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Cinéma - Epoque contemporaine - Royaume-Uni - Histoire de l'art Muriel Andrin Chutes, vertiges ou ravissements Le cinéma de Michael Powell et les attractions verticales
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Reporticle : 156 Version : 1 Rédaction : 01/11/2015 Publication : 22/12/2015
Résumé
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Résumé

A première vue, tout semble évidemment renvoyer à l’idée de chute selon la logique du récit d’Icare – cette tentative avortée de vol, cette brûlure solaire. Dédale, emprisonné avec son fils Icare dans son propre labyrinthe, fabrique deux paires d’ailes pour s’en échapper et lui recommande de ne pas s’approcher du soleil au risque de perdre ses ailes, une fois la cire fondue. « Tous les deux s’élevèrent donc, légèrement et sans effort, et quittèrent la Crète ; le ravissement de ce nouveau et merveilleux pouvoir grisa l’adolescent. Il monta de plus en plus haut, refusant d’entendre les appels angoissés de son père. Et ses ailes se détachèrent. Il tomba dans la mer et les eaux se refermèrent sur lui. ». Envol, élévation, ravissement, chute. Chute des corps en écho à une faillite édénique et morale, inspiration de nombreux écrivains et peintres. Pourtant, si elle est l’élément marquant le point de basculement dans le récit mythologique (ou biblique), la chute ne se présente pas comme synonyme unique de damnation – comme le souligne Christine Buci-Glucksmann, « la chute d’Icare n’est pas celle des damnés. Elle ouvre plutôt à cette poétique du vol et de l’envol, à un 'psychisme ascensionnel' nietzschéen ».