Ce travail de recherche propose de réfléchir aux paradigmes du genre, du sexe et de la sexualité sous l’angle du travail performatif de Michel Journiac. Dans une première partie, nous reformulerons brièvement la critique que Judith Butler émet aux féministes des années 1980 en vue de redéfinir les notions de genre et de sexe. Puis, nous reviendrons sur l’idée selon laquelle le genre, le sexe et même la sexualité sont des constructions culturelles, qui sont le fruit d’impositions normatives de la matrice hétérosexuelles. Nous expliquerons aussi le point de vue que défend Judith Butler selon lequel ces constructions seraient de nature performative. Dans une deuxième partie, nous éclairerons le propos de Judith Butler à la lumière de l’œuvre performative de Michel Journiac, artiste français homosexuel des années 1970. Nous analyserons certaines de ses performances les plus emblématiques telles que Hommage à Freud, 24 h de la vie d’une femme ordinaire et Piège pour un travesti en explicitant notamment l’idée de rituels d’individuation et l’idée de la revendication d’un genre « neutre ».