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Rops/Fabre. Facing time
Du 15 mars au 30 août, Namur est au diapason de l’art contemporain en accueillant Jan Fabre (1958), artiste-innovateur, plasticien, homme de théâtre et auteur, qui occupe depuis plus de trente-cinq ans une position éminente sur la scène artistique internationale. Après avoir reçu les honneurs notamment du musée du Louvre (2008), du Kröller-Müller aux Pays-Bas (2011), du Kunsthistorisches Museum à Vienne (2011), du MAXXI à Rome (2012), Namur est heureuse d’accueillir cet artiste de renom pour un parcours inédit dans les musées et en plein air.
Rencontre d’un musée avec Fabre
L’étincelle de ce projet imposant est née d’une simple anecdote : une interview parue en 2011 dans laquelle Jan Fabre déclarait que s’il devait voler une œuvre dans un musée, ce serait « Pornocratès » de Félicien Rops. Forte de cette déclaration et soutenue par les galeristes anversois Ronny et Jessy Van de Velde, amis de longue date de l’artiste, l’équipe du musée Rops exposa quelques insectes de la série « Fantaisie-insectes-sculptures » (1976-1979) et la sculpture « L’homme qui mesure les nuages » (1998), à l’occasion de l’exposition « Un autre monde », consacrée au dessinateur français J.J. Grandville (2011). Le vernissage de cette exposition fut l’occasion pour Jan Fabre de revenir à Namur, de se replonger dans l’œuvre de Rops et d’amorcer l’idée d’un concept plus large : une exposition qui mettrait en lien les œuvres des deux artistes, à travers le temps.
Rencontre de deux artistes immoraux
Il faut dire que Jan Fabre, jeune étudiant à Anvers dans les années 1970, fréquentait régulièrement le premier musée Rops, alors situé rue de Fer à Namur et faisait déjà des dessins en hommage à l’artiste. Celui-ci n’avait évidemment pas le même visage qu’aujourd’hui : quatre salles étaient consacrées à la reconstitution de l’atelier du graveur et à la présentation de techniques comme la peinture et l’estampe. Moralité oblige : l’œuvre érotique du Namurois était principalement exposée…dans les réserves de ce musée. L’âge autorisé pour la visite était fixé à dix-huit ans et il fallait présenter sa carte d’identité au concierge pour avoir accès à la collection. Fabre était fasciné par la liberté de création de Rops, par le monde marginal qu’il faisait naître sous ses crayons ou sa pointe de gravure. Il voyait en Rops un allié qui créait en toute autonomie un langage poétique non conventionnel, fort, déroutant, loin de toute familiarité ou de tout confort. « Les sujets de ses dessins ont aiguisé mon imagination. En lui, je trouvais un complice. La manière dont il parvenait à exprimer ses points de vue par la voie de symboles et de métaphores, sa poésie radicale de luxure et de désir, de terreur illimitée. Dans nombre de dessins de Rops, la présence de la jouissance est liée à une prédilection pour la beauté laide, à un désir de souffrance, d’enfer ; d’amour et d’amour de la mort… » disait l’artiste en 1994 lors d’un entretien avec Jan Hoet.
Rapidement, la notion d’invitation fut au cœur des discussions avec Jan Fabre : Rops l’invitait dans son musée monographique, lui proposant, en tant qu’aîné, de créer des liens, des focus sur les similitudes ou les différences qui composaient leurs univers. Il fut difficile de se cantonner aux salles d’exposition temporaire du musée Rops pour faire état de la question. C’est pour cette raison que le parcours thématique des collections permanentes du musée est rapidement consacré aux échanges entre les artistes : caricature, passion pour la nature, vie nocturne, esprit de leur époque, liens étroits avec l’écriture, érotisme et satanisme ; autant de thèmes abordés par Fabre, plus de cent ans après Rops. Dessins, manuscrits, modèles de pensée, photographies, mais aussi sculptures, installations et films sont les passerelles entre deux mondes semblables par leur intensité et leur sincérité, mais aussi anachroniques par les moyens techniques mis en œuvre pour les réaliser. La thématique du corps vivant ou réduit à la forme de squelette, de sa jouissance célébrant la vie et/ou la mort, a fait l’objet d’une recherche particulière. Un seul parcours, donc, pour suivre le fil de cette rencontre à travers le temps. Comme le souligne Joanna De Vos, historienne de l’art et commissaire invitée de cette exposition multiple : « Rops a déclaré « Rops suis, aultre ne veulx estre », et Fabre « Je suis un mouvement à moi tout seul ». Ces deux artistes indépendants abordent des sujets universels, tout en vivant selon leurs propres règles. Ils luttent pour leur monde tout en faisant preuve de vulnérabilité et d’autodérision. « Facing time » parle de leur maîtrise du temps ».


Actualités
19 Mars 2015


Rencontre d’un musée avec Fabre
L’étincelle de ce projet imposant est née d’une simple anecdote : une interview parue en 2011 dans laquelle Jan Fabre déclarait que s’il devait voler une œuvre dans un musée, ce serait « Pornocratès » de Félicien Rops. Forte de cette déclaration et soutenue par les galeristes anversois Ronny et Jessy Van de Velde, amis de longue date de l’artiste, l’équipe du musée Rops exposa quelques insectes de la série « Fantaisie-insectes-sculptures » (1976-1979) et la sculpture « L’homme qui mesure les nuages » (1998), à l’occasion de l’exposition « Un autre monde », consacrée au dessinateur français J.J. Grandville (2011). Le vernissage de cette exposition fut l’occasion pour Jan Fabre de revenir à Namur, de se replonger dans l’œuvre de Rops et d’amorcer l’idée d’un concept plus large : une exposition qui mettrait en lien les œuvres des deux artistes, à travers le temps.
Rencontre de deux artistes immoraux
Il faut dire que Jan Fabre, jeune étudiant à Anvers dans les années 1970, fréquentait régulièrement le premier musée Rops, alors situé rue de Fer à Namur et faisait déjà des dessins en hommage à l’artiste. Celui-ci n’avait évidemment pas le même visage qu’aujourd’hui : quatre salles étaient consacrées à la reconstitution de l’atelier du graveur et à la présentation de techniques comme la peinture et l’estampe. Moralité oblige : l’œuvre érotique du Namurois était principalement exposée…dans les réserves de ce musée. L’âge autorisé pour la visite était fixé à dix-huit ans et il fallait présenter sa carte d’identité au concierge pour avoir accès à la collection. Fabre était fasciné par la liberté de création de Rops, par le monde marginal qu’il faisait naître sous ses crayons ou sa pointe de gravure. Il voyait en Rops un allié qui créait en toute autonomie un langage poétique non conventionnel, fort, déroutant, loin de toute familiarité ou de tout confort. « Les sujets de ses dessins ont aiguisé mon imagination. En lui, je trouvais un complice. La manière dont il parvenait à exprimer ses points de vue par la voie de symboles et de métaphores, sa poésie radicale de luxure et de désir, de terreur illimitée. Dans nombre de dessins de Rops, la présence de la jouissance est liée à une prédilection pour la beauté laide, à un désir de souffrance, d’enfer ; d’amour et d’amour de la mort… » disait l’artiste en 1994 lors d’un entretien avec Jan Hoet.
Rapidement, la notion d’invitation fut au cœur des discussions avec Jan Fabre : Rops l’invitait dans son musée monographique, lui proposant, en tant qu’aîné, de créer des liens, des focus sur les similitudes ou les différences qui composaient leurs univers. Il fut difficile de se cantonner aux salles d’exposition temporaire du musée Rops pour faire état de la question. C’est pour cette raison que le parcours thématique des collections permanentes du musée est rapidement consacré aux échanges entre les artistes : caricature, passion pour la nature, vie nocturne, esprit de leur époque, liens étroits avec l’écriture, érotisme et satanisme ; autant de thèmes abordés par Fabre, plus de cent ans après Rops. Dessins, manuscrits, modèles de pensée, photographies, mais aussi sculptures, installations et films sont les passerelles entre deux mondes semblables par leur intensité et leur sincérité, mais aussi anachroniques par les moyens techniques mis en œuvre pour les réaliser. La thématique du corps vivant ou réduit à la forme de squelette, de sa jouissance célébrant la vie et/ou la mort, a fait l’objet d’une recherche particulière. Un seul parcours, donc, pour suivre le fil de cette rencontre à travers le temps. Comme le souligne Joanna De Vos, historienne de l’art et commissaire invitée de cette exposition multiple : « Rops a déclaré « Rops suis, aultre ne veulx estre », et Fabre « Je suis un mouvement à moi tout seul ». Ces deux artistes indépendants abordent des sujets universels, tout en vivant selon leurs propres règles. Ils luttent pour leur monde tout en faisant preuve de vulnérabilité et d’autodérision. « Facing time » parle de leur maîtrise du temps ».
Informations pratiques

Lieu : Musée Félicien Rops
12 rue Fumal, 5000 Namur
Dates : Du 15 mars au 30 août 2015
Horaire : Accessible du mardi au dimanche de 10 à 18h00
Lien : www.ropsfabre.be
12 rue Fumal, 5000 Namur
Dates : Du 15 mars au 30 août 2015
Horaire : Accessible du mardi au dimanche de 10 à 18h00
Lien : www.ropsfabre.be
Galerie

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