epoque contemporaine - Belgique - Histoire de l'art Denis Gielen, Laurent Busine Jacques Charlier. Peintures pour tous. Vanishing Point
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Reporticle : 177 Version : 1 Rédaction : 01/12/2015 Publication : 14/06/2016
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1La perspective forcée est une technique qui emploie l’illusion optique pour faire apparaître un objet plus loin, plus proche, plus grand ou plus petit qu’il ne l’est réellement. Cette technique est principalement utilisée dans la photographie, le cinéma et l’architecture. Elle manipule la perception visuelle humaine grâce à l’utilisation d’objets à une certaine échelle, la corrélation entre ces objets et l’emplacement de la caméra.
2Dans un article publié dans Le Monde diplomatique en 2000 et intitulé La science-fiction en prise avec le réel, l’écrivain italien de science-fiction Valerio Evangelisti qualifiait la littérature S.F. de maximaliste, par opposition à la dimension intimiste et minimaliste du roman bourgeois qu’il juge indifférent aux grands enjeux de la société contemporaine (écologie, génétique, informatique, etc.)
3Chez les Grecs anciens, l’hubris désigne tout ce qui, dans la conduite de l'homme, est considéré par les dieux comme démesure et orgueil. C’est la faute la plus lourde dans la civilisation grecque. Le châtiment de l’hubris est la némésis, le châtiment des dieux qui fait se rétracter l'individu à l'intérieur des limites qu'il a franchies. Si l’hubris est le mouvement fautif de dépassement de la limite, la némésis désigne le mouvement inverse de la rétractation vengeresse.
4La dystopie, également appelée contre-utopie, est un récit de fiction qui dépeint une société imaginaire où le projet de bonheur est empêché. C’est en quelque sorte une utopie qui tourne au cauchemar.
5Charlier expose pour la première fois ses « photographies de vernissage » en 1975 à Bruxelles, à la galerie MTL ainsi qu’au Palais des Beaux-Arts (en même temps qu’une exposition d’On Kawara). « En 75… l’art que je fréquentais se refermait de plus en plus sur lui-même… le même petit monde de l’art se déplaçait au fil des vernissages… comme il n’y avait presque rien sur les murs…ça devenait le rite à l’état pur. » (Jacques Charlier, Dans les règles de l’art, Bruxelles, Edts. Lebeer Hossman, 1983, p. 71.)
6Michael Archer, L’Art depuis 1960, Art politique et Art social, 1960-1980. Idéologie, identité, différence, Londres, Edts. Thames & Hudson, 2002.
7Jacques Charlier réalise La Route de l’art en 1978. L’album sera édité en 1982 aux éditions Moretti.
8Une doctrine philosophique ou religieuse qui est enseignée publiquement est dite exotérique, par opposition à ésotérique. L’art exotérique désigne un art dont l’esthétique est accessible au grand public. Il relève du mondain et du profane, car son accès ne nécessite plus aucune initiation.
9Dans la partie inférieure du Grand Verre, œuvre intitulée à l’origine La Mariée mise à nu par ses célibataires, même et sur laquelle il a travaillé de manière intermittente de 1915 à 1923, Marcel Duchamp a recouru à la perspective forcée pour réaliser deux éléments importants : La Broyeuse de Chocolat et La Glissière, deux machines à connotation onanique.
10Georges Charbonnier, Entretiens avec Marcel Duchamp, 1961, Marseille, André Dimanche Editeur, 1994, p. 15.
11L'An 01 est une bande dessinée créée par Gébé et publiée de 1970 à 1974 sous forme de série dans Politique hebdo, puis dans Charlie Mensuel et Charlie Hebdo. Sous-titrée On arrête tout, on réfléchit, et c'est pas triste, elle relate l’abandon utopique, consensuel et festif, de l'économie de marché et du productivisme. La première résolution de cette grève générale est : « on arrête tout » et la deuxième : « Après un temps d'arrêt total, ne seront ranimés – avec réticence – que les services et les productions dont le manque se révélera intolérable ». Probablement : l'eau pour boire, l'électricité pour lire le soir, la T.S.F. pour dire : « Ce n'est pas la fin du monde, c'est l'An 01, et maintenant une page de 'Mécanique céleste' ». L'An 01 a été adapté au cinéma en 1973 par Jacques Doillon, Alain Resnais et Jean Rouch.
12 À l’occasion de l’attentat pâtissier sur BHL à l’église Saint-Loup à Namur (entartage perpétré par Noël Godin dans le cadre d'un dialogue croisé avec Jan Fabre à l'occasion de l’exposition Facing Time. Rops-Fabre (Musée Félicien Rops, Maison de la Culture de Namur, 2015), Charlier ne manqua pas de dénoncer l’instrumentation posthume dont venait de faire l’objet Félicien Rops, cet « immense génie sulfureux qui, nous rappelle-t-il, fut inhumé de force dans le cimetière de cette ville qu’il détestait par-dessus tout. » Dans une lettre ouverte postée avec l’intention de condamner cette récupération médiatique, il écrit : « Comme d’habitude, les morts ont le dos large, et les plus ambitieux vont y planter sans vergogne leurs pitons d’escalade. C’est sur leurs dos qui ont tant souffert, qu’ils revisitent l’histoire, à leur avantage et à leurs dépens ».
13Jean Baudrillard, L’illusion de la fin ou La grève des événements, Paris, Éditions Galilée, 1992, p. 24.
14Desperados Music a été joué pour la première fois en 1977 au Cirque Divers (Liège) ainsi qu’au Musée de Bologne. En 1979, il a fait l’objet d’un clip vidéo tourné sur un plateau de la RTBF-Liège, et récemment d’une réédition en DVD.
15Glenn Branca est un compositeur et guitariste américain d'avant-garde. Il est considéré, avec Rhys Chatham, comme une icône du No Wave, un courant influencé par le rock punk des Ramones et le minimalisme de Tony Conrad. À partir de la fin des années 1970, le Glenn Branca Ensemble, formé de plusieurs guitaristes, commence à influencer la nouvelle scène punk rock des années 1980, notamment les membres de Sonic Youth, groupe noise rock new-yorkais. C’est à cette époque également que Dan Graham lui a demandé de créer la bande-son de sa vidéo The Drive Through Suburbia, un morceau finalement intégré à Rock My Religion.
16Jean Baudrillard, op.cit., p. 25.
17Ibid., p. 24.
18Mad Men est une série télévisée américaine (92 épisodes, diffusés entre 2007 et 2015 sur la chaîne AMC) qui décrit le changement de mœurs et de modes autour des sixties à travers le prisme d’une agence de publicité basée à New York. Son créateur, Matthew Weiner, la qualifie lui-même de « série de science-fiction dans le passé », ajoutant qu’elle utilise le passé pour discuter des problèmes qui nous concernent aujourd'hui mais que nous n'évoquons pas ouvertement. (in: Bernie Heidkamp, New ‘Mad Men’ TV Show Uses the Past to Reveal Racism and Sexism of Today’ , source Alternet,? 24 août 2007). Son générique comprend une citation de Vertigo d’Alfred Hitchcock, la silhouette d’un homme d’affaires chutant du haut d’une tour de verre. Visiblement en phase avec la critique développée par Mad Men à l’endroit du cynisme naissant des années 1960, Charlier reprendra dans plusieurs toiles récentes cette image emblématique de la chute et d’une certaine décadence post-moderne.
19Mad Men, « The Wheel », épisode 13, saison 1, 2007.
20La série Peintures italiennes emprunte notamment son esthétique futuriste aux oeuvres d’Enrico Prampolini. Cependant, il semble possible d’y voir également une référence, fût-elle inconsciente, au dernier tableau, Tu m’, que Marcel Duchamp réalise en 1918. Flottant dans l’espace du tableau, Duchamp y reprend l’essentiel de sa « boîte à outils » de peintre d’avant-garde, faisant ainsi l’inventaire de sa pratique avant son départ à Buenos Aires et le long silence qui en suivit. Tu m’emmerdes … est peut-être le sous-entendu que comprend le titre de cette peinture, résultat de la commande insistante de Katherine Dreier, collectionneuse et mécène, à l’adresse de son poulain récalcitrant.
21La chambre d'Ames est une illusion d'optique grandeur nature mise au point en 1946 par l’ophtalmologiste américain Adelbert Ames. Il s’agit d’une pièce grandeur nature dans laquelle la taille de ses occupants change aux yeux d'un observateur extérieur. Comme toute illusion d'optique, cette construction piège le cerveau à l’aide de faux points de repère, car l’espace d’apparence rectangulaire est en réalité trapézoïdal. Son principe est tellement efficace qu'il est encore utilisé au cinéma ; notamment pour des séquences du Seigneur des Anneaux.
22« Si dans la pornographie ambiante s'est perdue l'illusion du désir, dans l'art contemporain s'est perdu le désir de l'illusion», ainsi Jean Baudrillard entamait-il son célèbre article, Le Complot de l’art, que le journal Libération publia en 1996. Si cet article fit grand bruit, de par la notoriété de son auteur, il intervint dans le sillage d’une « crise de l’art contemporain », déjà bien tracée en France notamment au sein de la revue Esprit par nombre d’intellectuels à l’aube des années 1990. C’est ainsi qu’on citera en guise de bibliographie sélective les articles ou livres suivants : Marcel Duchamp ou ses ‘célibataires même’ (1992) de Marc Le Bot, Artistes sans art ? (1994) de Jean-Philippe Domecq, Art contemporain : le grand bazar ? (1992) d’Olivier Céna, ou La crise de l’art contemporain (1997) d’Yves Michaud. Ensuite, les ouvrages n’ont cessé d’allonger l’interminable bibliographie de ce que Christine Sourgins nomma précisément les Mirages de l’Art contemporain (2005).