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Dernière danse. L’imaginaire macabre dans les arts graphiques
Actualités

1 Juillet 2016

Albrecht Dürer (Nuremberg 1471-1528), Le Chevalier, la Mort et le Diable, 1513, Gravure sur cuivre, 24,5x18,9cm, Strasbourg, Cabinet des Estampes et des Dessins
Photo Musée de la Ville de Strasbourg, Mathieu BertolaFermer
Associé au sentiment de la peur de la mort, le sujet macabre a accompagné l’histoire des arts graphiques depuis la fin du XVe siècle. Il a connu des développements particuliers dans la vallée Rhénane, inspiré par les modèles primitifs des fresques des dominicains de Bâle et de Strasbourg et porté par le succès de l’imprimerie. Partant d’une vocation moralisatrice, qui, selon la formule « Memento Mori », devait rappeler aux mortels leur sort inéluctable, le sujet macabre a pu faire l’objet d’une interprétation plus politique au moment de la Révolution de 1848 et des guerres franco-allemandes. Mais il a également été traversé par une veine comique associée à la volonté de conjurer ou d’expier la mort et a fait l’objet de nombreuses déclinaisons dans la culture populaire.

Cette exposition, basée essentiellement sur les collections des musées strasbourgeois augmentées d’emprunts significatifs, propose de décliner les variantes iconographiques de ce genre qu’on a pu appeler « Danses macabres » depuis ses formes primitives jusqu’aux crises et conflits ayant ponctué le XXe siècle. Elle réunit les noms de ses principaux représentants depuis les Maîtres de l’histoire de la gravure Hans Holbein, Albrecht Dürer, Heinrich Aldegrever, Hans Sebald Beham jusqu’aux grands noms associés aux arts graphiques des XIXe et XXe siècles : Alfred Rethel, Alfred Kubin, Joseph Sattler, Georg Grosz, Otto Dix, et, plus près de nous, Tomi Ungerer.

La Morale

A la fin du Moyen-âge et à le Renaissance, les représentations polymorphes de la Mort, tour à tour corps décharné ou squelette grinçant se multiplient, et rappellent l’inéluctabilité du trépas, quelle que soit la condition sociale. Avec la multiplication et la reproductibilité des images, ces dernières acquièrent une certaine autonomie vis-à-vis des textes dont elles sont dans un premier temps les illustrations. Elles se déchargent par la même occasion d’une partie de leur portée moralisatrice, et basculent ainsi dans le domaine plus accessible de l’imagerie populaire. Depuis les premières représentations macabres, chez Wolgemuth ou Holbein, le genre de la danse macabre regroupe une grande variété de thèmes, entre la danse des morts à proprement parlé, l’iconographie de la Jeune fille et la Mort ou la fin de la vie, auxquelles s’ajoutent encore d’autres représentations de la mort venue rencontrer les vivants, comme dans les fables de La Fontaine.

Le Grotesque

La conjuration de la peur de la mort a également accompagné l’imaginaire des danses macabres et lui a adjoint son lot d’images grotesques ou fantastiques, expiant la menace par le rire ou l’ironie. La danse des morts, telle qu’elle apparait dès la fin du XVe siècle dans la « Chronique de Nuremberg », contenant déjà cette composante ironique. Elle sera par la suite largement cultivée, et tout particulièrement à partir du XIXe siècle qui voit le développement de l’imagerie satirique. Des illustrateurs, comme Grandville ou Jossot, Draesner ou Grossek, l’ont encore réactualisée avec humour. Mais le genre macabre est également devenu une composante de l’imaginaire fantastique qui se développait au même moment, notamment dans les grands récits illustrés. On retrouve alors la personnalité de Gustave Doré qui, illustrant Poe ou Coleridge, convoquait à son tour la figure inquiétante de la Mort. On retrouve encore cette dernière dans les compositions fantasmées de Klinger ou de Bresdin.

La politique

Le sujet macabre a connu de nombreuses actualisations à partir du XIXe siècle, passant très significativement dans le registre satirique et politique, tout en demeurant largement associé à l’imaginaire populaire. La suite d’Alfred Rethel, réalisée à l’issue des événements révolutionnaires de 1848, inaugure cette nouvelle lecture politique. Dans une technique empruntée aux primitifs germaniques, il traite d’un sujet d’actualité. Les guerres qui ont marqué le XXe siècle, ont également suscité l’actualisation du genre, voire son détournement dans des perspectives satiriques et largement politisées. Le dessin de presse français et allemand y a eu recours en insérant au répertoire traditionnel les figures de Napoléon III, Guillaume II, Clémenceau ou Poincaré. La Première Guerre mondiale a suscité l’apparition du thème du « réveil des morts » chez George Grosz ou Otto Dix. Frans Masereel et Hermann-Paul ont également pu faire référence à cette imagerie. Dans l’entre-deux-guerres la figure de la mort est également devenue une composante importante de l’imagerie antifasciste chez John Heartfield.

Informations pratiques

Lieu : Palais Rohan
2 place du Château, Strasbourg (France)
Dates : Jusqu’au 29 août 2016
Horaires : Accessible tous les jours sauf le mardi de 10 à 18h00
Lien : www.musees.strasbourg.eu

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