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- - - Victor Ieronim Stoichita Manet raconté par lui-même Annales d’Histoire de l’art et d’Archéologie, Université Libre de Bruxelles, n°13, 1991
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Reporticle : 91 Version : 1 Rédaction : 01/01/1991 Publication : 12/05/2014
Notes

Notes

NuméroNote
1E. MOREAU-NELANTON, Manet raconté par lui-même, 2 tomes, Paris, 1926.
2Albert WOLF, dans Petite Presse, 17 avril 1876, d'après G. H. Hamilton, Manet and his critics, New Haven et Londres 1969, p. 196.
3Ce dernier aspect sera analysé en détail dans un article qui fera suite à la présente étude et paraîtra dans le prochain numéro des Annales d'Histoire de l'Art et d'Archéologie de l'U.L.B.
4E. DURANTY, La Nouvelle Peinture, Paris 1876, dans: D. RIOUT (éd.), Les écrivains devant l'Impressionnisme, Paris 1989, p. 127.
5 Je me contente de citer deux textes désormais classiques: W. C. BOOTH, « Distance et point de vue » (1961), dans: R. BARTHES et alii, Poétique du récit, Paris 1977, pp. 85-114 et G. GENETTE, Figures III, Paris, 1972, 183-267. Parmi les vues d'ensemble: Paola PUGLIATTI, Lo sguardo nel racconto: teorie e prassi deI punto di vista, Bologne 1985.
6Il y a pourtant des exceptions: voir W. KEMP, Der Anteil des Betrachters. Rezeptionsästhetische Studien zur Malerei des 19. Jahrhunderts, Münich 1983 et le numéro consacré à ce problème par la revue Carte Semiotiche, 5-6 (1988).
7Vu l'absence d'un équivalent français convenable désignant le regard qu'un des personnages d'une peinture adresse au spectateur, je préfère utiliser l'expression allemande forgée par A. NEUMEYER, Der Blick aus dem Bilde, Berlin 1964.
8Voir les considérations de R. WOLLHEIM, Painting as an Art, Princeton 1987, pp. 141-177 et celles de Martine BACHERION, Je regarde Manet, Paris 1990.
9Charles BAUDELAIRE, Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, Paris 1961, p. 6 (Les fleurs du mal, 1861, Au lecteur).
10Je me permets de renvoyer pour les détails à mon livre Métapeinture. Crise de l'« image » et naissance du « tableau », Paris 1991 (sous presse).
11L'expression est de Françoise Cachin (dans le catalogue de l'exposition Manet 1832-1883), Galenes Nationales du Grand Palais, Paris 1983, p. 83).
12G. CORRADINI, « La Nymphe surprise de Manet et les rayons X », dans: Gazette des Beaux Arts,. UV (1959), pp. 149-154; Rosalind E. KRAUSS, « Manet's Nymph Surprised », dans: The Burlington Magazine, CIX (1967), pp. 622-627 et Beatrice FARWELL, « Manet's "Nymphe Surprised" », dans: The Burlington Magazine, CXVIl (1975), 225-229.
13A. PROUST, « Edouard Manet. Souvenirs », dans: La Revue Blanche, mars 1897, p. 168.
14L'œuvre contient aussi un élément autobiographique atténué par le titre final choisi. La Nymphe surprise a eu comme modèle Suzanne Leenhoff, la future épouse du peintre (témoignage de Léon Koella-Leenhof rapporté par J. Meier-Graefe, Edouard Manet, Munich 1912, p. 38). En même temps, la toile s'inspirait d'une gravure reproduisant une Suzanne et les vieillards par Rubens (Ch. Sterling, dans: L'Amour de l'art, septembre-octobre 1932, p. 290 et Th. REFF, « Manet and Blanc's "Histoire des Peintres" », dans: The Burlington Magazine, CXIl (1970), p. 457). Toutefois, le peintre a .escamoté tout renvoi facile à la connexion Suzanne (le modèle) / Suzanne (le personnage) en effaçant ainsi sa propre intégration au niveau du sujet, pour laisser la voie libre à la mise en scène d'une intrigue visuelle d'une portée plus générale.
15Le côté « atelier » et le côté « modèle en pose » sont présents dans une longue série d'œuvres de Manet, parmi lesquelles comptent ses créations les plus illustres. Le fait fut remarqué par une bonne partie de la critique d'art contemporaine mais son sens passa inaperçu: « Olympia ne s'explique d'aucun point de vue, même en la prenant pour ce qu'elle est, un chétif modèle étendu sur un drap » (Th. GAUTIER, dans le Moniteur Universel du 24 juin 1865 cité par J. LETHÈVE, Impressionnistes et symbolistes devant la presse, Paris 1959, p. 32). Ou bien: « Qu'est-ce que cette odalisque au ventre jaune, ignoble, modèle ramassé je ne sais où, et qui a la prétention de représenter Olympia? » (Jules CLARETIE, dans: L'Artiste, juin 1865, apud LETHÈVE, op. cit., p. 33). À toutes ces questions ont répondu, et assez vite, les artistes. Dans les interprétations de l'Olympia (pour nous résumer à cet exemple) dues à Cézanne (1870), à Gauguin (1889) ou à Picasso (1901), l'intrusion du créateur dans l'image, à côté du modèle, est un fait accompli. Voir: Th. REFF, Manet: Olympia, Londres 1976.
16L'autoportrait du Musée d'Art occidental de Tokyo (D. ROUART et D. WILDENSTEIN, Edouard Manet. Catalogue raisonné, Genève 1975, n° 277) est à considérer plutôt comme une ébauche.
17E. MOREAU-NÉLANTON, op. cit., t. l, p. 71.
18Voir : V.I. STOICHITA « Imago Regis: Kunsttheorie und königliches Porträt in den Meninas von Velazquez », dans: Zeitschrift für Kunstgeschichte, 49 (1986), 165-189.
19Deux autres œuvres de jeunesse de Manet sont aussi les fruits de cette opération (ROUART-WILDENSTEIN, op. cit., n° 25 et 26).
20J. E. BLANCHE, Manet, Paris 1924, p. 55.
21A PROUST, Edouard Manet. Souvenirs, Paris 1913, pp. 40-41. Une lecture emblématique du motif du miroir dans l'œuvre de Manet fut proposée par G. MAUNER, Manet, peintre-philosophe. A Study of the Painter's Themes, University Park et Londres, 1975, pp. 149 et suiv.
22Au numéro 50 du catalogue (voir A. PROUST, op. cit., p. 54).
23BAUDELAIRE, op. cit., p. 993.
24L. NOCHLlN, « A Thoroughly Modern Masked Bali », dans: Art Journal, 45/1 (1985), p. 190.
25« ... the only one conspicuously facing us » (Th. REFF, Manet and Modern Paris, Washington D. C., Gallery of Art, 1982, n° 39).
26H. O. BOROWITZ, « No Strings: Sorne New Sources For Manet's Polichinelles », dans: Nineteenth-Century French Studies, 15 (1986/1987), pp. 425-451.
27Dans Musique aux Tuileries, on peut déceler un renvoi à l'acte de la peinture, il est vrai assez ambigu, puisque Manet tient dans sa main droite un objet difficile à identifier: pinceau de peintre? canne de flâneur?
28BAUDELAIRE, op. cit., p. 1271.