Le Pas Saladin
Depuis l’Antiquité, l’Occident cherche son identité. La confrontation à l’oriental, à la fois autre et si proche, a été l’un des fondements essentiels de cette quête. Avec les Croisades, cette confrontation idéologique est aussi militaire et religieuse. Au milieu du XIIIe siècle, l’occident produira nombre de récits épiques de la troisième et quatrième croisades où se mêlent la récente actualité des combats en Terre sainte et les références à l’Antiquité à la fois classique et telle que présentée dans les saintes écritures. Le Pas Saladin synthétise ainsi à la fois le récit des Thermopyles et la prise de Jaffa par Richard Cœur de Lion (1). Ce récit chevaleresque, récité et chanté à l’origine, connaîtra de nombreuses illustrations en tapisseries, orfèvreries et en art décoratif. Un magnifique coffre en bois sculpté reprenant les moments saillants de cette geste est conservé au Musée de Cluny.
On ne peut qu’être frappé par la persistance dans l’imaginaire occidental des prises d’Asruf et de Jaffa par Richard Cœur de Lion telles qu’elles furent narrées par les Trouvères et les Troubadours. Ces récits de batailles ont en effet traversé les siècles pour se retrouver à la fois dans la littérature historico-romancée du XIXe siècle ou du cinéma contemporain.
Illustrations
6 images | Diaporama |