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Stéphane Mandelbaum
Actualités
13 Mars 2019
Stéphane Mandelbaum (1961-1986) est l’un des représentants les plus disruptifs du dessin des années 1980. Cette exposition retrace, à la manière d’un récit, le destin romanesque de ce jeune artiste belge, assassiné à l’âge de 25 ans.
Dans la famille Mandelbaum, le dessin est un mode d’expression naturel : Arié, le père de Stéphane, est un peintre reconnu et la mère, Pili, une illustratrice de talent. Le jeune Stéphane recourt rapidement à cette pratique pour pallier sa dyslexie, et développe des talents artistiques précoces. Il étudie à l’Académie d’art de Watermael-Boitsfort, puis en 1979, à l’école des arts plastiques et visuels d’Uccle où il s’initie à la gravure. Son œuvre dessiné témoigne à la fois de cette formation traditionnelle et de ses rapports complexes avec l’écriture. La facture classique de ses grands portraits est corrompue par les écritures, insultes et citations qui envahissent les marges.
Pour cet artiste qui se passionne pour Rimbaud, les images et les mots forment un chant choral. Quant à ses petits croquis quotidiens plus abstraits et succincts, ils constituent une sorte de journal de bord. Multipliant les références artistiques et frayant avec l’art brut, le dessin de Stéphane Mandelbaum apparaît, aujourd’hui, étrangement contemporain dans sa capacité à transgresser les genres.
Des modèles très présents – Né d’un père juif et d’une mère arménienne, l’artiste interroge sa judaïté dès ses premières œuvres. Il décline les portraits de son grand-père Szulim qui l’initie au yiddish, détourne les symboles, représente des dignitaires nazis, et accumule les titres et les imprécations soigneusement tracés dans des caractères hébraïques. Il cite enfin, dans de nombreux dessins, des extraits du livre Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France (1975) dont il portraiture l’auteur, Pierre Goldman, à plusieurs reprises.
La vingtaine de portraits que Stéphane Mandelbaum consacre à Pier Paolo Pasolini traduit sa fascination pour l’univers esthétique de ses films, imprégné par l’art du Quattrocento. Il reprend parallèlement à son compte la volonté affichée par le cinéaste de créer une œuvre dont l’ambiguïté interroge perpétuellement le spectateur. De la même façon, il retient de sa lecture des entretiens de Francis Bacon avec David Sylvester, l’affirmation par l’artiste britannique de la nécessité de « dégrader l’image pour lui rendre toute sa visibilité ». Son admiration pour Bacon le pousse à écrire au peintre, sans succès, puis à chercher à se mesurer à lui, en lui empruntant non seulement ses sujets, mais aussi ses propres sources d’inspiration photographique.
De la fiction à la réalité – En 1985, l’artiste dédie se première exposition, à la Galerie Colmant, à son père et à un proxénète notoire qu’il n’a pourtant jamais rencontré. Les grands dessins présentés choquent par le traitement précis et détaché de leur sujet, des scènes sexuelles explicites. Mais la provocation de ses images réside aussi dans le mélange entre invention (il puise ses sujets dans les magazines pornographiques, le cinéma ou les estampes japonaises) et réalité, puisqu’on reconnaît, au détour d’un visage, la mine patibulaire d’un client ou d’une prostituée désabusée du Mambo Club. Ses dessins imprégnés d’un univers sombre jouent sur tous les tabous moraux, sexuels et identitaires. Ses vies fictives semblent bientôt prendre le pas sur sa vie réelle : Stéphane Mandelbaum dessine moins et fraye avec le banditisme.
Les circonstances du décès de l’artiste belge restent troubles. En janvier 1987, on découvre son corps dans un terrain vague dans la banlieue de Namur. Son nom est alors cité dans diverses affaires de cambriolage, dont le vol d’un tableau de Modigliani. À la suite d’une discorde avec son commanditaire, Stéphane Mandelbaum aurait été assassiné par l’un de ses complices, laissant derrière lui ses dessins, témoins de ses démons intérieurs.
Dans la famille Mandelbaum, le dessin est un mode d’expression naturel : Arié, le père de Stéphane, est un peintre reconnu et la mère, Pili, une illustratrice de talent. Le jeune Stéphane recourt rapidement à cette pratique pour pallier sa dyslexie, et développe des talents artistiques précoces. Il étudie à l’Académie d’art de Watermael-Boitsfort, puis en 1979, à l’école des arts plastiques et visuels d’Uccle où il s’initie à la gravure. Son œuvre dessiné témoigne à la fois de cette formation traditionnelle et de ses rapports complexes avec l’écriture. La facture classique de ses grands portraits est corrompue par les écritures, insultes et citations qui envahissent les marges.
Pour cet artiste qui se passionne pour Rimbaud, les images et les mots forment un chant choral. Quant à ses petits croquis quotidiens plus abstraits et succincts, ils constituent une sorte de journal de bord. Multipliant les références artistiques et frayant avec l’art brut, le dessin de Stéphane Mandelbaum apparaît, aujourd’hui, étrangement contemporain dans sa capacité à transgresser les genres.
Des modèles très présents – Né d’un père juif et d’une mère arménienne, l’artiste interroge sa judaïté dès ses premières œuvres. Il décline les portraits de son grand-père Szulim qui l’initie au yiddish, détourne les symboles, représente des dignitaires nazis, et accumule les titres et les imprécations soigneusement tracés dans des caractères hébraïques. Il cite enfin, dans de nombreux dessins, des extraits du livre Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France (1975) dont il portraiture l’auteur, Pierre Goldman, à plusieurs reprises.
La vingtaine de portraits que Stéphane Mandelbaum consacre à Pier Paolo Pasolini traduit sa fascination pour l’univers esthétique de ses films, imprégné par l’art du Quattrocento. Il reprend parallèlement à son compte la volonté affichée par le cinéaste de créer une œuvre dont l’ambiguïté interroge perpétuellement le spectateur. De la même façon, il retient de sa lecture des entretiens de Francis Bacon avec David Sylvester, l’affirmation par l’artiste britannique de la nécessité de « dégrader l’image pour lui rendre toute sa visibilité ». Son admiration pour Bacon le pousse à écrire au peintre, sans succès, puis à chercher à se mesurer à lui, en lui empruntant non seulement ses sujets, mais aussi ses propres sources d’inspiration photographique.
De la fiction à la réalité – En 1985, l’artiste dédie se première exposition, à la Galerie Colmant, à son père et à un proxénète notoire qu’il n’a pourtant jamais rencontré. Les grands dessins présentés choquent par le traitement précis et détaché de leur sujet, des scènes sexuelles explicites. Mais la provocation de ses images réside aussi dans le mélange entre invention (il puise ses sujets dans les magazines pornographiques, le cinéma ou les estampes japonaises) et réalité, puisqu’on reconnaît, au détour d’un visage, la mine patibulaire d’un client ou d’une prostituée désabusée du Mambo Club. Ses dessins imprégnés d’un univers sombre jouent sur tous les tabous moraux, sexuels et identitaires. Ses vies fictives semblent bientôt prendre le pas sur sa vie réelle : Stéphane Mandelbaum dessine moins et fraye avec le banditisme.
Les circonstances du décès de l’artiste belge restent troubles. En janvier 1987, on découvre son corps dans un terrain vague dans la banlieue de Namur. Son nom est alors cité dans diverses affaires de cambriolage, dont le vol d’un tableau de Modigliani. À la suite d’une discorde avec son commanditaire, Stéphane Mandelbaum aurait été assassiné par l’un de ses complices, laissant derrière lui ses dessins, témoins de ses démons intérieurs.
Informations pratiques
Lieu : Centre Georges Pompidou
Place Georges Pompidou, 75004 Paris
Dates : Jusqu'au 20 mai 2019
Horaires : Accessible tous les jours sauf le mardi de 11h à 21h00, nocturne le jeudi jusqu'à 23h00
Lien : www.centrepompidou.fr
Place Georges Pompidou, 75004 Paris
Dates : Jusqu'au 20 mai 2019
Horaires : Accessible tous les jours sauf le mardi de 11h à 21h00, nocturne le jeudi jusqu'à 23h00
Lien : www.centrepompidou.fr
Galerie
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